• Le «Pegida» fait grossir la vague anti-islam

    Le «Pegida» fait grossir la vague anti-islam

    Le succès grandissant des «manifestations du lundi» contre l’islam et les réfugiés inquiète de plus en plus les autorités.

    Le cortège grossit chaque lundi et prend une ampleur qui commence à inquiéter les autorités. Les «manifs du lundi», dont les initiateurs revendiquent l’héritage des mouvements citoyens qui ont fait tomber le mur de Berlin, descendront de nouveau dans la rue aujourd’hui aux cris de «nous sommes le peuple» comme il y a vingt-cinq ans dans l’ex-RDA.

    Mais le mouvement «Pegida», qui est l’abréviation en allemand de Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident, n’a rien à voir avec la révolution pacifique de 1989. Les revendications sont clairement dirigées contre l’islam et les réfugiés, et les cortèges infiltrés par les néonazis.

    La manifestation a atteint un record de 10 000 participants la semaine dernière à Dresde, la capitale de Saxe, où elle a démarré mi-octobre avec 200 personnes. Depuis quelques semaines, le mouvement se propage dans d’autres villes d’Allemagne. A Berlin, un cortège défile chaque lundi dans le quartier de Marzahn, fief de l’extrême droite. A Düsseldorf, les forces de l’ordre ont déployé la semaine passée plus de 1300 policiers pour éviter les affrontements avec les contre-manifestants emmenés par les communautés juive et musulmane, les universités ou les mouvements antinazis.

    Le sujet a été un thème central vendredi lors de la conférence des ministres de l’Intérieur des Länder (IMK). «Le climat politique s’est durci dans notre pays», a constaté Thomas de Maizière, le ministre fédéral de l’Intérieur (CDU), alors qu’un attentat avait été perpétré la veille contre un centre de réfugiés en construction en Bavière. «Nous devons faire tomber le masque de ces agitateurs qui profitent de la peur des gens sur le dos des quatre millions de musulmans qui vivent pacifiquement», a martelé Ralf Jäger, ministre de l’Intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et président de l’IMK.

    Le parti anti-euro AfD (Alternative pour l’Allemagne) tente notamment de récupérer ce mouvement xénophobe dont on a encore du mal à cerner les contours et les leaders. Même s’ils ont pris leurs distances avec la violence, les dirigeants ont manifesté de la «compréhension» pour ce mouvement anti-islamique.

    Menace politique

    Cette formation politique dirigée par l’universitaire Bernd Lucke bouleverse l’échiquier politique allemand depuis deux ans. L’AfD, qui a raté son entrée à l’Assemblée fédérale (Bundestag) d’un cheveu en septembre 2013, a remporté plusieurs sièges de députés dans les régions. Cette formation populiste constitue désormais une réelle menace politique pour le parti chrétien-démocrate (CDU) qui a laissé un vide sur sa droite depuis le recentrage opéré par Angela Merkel.


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