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Le premier ministre australien dit en avoir « assez » des « leçons » de l’ONU sur les réfugiés
Un nouveau rapport de l’ONU met en cause la politique de l’Australie envers les demandeurs d’asile.
Le premier ministre australien Tony Abbott a violemment réagi, lundi 9 mars, aux critiques de l’ONU envers la politique d’immigration de son pays. « Je crois vraiment que les Australiens en ont assez de recevoir des leçons de la part des Nations unies, en particulier compte tenu du fait que nous avons fait cesser l’arrivée des bateaux, et ce faisant, avons mis un terme aux décès en mer » a déclaré Tony Abbott.
Un rapport sur la torture et les abus
Dans un nouveau rapport sur la torture et autres abus dans plus de 60 pays, soumis lundi 9 mars au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Juan Mendez, rapporteur spécial sur la torture des Nations unies, s’inquiète des conditions du placement obligatoire en rétention des immigrants, y compris des enfants, dans les centres régionaux en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Nauru.
Selon le rapport, l’Australie ne leur garantit pas une protection suffisante, en violation de ses obligations découlant de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants.
L’Australie est critiquée de longue date par les organisations de défense des droits de l’homme pour le traitement qu’elle réserve aux demandeurs d’asile qui arrivent par bateau. Ceux-ci sont placés dans des camps de rétention sur l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou sur l’île de Nauru, dans l’océan Pacifique. Même si leur demande d’asile est considérée comme légitime après instruction de leur dossier, Canberra ne les autorise pas à s’installer en Australie.
Décourager les passeurs
Le gouvernement conservateur explique vouloir décourager le trafic des passeurs qui profitent d’immigrants venant pour l’essentiel d’Irak, d’Iran et d’Afghanistan. Depuis décembre 2013, un seul bateau a réussi à gagner les rives du continent australien. Auparavant, les arrivées de bateaux étaient quasi quotidiennes et des centaines de demandeurs d’asile ont perdu la vie lors de ces périples dangereux.
Mettre fin au trafic des passeurs, c’est faire preuve du maximum « d’humanité, de compassion et de décence » affirme de son côté Tony Abbott. « Nous avons arrêté les bateaux, et les représentants de l’ONU seraient bien plus crédibles s’ils prenaient acte de ce que l’Australie a réussi à faire dans ce domaine » ajoute le premier ministre. « Les besoins en nourriture, vêtements, abris et sécurité des gens sur l’île de Manus sont plus qu’assurés ».
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