• La Tanzanie a perdu les deux tiers de ses éléphants depuis 1976

    La population des éléphants en Tanzanie, dévastée par le braconnage pour l'ivoire, a diminué des deux tiers depuis 1976, a indiqué le gouvernement samedi.

    Ces chiffres résultent d'un recensement effectué fin 2013 dans les parcs et réserves du pays contenant les plus grandes concentrations d'éléphants, a noté dans un communiqué le vice-ministre des Ressources naturelles et du Tourisme, Lazaro Nyalandu.

    "Les résultats à Selous, Mikumi, Ruaha et Ruangwa montrent une chute de 66% de la population des éléphants entre 1976 et l'année dernière", a précisé M. Nyalandu.

    "L'écosystème Selous-Mikumi comptait 109.419 éléphants en 1976, mais le nombre est tombé à présent à 13.084. C'est très grave", a relevé le ministre.

    Les safaris animaliers, souvent combinés avec des séjours sur les plages tanzaniennes bordant l'océan Indien, sont une source essentielle de devises étrangères pour ce pays d'Afrique de l'Est.

    En octobre, la police et les rangers avaient lancé une grande opération contre les braconniers, au moment où les tueries d'éléphants et de rhinocéros augmentaient. Les forces de l'ordre avaient reçu ordre de "tirer pour tuer" sur les braconniers et procédé à de nombreuses arrestations.

    Courant décembre, le président tanzanien Jakaya Kikwete a limogé quatre ministres, à la suite d'accusations selon lesquelles la campagne avait donné lieu à des meurtres, tortures et viols.

    L'opération aux méthodes radicales a fait nettement baisser le braconnage.

    "Pendant toute la durée de l'opération, seuls deux éléphants ont été tués, alors que 60 ont été massacrés entre le 1er novembre et le 28 décembre", avait relevé M. Nyalandu fin décembre.

    Le braconnage des éléphants et des rhinocéros, massacrés pour leurs défenses ou leurs cornes, est en hausse exponentielle ces dernières années en Afrique, alimenté par une forte demande en Asie et au Moyen-Orient.


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  • Chaque jour, 20 000 filles mineures mettent un enfant au monde

    Le rapport annuel du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) met en lumière la question des grossesses des adolescentes.

    Elle concerne surtout les pays en développement, et a souvent pour effet de perpétuer les cycles de pauvreté.

    Chaque année, 7,3 millions de filles âgées de moins de dix-huit ans mettent un enfant au monde. Deux millions d’entre elles sont plus jeunes encore, qui ont moins de quinze ans. La très grande majorité – 95 % – de ces nouveau-nés naît dans un pays en développement, surtout en Afrique de l’Ouest et du Centre. Et plus de 90 % de leurs mères, malgré leur âge, sont mariées.

    Suscitant l’inquiétude des spécialistes du développement et des défenseurs des droits humains, cette succession de données provient du rapport 2013 du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), qui a choisi cette année de mettre en lumière un « problème mondial majeur »  : la situation des « mères enfants », dans laquelle se retrouvent chaque jour, le plus souvent malgré elles, 20 000 filles de par le monde. « C’est une contradiction, on ne peut pas être mère et être enfant », relève Benoît Kalassa, représentant du Fnuap pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, basé à Dakar.

    Contradiction

    « Contradiction » parce que ces grossesses précoces enclenchent bien souvent un cercle vicieux perpétuant la pauvreté et la marginalité. 

    « Les filles pauvres qui vivent en milieu rural ou dans une région isolée et qui sont illettrées ou ont peu d’éducation, risquent davantage d’être enceintes que leurs homologues urbaines plus riches et plus éduquées », indique le rapport. Et, hors du milieu scolaire, les adolescentes dans les pays en développement n’ont plus aucune chance d’y accéder une fois devenues mères. Le cycle négatif ne prend pas fin ici : « Il y a aussi très peu de chances que leurs enfants aillent à l’école », poursuit Benoît Kalassa.

    Conséquences sur la santé et l’économie

    Outre l’accès à l’éducation, les grossesses des adolescentes ont des conséquences particulièrement néfastes dans deux autres domaines, d’après le Fnuap : l’éducation et la productivité économique. Environ 70 000 adolescentes meurent chaque année dans les pays en développement de causes liées à la grossesse et à l’accouchement. Le cas échéant, de graves séquelles peuvent survenir, qui peuvent entraîner la marginalisation de la jeune mère, comme celui de la fistule obstétricale, souvent jugée honteuse pour l’incontinence qu’elle provoque.

    Le Fnuap mentionne aussi un « coût d’opportunité », c’est-à-dire un manque à gagner, entraîné par les grossesses chez les adolescentes. « Si par exemple les 1,6 million d’adolescentes du Kenya terminaient leurs études secondaires et si les 220 098 adolescentes mères étaient employées au lieu d’avoir enfanté, le revenu brut du Kenya aurait augmenté de 3,4 milliards de dollars » (soit 2,5 milliards d’euros), explique le rapport, en se fondant sur les travaux de la Banque mondiale.

    Et de poursuivre : « La grossesse chez l’adolescente est un symptôme du sous-investissement dans le capital humain des filles ainsi que des pressions sociales et des inégalités structurelles qui empêchent celles-ci de prendre des décisions concernant leur santé, leur comportement sexuel, leurs relations, le mariage et la maternité et qui influent sur leur capacité à tirer pleinement parti des possibilités d’éducation, d’emploi et de participation à la vie politique. »

    Le Fnuap préconise l’investissement dans l’éducation et la lutte contre les mariages forcés. « Beaucoup des actions entreprises par les pouvoirs publics et la société civile qui ont eu pour effet de réduire le taux de fécondité des adolescentes ont été conçues en vue de la réalisation d’autres objectifs », explique-t-il. Ainsi au Kenya, la gratuité des uniformes scolaires a accru la scolarisation, qui elle-même a indirectement réduit le taux de grossesse.


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  • L'ampleur et la complexité des secours apportés au navire russe bloqué par les glaces en Antarctique pendant deux semaines soulignent les risques inhérents aux voyages touristiques dans ce continent aux conditions extrêmes, selon les experts.

    L'Antarctique est une des dernières frontières, offrant aux touristes --fortunés-- une immensité virginale de neige, glace et banquises, peuplée de baleines, de phoques et de manchots.

    Mais comme l'ont découvert les passagers du bateau russe Akademik Chokalskiï, le blizzard, les icebergs, une météo extrême et des mers dangereuses peuvent aussi faire partie du programme. Et sur ce continent isolé, les secours ont des milliers de kilomètres à parcourir avant d'arriver sur place.

    L'affaire de l'Akademik Chokalskiï "doit en effet nous rappeler qu'il s'agit d'un environnement extrême, que ce soit pour les expéditions scientifiques ou les croisières touristiques", déclare à l'AFP Daniela Liggett, spécialiste de la règlementation pour le tourisme en Antarctique à l'université de Canterbury, en Nouvelle-Zélande.

    De moins de 5.000 en 1990, le nombre de touristes atteint aujourd'hui les quelque 35.000 par an, selon les chiffres de la profession. La plupart arrivent par mer, payant jusqu'à 15.000 euros pour une cabine de luxe en haute saison (novembre à mars).

    D'autres admirent le paysage depuis les airs, dans un avion.

    Le premier séjour touristique en Antarctique date de 1958: une centaine de passagers avaient payé leur place à bord du navire argentin Les Eclaireurs.

    Depuis, beaucoup s'alarment de l'impact de ces visites sur un continent vierge et fragile et des difficultés à venir en aide aux bateaux pouvant se trouver en difficulté.

    "L'isolement est une spécificité de l'Antarctique et si quelque chose arrive à un gros bateau, et bien il sera quasiment impossible de venir en aide à tous les passagers rapidement", note Daniela Liggett.

    Les équipes de secours traditionnelles se trouvent à des milliers de kilomètres et l'aide retombe souvent sur les navires des expéditions scientifiques, perturbant des missions minutieusement préparées en raison de la brièveté de l'été austral.

    Des navires scientifiques réquisitionnés

    Yves Frenot, directeur de l'Institut polaire français Paul-Emile Victor, s'était indigné la semaine dernières des perturbations subies par les scientifiques français, chinois ou australiens, pour venir en aide à un bateau de touristes.

    "Il n'y a aucune raison de mettre l'Antarctique sous cloche et de le garder uniquement pour les scientifiques, mais il faut que ce tourisme soit contrôlé et encadré, de sorte qu'on soit certain de pouvoir porter secours en cas de souci", avait-il déclaré.

    L'Akademik Chokalskiï s'était retrouvé coincé la veille de Noël à une centaine de km de la base française Dumont d'Urville. Un brise-glaces chinois, venu à sa rescousse, avait alors lui aussi été piégé par les glaces. Les deux bâtiments sont finalement parvenus à s'extirper de la banquise cette semaine.

    L'Astrolabe, le navire français qui ravitaille Dumont d'Urville pendant l'été austral, a été réquisitionné plusieurs jours, de même que le navire scientifique des Australiens.

    La bateau russe comptait à son bord des touristes et des scientifiques venus reproduire un siècle plus tard les expériences de l'explorateur australien Douglas Mawson. "Une expédition pseudo-scientifique" selon Yves Frenot.

    Les navires de croisière avalisés par l'Organisation internationale des organisation touristiques en Antarctique (IAATO) naviguent souvent par paire, afin de pouvoir se porter secours en cas de pépin, indique Daniela Liggett.

    Ces croisières veillent à abimer le moins possible l'environnement, assure-t-elle. "Elles vendent à leurs clients des paysages, la vie sauvage et un environnement intact. C'est dans leur intérêt de préserver tout ça".

    Les bateaux de tourisme appliquent des mesures sévères de décontamination afin que les passagers n'apportent pas à terre des espèces exogènes ou des microbes, indique Amanda Lynnes, porte-parole de l'IAATO. Les bateaux transportant plus de 500 passagers ne les font pas descendre à terre.

    Les touristes deviennent à leur retour d'ardents défenseurs pour la protection du continent blanc, ajoute la porte-parole. "Les visiteurs (...) deviennent des ambassadeurs de bonne volonté pour la conservation de cette immensité vierge".

    L'industrie du tourisme est aujourd'hui bien établie et les autorités doivent donc s'assurer qu'elle agisse de manière responsable, souligne-t-elle.


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  • SYDNEY - L'Australie a présenté vendredi 17 janvier 2013 ses excuses après avoir violé par inadvertance les eaux territoriales indonésiennes, nouvel accroc de la politique controversée de Canberra visant à renvoyer en Indonésie les boat-people qui tentent de rejoindre l'Australie.

    Disant regretter profondément les faits, le ministre australien de l'Immigration, Scott Morrison, a annoncé que la ministre des Affaires étrangères, Julie Bishop, avait présenté des excuses sans réserve à Jakarta et assuré qu'une telle violation des eaux territoriales indonésiennes ne se reproduirait pas.

    Des Australiens ont pénétré à plusieurs reprises et par inadvertance dans les eaux indonésiennes, a reconnu M. Morrison, après des informations de presse qui avaient déjà révélé la violation des eaux territoriales.

    Le nouveau gouvernement conservateur australien, au pouvoir depuis septembre, applique une politique visant à renvoyer en Indonésie, si besoin par la force, les embarcations chargées de réfugiés qui tentent depuis l'archipel musulman de rejoindre l'Australie.

    Jakarta est fermement contre cette stratégie et a dit vendredi condamner les violations de son territoire admises par Canberra.

    Le gouvernement indonésien condamne et rejette les violations de sa souveraineté et de son intégrité territoriale par des navires australiens, selon un communiqué du ministère indonésien de la Sécurité, qui demande la suspension de la politique visant à renvoyer les boat-people.

    Le ministre australien de l'Immigration a cependant campé sur ses positions, assurant que Canberra poursuivrait sa politique +Stop the boats+ (Arrêter les bateaux).

    Le sujet est très sensible en Australie, le pays ayant souvent le sentiment d'être envahi par les clandestins, ce que les chiffres démentent.

    Outre sa politique visant à renvoyer en Indonésie les boat-people partis de cet archipel, Canberra refuse également d'accepter sur son sol tout demandeur d'asile qui aurait rejoint illégalement le pays par la mer.

    Si tel est le cas, le clandestin est alors conduit dans des camps installés sur des territoires étrangers et sa demande d'asile en Australie est automatiquement rejetée.

    Les réfugiés, le plus souvent d'Afghanistan ou d'Iran, tentent la traversée depuis les côtes indonésiennes à bord d'embarcations de fortune, provoquant de nombreux chavirements mortels.

    Depuis septembre, les arrivées de clandestins en Australie ont chuté d'environ 80%.


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  • L'Assemblée nationale a voté, dans la nuit de vendredi à samedi, un ensemble de mesures renforçant la lutte contre l'importation et la vente de bois, ou de produits en bois, provenant de récoltes illégales.

    Cet article du projet de loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt met en oeuvre une réglementation européenne de lutte contre les récoltes illégales de bois qui contribuent "à la déforestation, à la diminution de la biodiversité et à l'accentuation de la désertification", selon les termes du rapporteur du texte, Germinal Peiro (PS).

    Le texte prévoit des sanctions, pouvant aller jusqu'à deux ans de prison, 100.000 euros d'amende et l'interdiction d'exercice professionnelle, pour les importateurs et vendeurs qui ne respecteraient pas les obligations prévues par le réglement européen, en matière de contrôle de la traçabilité des produits.

    Ces dispositions complètent l'arsenal législatif actuel, qui punit déjà en soi l'importation de bois issu de recoltes illégales, a indiqué M. Peiro.


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  • Un nouveau canal au Nicaragua va concurrencer le canal de Panama

    Daniel Ortega, président du Nicaragua, et Wang Jing, président du groupe Chinois HKND, le 15 juin 2013 aprés la signature de l’accord sur la construction d’un canal inter-océanique.

    La « guerre des Canals » se poursuit. Le président du Nicaragua Daniel Ortega et le magnat chinois Wang Jing ont déclaré samedi 11 janvier que les travaux de construction d’un canal interocéanique à travers le Nicaragua devraient débuter fin 2014. « Le gouvernement nicaraguayen et le groupe HKND sont heureux de confirmer que les travaux de construction du canal débuteront comme prévu en décembre 2014 », ont déclaré les deux hommes dans un bref communiqué.

    Ces déclarations visent apparemment à démentir toute rumeur de retard, alors que le responsable de l’Autorité du Canal de Panama avait récemment fait état d’un report des travaux du canal du Nicaragua à 2015.

    Un canal de 30 milliards d’euros

    La société de Wang Jing, Beijing Interoceanic Canal Investment Co., a obtenu une concession pour creuser un canal interocéanique à travers le Nicaragua qui concurrencera le canal de Panama et aura un impact non négligeable sur le commerce international. Daniel Ortega a accordé au groupe une concession de 50 ans, renouvelable pour 50 ans supplémentaires. Il s’agit de loin du plus important projet d’infrastructure porté par Daniel Ortega depuis son retour au pouvoir en 2007.

    Le projet de 30 milliards d’euros avait déjà été annoncé en juillet dernier à Pékin après le « feu vert » des autorités nicaraguayennes et du Parlement national. À l’époque, l’entreprise chinoise basée à Hong Kong, avait également signé des contrats pour la réalisation de deux ports, d’un aéroport, d’un oléoduc ainsi que d’une ligne ferroviaire parallèle à la ligne fluviale du nouveau canal.

    Difficultés financières au Panama

    Près de 600 kilomètres plus au sud, au Panama, le canal historique mis en chantier en 1906 et terminé en 1914, subit des travaux d’élargissement, mais le projet, évalué à 5,2 milliards de dollars, subit des retards. Ces travaux visent à permettre au canal, qui fait transiter 5 % du commerce mondial, d’accueillir de nouveaux cargos d’une capacité allant jusqu’à 12 000 conteneurs, soit trois fois plus grands que ceux qui peuvent le traverser actuellement.

    Pour autant, le consortium menace d’interrompre les travaux si l’Autorité du canal ne verse pas plus d’un milliard d’euros, un surcoût dû à de « mauvaises informations » techniques fournies par le Panama.

    Un second canal, une idée ancienne

    L’idée d’un second canal traversant l’Amérique centrale n’est pas nouvelle. Après l’ouverture du canal de Panama (80 km de long), en 1914, le Nicaragua fut reconsidéré du fait de sa plus grande proximité géographique avec les États-Unis, permettant de raccourcir la distance par mer entre New York et San Francisco de près de 1 000 kilomètres.

    Des ingénieurs américains avaient étudié un tracé mais s’étaient heurtés à des difficultés géopolitiques opposant le Nicaragua et le Costa Rica quant aux droits de navigation sur le fleuve San Juan, qui matérialise une partie de la frontière entre les deux États. Un risque que le groupe chinois cherche à éviter aujourd’hui en proposant un tracé passant au centre du pays. Si le projet est bien lancé fin 2014, il devrait s’achever en 2020.

     

    NB: que les dirigeants du Canal de Panama ne se désespèrent pas. Ce canal sera construit par les chinois, donc sera de mauvaise qualité et ne durera pas. Les constructions chinoises en Afrique le montrenet: même pas terminées, déjà dégradées...

     


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  • Les enfants maltraités pourront déposer plainte à l'ONU

    Avec l'entrée en vigueur du troisième protocole facultatif à la Convention de l'ONU, les enfants maltraités ou lésés dans leurs droits vont pouvoir déposer des plaintes auprès de l'organisation internationale.

    L'UNICEF et les défenseurs des droits de l'enfant ont salué mardi la prochaine entrée en vigueur du troisième protocole facultatif à la Convention de l'ONU sur les droits de l'enfant.

    Le protocole établit une procédure de communications et protège expressément le droit des enfants à une voie de re0cours en cas de violation de leurs droits. Grâce à la ratification du protocole par le Costa Rica, intervenue mardi, cet instrument juridique entrera en vigueur en avril.

    En vertu de ce texte, les enfants à titre individuel ou les groupes d'enfants seront en mesure de déposer des plaintes concernant des violations spécifiques de leurs droits aux termes de la Convention relative aux droits de l'enfant, du protocole sur les enfants dans les conflits armés et du protocole concernant la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.

    Le troisième protocole renforcera les mécanismes de responsabilisation. Cette mesure permettra non seulement d'aider à identifier les lacunes des systèmes judiciaires pour les enfants au niveau national, mais également d'appuyer les institutions indépendantes de défense des droits fondamentaux des enfants, comme le demande la Convention relative aux droits de l'enfant entrée en vigueur en 1989, a indiqué l'UNICEF.

    Obligation pour l'Etat

    Le Comité des droits de l'enfant peut prendre des mesures pour protéger les enfants qui déposent des plaintes contre d'éventuelles représailles, en demandant à l'Etat de prendre des mesures provisoires pour protéger l'enfant ou le groupe d'enfants. Au cas où l'Etat en question est jugé coupable d'avoir violé la Convention, il sera obligé de mettre en oeuvre les recommandations faites par le Comité.

    Toutefois, seuls les enfants dont les gouvernements ont ratifié le protocole facultatif établissant une procédure de communications peuvent déposer une plainte au Comité des droits de l'enfant, constitué de 18 experts indépendants.

    Les pays qui ont ratifié le troisième protocole facultatif à ce jour sont les suivants : Albanie, Allemagne, Bolivie, Espagne, Gabon, Monténégro, Portugal, Slovaquie, Thaïlande et Costa Rica. Il fallait dix ratifications pour l'entrée en vigueur du texte.


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  • La Cour suprême du Chili a intimé vendredi au géant espagnol de l'électricité Endesa de s'assurer que la centrale thermoélectrique de Bocamina (sud) respecte les normes environnementales, après la plainte d'un collectif de pêcheurs.

    La Cour a relevé "l'existence de lacunes technologiques dans les pompes" de la centrale à charbon qui entraînerait "l'aspiration massive d'organismes dans ses systèmes de captation d'eau de mer", selon l'arrêt dont l'AFP a reçu une copie.

    Cette décision contraint Endesa à corriger ces dysfonctionnements, sous la surveillance de la Superintendance de l'environnement (publique), dans cette centrale d'une capacité de production de 750 mégawatts. La centrale fournit 8% de l'électricité distribuée par le système central interconnecté, qui assure 94% de la distribution nationale.

    Après cette décision, qui ne mentionne pas de délai, Endesa, filiale du groupe italien Enel, a annoncé qu'un plan était déjà en cours "pour éviter l'aspiration des organismes" par les pompes de la centrale.

    La plainte à l'origine de cette décision avait été déposée par un groupe de 500 pêcheurs de Lo Rojas, une localité située à 550 km au sud de Santiago. Selon ces derniers, la captation de ressources halieutiques par la centrale perturbe fortement leur activité. Selon eux, algues, crabes et autres crustacés étaient en voie de disparition dans la zone.

    En première instance, un tribunal de Concepcion (sud) avait décidé la suspension de l'unité II de la centrale, qui demeure à l'arrêt aujourd'hui. Bocamina I poursuit en revanche sa production.

    "Nous sommes satisfaits de cette décision parce qu'Endesa a généré des dommages économiques en provoquant la mort et la perte de l'écosystème marin qui alimente la pêche artisanale", a déclaré à l'AFP Lorenzo Soto, avocat des pêcheurs.

    En mars 2013, la justice avait déjà gelé la construction d'une centrale thermoélectrique d'Endesa à Punta Alcalde (nord) après un recours judiciaire présenté par un groupe de pêcheurs accusant le projet de contaminer le parc national Llanos de Challe et la réserve nationale Pinguinos de Humboldt.

    Le système électrique chilien, qui présente un déficit important, devra augmenter de 50% sa capacité de production actuelle de 16.900 MW au cours des 20 prochaines années, selon le gouvernement.


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  • Une cour d'appel fédérale américaine a confirmé l'accord d'indemnisation de plusieurs milliards de dollars conclu entre BP et des résidents et entreprises touchés par la marée noire de 2010 dans le Golfe du Mexique. Celle-ci représente la plus grande catastrophe écologique de l'histoire des États-Unis.

    Le géant pétrolier britannique avait conclu en 2012 un accord d'un montant de 7,8 milliards de dollars avec des milliers de plaignants affectés par la marée noire. Mais BP mettait en cause la manière dont un expert nommé par la justice calculait les indemnités versées aux sociétés pour compenser leurs pertes de bénéfices.

    Selon BP, il permettrait à des plaignants n'ayant pas subi de dégâts d'y participer. La cour d'appel a estimé que le juge de première instance Carl Barbier avait eu raison de rejeter la demande de BP pour exiger que les sociétés prouvent que leurs pertes soient directement liées à la marée noire avant d'être réglées.

    Les plaignants ont immédiatement salué ce verdict. "La décision d'aujourd'hui est une victoire énorme pour le Golfe, et un pas important pour s'assurer que chaque plaignant soit entièrement indemnisé", ont déclaré les avocats Steve Herman et Jim Roy dans un communiqué. Le groupe BP n'a lui pas réagi dans l'immédiat.

    Dans sa décision de 48 pages, la cour d'appel a rejeté les arguments du groupe pétrolier: "Ne nous ne pouvons pas être d'accord avec les arguments présentés par (...) BP".

    La plateforme Deepwater Horizon, qui était opérée par BP au large de la Nouvelle-Orléans, avait explosé puis coulé en avril 2010, faisant 11 morts et créant la plus grosse marée de noire de l'histoire des États-Unis. La nappe de pétrole avait souillé le littoral du Texas à l'Alabama, ce qui avait eu des conséquences économiques, aussi bien pour les éleveurs d'huîtres que pour les propriétaires d'hôtels.


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  • « Ariel Sharon n’a jamais cru à la paix avec les Arabes, ni avec les Palestiniens »

    Son objectif était de diviser les Palestiniens et de conquérir le territoire.

     

    Yossi Alpher : Ariel Sharon a été un combattant féroce, un général très controversé. Il a fait des erreurs parfois monumentales comme l’invasion du Liban en 1982. En tant que soldat, il n’a pas hésité à désobéir aux ordres de ses supérieurs, à plusieurs reprises. Mais Sharon n’a jamais été un idéologue. Il était membre du Likoud, l’a dirigé, mais n’a jamais été un partisan de Zeev Vladimir Jabotinsky (1).

    Ariel Sharon a grandi au sein du parti travailliste. L’idée de colonisation est plutôt venue des idéologues religieux. Mais il est vrai qu’il l’a encouragée lorsqu’il a été au gouvernement. Son objectif a toujours été de diviser les Palestiniens, en les isolant les uns des autres, et de conquérir du territoire, en construisant des blocs de colonies.

    Était-il partisan du « Grand Israël » ?

    Y. A. : Pas au sens d’un « Grand Israël » qui inclurait tous les territoires palestiniens et le Sinaï égyptien. C’est lui qui, suite aux Accords de Camp David, a procédé en 1982 au démantèlement des colonies du Sinaï, entraînant déjà la colère des colons juifs. Puis, c’est encore lui, qui a ordonné le second démantèlement, celui des colonies de la bande de Gaza en 2005, avec le retrait de l’armée israélienne.

    Pourquoi a-t-il pris le risque de quitter Gaza ?

    Y. A. : Il ne voulait pas avoir à négocier avec les Palestiniens et à faire des concessions. Rappelez-vous, le président américain George W. Bush à l’époque le pressait d’entrer dans les négociations avec les Palestiniens. Or, Ariel Sharon ne le voulait pas, son discours a toujours été de dire qu’il n’y avait pas de partenaire avec qui parler. Il n’a jamais cru à la paix avec les Arabes, que ce soit avec les Égyptiens, les Jordaniens ou avec les Palestiniens. Alors, il a eu l’idée d’anticiper un retrait unilatéral de la Bande de Gaza, prenant tout le monde de court. Conséquence : les Américains ne pouvaient que saluer cette initiative. Et Ariel Sharon savait qu’ils le laisseraient tranquille au moins pendant deux ans.

    Le démantèlement des huit mille colons de Gaza n’a cependant pas été bien géré par Ariel Sharon. Beaucoup en Israël lui en veulent encore aujourd’hui. Ce retrait a traumatisé les colons israéliens. Huit ans après, certaines familles n’ont toujours pas retrouvé de logements. Et parce que ce retrait n’a pas été négocié avec les Palestiniens, il a laissé une partie du pays à portée des rockets tirées depuis Gaza. Cette décision est très controversée. Sharon aurait pu évacuer les colons, mais laisser l’armée.

    S’il n’était pas tombé malade, aurait-il pu encore éviter d’avoir à négocier avec les Palestiniens ?

    Y. A. : Sharon était pragmatique. Il était partisan de gagner du temps. Je suis sûr que face à de nouvelles pressions américaines pour reprendre le dialogue avec les Palestiniens et faire des concessions, il aurait été capable de décider un nouveau retrait de quelques petites colonies de Cisjordanie, mais toujours unilatéralement, pour ne pas avoir à négocier, tout en gardant Jérusalem et les grandes colonies israéliennes.

    Quelles que soient les critiques que l’on puisse avoir à l’encontre de sa politique, en faisant construire la barrière de sécurité entre Israéliens et Palestiniens, il a permis d’en finir avec les actes de terrorisme. Ariel Sharon restera pour les Israéliens un grand soldat, un leader politique puissant. À l’inverse, je ne crois pas que Benyamin Netanyahou soit capable d’avoir le même courage.

    « Ariel Sharon n’a jamais cru à la paix avec les Arabes, ni avec les Palestiniens »

     

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