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Par royautes le 9 Novembre 2013 à 05:49
Fuyant par milliers les violences communautaires en Birmanie, les Rohingyas sont de plus en plus nombreux à partir pour la Malaisie.
Ils y sont pourtant interdits de travail et d’éducation, sans statut de réfugié et vivent dans la peur des arrestations arbitraires.
Des dizaines de personnes ont été portées disparues après le naufrage, au large de la Birmanie, d’un navire transportant près de 70 réfugiés rohingyas fuyant les violences communautaires, a annoncé la police dimanche 3 novembre.
Le 17 septembre, plus de 120 réfugiés rohingyas étaient morts noyés après le naufrage de leur bateau. Ayant quitté la Birmanie, où leur ethnie, musulmane et apatride, est souvent prise pour cible par les extrémistes bouddhistes, ils fuyaient vers la Malaisie, pays en majorité musulman et terre d’accueil pour déjà plus de 40 000 Rohingyas réfugiés.
« S’ils savaient ce qui les attend ici, ils n’auraient jamais mis leur vie en danger », regrette Ahmed Rami. Arrivé en Malaisie en 1987, il souhaitait atteindre l’Australie, comme la très grande majorité des Rohingyas. Quelques années plus tard, enfin enregistré auprès du Haut Comité des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), il consacre sa maigre subvention mensuelle à la gestion d’un refuge pour les Rohingyas.
la Malaisie leur refuse le statut de réfugié
L’un des derniers arrivés au refuge s’appelle Abdul Samih. Ancien imam, il a quitté la Birmanie lorsque les extrémistes bouddhistes ont brûlé son école et tiré sur ses élèves. Allongé sur une paillasse, il regarde le plafond depuis plusieurs heures déjà. Aujourd’hui, il ne travaille pas, car on lui a interdit de sortir : la police malaisienne a lancé début septembre sa plus grande opération à ce jour contre les travailleurs illégaux, afin d’en déporter « un demi-million », selon le ministre malais de l’intérieur.
« Parmi ceux déjà arrêtés, il y a beaucoup de réfugiés, assure l’ONG Tenaganita, qui lutte pour les droits des migrants en Malaisie. Notre pays ne reconnaît pas le statut de réfugié. Du coup, s’ils travaillent, ils sont considérés comme illégaux. »
« Je suis en train de me faire enregistrer par l’UNHCR, qui me donnera dans plusieurs mois une subvention qui me permettra à peine de vivre. En attendant, qu’est-ce que je peux faire ? Attendre et mourir de faim ? », s’interroge Abdul Samih, qui a « perdu tout espoir d’atteindre un jour l’Australie ».
« Sans le droit de travailler, les réfugiés sont en Malaisie dans une situation précaire, aggravée par l’absence d’un statut légal qui pourrait les protéger contre la déportation ou les détentions arbitraires », s’inquiète l’UNHCR dans un communiqué.
tensions avec les autres réfugiés birmans
Ahmed Rami tourne les pages d’un journal jusqu’à s’arrêter sur l’une et pointer du doigt la photo d’un jeune homme. « C’est un Rohingya. Il a été poignardé hier dans la rue. Sûrement par des bouddhistes. »
Depuis plusieurs mois, les tensions montent entre la communauté des réfugiés rohingyas, qui multiplie les manifestations pour protester contre les violences en Birmanie. Cinq travailleurs clandestins birmans ont été tués début juin. Dans les semaines qui ont suivi, quatre autres Rohingyas ont disparu et deux ont été décapités, « par vengeance », explique Ahmed Rami. Les auteurs de ces meurtres n’ont toujours pas été retrouvés, continue-t-il. La police malaisienne, qui poursuit son enquête, a refusé de répondre aux questions de La Croix.
« Pour des raisons de sécurité, mes parents m’ont fait promettre de ne jamais révéler que je suis rohingya », raconte Jamilah, 18 ans, qui porte un hidjab rose à la mode malaisienne. Depuis deux ans, elle ne sort plus du petit appartement qu’elle partage avec quatre compatriotes.
les réfugiés n’ont pas le droit d’étudier
« J’avais des amies malaises, elles m’ont demandé si j’allais intégrer une université. Comme je suis réfugiée, je n’ai pas le droit d’étudier : j’ai compris que c’était une question piège, qu’elles avaient des doutes. Donc, je leur ai menti et j’ai dit que je partais à Singapour pour étudier, se souvient-elle. Du coup, je ne sors plus : si elles me voient, elles devineront que je suis rohingya et je risque d’être arrêtée. »
Ahmed Rami montre au loin les tours jumelles de la compagnie pétrolière Petronas, hautes de 452 mètres. « J’ai travaillé sur leurs chantiers. Il y avait 55 000 panneaux de verre à poser. Chaque fois que j’en terminais un, j’y inscrivais “Rohingya”. Pour que la Malaisie se souvienne que, nous aussi, malgré tout, nous avons aidé à construire le pays. »
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Les Rohingyas, minorité musulmane apatride, peuvent-ils devenir citoyens birmans ? La question est au coeur des violences communautaires qui ont récemment secoué l'ouest du pays mais il semble exclu que le pouvoir y consente, préviennent les experts.
Quelque 800.000 Rohingyas, considérés par l'ONU comme une des minorités les plus persécutées de la planète, vivent confinés dans l'Etat Rakhine, où des affrontements entre musulmans et bouddhistes ont fait depuis juin 2012 au moins 180 morts et 110.000 déplacés, principalement des musulmans.
Privés de nationalité par la junte au pouvoir jusqu'en mars 2011, les Rohingyas sont vus par la plupart des Birmans comme des immigrés illégaux du Bangladesh, un ostracisme qui alimente un racisme quasi-unanime à leur encontre.
Mais l'ouverture politique a placé le nouveau régime sous les feux des projecteurs. "Nous voudrions que les problèmes (...) non résolus du statut des Rohingyas soient pris en compte par les dirigeants birmans de tous les bords politiques", a déclaré cette semaine le chef de la diplomatie britannique William Hague.
"A long terme, nous devons travailler pour donner aux Rohingyas une sorte de statut légal (...) avec un accès aux droits et services de base", a indiqué de son côté à l'AFP Vivian Tan, porte-parole du Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR).
Mais quel statut ? Le gouvernement rakhine a lancé une enquête sur les musulmans de l'Etat pour déterminer s'ils sont citoyens, a indiqué à l'AFP son porte-parole Win Myaing. Mais les objectifs de ce recensement sont pour l'instant bien flous.
Les Rohingyas ne font pas partie des 135 "groupes ethniques" officiels à qui la loi sur la citoyenneté de 1982 octroie une citoyenneté pleine et entière. Et le fait qu'ils assurent avoir été sur le territoire avant 1823, début de la colonisation britannique, ne suffit pas.
"Nous n'avons pas l'intention d'accepter en tant que nouveau groupe ethnique les apatrides et ceux qui ne sont pas inclus dans les groupes ethniques officiels, comme les Rohingyas", a indiqué à l'AFP Zaw Htay, du bureau présidentiel.
Les autorités refusent même de reconnaître leur nom, faisant souvent référence aux "soi-disant Rohingyas". Une véritable "tentative d'ethnocide, c'est-à-dire de tuer l'identité culturelle d'un groupe", dénonce Maung Zarni, chercheur à la London School of Economics.
Les Rohingyas pourraient demander à être "citoyens naturalisés", une catégorie bénéficiant de droits moindres s'ils peuvent prouver leur présence dans le pays avant l'indépendance en 1948, poursuit-il. Mais "ils ont été privés de documents depuis des décennies" et la majorité ne pourra fournir de preuves de vie en Etat Rakhine.
D'autres analystes relèvent que le gouvernement ne peut prendre le risque de les naturaliser en masse face à une opinion publique qui les déteste, à trois ans d'élections cruciales pour la transition démocratique.
"Le gouvernement pourrait faire face à une réaction populaire violente s'il accorde la citoyenneté aux Rohingyas", prévient Nicholas Farelly, de l'Université nationale australienne. "Ce serait une tragédie si la question des Rohingyas était exacerbée par le besoin d'hommes politiques de s'assurer du soutien avant les élections de 2015".
La tentative d'un élu du parti majoritaire de refondre la loi sur la citoyenneté a d'ailleurs fait long feu mardi au parlement. Immédiatement rejetée par ses pairs, sa proposition n'était pourtant pas en faveur des Rohingyas.
"Ce n'est pas le moment de faire ça", a souligné Mann Kan Nyunt, également parlementaire de l'USDP, craignant les "doutes et les malentendus".
Quant à l'opposition démocratique, elle se garde bien de prendre le problème à bras-le-corps: la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi refuse de prendre position, appelant simplement à la fin des violences.
"Je ne pense pas qu'on doive utiliser son autorité morale (...) pour défendre une cause particulière sans chercher à connaître vraiment les racines du problème", a-t-elle récemment déclaré.
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Par royautes le 22 Octobre 2013 à 05:49
Un habitant des Kiribati, un archipel du Pacifique Sud menacé par la montée des eaux, a demandé à la Nouvelle-Zélande le statut de réfugié pour cause de réchauffement climatique.
Ioane Teitiota, 37 ans et habitant des Kiribati, a fait appel cette semaine du refus des autorités néo-zélandaises de l'immigration de lui accorder le statut de réfugié. Ce qui entraîne son retour forcé vers les Kiribati, a expliqué jeudi son avocat Michael Kitt.
Selon lui, son client ne doit pas être renvoyé aux Kiritabi, une trentaine d'atolls coralliens dont la plupart dépassent à peine le niveau de l'eau. Des zones entières de l'archipel sont régulièrement envahies par l'océan et les récoltes s'appauvrissent en raison de l'infiltration d'eau salée dans les réserves d'eau douce.
«Un accès à l'eau douce est un droit fondamental. Le gouvernement des Kiribati est incapable, et peut-être réticent, de garantir ces choses car c'est totalement hors de son contrôle», a déclaré l'avocat à Radio New Zealand.
Le cas de son client pourrait créer un précédent, non seulement pour les 100'000 habitants des Kiribati, mais pour toutes les populations menacées par le changement climatique causé par l'homme, a-t-il estimé. Cette montée du danger crée une nouvelle classe de réfugiés, dont les droits ne sont pas reconnus par les conventions internationales, a-t-il poursuivi.
Vie menacée
Les autorités de Nouvelle-Zélande ont refusé le statut de réfugié à Ioane Teitiota en arguant que personne ne menaçait sa vie s'il retournait chez lui. Mais Michael Kitt réplique que la vie de son client, et de ses trois enfants, est menacée par l'environnement.
La Haute cour d'Auckland doit se prononcer dans cette affaire avant la fin du mois. Le président des Kiribati, Anote Tong, avait indiqué fin 2012 réfléchir au déplacement de population vers les Fidji et le Timor oriental, des terres relativement proches.
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Par royautes le 7 Septembre 2013 à 06:07
A la fin août, la population réfugiée syrienne s'élevait à 110'000 en Egypte, 168'000 en Irak, 515'000 en Jordanie, 716'000 au Liban et 460'000 en Turquie. Environ 52% sont des enfants ou des adolescents.
Le nombre de réfugiés syriens dépasse désormais les 2 millions, a annoncé mardi dans un communiqué le Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations Unies (HCR), qui rappelle qu'il y a un an, leur nombre était de 230'671 personnes. Par conséquent, 1,8 million de nouveaux réfugiés sont arrivés au cours de ces douze mois, souligne le HCR.
«La Syrie est devenue la grande tragédie de ce siècle, une calamité humanitaire indigne avec des souffrances et des déplacements de population sans équivalent dans l'Histoire récente», déplore dans ce communiqué le Haut Commissaire pour les réfugiés Antonio Gutteres.
«La seule consolation est l'humanité et la fraternité dont font preuve les pays voisins en accueillant tant de réfugiés et en leur sauvant la vie», ajoute Antonio Guterres.
«Le monde prend des risques en étant dangereusement complaisant vis-à-vis de la catastrophe humanitaire syrienne (...) Si la situation continue à se détériorer à ce rythme, le nombre de réfugiés augmentera et certains des pays voisins pourraient arriver à un point de non-retour», a souligné l'émissaire du HCR Angelina Jolie.
«Le monde est tragiquement désuni sur la façon de faire cesser le conflit syrien», a ajouté l'actrice. «Mais il ne devrait y avoir aucun désagrément sur le besoin de soulager les souffrances humaines, ni aucun doute sur la responsabilité du monde pour en faire davantage. Nous devons venir en aide aux millions de personnes innocentes chassées de chez elles, et accroître la capacité des pays voisins à gérer cet afflux», a-t-elle dit.
La moitié sont des enfants et adolescents
Ce nombre de deux millions est constitué de Syriens qui ont été enregistrés en tant que réfugiés ou qui sont en attente de l'être. A la fin août, la population réfugiée s'élevait à 110'000 en Egypte, 168'000 en Irak, 515'000 en Jordanie, 716'000 au Liban et 460'000 en Turquie.
Environ 52% de cette population sont des enfants âgés de 17 ans ou moins. Le HCR a annoncé le 23 août que le nombre d'enfants réfugiés syriens avait dépassé le million.
Le HCR rappelle que quelque 4,25 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de la Syrie, selon les statistiques datant du 27 août publiées par OCHA, le Bureau de Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires.
Considérés dans leur ensemble, ces chiffres, plus de six millions de personnes déracinées, n'ont pas d'équivalent dans aucun autre pays, souligne le HCR. Il annonce une réunion mercredi à Genève au niveau ministériel des pays d'accueil pour essayer de renforcer l'aide internationale.
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Par royautes le 1 Septembre 2013 à 06:26
Un million, c'est le nombre d'enfants qui ont quitté la Syrie depuis le début du conflit, il y a bientôt trois ans. Plus des trois quarts ont moins de onze ans, selon des chiffres publiés vendredi par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l'agence de l'ONU pour les droits de l'enfant (Unicef). «Ce millionième enfant réfugié n'est pas un nombre comme les autres, c'est un enfant réel, arraché à son foyer, peut-être même à sa famille, confronté à des horreurs», prévient Anthony Lake, le directeur de l'Unicef.
Ils ont trouvé refuge au Liban, en Turquie, en Irak, en Jordanie, en Égypte, et sont même de plus en plus nombreux à rejoindre les pays du Maghreb et l'Europe. En tout, la guerre civile aura contraint à l'exil quelque deux millions de Syriens, dont la moitié a moins de 18 ans. L'ONU évoque depuis plusieurs mois cette véritable «génération perdue», mais elle profite de ce chiffre symbolique pour rappeler la situation dans les camps de réfugiés. «Ce qui est en jeu n'est rien moins que la survie et le bien-être d'une génération d'innocents», rappelle néanmoins António Guterres, Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés.
Ces enfants ne sortent pas indemnes des combats auxquels ils ont survécu. Une étude de l'université turque de Bahcesehir, conduite en novembre 2012 auprès de 311 enfants, permet de mesurer l'ampleur du phénomène. Un tiers des personnes interrogées témoignaient avoir été frappé ou même visé par des tirs. Un sur trois disait avoir assisté au décès d'un proche. Et pas moins de 60% montraient des signes de dépression. Dans les camps de réfugiés, le travail, le mariage précoce, l'exploitation sexuelle ou la traite les menacent également, rappelle de son côté l'ONU. Cette dernière tente tant bien que mal d'améliorer leurs conditions de vie.
À l'intérieur du pays, la situation est tout aussi critique. Environ 7000 enfants sont morts, estime le Haut Commissariat aux droits de l'homme. En mars dernier, l'ONG Save The Children dénonçait une augmentation sensible du recours aux enfants sur la ligne de front, dont certains serviraient de boucliers humains. Le HCR et l'Unicef estiment que plus de deux millions d'enfants ont été déplacés à l'intérieur des frontières syriennes.
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Par royautes le 8 Juillet 2013 à 06:28
Bien que le Royaume hachémite de Jordanie perpétue une tradition d'hospitalité envers les demandeurs d'asile et les réfugiés, cet environnement favorable est mis à rude épreuve par les difficultés socio-économiques que traverse le pays, ainsi que par l'augmentation du nombre de réfugiés.
Le nombre d'Iraquiens enregistrés auprès du HCR en Jordanie demeure stable et se situe aux environs de 29 000. L'afflux de nouveaux arrivants est en effet compensé par les réinstallations et les rares cas de rapatriement.
En revanche, la Jordanie a assisté à une augmentation significative du nombre de réfugiés syriens fuyant les troubles qui agitent leur pays. A la fin septembre 2012, plus de 102 000 réfugiés syriens étaient enregistrés auprès du HCR et leur flot s'amplifiait quotidiennement. La Jordanie a néanmoins laissé sa frontière ouverte, permettant ainsi aux Syriens qui tentent d'échapper à la violence de pénétrer sur son territoire. Selon les estimations des autorités, le nombre de nouveaux arrivants serait encore plus élevé. Les communautés d'accueil ont généreusement aidé cette nouvelle vague de réfugiés en fournissant des abris, des vivres, de l'eau, des services d'assainissement et d'autres prestations essentielles. Cependant, les ressources de ces communautés sont limitées et risquent de s'épuiser au cours des prochains mois. Il convient de trouver d'autres moyens de venir en aide aux réfugiés. Plusieurs centres d'accueil ou de transit ont été créés et un camp a été ouvert à Za'atri, au nord de la Jordanie.
La Jordanie, exemplaire, accueille un tiers des réfugiés syriens ayant fui la guerre mais le sous-financement de l'aide humanitaire la déstabilise et l'a poussée à fermer sa frontière quelques jours en mai 2013, s'inquiète Médecins sans frontières (MSF).
Cela fait six ou sept jours que les réfugiés syriens sont bloqués à la frontière par les autorités jordaniennes, mais les blessés passent encore, explique Antoine Foucher, chef de mission pour MSF en Jordanie, rencontré par l'AFP à Paris.
La province syrienne de Deraa (sud), frontalière avec la Jordanie, est le théâtre de violents combats entre les forces de Bachar Al-Assad et la rébellion.
Le royaume hachémite, qui comptait avant le conflit 6,5 millions d'habitants, accueille aujourd'hui entre 500.000 et 600.000 réfugiés, soit un tiers des 1,5 million de Syriens ayant fui à l'étranger, selon un communiqué de MSF.
Le gouvernement jordanien a consenti des efforts importants et a été exemplaire sur l'accueil des réfugiés, estime M. Foucher, mais la pression induite par l'arrivée massive de réfugiés a engendré une situation de plus en plus difficile.
Ainsi Zaatari, le plus grand camp de réfugiés syriens (120.000 personnes), connaît des tensions quotidiennes, manque d'eau et de structures d'assainissement, et a largement dépassé sa capacité d'accueil, indique MSF.
En avril, avant la fermeture de la frontière, un millier de personnes arrivaient chaque jour dans ce camp, où se présentent de plus en plus de cas de diahrrées et d'infections respiratoires, résultats des conditions de vie précaires, précise l'ONG.
Près de 400.000 autres Syriens sont disséminés dans le reste du pays, créant là aussi des tensions. Plutôt bienveillante au début du conflit en 2011, la population s'est retournée, manifestant parfois contre des Syriens qui, totalement démunis, sont prêts à travailler pour un salaire de misère, selon Antoine Foucher.
Autres problèmes, le système de santé jordanien est proche de la saturation, le tourisme s'est effondré et les secteurs subventionnés (gaz, électricité, pain...) ont vu leurs prix exploser - le prix du gaz a ainsi bondi de 50% - en raison de la crise économique. Cette flambée, combinée à la hausse de la consommation de ces biens liée à l'afflux des réfugiés, touche dramatiquement le budget de l'Etat.
Aujourd'hui, la capacité de la Jordanie à accueillir des réfugiés est compromise en l'absence de soutien suffisant. Il faut beaucoup d'argent, résume M. Foucher.
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Par royautes le 24 Juin 2013 à 06:23
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés a publié mercredi 19 juin son rapport Tendances mondiales 2012 sur les déplacés dans le monde.
Les conflits au Mali, en Syrie, en RDC et dans les deux Soudans provoquent une augmentation du nombre de déplacés, au plus haut depuis 1994.
Chaque jour, 23 000 personnes sont obligées de quitter leur maison à cause de violences. C’est un des résultats du rapport du Haut-Commissariat pour les réfugiés, publié mercredi 19 juin. L’an dernier, 7,6 millions de personnes ont été déplacées, dont 6,6 millions à l’intérieur de leur pays, ce qui fait grimper le nombre total de déplacés dans le monde à 45,2 millions, au plus haut depuis 1994.
Parmi elles, 28,8 millions de personnes ont fui à l’intérieur de leur propre pays, 15,4 millions sont réfugiées hors de leur pays (« réfugiés »), dont 937 000 ont demandé l’asile. Près des trois quarts des déplacés sont pris en charge par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
« Il s’agit là de chiffres véritablement alarmants. Ils attestent de souffrances individuelles intenses et témoignent des difficultés que rencontre la communauté internationale pour prévenir les conflits et promouvoir sans retard des solutions à l’intention de ces personnes », a déclaré António Guterres, chef du HCR.
L’Afghanistan fournit le plus de réfugiés depuis 32 ans
Parmi les réfugiés, plus de la moitié provient de cinq pays touchés par un conflit : l’Afghanistan, la Somalie, l’Irak, la Syrie et le Soudan. Et en 2012, 1,1 million de réfugiés se sont ajoutés au total, provenant principalement de République démocratique du Congo (RDC), du Mali, de Somalie, du Soudan et de Syrie, tous touchés par un conflit.
Le HCR recense uniquement les personnes déplacées en raison des violences qui frappent leur pays – guerres, persécutions, etc. Il ne prend pas en compte les déplacements à cause de la famine ou de la misère. Cela explique le fait que près de 34 % des réfugiés proviennent de la région Asie-Pacifique : en effet, au total, plus de 2 millions et demi d’Afghans ont quitté leur pays (auxquels il faut ajouter 1 million et demi de personnes déplacées dans le pays).
Cela fait 32 ans que les Afghans représentent la nationalité qui fournit le plus de réfugiés dans le monde.
La France au 4e rang des demandes d’asile
Près de la moitié du total des réfugiés sont des mineurs. En outre, 21 300 d’entre eux, non accompagnés de leurs parents, ont déposé une demande d’asile en 2012. « C’est le chiffre le plus élevé que le HCR ait jamais enregistré pour ce groupe de population. »
L’organisation indique que les pays d’accueil n’ont guère changé depuis 2011. Le Pakistan continue d’abriter le plus grand nombre de réfugiés (1,6 million), notamment à cause de la guerre en Afghanistan. Suivent, pour les mêmes raisons, l’Iran et l’Allemagne. La France, pour sa part, accueille près de 268 000 personnes, dont 218 000 réfugiés et 50 000 demandeurs d’asile (au quatrième rang mondial pour les demandes d’asile).
L’augmentation du nombre de déplacés a été en partie compensée par des retours au pays. Plus de 520 000 personnes ont pu regagner leurs maisons en 2012, un chiffre comparable à 2011. La plupart d’entre eux étaient issus d’Afghanistan, d’Irak et de Côte d’Ivoire.
Face à cette situation, le pape a appelé, hier devant 60 000 personnes, à accueillir les familles réfugiées : « Nous sommes appelés à les aider, à nous ouvrir à la compréhension et à l’hospitalité. » Avant d’insister : « En plus des dangers du voyage, souvent ces familles courent le risque de la désagrégation, et, dans le pays qui les accueille, ils doivent affronter des cultures et des sociétés différentes des leurs. »
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Par royautes le 21 Juin 2013 à 06:35
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé mardi que la crise actuelle dans le nord-est du Nigéria continuait de forcer un grand nombre de personnes à franchir la frontière avec le Cameroun et le Niger, afin d'y trouver refuge.
Le gouvernement du Nigéria a déclaré l'état d'urgence dans les états d'Adamawa, de Borno et de Yobe en mai. Depuis quelques semaines, les opérations lancées contre les rebelles et l'insécurité générale ont déplacé des milliers de personnes, dont plus de 6000 se sont réfugiées au Niger.
Une équipe du HCR s'est récemment rendue dans la zone frontalière entre le Nigéria et le Cameroun, pays dans lequel 3000 Nigérians ont trouvé refuge. « Le flux de Nigérians a commencé il y a une semaine. Les gens nous ont expliqué qu'ils fuyaient des affrontements entre l'armée du Nigéria et des insurgés du groupe armé Boko Haram à une dizaine de kilomètres de la frontière », a expliqué le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève.
« La majorité de ceux qui sont arrivés au Cameroun jusqu'à présent sont des femmes et des enfants. Ils sont hébergés dans des églises et des écoles et dépendent de la population locale pour leur alimentation. Nous travaillons avec les autorités locales pour réinstaller ces personnes dans des lieux plus sûrs à l'intérieur du pays », a-t-il ajouté.
L'Agence onusienne a envoyé un convoi d'aide humanitaire de Niamey au Niger vers la région de Diffa dans le sud-est de ce pays, pour fournir une aide de première nécessité aux réfugiés, ainsi qu'aux Nigériens venant du Nigéria rentrés au pays.
« Les gens continuent d'arriver au Niger. En même temps, nos équipes ont observé que certains Nigérians rentrent dans leur pays après seulement quelques jours au Niger ou font le va-et-vient, selon la situation sécuritaire du moment », a-t-il expliqué. En conclusion, M. Edwards a précisé que des Nigérians continuaient également d'arriver au Tchad, en moins grand nombre, et ce, malgré la fermeture officielle de la frontière.
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