• La stratégie militaire contre l'EI étrillée au Sénat

    Etats-UnisLe chef militaire des forces américaines au Moyen-Orient a dû reconnaître mercredi 16 septembre 2015 son incapacité à contrer les islamistes en Syrie.

    «Ceux qui sont au combat sont... nous parlons de quatre ou cinq», a indiqué le général Lloyd Austin, pressé de questions par la commission des forces armées du Sénat, présidée par le républicain John McCain. «C'est une blague», a commenté la sénatrice républicaine Kelly Ayotte. «Un échec total» a renchéri son collègue républicain Jeff Sessions.

    Le chiffre ridiculement bas vient donner de l'eau au moulin de ceux aux Etats-Unis qui critiquent l'inefficacité de l'administration Obama contre le groupe Etat islamique (EI), alors que des dizaines de milliers de réfugiés tentent de rejoindre l'Europe. Le problème «n'est pas que nous ne fassions rien contre le groupe Etat islamique», a tonné le sénateur John McCain. «C'est qu'il n'y a pas de raison évidente de croire que tout ce que nous faisons actuellement sera suffisant».

    Obama poussé à s'engager davantage

    Le sénateur McCain et beaucoup de républicains poussent l'administration Obama à davantage engager l'armée américaine dans le combat contre le groupe EI. Le sénateur de l'Arizona est par exemple partisan d'envoyer des forces spéciales américaines sur le terrain pour guider les frappes des avions de la coalition. Mais l'administration Obama s'en tient fermement à son objectif de ne pas déployer de soldats américains sur le terrain. Les opérations terrestres doivent être laissées à la charge exclusive des forces locales, appuyées par des frappes aériennes de la coalition, estime-t-elle. Et cette stratégie fonctionne dans certains endroits, a argumenté le général Austin devant les sénateurs.

    Dans le nord-est de la Syrie, les forces kurdes et des groupes arabes «ont fait un travail extraordinaire», écartant le groupe Etat islamique d'une grande partie de la frontière avec la Turquie, a-t-il souligné. Ils «ont repoussé le groupe Etat islamique à 40 kilomètres de Raqa», la capitale auto-proclamée du groupe extrémiste, a-t-il souligné. Le général Austin a aussi rappelé les chiffres nettement plus flatteurs du programme de formation et d'équipement des troupes irakiennes. «Aujourd'hui, près de 13'000 soldats irakiens» ont été formés, et «plus de 3000 sont en cours de formation», a-t-il indiqué. «Plus de 3100 combattants» des tribus sunnites ont aussi été formés, avec 750 en cours de formation, a-t-il affirmé.

    500 millions de dollars pour 54 combattants

    En ce qui concerne la Syrie, le Pentagone avait annoncé au démarrage du programme en début d'année un objectif de former 5000 combattants la première année, dans un programme estimé au total à 500 millions de dollars. Mais seuls 54 combattants ont été formés jusqu'à maintenant et la plupart d'entre eux ont été attaqués par un groupe lié à Al Qaida dès leur arrivée en Syrie. Une centaine de combattants seulement sont actuellement en cours de formation, selon les chiffres fournis mercredi au Sénat par une responsable du Pentagone, Christine Wormuth, qui témoignait avec le général Austin.

    Depuis le début, le programme se heurte à des problèmes de recrutement. Le Pentagone a établi des critères de sélection extrêmement rigoureux pour sélectionner des volontaires, éliminant impitoyablement des milliers de candidats, selon ses propres chiffres. Washington a aussi clairement indiqué que les futurs combattants devraient se battre contre le groupe EI, et non contre le régime de Bachar el-Assad, un repoussoir pour nombre de combattants syriens. La CIA anime parallèlement un programme clandestin d'entraînement de rebelles en Syrie.

    Devant les sénateurs, le général Austin a dû aussi se justifier sur la fronde d'analystes du renseignement du Centcom. Certains accusent leur hiérarchie d'avoir délibérément enjolivé leurs rapports sur la situation sur le terrain, et l'inspection générale du Pentagone a lancé une enquête. «Vous pouvez être sûrs que je prendrai toutes les actions appropriées», a déclaré le général devant les sénateurs, en promettant de protéger tous les analystes qui ont pris le risque de dénoncer leurs chefs.


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  • Sri Lanka : l'ONU recommande de créer une cour spéciale pour juger les crimes commis entre 2002 et 2011

    16 septembre 2015 – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a demandé mercredi la création d'une cour hybride spéciale au Sri Lanka, suite notamment à la publication d'un rapport des Nations Unies confirmant que des violations graves ont été commises dans ce pays entre 2002 et 2011.

    Selon ce rapport, publié mercredi, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont probablement été commis par les deux parties au conflit. Le document recommande que la cour hybride spéciale intègre des juges, des procureurs, des avocats et des enquêteurs internationaux, comme une étape essentielle vers la justice.

    « Notre enquête a mis à jour le niveau horrible de violations et d'abus qui ont été commis au Sri Lanka », a déclaré le Haut-Commissaire Zeid Ra'ad Al Hussein. « Le rapport met à jour des violations qui figurent parmi les crimes les plus graves».

    Parmi les crimes documentés dans le rapport figurent des homicides illégaux, des violences sexuelles, des disparitions forcées, des tortures et d'autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants, des recrutements d'enfants et leur utilisation pendant les hostilités, ainsi que des enlèvements et le recrutement forcé d'adultes, et des attaques contre les civils et des biens civils.

    Le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) note également qu'il existe des motifs raisonnables de croire que le gouvernement a imposé des restrictions considérables sur la liberté de mouvement du personnel et des activités humanitaires, et aurait pu bloquer de manière délibérée la livraison d'aide alimentaire et de fournitures médicales suffisantes à Vanni dans la province du Nord, ce qui pourrait représenter l'utilisation, comme méthode de guerre, de la famine contre la population civile.

    Le rapport documente des années de déni et de tentatives de camouflage, d'échecs dans la conduite d'enquêtes rapides, d'enlisement des enquêtes et de représailles contre les familles des victimes et d'autres personnes en quête de justice.

    Selon le HCDH, l'engagement du nouveau gouvernement à faire que justice soit rendue par le biais d'un processus national est louable, mais la réalité est que le système de justice pénale du Sri Lanka n'est pas encore prêt.

    Le rapport note, en premier lieu, l'absence de tout système fiable de protection des victimes et des témoins. De plus, le HCDH note l'incapacité du cadre juridique national à traiter les crimes internationaux d'une telle magnitude. Le troisième défi est le fait que « le système judicaire et le secteur de la sécurité sri lankais ont été en partie déformés et corrompus par des années d'urgence, de conflit et d'impunité ».

    Le Haut-Commissaire a salué les étapes positives franchies par le nouveau gouvernement du Président Mathiripala Sirisena depuis janvier 2015. « Le Sri Lanka doit maintenant avancer dans le démantèlement des structures répressives et des cultures institutionnelles qui restent profondément enracinées après des décennies d'érosion des droits de l'homme », a-t-il toutefois ajouté.

    La rapport recommande une série de mesures pour développer une politique de justice transitionnelle afin de traiter la question des violations des droits de l'homme au cours des 30 dernières années et pour empêcher qu'elles se reproduisent.

    Le Haut-Commissaire a exhorté toutes les communautés et secteurs de la société, y compris la diaspora, à voir ce rapport comme « une opportunité de changer de discours et de passer du déni à la reconnaissance et à un engagement constructif pour apporter un changement ».

    « Le degré de défiance envers les autorités et les institutions étatiques par de larges pans de la société sri-lankaise ne devrait pas être sous-estimée », a déclaré le Haut-Commissaire. « C'est pour cette raison que l'établissement d'une cour hybride spéciale, qui intègre des juges, des procureurs, des avocats et des enquêteurs internationaux, est si importante. Une procédure judiciaire uniquement nationale n'a aucune chance de surmonter les suspicions très fortes et justifiables, nourries par des décennies de violations, de mauvaises pratiques et de promesses non tenues ».


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  • L'Assemblée générale ouvre sa 70ème session, l'année du 70ème anniversaire de l'ONU

    15 septembre 2015 – L'Assemblée générale des Nations Unies a donné le coup d'envoi mardi de sa 70ème session, qui sera notamment marquée par les questions de développement durable et de lutte contre le changement climatique.

    « Cette session est celle du soixante-dixième anniversaire de la création de l'Organisation des Nations Unies. Les principes énoncés dans la Charte ont résisté à l'épreuve du temps et l'ONU a à son actif un grand nombre de succès », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

    « Mais d'innombrables personnes souffrent encore dans le monde. Aujourd'hui, j'ai une pensée toute particulière pour les Syriens, ceux qui, dans leur pays, font face à une violence terrible, et ceux qui ont fui, cherchant désespérément un lieu sûr où entamer une vie meilleure », a-t-il ajouté. « La soixante-dixième session de l'Assemblée générale doit être placée sous le signe de la compassion, de la prévention et, surtout, de l'action ».

    Le chef de l'ONU a rappelé que les mois à venir seront marqués par l'adoption fin septembre du Programme 2030 sur le développement durable et par le Sommet sur le climat en décembre à Paris.

    « Dans les semaines à venir, l'Assemblée générale discutera de manière approfondie de mon nouveau rapport sur l'avenir des opérations de paix des Nations Unies », a souligné M. Ban, qui a également mentionné le débat de haut niveau sur le problème de la drogue prévu à l'Assemblée générale en avril 2016 et le Sommet mondial humanitaire en mai à Istanbul.

    De son côté, le nouveau Président de l'Assemblée générale, Mogens Lykketoft, du Danemark, a souhaité que cette 70ème session soit « historique », une session « pas seulement faite de décisions cruciales mais aussi d'action concertée pour les gens et la planète ».

    M. Lykketoft a déclaré qu'il ferait tout son possible pour représenter de manière juste tous les pays membres des Nations Unies.

    Il a estimé que les objectifs de développement durable qui vont être adoptés la semaine prochaine seront une priorité pour sa présidence, qui s'efforcera « de s'assurer que tous acteurs remplissent rapidement les promesses qu'ils ont faites ».


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  • Les femmes doivent être davantage impliquées dans la lutte contre le terrorisme

    9 septembre 2015 – Des efforts supplémentaires doivent être entrepris afin de permettre aux femmes de prendre une part active à la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, a déclaré mercredi 9 septembre 2015 un haut responsable des Nations Unies lors d'une conférence de presse au siège de l'Organisation, à New York.

    « Les groupes terroristes tels que Daech, Boko Haram et Al-Chabab se montrent de plus en plus créatifs dans leurs stratégies, notamment en incluant davantage les femmes qui jouent désormais un rôle actif dans leur entreprises criminelles », a indiqué le chef de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), Jean-Paul Laborde. « Je dirais même 'en forçant' les femmes à jouer ce rôle actif, mais cela n'engage que moi… », a-t-il ajouté à l'attention des journalistes, auxquels il s'adressait quelques instants avant d'assister à une réunion du comité de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU sur ce sujet.

    « Jusqu'à récemment, le terrorisme a principalement été perçu comme un problème masculin », a poursuivi M. Laborde, ajoutant que les organisations terroristes utilisent en réalité de plus en plus de femmes afin de recruter d'autres femmes ou de les utiliser comme kamikazes, ce que beaucoup d'entre elles ignorent, a-t-il précisé.

    Alors que des milliers de femmes en Iraq, au Kenya et au Nigéria ont récemment été enlevées par des groupes terroristes, plusieurs militantes des droits des femmes issues de ces trois pays participaient également à la conférence de presse aux côtés de M. Laborde.

    Parmi elles, Hanaa Edwar, une militante iraquienne, a souligné combien l'absence de sécurité et de stabilité dans son pays depuis 2003 a affaibli les institutions étatiques et contribué à la montée en puissance des milices locales.

    « Daech, l'Etat soi-disant islamique, occupait environ un tiers de notre pays en juin 2015. Cela a été un moment très difficile dans l'histoire de l'Iraq », a-t-elle déclaré, ajoutant qu'entre 2003 et 2014, près de 14.000 femmes ont été tuées en Iraq.

    Mme Edwar a décrit l'ampleur qu'ont prise les crimes à caractère sexuel en Iraq ainsi que l'utilisation de la violence sexuelle par les terroristes à des fins politiques et militaires. De nombreuses femmes iraquiennes, a-t-elle ajouté, commettent des suicides en raison de l'absence de sécurité et de respect de leurs droits.

    Au mois de juillet, a poursuivi Mme Edwar, Daech aurait publié une liste de 2.070 personnes exécutées par le groupe terroriste, parmi lesquelles se trouvaient 300 femmes, dont de nombreuses avocates, journalistes, militantes ou fonctionnaires.

    Mme Edwar s'est cependant déclarée pleine d'espoir face au succès du mouvement des femmes en Iraq.

    « Nous agissons beaucoup à l'intérieur de la communauté », a-t-elle dit. « Nous essayons de travailler avec les enfants et les jeunes pour leur apprendre la façon de lutter contre le terrorisme ».


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  • 8 septembre 2015 – A l'occasion d'une réunion informelle de l'Assemblée générale des Nations Unies, deux hauts responsables de l'Organisation ont appelé mardi les Etats à traduire la reconnaissance de leur responsabilité de protéger (R2P) les populations contre les crimes internationaux les plus graves en actions concrètes.

    « Le Conseil de sécurité [de l'ONU] est la seule instance habilitée en vertu du droit international à autoriser une action militaire pour sauver des vies quand toutes les autres ont échoué. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour agir tôt, prévenir les crimes atroces et aider les Etats à protéger leurs citoyens », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, dans un discours prononcé à l'ouverture de ce 'Dialogue interactif informel sur la responsabilité des États de protéger leurs populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité'.

    « La question qui doit guider les travaux du Conseil est la suivante : avons-nous vraiment fait tout ce que nous pouvons ? », a insisté M. Ban.

    Le Secrétaire général a rappelé qu'en adoptant le Document final du Sommet mondial de 2005, les Etats ont reconnu l'obligation qui leur incombe de protéger les populations contre les crimes internationaux les plus graves.

    « Les dirigeants ne peuvent désormais plus prétendre que la souveraineté nationale l'emporte sur toutes les autres préoccupations, ou se cacher derrière des excuses telles que des circonstances nationales ou des menaces sécuritaires exceptionnelles », a déclaré M. Ban dans le cadre de ce dialogue informel, qui coïncide avec le 10ème anniversaire du Document final du Sommet mondial de 2005.

    Malgré cette reconnaissance de la responsabilité des Etats, le chef de l'ONU a pointé les échecs répétés de la communauté internationale à protéger les populations les plus vulnérables.

    Prenant l'exemple de la Syrie, la plus grande crise humanitaire mondiale à l'heure actuelle, M. Ban s'est indigné du manque d'égard des parties pour la vie humaine et des violations graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire dont elles se sont rendues coupables, susceptibles de constituer des crimes de guerre et crimes contre l'humanité. A ce titre, le Secrétaire général a tout particulièrement dénoncé le gouvernement syrien, qui n'a pas respecté son obligation en vertu du droit international de protéger les civils.

    « Le conflit est une tragédie colossale pour la Syrie et un symbole honteux des divisions internationales. Le jugement de l'Histoire sera sévère », a déclaré M. Ban.

    Le Secrétaire général s'est également dit préoccupé par la situation des civils au Yémen, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan et en Corée du Nord.

    « Notre incapacité à nous montrer à la hauteur de cette obligation morale se traduit par une plus grande souffrance humaine qui se répercute à travers les frontières », a regretté M. Ban, avant d'énumérer trois principes qui permettront selon lui de traduire en action la reconnaissance de la responsabilité de protéger les populations.

    « Premièrement : une volonté réelle entre États membres, en particulier les membres du Conseil de sécurité, de créer l'espace politique nécessaire pour prévenir et répondre aux crimes atroces. Deuxièmement : des liens plus solides entre l'alerte précoce et l'action rapide. Et troisièmement : le courage de dénoncer publiquement et de traiter les signes de risque ».

    De son côté, le Président de l'Assemblée générale, Sam Kutesa, a salué l'occasion offerte par ce dialogue de réaffirmer la responsabilité collective des Etats membres de protéger les populations contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l'humanité.

    « Bien que l'ampleur de ces crimes s'est progressivement réduite, la communauté internationale continue d'assister à des situations dans le monde, en particulier causées par des groupes non étatiques, qui constituent des crimes contre l'humanité. Les atrocités abominables et les attaques terroristes perpétrées par des groupes tels que Daech, Boko Haram, Al-Qaïda et Al-Chabab sont inacceptables, et nous devons redoubler d'efforts pour les arrêter », a affirmé M. Kutesa.

    Le Président de l'Assemblée a par ailleurs réitéré l'importance de renforcer la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales pour y parvenir.


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  • La mortalité infantile recule dans le monde

    Malgré une baisse notoire, les objectifs du Millénaire de l'ONU ne sont pas atteints. Et, chaque jour, on déplore la mort de 16'000 enfants de moins de 5 ans.

    En 25 ans, le nombre de décès d'enfants de moins de 5 ans a diminué de plus de la moitié, tombant à 5,9 millions en 2015, contre 12,7 millions en 1990, selon un rapport de l'Unicef, de l'OMS et de la Banque mondiale publié mardi.

    Malgré cette baisse significative, les objectifs du Millénaire de l'ONU n'ont pas été atteints, a déclaré devant la presse à Genève Flavia Bustreo, directrice générale adjointe à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la santé de la famille, des femmes et des enfants. Le but était de diminuer la mortalité infantile de deux tiers entre 1990 et 2015.

    La baisse n'a en outre pas été linéaire. Elle s'est accélérée ces dix dernières années seulement, selon Flavia Bustreo. Actuellement, chaque jour 16'000 enfants de moins de 5 ans meurent dans le monde.

    Le taux est de 43 décès pour 1000 naissances contre 91 décès 25 ans plus tôt. Le taux de mortalité néonatale (dans une période de 28 jours à partir de l'accouchement) est lui passé de 36 décès pour 1000 naissances à 19, soit 2,7 millions de décès au total.

    Se concentrer sur l'Afrique subsaharienne

    Des progrès doivent être notamment consentis dans le Caucase, en Asie centrale, en Océanie, en Asie du sud-est et en Afrique subsaharienne. Dans cette dernière région, 1 enfant sur 12 meurt avant l'âge de 5 ans, contre 1 enfant sur 147 dans les pays riches. L'Afrique subsaharienne a néanmoins connu une amélioration notable ces dernières années, ce qui laisse augurer des perspectives plus favorables, selon le rapport.

    L'Angola fait figure de mauvais élève. Son taux de mortalité infantile est le plus élevé du monde, avec 156 décès pour 1000 naissances. Dans ce pays, le gouvernement peine à investir pour la santé des enfants, a relevé Flavia Bustreo.

    En revanche, l'Ethiopie a réussi à atteindre l'objectif du Millénaire grâce à d'importants investissements dans des programmes sanitaires. Le taux est passé à 59 décès pour 1000 naissances contre 205 en 1990. A titre de comparaison, en Suisse, le taux est de 4 décès pour mille naissances, contre 6 en 2000 et 8 en 1990.

    Dizaines de millions de vies sauvées

    Le recul marqué des décès ces 25 dernières années a permis de sauver 48 millions d'enfants, précise le rapport. De plus, au cours de cette période, 62 des 195 pays examinés ont atteint les objectifs du Millénaire, avec une réduction des deux tiers de la mortalité. Parmi eux, 24 sont des pays aux revenus faibles ou faibles et moyens, s'est félicitée Flavia Bustreo.

    De plus, 74 pays ont réussi à réduire la mortalité infantile de moitié et 41% d'au moins 30%. La plupart des décès d'enfants sont causés par des maladies qui peuvent être prévenues ou traitées comme la pneumonie ou la malaria. Les complications néonatales sont également responsables d'un grand nombre de décès.


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  • La déforestation mondiale ralentit car de plus en plus de forêts sont mieux gérées, selon la FAO

    7 septembre 2015 – Si les forêts du monde continuent à se rétrécir en raison notamment de l'accroissement démographique qui contribue à convertir davantage de terres forestières à l'agriculture, au cours des 25 dernières années, le taux de déforestation mondial a ralenti de plus de 50%, indique un nouveau rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), publié lundi 7 septembre 2015.

    Environ 129 millions d'hectares de forêts, soit une une superficie presque équivalente à celle de l'Afrique du Sud, ont été perdus depuis 1990, selon l'étude de la FAO intitulée 'Evaluation des ressources forestières mondiales 2015'.

    Le rapport note cependant qu'un nombre croissant de zones forestières ont été placées sous protection, tandis que plusieurs pays ont amélioré leur gestion des forêts. Cela s'est réalisé le plus souvent grâce à des législations accompagnées de mesures de suivi et d'évaluation, ainsi que d'une plus grande implication des communautés locales dans les politiques de développement et la planification.

    Le rapport de la FAO, qui couvre 234 pays et territoires, a été présenté cette semaine au Congrès forestier mondial qui se tient à Durban, en Afrique du Sud.

    « Les forêts jouent un rôle fondamental dans la lutte contre la pauvreté rurale en assurant la sécurité alimentaire et en fournissant aux gens des moyens de subsistance. Elles offrent aussi des services environnementaux vitaux comme l'air pur et l'eau, tout en participant à la conservation de la biodiversité et à la lutte contre le changement climatique », a notamment déclaré le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, lors de la présentation du rapport à Durban.

    M. Graziano da Silva a relevé « une tendance encourageante vers la réduction des taux de déforestation et d'émission de carbone par les forêts », ainsi qu'une amélioration des informations favorisant la mise en œuvre de bonnes politiques forestières. A cet égard il a noté que les inventaires forestiers nationaux couvrent actuellement 81% de la superficie forestière mondiale, soit une augmentation substantielle au cours des dix dernières années.

    « La tendance est positive, mais nous devons faire mieux », a averti le Directeur général. « Nous ne parviendrons pas à réduire l'impact du changement climatique et à promouvoir le développement durable si nous ne préservons pas nos forêts et n'utilisons pas durablement les nombreuses ressources qu'elles nous offrent », a-t-il ajouté.

    Alors qu'en 1990, les forêts couvraient environ 4 milliards 128 millions d'hectares ou 31,6% de la superficie mondiale des terres, en 2015, elles ne couvrent plus que 3 milliards 999 millions d'hectares ou 30,6% des terres, selon le rapport.

    Entre-temps, le taux annuel net de pertes de forêts s'est ralenti, passant de 0,18% dans les années 1990 à 0,08% au cours de la période 2010-2015, précise l'étude.

    Aujourd'hui, 93% de la superficie des forêts du monde est formée de forêts naturelles, une catégorie qui comprend les zones de forêts primaires où les perturbations humaines sont faibles ainsi que les zones de forêts secondaires qui se sont régénérées naturellement.

    La forêt plantée, une autre sous-catégorie, représente actuellement 7% de la superficie forestière mondiale. Elle a augmenté de plus de 110 millions d'hectares depuis 1990.

    Le rapport de la FAO rappelle également l'importance primordiale des forêts pour les gens, l'environnement et l'économie mondiale. Le secteur forestier contribue annuellement à hauteur de 600 milliards de dollars au PIB mondial et offre des emplois à plus de 50 millions de personnes, indique notamment l'étude.


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  • Centrafrique : suite aux violences, l'ONU annonce la création d'une zone sans armes à Bambari

    8 septembre 2015 – A l'issue d'une visite de trois jours en République centrafricaine, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a annoncé mardi 8 septembre 2015 l'établissement d'une zone sans armes dans la ville de Bambari, où des affrontements meurtriers entre milices rivales ont forcé plusieurs milliers de personnes à fuir leur domicile au cours des dernières semaines.

    « Dans le cadre de notre mandat, dont l'élément central est la protection des civils, nous avons pris aujourd'hui la décision d'établir à Bambari une zone sans armes. Ceci pour protéger les civils, assurer leur intégrité physique, permettre la libre circulation des populations, mais aussi garantir l'accès des travailleurs humanitaires aux populations vulnérables », a déclaré M. Ladsous lors d'une conférence de presse dans la capitale Bangui.

    « Cette zone sans armes prendra effet aujourd'hui à 17 heures. Nous allons veillez à ce que cette mesure soit appliquée », a ajouté le Secrétaire général adjoint, qui s'était lui-même rendu à Bambari au cours de sa visite.

    Des violences entre milices rivales sont en effet survenues au cours des dernières semaines suite à un regain de tensions intercommunautaires dans cette ville du sud de la République centrafricaine, après qu'un Musulman de 19 ans aurait été tué et décapité par des combattants anti-Balaka, donnant lieu à des représailles sanglantes.

    M. Ladsous a pu constater lors de sa visite de la ville le sentiment d'exaspération de la population locale face à ces violences.

    « Je leur dit très clairement, et je leur ai dit : aux groupes armés qui ne s'alignent pas du côté de la paix, vous allez vous exposer à des sanctions. […] Vous serez amené à en payer le prix un jour », a affirmé le Secrétaire général adjoint.

    M. Ladsous a par ailleurs salué la nette amélioration de la situation à Bangui, avant d'insister sur la nécessité d'accompagner les autorités de la transition dans le bon déroulement des futures échéances électorales en République centrafricaine.

    « Nous sommes clairement sur la dernière ligne droite. Ces élections doivent se tenir à bonne date, avant la fin de l'année et correctement », a-t-il déclaré, insistant sur le fait qu'il n'y aurait pas de troisième transition.

    « Je crois que le mot transition a un sens bien précis, il y a un calendrier qui a été confirmé par la médiation, par les pays de la région, par les autorités du Conseil de Sécurité [de l'ONU]. Cette transition s'achève le 31 décembre 2015, on ne va pas jouer les prolongations », a précisé le Secrétaire général adjoint, tout en rappelant que, de façon exceptionnelle, les Nations Unies ont décidé de débloquer un million de dollars pour contribuer au financement des élections.

    Afin de s'assurer du maintien de la mobilisation de la communauté internationale, M. Ladsous a par ailleurs annoncé qu'en marge de la 70ème Assemblée Générale des Nations Unies, le 1er octobre prochain, le Secrétaire Générale de l'ONU, Ban Ki-moon, organisera une réunion spécialement dédiée à la République centrafricaine.


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     La guerre prive d’école près de 14 millions d’enfants

    Quatre enfants sur dix sont concernés dans les pays du Moyen-Orient les plus touchés.

    Ce chiffre a doublé en cinq ans.

    Bande de Gaza, Syrie, Irak, Yémen, mais aussi Libye et Soudan du Sud… 13,7 millions d’enfants – deux fois plus qu’il y a cinq ans –, ne vont plus à l’école dans ces pays affectés, directement ou indirectement, par un conflit armé.

    Ce sont quatre enfants sur dix dans les pays les plus touchés, alors que le Moyen-Orient semblait en passe, « il y a quelques années, d’atteindre l’objectif de l’éducation pour tous », souligne l’Unicef dans son rapport publié hier.

    une situation désastreuse

    Intitulé « L’éducation sous le feu. Comment le conflit au Moyen-Orient prive les enfants d’école », il déplore une « situation désastreuse » pour toute une génération.

    « L’impact destructeur des conflits est ressenti par les enfants dans toute la région », résume Peter Salama, le directeur de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. « Il ne s’agit pas seulement de dégâts matériels dans des écoles, mais aussi du désespoir ressenti par une génération d’écoliers qui voient leurs espoirs et leur avenir brisés », regrette-t-il.

    Bien sûr le conflit en Syrie est pour beaucoup dans cette augmentation des chiffres. Ainsi « 700 000 enfants syriens réfugiés dans les pays voisins, en particulier au Liban et en Turquie, ne vont plus à l’école », explique Juliette Touma de l’Unicef. En Syrie, plus de 52 000 enseignants ont quitté leur poste du fait de la guerre.

    des écoles transformées en casernes

    « On estime que 8 500 écoles en Syrie, Irak, Yémen et Libye, ne peuvent plus être utilisés car elles ont été endommagées, détruites, abritent des familles déplacées ou sont occupées par des parties au conflit. Ainsi, au Yémen, certaines écoles ont été transformées en casernes », notamment par les rebelles chiites Houthis, « privant les élèves du deuxième semestre de l’année scolaire », se plaint un instituteur de Sanaa, identifié par son prénom Abdel Hakim.

    Dans ce pays ravagé par la guerre, du fait de la fermeture de milliers d’écoles en août dernier, au moins 1,8 million d’enfants n’ont pas fait leur rentrée. Un chiffre qui s’ajoute au 1,6 million de Yéménites qui, dans ce pays très pauvre, n’allaient déjà pas en classe avant que le conflit n’éclate.

    En Irak, 2014 a été l’année la plus meurtrière depuis 2008, près de 700 enfants ont été tués et plus de 500 blessés. Le déplacement de près de trois millions d’Irakiens, contraints de fuir leurs villes affectées par les violences, liées notamment à Daech (acronyme arabe pour État islamique), a fragilisé des infrastructures éducatives déjà en mauvais état. Plus de 950 000 enfants sont affectés par cette situation.

    3 millions de déplacés irakiens

    Dans la bande de Gaza, les enfants utilisent les établissements scolaires comme refuges parce que leurs maisons ont été détruites lors de la guerre de l’été 2014.

    Aller à l’école est « plein de danger » pour de nombreux enfants, souligne l’organisation qui a dénombré 214 attaques contre des écoles dans la région en 2014.

    Pour éviter un gâchis total pour une génération entière, l’Unicef appelle à faire de l’éducation l’une des priorités de l’aide humanitaire, qui y consacre actuellement moins de 2 % du total de ses fonds. Or, elle estime avoir besoin de 300 millions de dollars (267 millions d’euros) pour financer en 2015, l’éducation d’urgence au Moyen-Orient.


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  • Mobilisation pour les chrétiens d’Orient

    Une conférence de l’ONU sur les minorités persécutées par Daech se tient aujourd'hui mardi 8 septembre, à Paris, sous l’égide du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

    C’était une première dans l’histoire des Nations unies. Il y a six mois, le Conseil de sécurité s’était penché sur le sort des chrétiens et de toutes les minorités persécutées par le groupe terroriste Daech en Irak et en Syrie, à la demande de la France qui le préside.

    La France à la tête de la conférence

    Mardi 8 septembre, le Quai d’Orsay organise une conférence internationale à Paris pour arrêter une série de mesures en faveur de ces minorités.

    Il sera question de proposer une « charte d’action » en quatre volets : le premier, humanitaire, concerne l’aide à apporter aux déplacés et les moyens à mettre en œuvre pour leur permettre de retourner chez eux. Le deuxième, sécuritaire, aura pour but d’aider la coalition et les forces locales à assurer la protection des minorités pourchassées. Le troisième, politique, engagera les parties sur la promotion du respect du pluralisme ethnique et religieux. Et le quatrième, pénal, visera à engager des poursuites contre les auteurs des persécutions devant la Cour pénale internationale (CPI).

    La réunion sera présidée par le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius. Une soixantaine d’États y seront représentés, de même que les représentants de nombreuses ONG et de toutes les grandes agences de l’ONU.

    Fuir l’horreur

    Depuis plus d’un an, les chrétiens, notamment, sont pris pour cible par les djihadistes de Daech. Ils fuient pour ne pas subir les persécutions impitoyables menées par l’organisation terroriste : expulsions, viols, conversions forcées et massacres. Tout ceci sur fond de guerre civile en Syrie et en Irak et d’offensives de Daech pour établir son califat, à cheval sur ces deux pays.

    Aujourd’hui, il reste environ 4 000 chrétiens en Irak, contre près de 1,4 million en 1987. Pour Laurent Fabius, c’est la conséquence d’une « entreprise barbare d’éradication ethnique et religieuse ».

    En mars dernier, à la tribune du Conseil de sécurité de l’ONU, le chef de la diplomatie française avait évoqué le sort non seulement des chrétiens d’Orient mais aussi des yézidis du Kurdistan irakien ou des Kurdes de Kobané (Syrie).

    « Les chrétiens, les yézidis, les Turkmènes, les Kurdes, les Chabaks – tous sont menacés par ce que j’appellerais le triangle de l’horreur : l’exil forcé, l’asservissement, la mort », avait-il déclaré.

    Laurent Fabius avait également proposé la création d’un fonds d’aide au retour pour financer la reconstruction des habitations et des lieux de culte dans les régions reprises aux mains des groupes extrémistes tels que Daech.

    une Complexité red​outable

    À l’issue de la conférence du 8 septembre, un plan d’action devrait donc être adopté, chaque État participant ayant la charge de le mettre en œuvre ensuite. Toutefois, des interrogations et des zones d’ombre subsistent sur les mesures proposées.

    Bien que la France ait délivré 1 500 visas à des chrétiens d’Orient en 2014, la question d’un accueil supplémentaire ne sera pas mise sur la table durant la réunion internationale.

    Pas question non plus d’évoquer une intervention de forces armées, la situation politique et militaire au Proche-Orient étant d’une très grande complexité. Pourtant, afin de traduire en justice les auteurs des persécutions, il faudra les capturer et ceci n’est possible qu’avec une intervention sur le terrain.

    Par ailleurs, le Quai d’Orsay explore d’autres pistes pour renouveler son aide humanitaire. À titre d’exemple, l’un des projets les plus aboutis concerne la réhabilitation d’un camp de réfugiés de Bardarash, ville kurde dans le nord de l’Irak.

    La France souhaite construire deux écoles, un espace communautaire et un terrain de jeux dans ce camp de 7 000 personnes où plus de la moitié des réfugiés sont mineurs.

    Nul doute que la mobilisation devrait aussi se poursuivre en France, à l’instar de ce qui s’est passé le 15 août dernier, lorsque toutes les églises de France avaient été invitées à faire sonner les cloches pour les chrétiens d’Orient.


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