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Neuf pays européens adoptent un « plan d’action » contre le djihadisme
La France a annoncé mercredi 9 juillet, via le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, ses mesures nationales pour lutter contre le djihadisme.
Huit pays de l’UE la rejoignent pour un plan d’action européen.
Les mesures visent à renforcer l’échange d’informations sur les allers-retours en Syrie et en Irak.
Décidés à tirer les leçons de l’affaire Mehdi Nemmouche – du nom du Français accusé d’avoir tué quatre personnes fin mai au Musée juif de Belgique après s’être radicalisé en Syrie –, neuf pays européens ont mis au point un « plan d’action » contre le « djihadisme européen ». Plus concernés par le phénomène, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie, la Suède, la Pologne et l’Espagne se sont réunis en marge d’un Conseil des 28 ministres européens de l’intérieur, lundi 7 juillet au soir à Milan.
Dans un document resté confidentiel, ils se sont accordés sur des « mesures techniques » visant à mieux détecter et pister les potentiels combattants européens qui vont en Syrie ou en Irak et qui en reviennent. En jeu, notamment : le renforcement du Système d’information Schengen (SIS), une base de données qui permet aux 26 États membres de l’espace Schengen (donc sans contrôle à leurs frontières intérieures) d’échanger des alertes sur des personnes potentiellement dangereuses.
Renforcer les contrôles aux frontières extérieures de Schengen
Medhi Nemmouche avait été inscrit au SIS par les autorités allemandes, à son arrivée à l’aéroport de Francfort, via la Thaïlande et la Malaisie, mais sa trace avait ensuite été perdue. « Le principal objectif est que les États concernés agissent de la manière la plus harmonisée possible », a souligné le coordinateur antiterrorisme de l’UE, Gilles de Kerchove. Outre la guerre civile en Syrie, la dégradation de la situation en Irak entre chiites et sunnites « renforce le besoin d’actions immédiates », a-t-il ajouté, laissant entendre que des jeunes pourraient, dès cet été, être tentés de rejoindre des organisations telles que l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL).
À la suite des annonces américaines de contrôles renforcés dans les aéroports, les « neuf » entendent aussi aider certains pays tiers à mieux détecter les explosifs non métalliques. Ils veulent également intensifier les contrôles sur les citoyens européens aux frontières extérieures de Schengen, dont les retours sont aujourd’hui soumis à une simple vérification de la validité des passeports. « Les gardes-frontières devraient en même temps pouvoir vérifier si les personnes ne sont pas recherchées, en ciblant certaines provenances à risque », a noté Gilles de Kerchove, tout en insistant sur l’équilibre à trouver entre sécurité et liberté de mouvements.
Le plan d’action (notamment sur ses aspects Schengen) doit encore être adopté par les 28 ministres de l’intérieur. Ils l’examineront en octobre à Bruxelles.
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