• La Suisse offre à l'ONU un monument en mémoire des victimes

    La Suisse va offrir aux Nations unies un monument en mémoire des victimes de crimes contre l'humanité. Il sera installé à l'intérieur du Palais des Nations et symbolisera l'engagement de la communauté internationale.

    La Suisse va offrir à l'ONU un monument à la mémoire des victimes d'atrocités de masse. Le président de la Confédération Didier Burkhalter l'a annoncé à l'occasion de sa visite lundi au Palais des Nations, où il doit recevoir le Prix de la Fondation pour Genève.

    La Suisse et l'ONU s'associent pour que les victimes de crimes contre l'humanité ne soient pas oubliées. Alors que le monde commémore les 100 ans du déclenchement de la Première Guerre mondiale et les 75 ans du début des hostilités de la Seconde guerre mondiale, la Suisse a souhaité lancer un message fort en faveur de la paix, des droits des victimes et des devoirs des Etats, a expliqué le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE).

    Installé à l'intérieur du Palais des Nations, ce monument «aura pour vocation de symboliser la reconnaissance, le soutien et l'engagement de la communauté internationale en faveur de toutes les victimes de génocides, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre», a précisé un communiqué.

    Eviter de nouvelles atrocités

    Il servira aussi à témoigner des progrès réalisés au cours du 20e siècle en matière de réparation et de prévention de tels actes, avec l'émergence des droits des victimes et des responsabilités des Etats. Avec la volonté de diffuser largement les bonnes pratiques, il s'agit également de faire connaître les stratégies conduisant à éviter les répétitions de ces atrocités, a indiqué le DFAE.

    Le monument prendra la forme d'une installation multimédia interactive, qui invitera à un dialogue avec le public. La création et la conception détaillée du projet feront l'objet d'un concours sur invitation.

    Des artistes suisses et étrangers seront présélectionnés. Un budget de 400'000 francs est prévu pour financer l'ensemble de l'opération.


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  • Somalie : l'ONU salue la tenue d'une conférence de réconciliation à Kismayo

    17 septembre 2014 – La Représentante spéciale adjointe de l'ONU en Somalie, Fatiha Serour, a salué mercredi 17 septembre  2014 l'organisation d'une conférence de réconciliation dans la ville de Kismayo, en soulignant que cet évènement est une étape vers la consolidation de la paix dans la région et dans le processus de renforcement des institutions de l'État somalien.

    La conférence, qui a officiellement été ouverte mardi 16 septembre 2014 par le Président somalien Hassan Sheikh Mohamud, a pour objectif de mettre en oeuvre les dispositions de l'accord d'Addis Abeba d'août 2013 et de la conférence de réconciliation pour la région de Jubba qui a eu lieu en novembre 2013 à Mogadiscio.

    « Le peuple et les dirigeants de l'administration intérimaire de Jubba souhaitent la paix, et ce processus de réconciliation est une manifestation de cette volonté », a affirmé Mme Serour dans son discours à la conférence.

    « J'exhorte les participants à faire preuve de bonne volonté et d'adopter un esprit de compromis pour permettre l'adoption de résolutions inclusives pour toutes les parties prenantes, et en particulier pour les femmes, les jeunes et les personnes âgées quel que soit leur statut social et économique, et qui puissent contribuer à consolider la paix », a-t-elle ajouté.

    La Représentante spéciale adjointe a salué le gouvernement fédéral de la Somalie et le chef de l'administration intérimaire de la région de Jubba, Sheikh Ahmed Islam Madobe ainsi que les partenaires internationaux, dont l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), le Japon, l'Union européenne et la Turquie pour le soutien à l'organisation de la conférence et au processus de paix en Somalie.

    « Ce processus de réconciliation est une étape importante pour établir une feuille de route pour renforcer les capacités de l'administration intérimaire de Jubba. Tout cela s'inscrit dans le processus de formation de l'État », a-t-elle ajouté.


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  • La CIA aurait torturé «jusqu'au seuil de la mort»

    Selon la presse britannique la CIA aurait torturé au moins deux suspects liés à d'al-Qaïda «jusqu'au seuil de la mort». Le Sénat va bientôt publier un rapport qui devrait «beaucoup choquer» l'opinion publique.

    La CIA, l'agence américaine de renseignement, a torturé des suspects d'Al-Qaïda «jusqu'au seuil de la mort», a rapporté lundi le quotidien britannique Daily Telegraph citant des sources sécuritaires.

    Au moins deux suspects, dont le cerveau présumé des attaques du 11 septembre Khaled Cheikh Mohammed, ont subi des tortures allant bien au-delà de la simulation de noyade reconnue par la CIA, écrit le journal, selon qui, le Sénat américain doit prochainement publier un rapport sur ce sujet qui devrait «beaucoup choquer» l'opinion publique.

    «Ils ne se contentaient pas de verser de l'eau sur leurs têtes ou au travers d'un tissu. Ils les maintenaient sous l'eau jusqu'au seuil de la mort, en présence d'un médecin pour s'assurer qu'ils n'allaient pas trop loin», écrit le journal, citant une de ses sources.

    «Méthodes médiévales»

    Selon une autre source citée par le journal, ce traitement a été réservé à Khaled Cheikh Mohammed, actuellement emprisonné au centre de détention de la base navale américaine de la baie de Guantanamo, à Cuba, ainsi qu'à un ressortissant saoudien soupçonné d'avoir fomenté l'attentat à la bombe ayant visé l'USS Cole au large du Yémen en 2000, également détenu Guantanamo.

    «Ils ont employé des méthodes médiévales, inimaginables pour les gens», a ajouté la source qui aurait connaissance de dossiers encore classés.


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  • Devant la « folie » des guerres, le pape François invite à réapprendre « à pleurer

    Dans une brève mais forte homélie prononcée au cimetière militaire de Redipuglia, le pape a de nouveau cherché à réveiller les consciences face à « la guerre (qui) défigure tout, même le lien entre frères ».

    « Que m’importe ? » Cette question de Caïn dans la Genèse après la mort de son frère Abel jalonne l’homélie que le pape François a livrée ce samedi matin 13 septembre au pied des marches imposantes du sanctuaire de Redipuglia, au nord-est de l’Italie.

    Venu dans ce vaste cimetière militaire où reposent plus de 100 000 morts de la Première Guerre mondiale, dont cette année marque le centenaire du déclenchement, le pape a opposé la « folie » des guerres actuelles et passées à l’indifférence qu’elle engendre pour l’humanité. Il avait déjà médité à partir de l’attitude de Caïn lors de la veillée de prière pour la paix en Syrie, il y a un an, place Saint-Pierre.

    « La guerre ne regarde personne en face »

    « La guerre est une folie », a d’emblée déclaré le pape, opposant la quiétude du paysage environnant, trempé ce matin là par la pluie, à l’œuvre de « destruction » des conflits. « La guerre ne regarde personne en face : personnes âgées, enfants, mamans, papas,.. », a-t-il poursuivi, insistant devant une foule de dizaines de milliers de personnes protégées sous leur parapluie, sur cet aveuglement qu’entraînent les conflits meurtriers : « La guerre défigure tout, même le lien entre frères ».

    Lors de sa conférence de presse dans le vol retour de Séoul le 18 août dernier, Jorge Bergoglio s’était déjà inquiété des destructions en masse que les guerres « non conventionnelles » ont entraînées. Et continuent de faire, selon lui : « Aujourd’hui encore, (..) on peut, peut-être, parler d’une troisième guerre combattue ‘par morceaux’, avec des crimes, des massacres, des destructions », a-t-il répété hier, se référant de nouveau à une sorte de troisième conflit mondial masqué par son caractère dispersé et du coup sournoisement aidé par l’indifférence qu’il suscite.

    La Une des journaux

    « Pour être honnête, la première page des journaux devrait avoir comme titre : ‘Que m’importe ? », a poursuivi en ce sens le pape dans son homélie. Toujours lors de sa conférence de presse du 18 août dernier, il avait invité la profession à mieux percevoir et à s’interroger davantage sur la cruauté actuelle.

    « Les affairistes de la guerre »

    Autre secteur visé, l’industrie de l’armement. Son texte, au ton très personnel et dont il ne s’est pas écarté, s’en est pris en particulier aux « marchands d’armes », cible de précédentes dénonciations du pape argentin : « Aujourd’hui encore, dans les coulisses, il y a des intérêts, des plans géopolitiques, l’avidité de l’argent et du pouvoir, et il y a l’industrie des armes, qui semble être tellement importante ! »

    Pour le pape, « les affairistes de la guerre » ont perdu « la capacité de pleurer ». Celui qui, lors de son tout premier et spectaculaire déplacement à Lampedusa auprès des migrants, en juillet 2013, s’était inquiété de la « mondialisation de l’indifférence », a conclu son homélie sur ce « besoin de pleurer » que lui-même ne cache jamais avoir. « C’est maintenant l’heure des larmes » furent les derniers mots de son homélie.

    « Merci d’avoir secoué notre indifférence », lui a répondu l’évêque aux armées pour l’Italie, Mgr Santo Marciano, après la messe à la fin de laquelle le pape François a remis à chacun des évêques et aumôniers militaires présents une lampe. Elles doivent être allumées lors d’autres célébrations en mémoire des victimes des guerres.

    Celles-ci génèrent au final un « massacre inutile » a déclaré le pape François, réactualisant une formule-choc employée par son lointain prédécesseur, Benoît XV, en 1917, en pleine Première guerre mondiale.

    Tonalité européenne et recueillement

    Le centenaire de ce conflit dévastateur, dont Redipuglia garde la mémoire, a imprimé à la célébration une tonalité militaire, marquée par la présence de fanions, uniformes et la fanfare. Tonalité européenne aussi par la présence des archevêques de Vienne, le cardinal Christoph Schonbörn, de Zagreb, Mgr Josip Bonzanic, et d’autres prélats des pays voisins venus pour cette messe célébrée tout près de la frontière italienne avec la Slovénie.

    Mais l’heure était par-dessus tout à la sobriété. Ce fut une messe sans gloria. Sans bain de foule avant son commencement. Le pape Bergoglio a gardé un visage grave et recueilli, même ému par moments, qui ne s’est détendu qu’une fois la messe achevée lors des salutations. Il devait regagner le Vatican en tout début d’après-midi.

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    Voici le texte de l'homélie:

    Après avoir contemplé la beauté du paysage de toute cette région, où des hommes et des femmes travaillent en conduisant leur famille, où les enfants jouent et où les personnes âgées rêvent… me trouvant ici, en ce lieu, je trouve seulement à dire: la guerre est une folie.

    Alors que Dieu dirige sa création, et que nous les hommes, nous sommes appelés à collaborer à son œuvre, la guerre détruit. Elle détruit aussi ce que Dieu a créé de plus beau : l’être humain. La guerre défigure tout, même le lien entre frères.

    La guerre ne regarde personne en face

    La guerre est folle, son plan de développement est la destruction : vouloir se développer au moyen de la destruction ! La cupidité, l’intolérance, l’ambition du pouvoir… sont des motifs qui poussent à décider de faire la guerre, et ces motifs sont souvent justifiés par une idéologie ; mais d’abord il y a la passion, il y a une impulsion déformée. L’idéologie est une justification ; et quand il n’y a pas d’idéologie, il y a la réponse de Caïn : « Que m’importe ? », « Suis-je le gardien de mon frère ? » (Gn 4,9).

    La guerre ne regarde personne en face: personnes âgées, enfants, mamans, papas… « Que m’importe? ». Au dessus de l’entrée de ce cimetière, flotte la devise narquoise de la guerre : « Que m’importe? ». Toutes ces personnes, dont les restes reposent ici, avaient leurs projets, leurs rêves… ; mais leurs vie ont été brisées. L’humanité a dit : « Que m’importe? »

    Une troisième guerre combattue « par morceaux »

    Aujourd’hui encore, après le deuxième échec d’une autre guerre mondiale, on peut, peut-être, parler d’une troisième guerre combattue « par morceaux », avec des crimes, des massacres, des destructions…

    Pour être honnête, la première page des journaux devrait avoir comme titre : « Que m’importe? » . Caïn dirait : « Suis-je le gardien de mon frère ? ». Cette attitude est exactement à l’opposé de ce que demande Jésus dans l’Évangile. Nous l’avons entendu : il est dans le plus petit de ses frères : lui, le Roi, le Juge du monde, il est l’affamé, l’assoiffé, l’étranger, le malade, le prisonnier… Celui qui prend soin du frère entre dans la joie du Seigneur ; celui qui, en revanche, ne le fait pas, qui par ses omissions dit : « Que m’importe? », reste dehors.

    Ici, il y a beaucoup de victimes. Nous les rappelons aujourd’hui. Il y a les pleurs, il y a la douleur. Et d’ici nous rappelons toutes les victimes de toutes les guerres. Aujourd’hui encore les victimes sont nombreuses… Comment cela est-il possible ? C’est possible parce que, aujourd’hui encore, dans les coulisses, il y a des intérêts, des plans géopolitiques, l’avidité de l’argent et du pouvoir, et il y a l’industrie des armes, qui semble être tellement importante !

    C’est le propre des sages de demander pardon

    Et ces planificateurs de la terreur, ces organisateurs de l’affrontement, comme également les marchands d’armes, ont écrit dans leurs cœurs : « Que m’importe? ». C’est le propre des sages, que de reconnaître leurs erreurs, d’en éprouver de la douleur, de les regretter, de demander pardon et de pleurer.

    Avec ce « Que m’importe? » qu’ont dans le cœur les affairistes de la guerre, peut être gagnent-ils beaucoup, mais leur cœur corrompu a perdu la capacité de pleurer. Ce « Que m’importe ? » empêche de pleurer. Caïn n’a pas pleuré. L’ombre de Caïn nous recouvre aujourd’hui, dans ce cimetière. On le voit ici. On le voit dans l’histoire qui va de 1914 jusqu’à nos jours. Et on le voit aussi de nos jours.

    L’heure des larmes

    Avec un cœur de fils, de frère, de père, je vous demande à vous tous, et pour nous tous, la conversion du cœur : passer de ce « Que m’importe ? », aux larmes. Pour tous ceux qui sont tombés dans l’« hécatombe inutile », pour toutes les victimes de la folie de la guerre, en tout temps. L’humanité a besoin de pleurer, et c’est maintenant l’heure des larmes.

    Amen


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  • En vingt ans, près de 1 200 femmes amérindiennes sont mortes ou ont disparu, selon la gendarmerie royale canadienne.

    Les femmes autochtones sont plus vulnérables et victimes de discriminations raciales et sexuelles.

    De nombreuses associations demandent une enquête publique nationale.

    À 25 ans, Bella faisait la fierté de sa famille. La jeune femme avait quitté sa communauté amérindienne des Cris d’Alberta, dans l’ouest du Canada, pour décrocher un diplôme de mode à Toronto, dans l’est du pays.

    Fière de ses origines, elle voulait associer l’art traditionnel autochtone à la mode contemporaine. Mais le 20 juillet 2013, pour une raison encore inexpliquée, Bella a chuté d’un appartement où elle passait la soirée avec des amis, au 31e étage d’un immeuble de Toronto. « Le dossier est toujours ouvert, non résolu et considéré comme suspect », résume la sœur de Bella, Melina Laboucan-Massimo.

    Le nom de Bella s’est ajouté à la longue liste de femmes autochtones assassinées ou disparues au Canada. « Chaque mois on perd entre une et sept jeunes filles », précise Michèle Audette, présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada (Afac). 

    Les populations autochtones sont particulièrement fragiles

    En mai 2014, un rapport de la gendarmerie royale du Canada (GRC) a confirmé la surreprésentation des femmes autochtones parmi les victimes de crimes. Au Canada, les Amérindiennes représentent 4 % de la population féminine, mais 11 % des disparues et 16 % des femmes tuées. Entre 1980 et 2012, 1 181 cas d’homicides et de disparitions de femmes autochtones ont été notifiés à la police. Des chiffres probablement en deçà de la réalité.

    Les populations autochtones sont particulièrement fragiles. La pauvreté, la dépendance à l’alcool ou à la drogue sont plus importants chez les Amérindiens. Le manque de ressources peut ainsi conduire des femmes à se prostituer ou à faire de l’auto-stop pour se déplacer, des comportements qui augmentent leur vulnérabilité à la violence.

    Selon Michèle Audette, l’histoire coloniale du Canada explique ces difficultés économiques et sociales. Au XIXe  siècle, certaines pratiques culturelles autochtones ont été interdites, une partie des territoires confisquée, et jusqu’en 1996, les enfants amérindiens ont été contraints d’étudier dans des écoles imposées à des fins d’assimilation. 

    Des politiques qui ont marginalisé les communautés autochtones

    Beaucoup d’élèves y ont subi des sévices sexuels, physiques et mentaux. Ces politiques ont marginalisé les communautés autochtones et les ont laissées dans un grave état de dénuement.

    La présidente de l’Afac explique aussi leur vulnérabilité par les discriminations raciales et sexuelles latentes. « Les femmes autochtones sont des cibles, car elles sont moins considérées par le système judiciaire. »

    Un rapport de Human Rights Watch a mis en cause des pratiques de certains policiers, comme la tendance à accuser la victime. « Les policiers montrent du doigt le style de vie des victimes, ce qu’elles faisaient et où elles étaient au moment de leur mort. Ils les rendent responsables », s’insurge Melina Laboucan-Massimo, qui se demande si le dossier de sa sœur n’a pas été relégué à la fin de la liste des cas à résoudre.

    De nombreuses voix demandent une enquête publique nationale

    « Bella n’avait pas de problème de dépendance, elle était magnifique et gentille, avait confiance en elle. Ce n’est pas un suicide. Comment une femme peut tomber du haut d’un immeuble de Toronto sans que ça provoque un tollé ? », se désole son cousin, Thomas Laboucan-Avirom.

    Depuis longtemps, de nombreuses voix, lors de manifestations, réclament une enquête publique nationale sur ces assassinats et disparitions. Parmi elles, celle de James Anaya, le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Mais le gouvernement s’y oppose et cite les mesures déjà mises en place : création d’une banque ADN des disparus, durcissement des peines de prison pour meurtres, agressions sexuelles et enlèvements.

    Pour Kellie Leitch, ministre de la condition féminine, l’heure n’est plus aux enquêtes mais à l’action. « Nous voulons mettre en place des mesures concrètes et immédiates pour réduire le nombre de crimes violents contre les femmes et filles autochtones. » Une position partagée par Melina Laboucan-Massimo, qui suggère le développement d’une police de proximité pour accompagner les jeunes femmes dans leurs déplacements.

    Lutter contre les facteurs de vulnérabilité

    Depuis peu, la GRC et l’Afac se sont associés pour mener des campagnes de prévention contre la violence familiale, le trafic humain, ou sur les dangers de l’auto-stop. 

    Mais s’attaquer à la violence contre les femmes autochtones ne pourra se faire sans lutter contre les facteurs de vulnérabilité, estime Robert Falcon-Ouelette, directeur des programmes autochtones de l’université de Manitoba. « Il ne suffit pas de dire stop à la prostitution, il faut s’intéresser à l’éducation, à l’emploi, aux problématiques de pauvreté. Tout est interconnecté. »

    ……………….

    Des populations autochtones vulnérables

    Trois groupes : 1,4 million de personnes avaient une identité autochtone en 2011, soit 4,3 % de la population totale canadienne. Les Premières Nations représentent 61 % des autochtones, les Métis 32 % et les Inuits 4 %. Les autres ont déclaré plusieurs identités.

    Chômage : en 2009, le taux de chômage chez les autochtones était de 13,9 %, contre 8,1 % pour les non-autochtones.

    Revenu : en 2005, le revenu total médian de la population autochtone âgée de 25 à 54 ans atteignait 22 000 dollars, contre plus de 33 000 dollars pour la population non autochtone, et 14 000 dollars pour les Premières Nations vivant dans une réserve.

    Scolarité : en 2006, 33 % des autochtones âgés de 25 à 54 ans n’avaient pas terminé leurs études secondaires, contre 13 % de la population non autochtone.

    Santé : 16 % des Premières Nations déclarent une consommation hebdomadaire abusive d’alcool, contre 8 % pour l’ensemble de la population canadienne.


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  • Selon l’Unesco, les deux tiers des adultes analphabètes dans le monde sont des femmes. Leur alphabétisation aurait de nombreuses conséquences positives sur le taux de pauvreté, la santé, la mortalité infantile ou encore le nombre de mariages précoces.

    « L’alphabétisation change la vie et même davantage, elle en sauve. » Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), a rappelé les répercussions positives de l’alphabétisation, au lancement de l’édition 2014 de la journée internationale de l’alphabétisation, le 8 septembre. Cette année, l’Unesco a choisi de mettre l’accent sur les femmes.

    L’alphabétisme des adultes ne progresse plus

    Aujourd’hui, 16 % de la population adulte mondiale est analphabète, soit 781 millions de personnes. Parmi elles, deux tiers sont des femmes. Lancé en Thaïlande en 1990, le mouvement de l’Éducation pour tous (EPT) s’est donné jusqu’à 2015 pour réaliser six objectifs. Le quatrième vise à améliorer de 50 % les niveaux d’alphabétisation des adultes, et notamment des femmes.

    Mais si le taux d’analphabétisme chez les adultes a reculé globalement de 12 % depuis 1990, il ne recule plus depuis l’an 2000. La proportion de femmes adultes analphabètes, quant à elle, stagne depuis plus de vingt ans. Ainsi, le dernier rapport mondial de suivi de l’Éducation pour tous, estime que les jeunes femmes les plus pauvres, issues des pays en développement, ne réaliseront pas l’objectif d’alphabétisation universelle avant 2072.

    Des bienfaits quantifiés

    Ce constat est d’autant plus inquiétant que les conséquences positives de l’alphabétisation des femmes sont bien connues. Le rapport consacre une partie à ces bienfaits de l’éducation. « L’éducation multiplie non seulement les chances des filles et des femmes de trouver un emploi, d’être en bonne santé et de participer pleinement à la société mais elle a aussi une forte incidence sur la santé de leurs enfants et accélère la transition des pays vers une croissance démographique stable », souligne le rapport.

    Selon ce document, 171 millions de personnes sortiraient de la pauvreté si tous les élèves des pays pauvres quittaient l’école avec des compétences élémentaires en lecture. Une réduction du taux de pauvreté liée aux salaires plus importants gagnés par les lettrés par rapport à ceux qui ne savent ni lire, ni écrire.

    L’impact sur la santé

    L’éducation des femmes aurait aussi un fort impact sur la santé. Selon les projections du rapport, la mortalité infantile pourrait être réduite de 15 % si toutes les mères avaient une instruction primaire, et de 49 % si elles avaient reçu une éducation secondaire. De même, la mortalité maternelle serait réduite de 66 % – soit 189 000 vies épargnées par an – si toutes les femmes suivaient un cursus primaire.

    L’instruction permet aux femmes de connaître les bonnes pratiques d’hygiène, de protection contre certaines maladies (sida, paludisme, malaria…), de bien administrer les médicaments, de faire appel à des sages-femmes pour le suivi des grossesses. Ainsi, le Nigeria – qui a un des plus faibles taux d’alphabétisation – a mis en place une réforme de l’éducation dans les années 1970. Elle a été suivie d’une baisse de 29 % du taux de mortalité maternelle.

    Éducation et croissance sont liées

    Mieux éduquées, les femmes ont aussi un plus grand contrôle sur leur vie. Plus le niveau d’instruction des femmes est élevé, moins elles ont le risque de se marier très jeune ou d’avoir des enfants à un âge précoce.

    Les pays ont un intérêt à promouvoir l’éducation auprès de leur population. « Lorsque le niveau d’instruction moyen de la population d’un pays donné augmente d’une année, la croissance annuelle du PIB par habitant progresse de 2 à 2,5 % », indique ainsi le rapport. Une croissance qui permet ensuite de réduire la pauvreté.

    La stagnation du nombre d’adultes analphabètes s’explique entre autres par la croissance démographique et l’absence de deuxième chance. Pour les pays où l’accès à l’école est limité et où il n’existe pas de structures pour une alphabétisation tardive, il est impossible d’éradiquer l’analphabétisme chez les adultes.

    Pour encourager les initiatives envers l’éducation des femmes et des adultes, l’Unesco a remis cinq prix, lundi 8 septembre, en marge de la conférence de Dacca sur la question de l’alphabétisation.


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  • Ils violaient des Somaliennes contre de l'aide humanitaire

    L'Amisom, déployée depuis 2007 à travers la Somalie où elle appuie les fragiles autorités de Mogadiscio dans leur combat contre les islamistes shebab, est financée essentiellement par l'ONU, l'Union européenne (UE), les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

    Human Rights Watch a dénoncé des soldats de l'Union africaine en Somalie qui abusaient des femmes en échange d'aide. Les victimes témoignent.

    Des soldats de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) ont violé et exploité sexuellement des femmes et jeunes filles somaliennes sur leurs bases de Mogadiscio, affirme l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié lundi.

    «Les soldats de l'UA, se servant d'intermédiaires somaliens, ont utilisé une variété de tactiques, dont l'aide humanitaire, pour contraindre des femmes et des filles vulnérables à des activités sexuelles. Ils ont aussi violé et agressé sexuellement des femmes venues chercher une aide médicale ou de l'eau sur les bases de l'Amisom», a détaillé HRW.

    Accusations prises au sérieux

    «Les pays contributeurs de troupes, l'Union africaine (UA) et les bailleurs qui financent l'Amisom devraient se pencher urgemment sur ces abus et renforcer les procédures en Somalie pour que justice soit rendue», a estimé l'ONG de défense des droits de l'Homme dans ce rapport de 71 pages.

    L'Amisom a assuré «prendre ces accusations très au sérieux», promettant «une enquête» et «des mesures», «en accord avec la politique de tolérance zéro à l'égard des mauvais comportements», selon un porte-parole, Eloi Yao.

    M. Yao a dénoncé un rapport «déséquilibré et injuste», car «il est basé sur un petit échantillon et l'utiliser pour condamner l'ensemble de nos 22'000 soldats est extrêmement contre-productif».

    Financement international

    L'Amisom, déployée depuis 2007 à travers la Somalie où elle appuie les fragiles autorités de Mogadiscio dans leur combat contre les islamistes shebab, est financée essentiellement par l'ONU, l'Union européenne (UE), les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

    Elle est constituée de contingents ougandais, burundais, kényan, éthiopien, djiboutien et sierra-léonais.

    L'Amisom a enregistré depuis deux ans une série ininterrompue de succès militaires qui ont contraint les shebab à abandonner progressivement l'essentiel de leurs bastions du sud et du centre de la Somalie.

    Abus sexuels et monnayage

    Intitulé «Le pouvoir que ces hommes ont sur nous: exploitation et violence sexuelles par les troupes de l'Union africaine en Somalie», le rapport s'appuie sur des recherches menées en Somalie, en Ouganda et au Burundi.

    Il se base sur les témoignages de 21 Somaliennes, femmes et filles, disant avoir été violées ou exploitées sexuellement depuis 2013 sur deux bases de Mogadiscio par des militaires ougandais ou burundais de l'Amisom, et sur les dires de plus de 30 témoins, observateurs étrangers, soldats et responsables de pays contributeurs de troupes.

    Fin 2013, Qamar R., 15 ans, s'est rendue sur la base du contingent burundais pour chercher des médicaments. Un interprète somalien lui a dit de suivre deux soldats burundais, dont l'un l'a violée et l'autre lui a donné 10$, a-t-elle raconté.

    Des soldats ont remis de l'argent ou de la nourriture à des femmes qu'ils venaient de violer afin, semble-t-il, de faire passer l'agression pour une transaction sexuelle ou les décourager de porter plainte, selon HRW.

    Phénomène connu

    En mai 2013, Kassa D., 19 ans, incapable de s'acheter à manger, a raconté avoir été présentée à un interprète somalien de la base ougandaise de l'Amisom, qui l'a présentée à un soldat. Celui-ci lui a donné 10$ après avoir eu des rapports sexuels avec elle.

    Au début, «je voulais m'enfuir, mais je savais que ce qui m'avait poussée ici m'y ramènerait: la faim», a-t-elle expliqué à HRW, confiant avoir désormais des rapports tarifés avec ce soldat depuis six mois.

    Selon l'ONG, «l'exploitation sexuelle» est un phénomène connu sur les bases de l'Amisom à Mogadiscio. La plupart des victimes n'ont pas porté plainte, par peur de représailles, de stigmatisation voire, pour certaines, de perdre leur seul revenu.

    D'autres abus possibles

    Le rapport se concentre sur des événements survenus à Mogadiscio, où sont déployées des troupes ougandaises et burundaises, mais HRW n'exclut pas que pareils abus se produisent ailleurs en Somalie.

    Les Somaliennes interrogées font partie des dizaines de milliers de personnes, originaires du Sud et du Centre et déplacées à Mogadiscio par le conflit et la faim. Loin de leur communauté et de sa protection, elle se retrouvent dépendantes de l'aide extérieure pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants et à la merci de l'exploitation et des abus, note HRW.

    HRW a appelé les dirigeants somaliens et l'UA à faire pression sur les pays fournisseurs de troupes pour qu'ils traduisent les responsables en justice.


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  • L'ONU appelle à un engagement renouvelé pour mettre fin aux essais nucléaires

    Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et le Président de l'Assemblée générale, John Ashe, ont appelé mercredi à un engagement renouvelé envers un monde exempt d'armes et d'essais nucléaires, notant que près de 2.000 essais ont eu lieu depuis 1945.

    « Notre aspiration collective à un monde exempt d'armes nucléaires doit se refléter dans un engagement ferme et formel pour interdire les essais nucléaires », a dit John Ashe, dans un message lu par le Vice-Président de l'Assemblée générale, Charles Thembani Ntwaagae, lors d'une réunion informelle pour marquer la Journée internationale contre les essais nucléaires.

    « Tester ces armes, c'est jouer avec le feu, comme dit le proverbe. C'est nous conduire sur le chemin que nous voulons éviter et c'est causer des dégâts à l'environnement et à la santé humaine », a-t-il ajouté.

    Célébrée chaque année le 29 août, cette Journée internationale est destinée à mobiliser les Nations Unies, les Etats membres et les organisations non gouvernementales sur la nécessité d'interdire les essais nucléaires.

    Le Secrétaire général Ban Ki-moon a pour sa part rappelé sa visite en avril 2010 à Semipalatinsk, le site nucléaire fermé par le Kazakhstan en 2009, et a ajouté que les essais menés sur ce site et les centaines d'autres qui ont eu lieu dans d'autres pays après la seconde guerre mondiale sont devenus des caractéristiques de la course aux armes nucléaires.

    « La folie et l'horreur de la guerre nucléaire sont devenues évidentes en août 1945, lorsque deux bombes atomiques ont détruit les villes d'Hiroshima et de Nagasaki au Japon. Elles ont causé la mort d'environ 213.000 personnes en cinq mois et plus de 300.000 personnes dans les cinq ans qui ont suivi », a-t-il souligné.

    M. Ban a jugé « regrettable » que le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), adopté par l'Assemblée générale il y a 18 ans, ne soit toujours pas entré en vigueur.

    «Je voudrais lancer un appel en particulier aux États qui n'ont pas encore ratifié le Traité, et notamment aux huit Etats restants de l'Annexe 2 dont la ratification est nécessaire pour l'entrée en vigueur du Traité. Cela fait déjà 18 ans et le TICEN n'a pas encore pu devenir effectif. Alors qu'il contribue déjà beaucoup dans la pratique, il faut qu'il devienne effectivement légal », a ajouté le Secrétaire général.


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  • L'EI utilise des enfants dans des attentats-suicide, selon l'ONU

    Quelque 700 enfants ont été tués ou mutilés en Irak depuis le début de l'année. Selon une représentante de l'ONU, les djihadistes de l'EI ont enrôlé des enfants.

    Des enfants ont été utilisés dans des attentats suicide par les djihadistes de l'Etat islamique (EI), a indiqué ce lundi 8 septembre une représentante spéciale de l'ONU. La Suisse appelle à une meilleure protection des enfants dans les conflits.

    S'adressant au Conseil de sécurité lors d'un débat sur ce dossier, la représentante spéciale de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, a aussi fait état du recrutement d'enfants-soldats par des «milices alliées au gouvernement irakien» et luttant contre l'EI.

    Les djihadistes «utilisent des garçons âgés d'à peine 13 ans pour transporter des armes, garder des endroits stratégiques et arrêter des civils (...). D'autres enfants participent à des attentats suicide», a-t-elle déclaré.

    Par ailleurs, elle a noté que «de nombreux enfants» avaient été arrêtés par le gouvernement irakien en juillet et qu'on ne connaissait pas leur lieu de détention. «Je suis consternée par le mépris total pour la vie humaine dont a fait preuve l'Etat islamique lors de son avancée rapide en Syrie et en Irak», a souligné Leila Zerrougui.

    Gaza: «bilan terrible»

    Leila Zerrougui a aussi souligné «le bilan terrible» du conflit à Gaza pour les enfants. Elle a rappelé que plus de 700 enfants palestiniens avaient été tués et au moins 3106 blessés ou mutilés dans l'offensive menée par l'armée israélienne.

    «Au moins 244 écoles, dont 75 écoles de l'UNRWA (Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens) ont subi des tirs de la part des forces armées israéliennes, qui ont utilisé une école comme base militaire», a-t-elle affirmé.

    Elle a aussi dénoncé de «graves exactions commises contre les enfants» au Nigeria par le groupe islamiste armé Boko Haram, en Libye, en Afghanistan, en République centrafricaine, au Mali ou au Soudan du sud.

    La Suisse contre l'impunité

    Durant le même débat, l'ambassadeur de Suisse à l'ONU, Paul Seger, a montré du doigt les acteurs non étatiques, affirmant qu'eux aussi devaient appliquer le droit international. Sur les 59 acteurs critiqués dans le rapport de l'ONU, 51 sont des groupes non étatiques.

    Paul Seger a aussi exigé la fin de l'impunité pour les auteurs de telles violences. Si les graves crimes commis à l'encontre des enfants ne sont pas punis, le climat de violence risque de s'aggraver et la vulnérabilité des enfants d'augmenter.

    Pour cette raison, le diplomate suisse a proposé au Conseil de sécurité de saisir systématiquement la Cour pénale internationale (CPI) des crimes perpétrés contre des enfants. La Suisse souhaite aussi que les missions de l'ONU prennent en compte la protection des enfants et que les casques bleus soient formés en conséquence.

    Le rapport annuel des services de Leila Zerrougui pour 2013, publié en juillet, recense des exactions commises contre des enfants dans 23 situations de conflit dans le monde. Il accuse sept armées nationales et 50 groupes armés d'utiliser des enfants-soldats, notamment en RCA, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud et en Syrie.


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  • Submergée par un afflux de réfugiés, l'Allemagne veut serrer la vis

    Principale destination européenne des demandeurs d'asile avec la France, l'Allemagne est submergée par un afflux de réfugiés. Berlin veut donc durcir sa politique d'accueil, notamment à l'encontre des immigrés des Balkans.

    Alors que la Grèce a réclamé, après l'Italie, davantage d'aide européenne pour faire face au flux migratoire à ses frontières maritimes, Berlin voudrait accélérer le renvoi des demandeurs d'asile dont la requête «est manifestement injustifiée», selon le ministre de l'Intérieur de Thuringe, Jörg Geibert.

    L'Allemagne s'apprête aussi à faciliter le renvoi des demandeurs en provenance de Serbie, Macédoine et Bosnie-Herzégovine. Berlin considère que ces trois pays sont «sûrs» et qu'il n'y a pas de persécutions, tortures, violences arbitraires, traitements inhumains ou humiliants.

    La chambre haute du Parlement allemand, le Bundesrat doit examiner à partir du 19 septembre un projet de loi en ce sens. Celui-ci a déjà été adopté par les députés. Mais des organisations de défense des droits de l'homme s'élèvent contre cette mesure. Et les Verts, dans l'opposition, pourraient faire barrage.

    Bataillon de Roms

    La chancelière Angela Merkel justifie ce tour de vis par la volonté de «se concentrer sur les réfugiés qui ont besoin d'aide en urgence ou qui ont des raisons de demander l'asile, comme les Syriens» de plus en plus nombreux à frapper à la porte.

    Les Serbes, le plus souvent des Roms, très pauvres, sont parmi les plus gros demandeurs d'asile en Allemagne. Même si leurs demandes sont toutes rejetées, ces réfugiés bénéficient durant l'examen de leur dossier -qui peut durer plusieurs mois- de prestations souvent plus généreuses que ce qu'ils gagnent dans leur pays.

    Politique «restrictive»

    Autre projet gouvernemental dans les cartons: le renforcement de la rétention aux fins de refoulement en cas de «risque important de fuite», selon l'Institut allemand pour les droits de l'homme.

    Toutes ces mesures relèvent d'une politique «restrictive» du droit d'asile qui «modifierait gravement la façon dont on s'occupe des gens qui cherchent une protection», selon Petra Follmar-Otto, qui dirige un département de cet institut.

    Plus de 200'000 demandes

    Depuis la fin 2010, les demandes d'asile grimpent en flèche en Allemagne. Première économie en Europe, elle affiche depuis deux ans le plus grand nombre de demandeurs de l'UE, devant la France.

    En 2013, le bond a atteint 64% à 127'023 demandes, soit 29% des demandes enregistrées dans l'Union européenne (435'000). Cette année, à la faveur des conflits en Syrie, en Irak et à Gaza notamment, elles devraient dépasser les 200'000.

    Syriens et Irakiens

    Depuis le début de l'année, le nombre de Syriens demandant l'asile à l'Allemagne a quasiment triplé, celui des Irakiens a doublé. La plupart de ces réfugiés au destin fracassé arrivent au terme d'une longue odyssée à travers la Méditerranée.

    Certains responsables allemands accusent notamment l'Italie, qui doit faire face à un énorme flux migratoire, d'inciter ces réfugiés à poursuivre leur chemin plus au nord.

    La plupart d'entre eux arrivent dans les grandes métropoles du pays, notamment à Berlin où le flot ne cesse de grossir alors que tous les centres d'hébergement sont déjà surchargés. A la fin août, la capitale allemande avait déjà accueilli 6141 réfugiés, soit plus que pour l'ensemble de 2013.

    Dans des conteneurs

    Décision sans précédent, la Ville a fermé jusqu'à lundi son centre de première prise en charge. Conséquence: les nouveaux arrivants doivent être accueillis par d'éventuels proches ou des organisations caritatives, Berlin n'étant plus en mesure de leur fournir un logement et de la nourriture.

    A partir de novembre, les nouveaux arrivants seront hébergés dans des conteneurs aménagés en logement. Dans d'autres villes d'Allemagne, les demandeurs d'asile s'entassent dans des gymnases, des garages à autobus et des chapelles. Parfois, ils dorment sous tente. Certains Etats régionaux réclament que des casernes ou des hôpitaux vides soient mis à disposition.


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