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Shimon Peres et Mahmoud Abbas réunis par le pape François
Le pape François a déclaré dimanche soir aux présidents israélien Shimon Peres et palestinien Mahmoud Abbas qu'ils «devaient répondre» à la soif de paix de leurs peuples. Il a lancé ce vibrant appel après une réunion de prière sans précédent, qui a duré deux heures dans les jardins du Vatican.
«Faire la paix exige du courage, beaucoup plus que la guerre», et la rechercher est «un acte de responsabilité suprême devant nos consciences et devant nos peuples», a affirmé le pape François en notant que des milliers de personnes dans le monde entier, de toutes confessions, priaient ensemble avec eux pour la paix.
Il s'exprimait à la suite de rabbins, de cardinaux et d'imams qui ont lu ou récité des passages de l'Ancien Testament, du Nouveau Testament et du Coran en italien, en anglais, en hébreu et en arabe lors du premier événement interreligieux de ce genre au Vatican.
Tous frères
Il avait été prévu que les trois religions prieraient tour à tour sur trois thèmes choisis en commun: la «création», qui fait de tous les fidèles des frères, la «demande de pardon» et «l'invocation pour la paix».
Par moments, les incantations laissaient penser que les participants ne se trouvaient pas au Vatican, mais plutôt dans une synagogue ou dans une mosquée au Proche-Orient.
«Nous avons entendu un appel, et nous devons y répondre. C'est l'appel à rompre la spirale de la haine et de la violence, à le rompre avec un seul mot, celui de 'frère'», a dit François.
Echec des négociations
Le pape avait lancé l'idée de cette prière oecuménique pour la paix en mai lors de son voyage en Terre sainte. C'est lui qui a accueilli les deux présidents au Vatican, devant la modeste résidence où il a décidé de vivre après avoir renoncé aux vastes appartements du palais apostolique.
Il s'agissait de la première rencontre publique entre Shimon Peres et Mahmoud Abbas depuis plus d'un an, et cette soirée de prières pour la paix s'est déroulée un mois après l'arrêt, sur un constat d'échec, des négociations directes qui avaient lieu entre Israéliens et Palestiniens depuis l'année dernière.
«Pause dans la politique»
Shimon Peres, Mahmoud Abbas et François, accompagnés du patriarche Bartholomée Ier, primat de l'Eglise orthodoxe de Constantinople, ont été conduits à bord d'un minibus blanc vers ce que le Vatican décrit comme un endroit «neutre», exempt de symboles religieux, dans les jardins vaticanais.
L'entourage du pape avait prévenu qu'aucune décision concrète n'était à attendre à l'issue de cette initiative sans précédent dans l'histoire du Vatican, présentée comme «une pause dans la politique».
Un olivier
Agé de 90 ans, Shimon Peres s'est décrit comme un vieil homme qui a «vu la guerre» et «goûté à la paix», ajoutant que tous les dirigeants devaient permettre à leurs enfants de vivre un avenir meilleur.
Quant à Mahmoud Abbas, il a prié Dieu pour qu'advienne «une paix globale et juste dans notre pays et notre région, de sorte que notre peuple et les peuples du Proche-Orient, de même que le monde entier, bénéficient des fruits de la paix, de la stabilité et de la coexistence».
Le pape, les deux présidents et le patriarche Bartholomée Ier ont ensuite planté un olivier et les membres de chaque délégation se sont serré la main. Les quatre hommes ont eu des discussions privées pendant une vingtaine de minutes, avant que les deux présidents ne quittent le Vatican.
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Commentaires
si au moins cela devait découler sur quelque chose de durable