• «L'initiative est contraire au droit international»

    Pour le HCR, le texte sur le renvoi des criminels étrangers est contraire aux accords internationaux signés par la Suisse.

    L'initiative de l'UDC sur le renvoi des criminels étrangers en votation le 28 février est incompatible avec des normes fondamentales du droit international, a indiqué jeudi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Le texte ne prévoit pas de marge de manoeuvre.

    L'acceptation de l'initiative pourrait avoir des conséquences importantes pour les réfugiés et les personnes sans patries, a souligné le HCR. Certaines personnes à qui la Suisse a reconnu le besoin de protection pourraient être expulsées vers des pays qui menacent leur vie. Et cela même en cas de délit mineur.

    Textes signés par la Suisse

    Les réfugiés jouissent d'une protection spéciale contre l'expulsion vers de tels pays, a ajouté le HCR dans une prise de position. Le principe de non-refoulement est un des piliers de la protection internationale ancrée dans les Conventions de Genève.

    La Suisse a signé ces conventions, tout comme d'autres accords internationaux dans le domaine des droits de l'homme et des réfugiés. Elle est tenue d'en respecter les principes et les normes, a rappelé le HCR.


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  • 200 millions de victimes de mutilations génitales

    L'ONU a fixé pour objectif de faire cesser ces pratiques d'ici à 2030.

    Quelque 200 millions de femmes et de filles dans le monde souffrent de mutilations génitales et la moitié d'entre elles vivent en Egypte, Ethiopie et Indonésie, selon un nouveau rapport de l'Unicef, le fonds des Nations unies pour l'enfance.

    La Somalie, la Guinée et Djibouti restent les pays avec le taux de mutilation le plus élevé. Mais ce taux a régressé dans une trentaine de pays, notamment au Liberia, au Burkina Faso ou au Kenya, indique le rapport.

    L'ONU s'est fixé pour objectif de faire cesser cette pratique d'ici à 2030, dans le cadre des objectifs de développement adoptés par 193 pays en septembre dernier.

    44 millions ont moins de 14 ans

    Parmi les 200 millions de victimes de mutilations génitales, 44 millions sont âgées de 14 ans ou moins. Dans les 30 pays où cette pratique est la plus répandue la majorité des filles ont été excisées avant l'âge de cinq ans.

    «Dans des pays comme la Somalie, la Guinée et Djibouti, cette pratique est presque universelle», souligne Claudia Cappa, qui a dirigé la rédaction du rapport. Ainsi 98% des filles subissent des mutilations génitales en Somalie, 97% en Guinée et 93% à Djibouti.

    Le chiffre global de 200 millions de victimes de mutilations génitales donné par l'Unicef dépasse de 70 millions la dernière estimation qui datait de 2014, notamment en raison de nouvelles données fournies par l'Indonésie.

    Lois criminalisantes

    «Nous devons soutenir les efforts nationaux pour encourager l'abandon de cette pratique», souligne Claudia Cappa, qui fait état de certains progrès «dans la manière dont les communautés considèrent» cette pratique.

    Ainsi, depuis 2008, plus de 15'000 communautés ont renoncé aux mutilations génitales féminines, dont 2'000 l'an dernier.

    Cinq pays ont adopté des lois criminalisant cette pratique: le Kenya, l'Ouganda, la Guinée-Bissau et, récemment, le Nigeria et la Gambie.


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  • Un ancien garde d'Auschwitz jugé

    L'accusé de 94 ans doit répondre de complicité dans la mort de dizaines de milliers de personnes.

    Le procès de Reinhold Hanning, ancien gardien d'Auschwitz âgé de 94 ans, s'est ouvert jeudi à Detmold, dans l'ouest de l'Allemagne. L'accusé doit répondre de complicité dans la mort de 170'000 personnes.

    C'est le premier d'une série de quatre, qui pourraient être les dernières affaires judiciaires de l'Holocauste, vu l'âge des prévenus.

    Reinhold Hanning, qui est âgé de 94 ans, est arrivé au tribunal les yeux baissés. Les policiers étaient présents en nombre autour du bâtiment. Le procès a lieu à Detmold, en Rhénanie du Nord-Westphalie. L'audience ne devait durer que deux heures en raison de l'âge du prévenu.

    Reinhold Manning avait 20 ans en 1942 lorsqu'il a pris, en tant que Waffen SS, le poste de garde au camp d'extermination d'Auschwitz, situé en Pologne, où plus de 1,1 million de juifs ont été tués par les nazis.

    Deux autres hommes et une femme, tous âgés de plus de 90 ans, comparaîtront également devant la justice dans les mois à venir pour des faits similaires. Oskar Gröning, un ancien comptable du camp d'Auschwitz âgé de 94 ans, a été condamné en juillet à une peine de quatre ans de réclusion après avoir été reconnu coupable de complicité dans la mort de 300'000 personnes.

    Selon l'accusation, Reinhold Hanning s'est porté volontaire à l'âge de 18 ans pour rejoindre les rangs de la Waffen SS, la branche militaire du parti nazi. Il a pris part à des batailles sur le front est-européen au début de la Seconde guerre mondiale avant d'être transféré à Auschwitz en janvier 1942.

    Selon le Service central d'enquêtes sur les crimes nazis, basé à Ludwigsburg, Reinhold Hanning a servi comme garde à Auschwitz jusqu'à juin 1944 au moins. Tout en reconnaissant avoir été garde dans le camp, l'accusé a démenti avoir été impliqué dans les assassinats de masse.

    L'accusation estime pour sa part que le système d'extermination des juifs mis en place par les nazis dépendait pour partie de personnes comme Reinhold Hanning, soulignant que ce dernier avait, pour le moins, facilité les assassinats.

    Forme de justice

    L'ancien garde sera notamment confronté au récit de prisonniers, à l'instar d'Erna de Vries, déportée en 1943, à l'âge de 23 ans, à Auschwitz en même temps que sa mère. Comme son père était protestant, elle fut considérée comme une «métisse juive» et a pu échapper aux chambres à gaz.

    «J'ai survécu mais, à ce jour, je ne sais toujours pas exactement comment ma mère a été tuée. La dernière chose qu'elle m'a dite est : 'Tu survivras et tu raconteras ce qui nous est arrivé'», a-t-elle dit avant l'ouverture du procès. «Je ne suis pas animée par la haine, mais je ressens une forme de justice à voir cet homme, qui travaillait là-bas quand ma mère est morte, être l'objet d'un procès.»


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  • Le bras droit de Mladic est décédé

    Le général serbe bosnien Zdravko Tolimir est mort à 67 ans. Il avait été condamné pour le génocide de Srebrenica, en 1995.

    Le général serbe bosnien Zdravko Tolimir, reconnu coupable de génocide à Srebrenica en 1995 et condamné à perpétuité par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, est décédé dans la prison de la cour internationale de La Haye. Le TPIY a confirmé sa mort.

    Bras droit de Ratko Mladic, chef militaire des Serbes de Bosnie à l'époque des faits, Zdravko Tolimir est décédé dans la nuit de lundi à mardi à l'âge de 67 ans, a déclaré le vice-Premier ministre serbe, Rasim Ljajic, cité par la télévision publique RTS.

    «Un médecin a été immédiatement appelé et les autorités néerlandaises ont commencé une enquête de routine, comme la loi le requiert», a ajouté le tribunal.

    Souffrant d'un cancer

    L'épouse du général a déclaré au quotidien serbe Kurir avoir appris sa mort dans la nuit. «Il a été malade, mais les idiots ne lui ont pas permis de venir ici et d'être soigné à la maison», a-t-elle dit.

    Le président d'une association d'anciens combattants serbes de Bosnie, Milomir Savcic, a lui aussi affirmé que Tolimir était «gravement malade» et «ne recevait certainement pas des soins médicaux adéquats, ce qui a davantage encore affecté sa santé, déjà mauvaise». Lors de son arrestation en 2007 à Bratunac, en Bosnie orientale, les médias locaux affirmaient déjà qu'il souffrait d'un cancer.

    L'ombre de Srebrenica

    Zdravko Tolimir a été condamné fin 2012, en première instance, à la perpétuité pour génocide, ainsi que pour des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, dont meurtre, extermination et persécution. Ce verdict a été confirmé en avril 2015, en appel.

    Le président de la Republika Srpska, entité des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik a déploré la disparition d'un «patriote», une «grande perte (...) pour tout le peuple serbe».

    En tant que chef du renseignement et de la sécurité au sein des forces militaires des Serbes de Bosnie (VRS), Zdravko Tolimir a été principalement condamné pour son rôle dans le massacre de Srebrenica commis en juillet 1995, peu de temps avant la fin de la guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-1995).

    Entreprise criminelle

    Près de 8000 hommes et garçons musulmans avaient été tués par les forces serbes de Bosnie dans cette enclave de l'est de la Bosnie, en l'espace de quelques jours. Selon les juges, Zdravko Tolimir avait pris part à une «entreprise criminelle commune» dont le but était de faire de Srebrenica une zone serbe ethniquement pure.

    Né le 27 novembre 1948 à Glamoc (ouest de la Bosnie), il était l'un des sept commandants adjoints qui rendaient directement compte à Ratko Mladic, lui-même actuellement jugé par le TPIY. Au cours des négociations de paix à Dayton, aux Etats-Unis, qui ont mis un terme à la guerre en Bosnie, c'est Tolimir, sur insistance de Mladic, qui était l'unique officier de l'armée des Serbes de Bosnie présent.


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  • Réfugiés: viol collectif à Ostende: "Les femmes doivent obéir", déclare l'un des auteurs des faits

    Après avoir commis un viol collectif, certains auteurs minimisent les faits. L'un d'eux déclare même que la victime ne devrait pas se plaindre, car "les femmes doivent obéir aux hommes". Pour Johan Vande Lanotte, le ministre socialiste de la ville d'Ostende, il s'agit de défendre nos valeurs: "Certains nouveaux arrivants ont une image de la femme qui est problématique."

    L'affaire s'est déroulée en novembre dernier. Mais elle a été révélée par hasard la semaine passée. Un professeur de l'institut technique d'Ostende avait attiré l'attention de la police sur un élève qui s'était fait remarquer avec une photo de lui portant un uniforme militaire et une mitraillette. Lors de l'enquête, les autorités ont découvert une vidéo sordide sur son téléphone portable: accompagné de six autres garçons, on le voit abuser d'une fille apparemment inconsciente. Les auteurs de ce viol collectif rient, dansent et chantent en arabe, précise Het Laatste News.

    Plus tôt dans la soirée, la jeune fille de 17 ans était allée boire un verre avec ses copines, avant d'atterrir à une fête à Ostende où, d'après certains témoignages, elle aurait consommé de l'alcool au point de finir inconsciente. Où a-t-elle ensuite été emmenée? Ceci n'est pas encore clair. On sait cependant qu'elle est rentrée chez elle en taxi.

    Des auditions qui choquent

    Parmi les auteurs de faits, deux jeunes sont de nationalité belge. Cinq autres seraient Irakiens, et au moins d'eux d'entre eux connaîtraient une procédure de demande d'asile. Ils ont entre 14 et 25 ans. Seul le plus âgé nie le viol, tandis que les six autres reconnaissent qu'ils ont tous eu des rapports sexuels avec la jeune fille. Lors de leur interrogatoire, ils étaient très désagréables, considérant parfois, comme le précise à nouveau Het Laatste News, qu'un viol collectif était une chose tout à fait normale par ailleurs dans le monde. L'un d'eux affirme aussi que "la jeune fille a demandé de l'emmener" - alors que les images montrent clairement qu'elle n'était plus maîtresse de sa volonté.

    Selon l'un des auteurs de faits, elle ne devrait de toute façon pas se plaindre, "parce que les femmes ont seulement besoin d'écouter les hommes".

    Le bourgmestre d'Ostende a, pour sa part, appelé à des sanctions très dures, "dans cette affaire douloureuse".


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  • L’Union Africaine se détourne du Burundi

    Le vingt-sixième sommet de l’Union africaine a décidé de ne pas intervenir militairement au Burundi.Choisi par ses pairs, c’est le Tchadien Idriss Déby qui prend la présidence tournante de l’UA.

    Ce sont finalement les intérêts des chefs d’Etat qui l’ont emporté à l’issue du 26e sommet de l’Union africaine (UA), dimanche 31 janvier, affaiblissant la marge de manœuvre de l’organisation panafricaine sur les dossiers du continent.

    L’UA avait surpris en proposant, en décembre 2015, l’envoi d’une « mission de stabilisation » de cinq mille hommes au Burundi, secoué depuis le printemps par des violences déclenchées par l’annonce de Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat de président. Mais la Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu) devra attendre que les « préventions » du président Nkurunziza soient levées. Le chef de l’Etat burundais, absent du sommet, avait promis de « combattre » cette mission de maintien de la paix qu’il a qualifiée de « force d’invasion et d’occupation ».

    • Rétropédalage sur le Burundi

    Il n’y aura donc pas de force de l’UA déployée à Bujumbura sans le consentement de M. Nkurunziza. La Commission de l’UA, qui s’était montrée intransigeante, s’est finalement dérobée devant les pressions des présidents attachés au principe de souveraineté nationale, à l’instar du Gambien Yahya Jammeh, du Tanzanien John Magufuli, de l’Egyptien Abdel Fatah Al-Sissi et de l’Equato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema.

    La Commission veut encore dialoguer avec le président. Pour cela, elle a décidé d’envoyer une délégation « de très haut niveau » à Bujumbura pour insister sur le « dialogue inclusif » et le déploiement de la force, qui reste encore une option. « Il n’y a pas de volonté ni d’occuper ni d’agresser » le Burundi, a réaffirmé Smaïl Chergui, commissaire au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA lors d’une conférence de presse, dimanche.

    « Nous sommes très satisfaits », a fait savoir Alain Aimé Nyamitwe à la fin de la cérémonie de clôture du sommet. Le ministre des affaires étrangères du Burundi s’est également dit peu convaincu que des chefs d’Etat et de gouvernement feront le déplacement à Bujumbura pour « avoir un avis ». « Nos amis burundais ne veulent pas entendre raison en empruntant la voie du dialogue, avance un ministre d’Afrique de l’Ouest. Mais ils ne vont pas tarder à le regretter. »

    • Idriss Déby à la tête de l’Union africaine

    Le mandat du président zimbabwéen Robert Mugabe s’est achevé comme il avait commencé : par un discours fleuve où il a fustigé les Occidentaux sous une salve d’applaudissements. « Ils sont partout sur le continent par le truchement des ONG, des espions qui prétendent venir en Afrique pour nous aider », a-t-il déclaré samedi à la tribune. Plus applaudi pour ses diatribes que pour son bilan à l’UA, il a profité de la présence du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, pour réclamer une réforme du Conseil de sécurité et deux sièges permanents pour l’Afrique avec un droit de veto. Il n’a épargné personne, et surtout pas ceux qui souhaitent son départ après trente-cinq ans de pouvoir. « [Ils disent que] Mugabe devrait partir ? Dites-leur de se taire ! », a-t-il poursuivi.

    Robert Mugabe a passé le flambeau au président tchadien. « C’est difficile de succéder à Robert Mugabe (…), infatigable militant de l’indépendance et de la dignité de l’Afrique », a déclaré Idriss Déby Itno. Sa désignation a fait l’objet d’un consensus dans le groupe des pays d’Afrique centrale qui devait prendre la présidence tournante. L’opposition tchadienne a mal digéré ce choix alors que le mandat présidentiel d’Idriss Déby touche à sa fin. Elle accuse l’organisation panafricaine de soutenir sa candidature. « S’il ne remporte pas l’élection d’avril, son poste de président de l’UA reviendra à son successeur », tranche un membre de sa délégation.

    « Nous nous réunissons trop souvent. Nous parlons toujours trop, mais nous n’agissons pas assez et parfois pas du tout », a déploré M. Déby, avant d’exhorter les Africains à unir leurs forces et à ne plus être « des observateurs passifs de solutions qui viennent d’ailleurs ».

    Chef de file avec le Nigeria de la lutte contre Boko Haram dans la région du lac Tchad, le dirigeant tchadien, au pouvoir depuis vingt-cinq ans, a également envoyé des troupes au Mali dans le cadre de l’intervention militaire française en 2013. Souvent considéré comme un allié de la France, le Tchad accueille les militaires de l’opération « Barkhane » dans la capitale, N’Djamena, depuis 2014.

    • Le « virus » du terrorisme

    Les Africains doivent être solidaires dans la lutte contre le « virus » du terrorisme, a plusieurs fois répété Idriss Déby lors du sommet. Et cette solidarité « ne doit pas se réduire à des mots ». L’engagement du Tchad dans la lutte contre le terrorisme dans la région va sans doute placer les questions sécuritaires au cœur du programme de l’année 2016 de l’UA.

    Les troubles en Somalie, en Libye, le nord du Mali ont été longuement discutés lors du huis clos des chefs d’Etat et de gouvernement. Le programme est chargé : il faut « coordonner le travail des services de sécurité africains, mettre tout en œuvre pour donner les capacités nécessaires à ceux qui n’en ont pas, organiser la formation, a listé Smaïl Chergui. La communauté internationale doit se rendre compte que le terrorisme est un phénomène global auquel il faut une réponse collective. »

    En témoignent la crise en Libye et l’expansion de l’Etat islamique sur son territoire qui inquiètent sérieusement les pays africains. « Nous ne pourrons mener une action vigoureuse que si nous avons un gouvernement en place et des forces libyennes que nous pourrons encadrer, entraîner, équiper pour s’occuper de cette mission, a poursuivi M. Chergui. Nous ne croyons pas à une solution militaire en Libye. » Une délégation de haut niveau composée de cinq chefs d’Etat va être formée pour appuyer la mission onusienne en Libye dirigée par l’Allemand Martin Kobler.

    C’est le président kényan, Uhuru Kenyatta, qui a mené l’offensive contre la Cour pénale internationale (CPI), lui-même poursuivi par l’instance avant que les charges ne soient levées à la fin de 2014. Ses confrères africains ont suivi. Sa proposition, adoptée à l’issue du sommet de l’UA, vise au désengagement des pays africains du statut de Rome, ratifié par 123 Etats.

    « L’Afrique se sent délaissée, pas entendue. Les Etats africains qui ont participé à l’Assemblée des Etats de la CPI se sont sentis humiliés », a déclaré au Monde Afrique la cheffe de la diplomatie kényane, Amina Mohamed.

    La CPI a ouvert jeudi 28 janvier le procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, qui a recueilli à Addis certains soutiens. Le ministre congolais (Brazzaville) de l’économie forestière et du développement durable, Henri Djombo, s’est par exemple écrié : « Certains chefs d’Etat africains patriotes, nationalistes, sont victimes d’idéologies importées, contraires aux us et coutumes nationaux. Personne ne peut juger les valeurs des autres ! »

    « La CPI s’acharne beaucoup plus sur l’Afrique et sur les chefs d’Etat africains, y compris en exercice, alors que des violations des droits de l’homme flagrantes se font ailleurs, mais personne n’est inquiété, a lâché pour sa part le président tchadien, Idriss Déby, lors d’une conférence de presse dimanche 31 janvier. Nous avons décidé d’harmoniser notre position en attendant que la CPI prenne la mesure de l’importance de la position africaine sur la question. »

    Pour le président kényan, la seule alternative au retrait du statut de Rome – qui régit la CPI –, est une réforme drastique de la Cour. Des réunions avec le Conseil de sécurité de l’ONU sont au programme lors desquelles des ministres africains vont, entre autres, réclamer l’abandon des poursuites contre le vice-président kényan, William Ruto.

    • Succession à la tête de la Commission

    Bien que la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma quitte son mandat de présidente de la Commission de l’UA en juillet, elle a soigneusement évité le sujet de sa succession lors de ce 26e sommet. Les rumeurs courent depuis des mois sur sa volonté de briguer la présidence sud-africaine en 2019 pour succéder à son ex-époux Jacob Zuma. Le prochain congrès de l’ANC aura lieu en 2017 et ses allers-retours répétés à Johannesburg ne font que renforcer l’idée selon laquelle elle ne se représentera pas à la tête de la Commission. Selon des observateurs, elle pourrait même écourter son mandat.

    Les prétendants à sa succession ont jusqu’à la fin du mois de mars pour déposer leur candidature. Les pronostics vont bon train sur le remplaçant de la Sud-Africaine. Le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, est pressenti comme le favori. « Il est plus sollicité par la presse que Mme Dlamini-Zuma », a ironisé un diplomate nord-africain.

    Très impliqué dans la résolution des conflits sur le continent, notamment en Libye et dans le nord du Mali où il a participé activement aux pourparlers de paix, l’Algérien de 63 ans est l’ancien commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, de 2008 à 2013, et avait eu droit à une standing-ovation lors de son départ du Conseil de paix et de sécurité.

    Les jeux sont loin d’être faits, mais certains diplomates se questionnent déjà sur l’avenir de son compatriote Smaïl Chergui, l’actuel commissaire du CPS, en cas de nomination de son chef de la diplomatie à la tête de la Commission de l’UA. Selon certains observateurs, la présence de deux Algériens aux postes-clés de l’organisation panafricaine pourrait faire des jaloux.

    • L’Afrique va-t-elle quitter la CPI ?

    C’est le président kényan, Uhuru Kenyatta, qui a mené l’offensive contre la Cour pénale internationale (CPI), lui-même poursuivi par l’instance avant que les charges ne soient levées à la fin de 2014. Ses confrères africains ont suivi. Sa proposition, adoptée à l’issue du sommet de l’UA, vise au désengagement des pays africains du statut de Rome, ratifié par 123 Etats.

    « L’Afrique se sent délaissée, pas entendue. Les Etats africains qui ont participé à l’Assemblée des Etats de la CPI se sont sentis humiliés », a déclaré la cheffe de la diplomatie kényane, Amina Mohamed.

    La CPI a ouvert jeudi 28 janvier le procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, qui a recueilli à Addis certains soutiens. Le ministre congolais (Brazzaville) de l’économie forestière et du développement durable, Henri Djombo, s’est par exemple écrié : « Certains chefs d’Etat africains patriotes, nationalistes, sont victimes d’idéologies importées, contraires aux us et coutumes nationaux. Personne ne peut juger les valeurs des autres ! »

    « La CPI s’acharne beaucoup plus sur l’Afrique et sur les chefs d’Etat africains, y compris en exercice, alors que des violations des droits de l’homme flagrantes se font ailleurs, mais personne n’est inquiété, a lâché pour sa part le président tchadien, Idriss Déby, lors d’une conférence de presse dimanche 31 janvier. Nous avons décidé d’harmoniser notre position en attendant que la CPI prenne la mesure de l’importance de la position africaine sur la question. »

    Pour le président kényan, la seule alternative au retrait du statut de Rome – qui régit la CPI –, est une réforme drastique de la Cour. Des réunions avec le Conseil de sécurité de l’ONU sont au programme lors desquelles des ministres africains vont, entre autres, réclamer l’abandon des poursuites contre le vice-président kényan, William Ruto.


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  • L'accord de partenariat transpacifique signé par 12 pays

    L'accord de partenariat transpacifique (TPP), qui doit permettre de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde, a été signé jeudi par les 12 pays partenaires lors d'une cérémonie en Nouvelle-Zélande retransmise en direct à la télévision.

    Le TPP vise à abattre les barrières au commerce et à l'investissement entre ses membres, dont les Etats-Unis et le Japon, qui représentent près de 40% de l'économie mondiale.

    Le président américain, Barack Obama, a salué dans un communiqué publié à Washington la signature d'un accord qui "renforcera notre leadership à l'étranger et soutiendra les emplois ici aux Etats-Unis".

    L'accord a été signé par l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis et le Vietnam.

    Pour entrer en vigueur, il doit être ratifié sous deux ans par les Parlements nationaux et notamment par le Congrès américain où il suscite une hostilité croissante, spécialement dans cette période de campagne présidentielle.

    M. Obama a pressé le Congrès de ratifier ce texte "aussi rapidement que possible".

    "Le Congrès doit le ratifier aussi rapidement que possible afin que notre économie puisse bénéficier immédiatement de dizaines de milliards de dollars avec de nouvelles opportunités à l'export", a plaidé Barack Obama.

    Le Canada voisin veut, pour sa part, engager un débat avant d'entamer un processus de ratification parlementaire.

    Très vaste, l'accord vise à fixer les règles du commerce et des investissements internationaux au 21e siècle et compte pousser la Chine à adapter ses propres règles en matière de commerce, d'investissement et de droit commercial à celles établies par le TPP.

    Il prévoit une ouverture substantielle des marchés des produits agricoles pour le Canada, les Etats-Unis et le Japon, que cela soit pour le sucre, le riz, le fromage ou le boeuf.

    Il concerne aussi des secteurs comme l'échange de données et la propriété intellectuelle qui n'étaient pas couverts par de précédents accords multilatéraux.

    "Aujourd'hui est un jour important, pas seulement pour la Nouvelle-Zélande, mais aussi pour les 11 autres pays du partenariat transpacifique", a déclaré le Premier ministre néo-zélandais, John Key, maître de la cérémonie de signature à Auckland avec le représentant spécial américain au Commerce extérieur Michael Froman.

    L'accord va permettre d'offrir "un meilleur accès aux biens et services à plus de 800 millions de personnes dans les pays du TPP, qui représentent 36% du PIB mondial", a-t-il ajouté.

    Si les promoteurs du TPP assurent qu'il permettra de doper la croissance économique dans la région, plusieurs organisations non-gouvernementales affirment que cet accord débouchera sur une déréglementation généralisée au bénéfice exclusif des multinationales.

    A Auckland, des manifestants ont bloqué des routes pour protester contre la signature de l'accord qui entraînera, selon eux, des suppressions d'emplois.


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  • L'armée est en mauvais état, selon ses chefs

    Elle serait affaiblie par des années de ressources budgétaires insuffisantes et plus de deux décennies de conflits.

    Des chefs militaires américains ont décrit mardi devant le Congrès une armée américaine dans un état médiocre, affaiblie par des années de ressources budgétaires insuffisantes et plus de deux décennies de conflits.

    Ces responsables ont déjà convaincu le président américain Donald Trump, qui a promis de «reconstruire» l'armée en augmentant ses moyens, après les années Barack Obama de baisse de dépenses militaires. Mais ils doivent également convaincre le Congrès, qui tient in fine les cordons de la bourse.

    Le général Stephen Wilson, le numéro 2 de l'US Air Force, a décrit l'aviation américaine et ses 311'000 militaires comme «la plus petite, la plus ancienne et la moins opérationnelle de notre histoire», en allusion aux effectifs, à l'âge moyen des équipements et au taux de disponibilité des appareils.

    Retard de dépenses d'entretien

    Les pilotes de combat américains «font en moyenne 10 sorties et 14 heures de vol par mois et c'est trop peu», a-t-il dit à la commission des forces armées de la chambre des représentants.

    «Nos avions de combat Hornet étaient prévus initialement pour voler 6000 heures et nous sommes en train de les pousser vers les 8-9000 heures», a affirmé de son côté l'amiral Bill Moran, le numéro 2 de la marine. «Dans une journée typique de la marine, autour de 25 à 30% de nos avions sont en révision ou en maintenance», a-t-il déploré.

    «Nous avons un retard de plus de 9 milliards de dollars de dépense d'entretien de nos infrastructures», a expliqué de son côté le général Glenn Walters, le numéro 2 des Marines.

    Les militaires américains ne font pas que réclamer des fonds supplémentaires, ils savent aussi où économiser.

    Pour la fermeture de bases

    L'armée de terre comme l'US Air Force sont partisans d'une nouvelle série de fermetures de bases jugées inutiles à travers les Etats-Unis, refusée jusqu'à présent par les parlementaires, ont-ils rappelé au Congrès. «Nous pensons que nous avons 25% de capacités excédentaires dans nos bases», a souligné le général Wilson.

    Profitant des retraits de troupes américaines d'Irak et d'Afghanistan, l'administration Obama avait réduit les dépenses. A 3,3% du PIB, soit près de 600 milliards de dollars, celles-ci restent toutefois de loin les plus importantes du monde.

    Le nouveau secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a déjà demandé à ses services de préparer un amendement au budget 2017 en cours d'exécution pour augmenter les dépenses pour la Défense.

    «Vous allez avoir plein d'équipement. Croyez-moi», a dit lundi Donald Trump aux militaires du commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom).  


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    L'Autriche, un des premiers pays de l'Union européenne pour l'accueil de migrants, souhaite que l'Union européenne coupe si nécessaire ses subventions aux pays en développement si ceux-ci n'acceptent pas de reprendre leurs ressortissants déboutés du droit d'asile. 

    "En tant qu'Europe, nous devons enfin exercer une pression si nous souhaitons que la politique de retour fonctionne", a déclaré le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz (conservateur) à la radio publique Ö1 jeudi.

    Le ministre a notamment cité le Pakistan, le Maroc et la Tunisie comme pays susceptibles d'être concernés.

    "En ce moment, (l'UE verse) par exemple 480 millions d'euros chaque année au Maroc, 414 millions à la Tunisie, et malgré cela ces pays refusent de reprendre les déboutés du droit d'asile", a-t-il souligné. L'UE débourse au total 11 milliards d'euros par an d'aide au développement, a-t-il rappelé.

    M. Kurz a souhaité que cette proposition, également évoquée par le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, soit examinée lors du sommet européen prévu les 18 et 19 février à Bruxelles.

    Confrontés à un afflux record de migrants, plusieurs pays européens ont annoncé vouloir expulser massivement les déboutés: 80.000 en Suède, 20.000 en Finlande et au moins 12.500 par an en Autriche. Berlin et Vienne envisagent en outre de classer la Tunisie, le Maroc et l'Algérie comme pays "sûrs" afin de faciliter les expulsions.

    L'Autriche plaide pour des mesures européennes plus énergiques pour diminuer le flux de migrants. Son ministre de la Défense social-démocrate (SPÖ) Hans Peter Doskozil a jugé jeudi la commission européenne et l'agence européenne des frontières Frontex "beaucoup trop bureaucratiques".

    Il défend l'envoi de militaires à la frontière extérieure de l'UE, en Grèce: "nous devons discuter de la façon de mettre en place une mission européenne civile et militaire" ayant vocation à surveiller les entrées dans l'UE, a déclaré le ministre au journal autrichien Kurier.

    Plus d'un million de migrants sont arrivés en Europe depuis un an, principalement des ressortissants de pays en conflit comme la Syrie, l'Irak et l'Afghanistan, mais aussi de pays davantage épargnés, comme le Pakistan, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc.

    L'Autriche, un pays de 8,7 millions d'habitants, a accueilli à elle seule 90.000 demandeurs d'asile en 2015, soit l'équivalent de plus de 1% de sa population.


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  • La carte de Daech dans le monde

    Le 29 juin 2014, le chef du groupe Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi, proclame le rétablissement d’un «califat islamique» dans les régions qu’il contrôle en Irak et en Syrie, un territoire représentant alors environ 200'000 km. Mais le groupe djihadiste, dont on parle encore assez peu, ne s’arrête pas là: il publie aussi sur Internet la carte de ses rêves de conquête. Cette carte, alors improbable, montre un drapeau noir flottant sur la moitié de l’Afrique, au Proche- et au Moyen-Orient, au Pakistan, en Inde, en Asie centrale, dans le Caucase, et même en Chine, dans l’est de l’Europe et en Espagne.Dix-sept mois plus tard, force est de constater que le groupe djihadiste, à défaut d’une progression territoriale déterminante dans son bastion historique (Irak/Syrie), a gagné d’importantes parts dans la bataille qui l’oppose à Al-Qaida sur le marché de la terreur. L’an dernier surtout, Daech, son nom en arabe, a bénéficié de ralliements de groupes plus ou moins importants, attirés par la force de frappe de cette machine à communiquer. Le groupe Etat islamique est ainsi devenu, grâce à sa stratégie de cellules franchisées, une véritable multinationale du crime.


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