• Des organisations non-gouvernementales, comme le CICR à Genève, ont également été dans le viseur des services allemands.

    Les services secrets allemands ont «systématiquement espionné» des pays alliés ainsi que diverses organisations dans le monde entier, affirme samedi le magazine allemand Der Spiegel.

    «Le BND (les services de renseignement extérieurs allemands) a systématiquement espionné des ‹amis› dans le monde entier, dont les ministères de l'Intérieur des Etats-Unis, de la Pologne, de l'Autriche, du Danemark et de la Croatie», affirme l'hebdomadaire, sans donner de sources.

    Der Spiegel ainsi que d'autres médias allemands avaient déjà révélé ces derniers mois que le BND avait espionné des pays alliés pour le compte de son équivalent aux Etats-Unis, la NSA, ainsi que pour son propre compte. Ces dernières révélations vont encore plus loin et donnent des détails sur l'ampleur exacte de l'activité du BND.

    Espionnage tout azimut

    Selon Der Spiegel, les services allemands ont espionné, outre la délégation américaine auprès de l'Union européenne à Bruxelles et auprès des Nations unies à New York ou encore le ministère des Finances américain, de nombreuses ambassades étrangères en Allemagne, dont celle des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de la Suède, du Portugal, de la Grèce, de l'Espagne, de l'Italie, l'Autriche, de la Suisse, jusqu'à celle du Vatican.

    Le BND a utilisé des «sélecteurs» (mots clés, noms, numéros de téléphone ou de fax...) issus des délégations, explique le magazine, qui précise que les représentations diplomatiques ne sont pas concernées par l'article 10 de la Loi fondamentale allemande protégeant les citoyens allemands contre l'espionnage.

    Des organisations non-gouvernementales, comme Oxfam ou le Comité international de la Croix Rouge à Genève, ont également été dans le viseur des des services allemands, poursuit Der Spiegel.

    Berlin dans ses petits souliers

    Le BND avait déjà été accusé d'avoir écouté pour le compte de l'agence de renseignement américaine NSA des responsables du ministère français des Affaires étrangères, de la présidence française et de la Commission européenne.

    Ces révélations sont d'autant plus embarrassantes que Berlin ne s'est pas privé en son temps de protester lorsque les Etats-Unis ont été accusés d'espionner le gouvernement allemand.

    A l'automne 2013, des informations sur la mise sur écoute d'un téléphone portable de la chancelière Angela Merkel avaient notamment provoqué de fortes tensions entre Berlin et Washington. «L'espionnage entre amis, cela ne va pas du tout», avait alors déclaré Mme Merkel.

    La chancellerie en Allemagne est chargée de contrôler les activités des services secrets, ce qui la place dans une position particulièrement inconfortable.

    Le gouvernement allemand a promis fin octobre un contrôle renforcé de ses services de renseignement et de la coopération entre le BND et la NSA.


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  • Des dizaines d'enfants tués dans les combats

    Les combats dans l'Etat d'Unité dans le nord du pays, selon l'ONU, se «sont intensifiés» au cours des récentes semaines «avec de graves conséquences pour les civils», selon l'ONU.

    Plusieurs dizaines d'enfants ont été tués dans des combats qui font rage au Soudan du Sud en violation d'un accord de paix et 40'000 personnes souffrent de famine.

    Le rapport établi par le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) liste également de manière détaillée des meurtres commis dans une seule région dans l'Etat d'Unité au cours de deux semaines.

    Ainsi, dans la région de Leer dans l'Etat d'Unité, dont les forces gouvernementales et rebelles se sont aprement disputé le contrôle, au moins 80 civils ont été tués du 4 au 22 octobre.

    Au moins trois quarts des personnes tuées étaient des enfants - au moins 57 morts à Leer - tandis qu'il y a eu plus de 50 cas de viols comme «arme de guerre», a souligné le rapport de l'ONU publié tard vendredi soir.

    Un quart de la population

    Les deux parties en conflit sont accusées d'avoir perpétré des massacres, recruté et tué des enfants, commis des viols, torturé et forcé des populations à la fuite pour «nettoyer» des zones où vivaient leurs ennemis.

    Combats et atrocités ont fait plusieurs milliers de morts et déplacé depuis deux ans plus de 2,2 millions de personnes, soit près du quart de la population.

    En dépit de l'accord de paix signé le 26 août, les combats n'ont jamais cessé entre forces gouvernementales et rebelles, et la communauté internationale ne peut rien faire d'autre que de reprocher aux deux camps de bloquer l'acheminement de cette aide.

    Guerre civile

    Le Soudan du Sud est le théâtre depuis décembre 2013 d'une terrible guerre civile opposant l'armée régulière, fidèle au président Salva Kiir, à une rébellion dirigée par son ancien vice-président et rival Riek Machar.

    Fin octobre, trois organisations des Nations unies, le Fonds pour l'enfance (Unicef), l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) avaient prévenu que plus de 30'000 personnes risquaient de mourir de faim au Soudan du Sud, faute d'aide d'urgence.


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  • Sahara occidental : Ban Ki-moon exhorte les parties en conflit à entamer de véritables négociations

    5 novembre 2015 – Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a exhorté le Maroc et le Front Polisario à entamer un processus de négociation pour parvenir à une solution politique mutuellement satisfaisante qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.

    « Alors que le conflit sur l'avenir du Sahara occidental et la souffrance humaine qu'il a engendrée durent depuis près de quarante ans, la situation dans le nord-ouest de l'Afrique est de plus en plus alarmante », s'est inquiété M. Ban dans un communiqué de presse rendu public mercredi soir à New York. « Ce conflit doit prendre fin si l'on veut que les peuples de la région puissent relever les défis communs auxquels ils font face et réaliser leur plein potentiel », a-t-il ajouté.

    Le Secrétaire général a rappelé que le statut définitif du territoire fait l'objet d'un processus de négociation sous l'égide de l'ONU, en accord avec les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

    « Je constate avec regret que les propositions formulées par le Royaume du Maroc et le Front Polisario en avril 2007 n'ont pas abouti à de véritables négociations, que le Conseil et moi-même avons appelées de nos vœux à de nombreuses reprises », a déploré le chef de l'ONU.

    M. Ban a déclaré que son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a intensifié ses efforts afin de faciliter la tenue de négociations entre les parties, sans conditions préalables et de bonne foi, pour parvenir à une solution politique mutuellement satisfaisante qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.

    « Rien n'a pour l'instant été fait en ce sens », a noté le Secrétaire général.

    M. Ban a par conséquent demandé instamment à toutes les parties concernées dans la région et au sein de la communauté internationale à prendre appui sur les efforts déployés par son Envoyé personnel pour faciliter le début de véritables négociations dans les prochains mois.

    L'ONU est impliquée dans des efforts de médiation concernant le conflit sur le Sahara occidental depuis 1976, lorsque des combats ont opposés le Maroc au Front Polisario qui revendique l'indépendance du territoire depuis la fin de l'administration coloniale espagnole.


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  • Sahara occidental : Mohammed VI appelle à la fin de « l’économie de rente »

    Le roi du Maroc a appelé à la fin de « l’économie de rente » afin de favoriser le développement du Sahara occidental, à l’occasion du 40e anniversaire de la « Marche verte » marocaine sur ce territoire contrôlé depuis par Rabat mais revendiqué par des indépendantistes.

    « Aujourd’hui, après quarante années (…), nous voulons opérer une véritable rupture avec les méthodes adoptées dans la prise en charge des affaires du Sahara : rupture avec l’économie de rente et des privilèges », a-t-il dit dans un discours prononcé vendredi en fin de soirée depuis Laâyoune, la principale ville du territoire.

    « Nous tenons à ce que les fils de nos provinces du sud disposent des moyens nécessaires pour gérer leurs propres affaires et montrer leur capacité à assurer le développement de la région », a fait valoir le souverain.

    Une mobilisation

    Il a annoncé la mobilisation de « tous les moyens disponibles pour la réalisation de grands chantiers et de projets sociaux ». Il a évoqué la réalisation d’une « voie express » de près d’un millier de km entre Tiznit (sud-ouest du Maroc), et Dakhla, ou encore la construction d’une usine de dessalement d’eau de mer dans cette même ville, la deuxième du Sahara occidental.

    « Les revenus des ressources naturelles continueront d’être investis au profit des habitants », a assuré Mohammed VI, à propos de cette région riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses.

    Les 40 ans de la « Marche verte »

    Ce discours fait écho à un plan de développement élaboré en 2013 par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui prévoit de mobiliser sur 10 ans plus de 13 milliards d’euros, en favorisant l’investissement privé.

    Mohammed VI est arrivé vendredi soir à Laâyoune pour une rare visite officielle. Saluant la foule, il a parcouru en voiture la ville parée d’innombrables drapeaux marocains afin de marquer les 40 ans de la « Marche verte », organisée par son père Hassan II pour revendiquer l’appartenance du Sahara occidental au Maroc.

    Quelque 350 000 Marocains avaient participé à cette marche au départ du colonisateur espagnol, en 1975.

    Pas de concessions

    Quatre décennies plus tard, ce vaste territoire d’un demi-million d’habitants continue toutefois d’être revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario. Soutenus par Alger, ils réclament un référendum d’autodétermination et rejettent le plan d’autonomie présenté en 2007 par Rabat.

    Un cessez-le-feu est en vigueur depuis 1991, et l’ONU compte une mission, la Minurso. Les efforts de médiation de l’émissaire Christopher Ross sont en revanche dans l’impasse.

    Rabat fera face « avec fermeté à toutes les tentatives visant à contester l’exercice de la plénitude de ses pouvoirs sur son territoire » et « il se leurre celui qui attend du Maroc qu’il fasse toute autre concession », a prévenu Mohammed VI.

    **

    6 novembre 1975. Un grand jour pour le Maroc qui annexa et confirma sa souveraineté sur le Sahara occidental. Une journée noire pour les Sahraouis qui réclament depuis lors leur droit à l’autodétermination. Ce 6 novembre 2015, jour de fête nationale au Maroc en souvenir de la « marche verte » qui déferla sur le Sahara occidental, Mohamed VI se déplace à Laayoune.

    Au bout de quarante de conflit et d’échecs diplomatiques répétés, le Maroc mise sur le fait que le temps joue en sa faveur et propose un plan d’autonomie renforcé de sa « province du Sud », « le maximum que le Maroc puisse offrir », selon le roi.

    Le quarantième anniversaire de la marche verte va être sans nul doute l’occasion pour le roi d’enfoncer le clou. « Le Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu’à la fin des temps », avait-il tempêté le 6 novembre 2014.

    Le 30 septembre dernier, il a réaffirmé à New York devant les Nations unies, que le Maroc « refusera toute aventure irresponsable concernant le différend régional autour du Sahara marocain ». Le pays reste intraitable sur la question. Deux jours auparavant, le royaume suspendait l’ouverture du premier magasin Ikea dans le pays. L’argument selon lequel il aurait manqué des autorisations au géant suédois n’a trompé personne. Tout le monde y a vu une riposte aux sympathies de la Suède pour le Polisario.

    La Suède dénonce les conditions de détention des Sahraouis

    Le pays scandinave réclame de longue date que la mission des Nations Unis au Sahara occidental (Minurso) voit ses missions élargies au respect des droits humains. L’ensemble des ONG dénoncent en effet les violations des droits humains et le sort terrifiant qui est fait aux prisonniers politiques sahraouis dans les geôles marocaines. Mais ce qui a déclenché la sanction envers Ikea a été la proposition de loi pour la reconnaissance du Polisario par le parti social-démocrate suédois début septembre.

    L’émissaire onusien, le diplomate américain Christopher Ross, se casse les dents sur ce dossier depuis six ans. La Minurso a toujours théoriquement pour mission l’organisation d’un référendum. Mais « aucune solution politique [n’est] en vue », constatait le dernier rapport de l’ONU en avril.

    Une situation alarmante pour Ban Ki-Moon

    A l’est des 2 700 kilomètres de mur de sable qui sépare le territoire « marocain » à l’Ouest de celui contrôlé par le Polisario, la situation dans les camps de Tindouf, sur le sol algérien est jugée de plus en plus critique. Christopher Ross avait alerté sur la « frustration » de la population, sur les problèmes politiques, économiques et de sécurité, ainsi que sur le sort des jeunes « qui évoluent dans un environnement marqué par la proximité des filières de contrebande et l’activité des groupes extrémistes dans le Sahel ».

    La situation au Sahara occidental « est en train de devenir de plus en plus alarmante », s’est inquiété Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’ONU, qui a appelé au lancement de « négociations sincères dans les mois à venir ».

    L’histoire de la « marche verte »

    1973. Création du Front Polisario, mouvement de libération nationale du peuple sahraoui, soutenu par l’Algérie.

    1974. L’Espagne annonce son intention de se retirer du Sahara espagnol qu’elle administrait depuis 1884.

    1975. Le roi Hassan II organise une « marche verte », 350 000 personnes pénètrent sur le territoire du Sahara occidental, pour annexer ce territoire, poussant au départ de l’Espagne. L’ONU réclame le retrait des Marocains.

    1976. Le Front Polisario proclame la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et se lance dans une guérilla.

    1991. Création de la Minurso, la mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, toujours en place pour veiller au respect du cessez-le-feu.


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  • La réduction de la criminalité environnementale passe par la lutte contre la corruption

    3 novembre 2015 – Deux hauts responsables de l'ONU ont mis en garde les Etats contre la montée de la criminalité environnementale qui, alimentée par la corruption, risque d'entraver les efforts déployés dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau programme de développement durable.

    En marge de la 6ème Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption qui se déroule à Saint-Pétersbourg, en Russie, jusqu'au 6 novembre, le Directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov, et le Secrétaire général de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), John Scanlon, ont dénoncé dans un communiqué de presse conjoint la « corruption qui alimente et se nourrit de la criminalité environnementale contre la faune et la forêt ».

    « Pour que les criminels réussissent, les douaniers doivent être soudoyés, les permis d'exploitation forestière et de chasse doivent être forgés et les braconniers doivent être remis en liberté en raison d'entrave à la justice », ont précisé M. Fedotov et M. Scanlon.

    Les deux hauts responsables ont déploré que la corruption contribue au vol des richesses naturelles des pays, minant ainsi les efforts visant à éradiquer la pauvreté et à atteindre le développement durable.

    « Nous sommes convaincus qu'en nous attaquant à la corruption, nous pouvons porter un coup décisif à toutes les personnes impliquées dans cette criminalité transnationale organisée », ont affirmé M. Fedotov et M. Scanlon.

    Pour se faire, le Directeur exécutif de l'ONUDC et le Secrétaire général de la CITES ont expliqué que la ratification et la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption est d'une importance capitale.

    « Avec 177 Etats parties, nous sommes proches de la ratification universelle, mais nous devons faire davantage pour encourager la mise en œuvre complète de la Convention », ont insisté les haut responsables, précisant que les Etats doivent utiliser pleinement les outils mis à disposition par la Convention pour prévenir la corruption et poursuivre les criminels.

    M. Fedotov et M. Scanlon ont par ailleurs rappelé que les crimes liés aux espèces sauvages et à l'exploitation forestière illégale sont des crimes graves et doivent être traités comme tels par les Etats, qui doivent faire preuve de détermination pour faire tomber les réseaux criminels internationaux à l'origine de ce commerce illégal.


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  • Colombie : l'ONU salue la volonté des FARC de renoncer au recrutement d'enfants

    5 novembre 2015 – La Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, a salué jeudi l'engagement des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC-EP) à renoncer au recrutement et à l'utilisation d'enfants de moins de 18 ans.

    « C'est une étape importante pour protéger les enfants de Colombie et rendre les pratiques de recrutement des FARC-EP conformes au droit national et international », s'est félicitée dans un communiqué de presse Mme Zerrougui.

    La Représentante spéciale était de retour à New York après avoir participé à des discussions entre le gouvernement colombien et les FARC-EP sur la question du sort des enfants dans les conflits armés, du 30 octobre au 3 novembre à La Havane, à Cuba. Ces discussions, à l'issue desquelles les FARC-EP se sont engagées à renoncer au recrutement et à l'utilisation de mineurs, s'inscrivaient dans les cadres des pourparlers de paix en cours entre les deux parties à Cuba.

    Mme Zerrougui a ajouté que les FARC-EP ont fait part de leur volonté, au cours de ces discussions, de libérer les enfants de moins de 15 ans présents dans leurs rangs. Sur ce point, a-t-elle précisé, les deux parties se sont déclarées prêtes à entamer un processus de réinsertion des enfants dans la société.

    Le Représentante spéciale a rappelé que les normes internationales et l'intérêt des enfants doivent guider les parties afin d'offrir des services de réinsertion adaptés à leurs besoins, en particulier ceux des filles, des orphelins et enfants provenant de communautés autochtones et d'origine africaine.

    Elle a ajouté que, pour garantir la sûreté et la sécurité des enfants avant, pendant et après le processus de libération, faire en sorte qu'ils ne soient pas à nouveau recrutés par d'autres groupes devra être une priorité.

    « Je suis impatiente de voir les premiers enfants rapidement libérés et confirme que l'ONU est prête à soutenir la libération et la réinsertion de tous les enfants de moins de 18 ans présents dans les rangs des FARC-EP », a déclaré Mme Zerrougui.


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    L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) n'a toutefois désigné aucun responsable dans un rapport confidentiel.

    Du gaz moutarde a été utilisé cet été lors de combats en Syrie, a confirmé pour la première fois l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui, conformément à son statut, n'a désigné aucun responsable.

    Les experts en armes chimiques ont conclu que ce gaz asphyxiant avait été utilisé le 21 août à Marea, une ville de la province d'Alep (nord). Un rapport encore confidentiel a été envoyé aux Etats membres de l'OIAC, qui doivent se réunir fin novembre.

    Des militants syriens et des ONG médicales avaient déjà affirmé fin août qu'une attaque à l'arme chimique avait touché des dizaines de personnes à Marea, où des combats opposaient des rebelles à des djihadistes du groupe Etat islamique (EI).

    Des patients soignés dans un hôpital d'Alep rattaché à Médecins sans Frontières avaient évoqué un obus de mortier dégageant «un gaz jaune» dans leur maison. Selon des militants présents sur place au moment des faits, plus de 50 obus avaient été tirés ce jour-là sur Marea par l'EI.

    Du chlore utilisé par Damas?

    Les accusations de recours aux armes chimiques par l'EI se sont multipliées ces derniers mois en Irak comme en Syrie, où le groupe djihadiste, occupe de vastes régions.

    Washington, Londres et Paris avaient également accusé en août le régime syrien d'avoir utilisé du gaz de chlore contre des rebelles.

    Le régime syrien est censé avoir détruit tout son arsenal chimique, aux termes d'un accord américano-russe de septembre 2013 qui lui a permis d'éviter des bombardements occidentaux - après, déjà, des accusations d'utilisation de chlore. Mais l'OIAC a conclu, en 2014, que du gaz de chlore avait été utilisé dans le conflit.

    Déclenché en 2011 après la répression sanglante de manifestations réclamant des réformes, le conflit en Syrie est devenu complexe au fil des années, avec une multiplication des acteurs, locaux et étrangers, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a causé la mort de plus de 250'000 personnes et poussé à la fuite des millions de Syriens.

    L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, rendra compte mardi prochain au Conseil de sécurité des Nations unies des entretiens qu'il a eus à Damas, Moscou et Washington sur le conflit, dans le cadre d'initiatives pour lancer des discussions entre le régime syrien et son opposition, après quatre ans et demi de tueries, selon des diplomates.

    Violents combats à Morek

    Sur le front, après une «violente offensive», le groupe djihadiste, Jund al-Aqsa a délogé l'armée syrienne de Morek (centre), l'unique localité sur la stratégique autoroute reliant Alep à Hama aux mains des militaires, dont des «dizaines» ont été tués ou blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

    Jund al-Aqsa a crié victoire sur son compte Twitter mais une source militaire syrienne en a relativisé l'ampleur: «Des hommes armés sont entrés dans Morek mais ils ne s'en sont pas emparés et des combats violents se poursuivent. Les aviations syrienne et russe s'en occupent».

    Pour Jeff White, expert militaire auprès du Washington Institute, cette défaite «montre la faiblesse d'une proportion importante de l'armée dans les opérations offensives mais aussi défensives».

    La Russie bombarde toujours

    Et dans l'est, à Boukamal (est), à la frontière irakienne, au moins 22 civils ont péri dans des bombardements aériens contre l'EI, dont les auteurs ne sont pas identifiés, selon l'OSDH.

    Alliée indéfectible du régime de Bachar el-Assad, la Russie, par la voix de son commandant des forces aériennes Viktor Bondarev, a annoncé le déploiement en Syrie de systèmes de missiles antiaériens pour protéger ses hommes.

    Outre les avions de la Russie et du régime syrien qui bombardent les rebelles et les djihadistes , des appareils de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis mènent des raids en Syrie principalement contre l'EI.

    Pour la seconde fois cette semaine, la Russie a annoncé avoir bombardé la région de Pamlyre (centre), un fief de l'EI, en précisant que les cibles visées étaient éloignées des sites historiques.

    Enfin, dans l'est du Liban, frontalier de la Syrie, au moins six religieux sunnite syriens ont été tués et cinq blessés dans un attentat-suicide à Aarsal.


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  • L'Assemblée générale élit 18 États au Conseil des droits de l'homme

    28 octobre 2015 – L'Assemblée générale des Nations Unies a élu mercredi 18 États au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies qui est basé à Genève.

    À la majorité simple des 192 votants, l'Allemagne, la Belgique, le Burundi, la Côte d'Ivoire, les Émirats arabes unis, l'Équateur, l'Éthiopie, la Géorgie, le Kenya, le Kirghizistan, la Mongolie, le Panama, les Philippines, la République de Corée, la Slovénie, la Suisse, le Togo et le Venezuela ont été élus au Conseil des droits de l'homme pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 2016.

    Ont été recalés l'Ouganda avec 12 voix, le Cameroun avec 2 voix et le Bénin, le Kazakhstan, le Lesotho, le Luxembourg, la République populaire démocratique de Corée, la Roumanie, la Thaïlande, la Hongrie et la Suède, avec une voix chacun.

    Le Conseil des droits de l'homme est composé de 47 États Membres : 13 sièges pour le Groupe des États d'Afrique et 13 pour le Groupe des États d'Asie.

    C'est la raison pour laquelle, avec 105 voix, le Pakistan et la République démocratique populaire lao n'ont pu accéder à un des cinq sièges que l'Assemblée générale renouvelait aujourd'hui. La même situation s'est présentée aux Bahamas qui, avec leur 113 voix, n'ont pu prétendre à un des trois sièges vacants sur les huit qui reviennent au Groupe des États d'Amérique latine et des Caraïbes. Quant au Groupe des États d'Europe occidentale et autres États, sept sièges lui sont réservés, et six au Groupe des États d'Europe orientale.

    Les nouveaux élus rejoignent l'Afrique du Sud, l'Albanie, l'Algérie, l'Arabie saoudite, le Bangladesh, la Bolivie, le Botswana, la Chine, Cuba, El Salvador, l'ex-République yougoslave de Macédoine, la Fédération de Russie, la France, le Ghana, l'Inde, l'Indonésie, la Lettonie, les Maldives, le Maroc, le Mexique, la Namibie, le Nigéria, le Paraguay, les Pays-Bas, le Portugal, le Qatar, la République du Congo, le Royaume-Uni et le Viet Nam.


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  • Le cabillaud de la Baltique au menu européen

    Les ministres de la pêche de l’Union européenne ont réduit les quotas de capture du cabillaud (morue) en mer Baltique, mais moins que ne le préconisait la Commission.

    Ce poisson est une espèce fragile dont plusieurs zones de pêche ont connu un effondrement.

    Les ministres de la pêche de l’Union européenne se sont penchés jeudi 22 octobre sur le sort des espèces halieutiques de la mer Baltique. Une réunion organisée à Luxembourg et que le commissaire européen chargé de la pêche, Karmenu Vella, a qualifié de « dure mais finalement productive ». Mais pas autant que la Commission européenne l’aurait désiré.

    « Nous souhaitions une baisse des quotas de pêche au cabillaud de 35 % » en Baltique occidentale, souligne-t-on dans l’entourage du commissaire européen. Les ministres n’ont pas suivi cette recommandation et se sont accordés sur une baisse des quotas de 20 % que ce soit en Baltique occidentale ou en Baltique orientale. Reconnaissant que la morue (1) souffre de surpêche, ils ont décidé d’une fermeture de la pêche pendant 6 semaines, au moment de la période de reproduction, entre la mi-février et la fin mars 2016.

    Études scientifiques et choix politiques

    « C’est un grand classique des décisions sur la pêche, dit Philippe Cury, de l’Institut de recherche sur le développement (IRD). La Commission se base sur des travaux de scientifiques pour préconiser des quotas, et tout cela est repris par les politiques qui, pour des raisons socio-économiques, rendent des décisions bien moins ambitieuses. »

    Or, pour ce chercheur, la morue est un poisson très fragile dont la pêche « mal gérée » peut conduire à une presque disparition de l’espèce. « On l’a vu en mer du Nord, dit-il. Ou encore au Canada en 1992, par exemple, ou l’effondrement a été très brutal au point d’une fermeture complète de la pêche au détriment de l’activité de milliers de pêcheurs. » Et la morue n’y est pratiquement jamais revenue.

    Surpêche et milieu dégradé

    Le cabillaud de la Baltique est-il aussi en danger ? « Le poisson y souffre à la fois d’un milieu dégradé et d’une surpêche, dont sont responsables les nombreux pays riverains », explique Didier Gascuel, directeur du pôle halieutique d’Agrocampus Ouest, à Rennes.

    Dans la Baltique ouest, particulièrement, les stocks ont commencé à s’effondrer à la fin des années 1980 et au début des années 1990. « Il faut dire que l’on pêchait chaque année près de 70 % des poissons présents sur le fond. Une pêche vraiment durable supposerait de ne pas dépasser 23 % », précise Didier Gascuel. En 2014, la pêche représentait encore plus de 50 % des poissons présents dans l’eau.

    En outre, la quasi-disparition des morues permet à leurs proies, notamment les sprats et harengs, de proliférer. Sparts et harengs qui, à leur tour, dévorent les larves de morue, toujours plus rares. Un cercle vicieux que les scientifiques appellent un piège écologique et qui les pousse à réclamer des plans de pêche qui prennent en compte les interactions entre espèces…

    Le gisement de la mer de Barents

    La morue de la Baltique, rappelle Didier Gascuel, compte beaucoup pour l’économie de la pêche locale. Mais peu sur l’économie mondiale de la morue. Si la Commission y autorise quelque 50 000 tonnes de morues pêchées, le « gisement » de la mer de Barents au large de la Norvège, représente des centaines de milliers de tonnes. « Le plus grand stock pour la consommation mondiale », insiste Didier Gascuel.

    Les quotas pour Barents ne devraient être décidés qu’en décembre prochain. « Les discussions sont complexes, rappelle le spécialiste d’Agrocampus car elles concernent autant la Norvège que l’Union européenne. » Des Norvégiens qui ont su, aux dires des observateurs, préserver cette précieuse ressource.

    (1) Pour simplifier : la morue est appelée cabillaud en France lorsque le poisson n’est pas salé. Mais les deux ne font qu’une espèce, son nom scientifique étant d’ailleurs « Gadus morhua »


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  • Certains minerais, utilisés par exemple dans les téléphones portables, proviennent de zones de conflit et leur commerce sert à alimenter des forces armées.

    Les États membres de l’UE doivent proposer, mardi 27 octobre, des pistes concrètes pour garantir l’origine des minerais.

    89 % des Français se disent favorables à ce que la France mette en place une législation stricte.

    Mardi 27 octobre, les États membres de l’Union européenne doivent faire connaître leurs propositions concrètes pour mieux encadrer le commerce de quatre minerais : l’étain, le tantale, le tungstène et l’or. Ces minerais entrent dans la composition d’objets technologiques, des téléphones mobiles aux ordinateurs, des automobiles à l’aéronautique…

    Depuis des années, des ONG alertent sur le lien étroit entre des minerais venus de pays en proie à des conflits ou à des rébellions et des groupes armés qui se financent grâce à leur commerce et à leur main mise sur les mines.

    D’où ce nom de « minerais de conflit », parfois même de « minerais du sang ». « Esclavage, disparations forcées, meurtres, torture, viol, sont autant d’exemples de crimes générés autour de ce commerce », dit Amnesty International sur son site Internet.

    Une notion peu connue

    À l’occasion de ce Conseil européen, des associations ont commandé un sondage sur les « Français et les minerais du sang » (1) qui se focalise sur un produit grand public : les téléphones portables. Chaque portable standard contiendrait en effet 6,6 g d’étain, 0,83 g de tungstène, 0,04 g de tantale et 0,63 g d’or.

    Cette notion de « minerai de conflit » est peu connue : seules 14 % des personnes interrogées déclarent en avoir déjà entendu parler contre 86 % qui disent ne jamais en avoir eu connaissance.

    Une demande de législation stricte

    Pour autant, près d’un Français sur deux indique savoir que « les téléphones portables contiennent des minerais qui peuvent être à l’origine de conflits ou d’atteintes aux droits de l’homme dans les pays où ils sont extraits ».

    Et 89 % des sondés se disent favorables à une législation stricte en France pour les fabricants de téléphones portables concernant l’utilisation de ces minerais. De même, 83 % demandent au gouvernement de faire pression pour que l’Europe adopte un règlement contraignant.

    Une première tentative de règlement en 2015

    « En mars 2014, la Commission européenne s’est enfin prononcée en faveur d’un règlement, c’est-à-dire le niveau le plus contraignant pour les États, sur la traçabilité de ces minerais par leurs utilisateurs », explique Morgane Laurent, chargé d’études « plaidoyer » au CCFD-Terre Solidaire.

    Selon les ONG, la proposition était cependant « peu ambitieuse » car basée sur une démarche volontaire des entreprises de garantir l’origine vertueuse des minerais. « En outre, le projet ne concernait que quelques centaines d’entreprises en début de la chaîne d’utilisation comme les fonderies ou les raffineries », précise Morgane Laurent.

    Une étape importante

    Les ONG se sont donc félicitées du vote par le Parlement européen d’un texte plus sévère en mai 2015. « Le Parlement demande une obligation de transparence sur l’origine de ces minerais et cela dans toute la chaîne de production, se félicite Morgane Laurent. Y compris par exemple pour des entreprises qui importeraient des puces de Chine fabriquées avec ces minerais. » Dans l’esprit de ces associations, il s’agit aussi de pousser les autorités des pays concernés à mieux contrôler, mines par mines, l’exploitation de ces matières premières.

    Le 27 octobre, les États membres doivent présenter des propositions concrètes. Une étape importante selon la chargée de mission du CCFD-Terre solidaire. « La présidence luxembourgeoise veut aboutir vite, dit-elle. Dès décembre ou janvier, il devrait y avoir une concertation entre la Commission, le Parlement et le Conseil européen avant qu’un texte revienne vers le Parlement. »

    L’UE, un débouché majeur

    Les ONG rappellent que d’après les chiffres de Global Witness, l’Union européenne est un « débouché majeur » pour les produits qui contiennent des minerais de conflit. En 2013, elle était le deuxième importateur mondial de téléphones mobiles et d’ordinateurs.

    Et si l’Union européenne a importé près de 240 millions de portables pour la seule année 2013, cela signifie que près de 1 600 tonnes d’étain et 151 tonnes d’or sont entrées dans l’Union à travers les seuls téléphones.


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