• Les manifestants demandent à l'ONU d'enquêter sur les assassinats de Sikhs perpétrés en Inde en 1984. Ils veulent que le «génocide» soit reconnu.

    Près de 3000 Sikhs manifestent à Genève

    Les Sikhs qui ont manifesté à Genève le 1ier novembre 2013, au nombre de 3000, ont déposé une plainte à l'ONU et réclamé que le massacre commis il y a 30 ans jour pour jour en Inde soit reconnu comme génocide.

    Les manifestants aux turbans multicolores venus de toute l'Europe et acheminés avec 90 autobus se sont massés sur la place des Nations, devant le siège de l'ONU. Le matin, une délégation a remis au Haut Commissariat aux droits de l'homme le dossier d'une procédure de plainte contre le gouvernement indien ainsi qu'une pétition munie d'un million de signatures.

    Justice requise

    «1984 oui c'est un génocide et nous demandons que justice soit faite», «Nations Unies reconnaissez le génocide des Sikhs en 1984», «Trois jours, 30'000 morts, zéro condamnation, ONU aidez-nous» affirmaient les pancartes brandies par les manifestants sur la place.

    Ils accusent le parti du Congrès d'avoir planifié en novembre 1984 des attaques systématiques contre les Sikhs, à travers toute l'Inde. «Nous avons épuisé toutes les procédures en Inde et ces crimes restent impunis, voilà pourquoi nous nous tournons vers l'ONU», a expliqué Gurpatwant Singh Pannun, conseiller juridique du mouvement.

    L'ONU doit enquêter

    Lors de ces attaques, au moins 30'000 Sikhs ont été tués, 300'000 déplacés et de nombreux temples sikhs brûlés, par des membres du parti du Congrès et de la police indienne dans toute l'Inde, selon les manifestants.

    Ils demandent à l'ONU «d'enquêter sur les assassinats délibérés, intentionnels et systématiques des Sikhs perpétrés à travers toute l'Inde pendant la première semaine de novembre 1984» et de reconnaître que ce massacre est un «génocide tel que ce crime est défini dans l'article 2 de la Convention de l'ONU sur le génocide».

    Les Sikhs sont 20 millions en Inde, à 80% dans le Pendjab. La religion sikh est monothéiste et ne reconnaît pas le système indien des castes.

     


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  • Fin des audiences au procès des khmers rouges Khieu Samphan et Nuon Chea, avant un jugement en 2014

    Fin des audiences au procès des khmers rouges Khieu Samphan et Nuon Chea, avant un jugement en 2014

    31 octobre 2013 – Au terme des 10 journées d'audiences, la Chambre de première instance des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC) a clôturé les débats du premier procès de Khieu Samphan et Nuon Chea.

    « La Chambre se retire maintenant pour délibérer et un jugement sera prononcé durant la première moitié de 2014 », précise un communiqué de presse

    Le public a manifesté un intérêt sans précédent pour ce procès, plus de 100.000 personnes ayant assisté aux 222 jours d'audience, qui se sont achevées par les réquisitions et plaidoiries finales.

    Khieu Samphan est l'ancien chef d'État du Kampuchéa démocratique et Nuon Chea l'ancien secrétaire-adjoint du Parti communiste du Kampuchéa.

    Généralement considérés comme les numéros 1 et 2 du régime khmer rouge, ils sont inculpés de crimes contre l'humanité pour leur rôle dans l'évacuation forcée de Phnom Penh en avril 1975 et les déplacements de populations qui ont suivi, ainsi que dans les exécutions alléguées de soldats de la République khmère à Toul Po Chrey.

    Quatre-vingt-dix-neuf personnes ont déposé à l'audience, dont trois témoins-experts, 53 témoins, cinq témoins de personnalité et 31 parties civiles, auxquels s'ajoutent 2 médecins traitants et 2 médecins experts qui ont donné leurs avis sur la santé des accusés, précise le communiqué

    La Chambre a également entendu des dépositions concernant le contexte historique et la formation du régime khmer rouge, les rôles des accusés au sein de ce gouvernement et les structures administratives et de communication au sein de ce régime.

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    Au Cambodge, les derniers dirigeants khmers rouges plaident non coupables

    À la clôture de la première phase de leur procès à Phnom Penh, Nuon Chea et Khieu Samphan ont cherché à minimiser leur rôle sous le régime révolutionnaire (1975-1979) des Khmers rouges.

    Nuon Chea a présenté ses excuses. Pour le reste, il n’a pas varié d’un iota. Les auditions de 57 témoins et 32 parties civiles pendant deux années de procès ne semblent avoir eu aucun effet sur l’ancien idéologue et numéro deux du régime khmer rouge, jugé en même temps que Khieu Samphan, l’ancien chef de l’État entre 1976 et 1979. Assis dans son fauteuil roulant à la barre, il a débité, jeudi 31 octobre, sa version de l’histoire comme à l’ouverture de la procédure publique en 2011, utilisant parfois les mêmes expressions.

    Les exécutions de soldats de l’ancien régime dès le 17 avril 1975, quand les Khmers rouges prennent le pouvoir à Phnom Penh ? Il n’en avait « pas connaissance ». Il s’agissait de la « vengeance » de « cadres d’échelon inférieur », a précisé l’ancien dirigeant khmer rouge, aujourd’hui âgé de 87 ans. Le témoignage accablant d’un de ses subordonnés ? « Il est en colère, il essaie de m’impliquer », a justifié Nuon Chea, sans jamais lever les yeux de son texte. Les meurtres et la famine ? « C’est le Vietnam qui a tué et affamé », a-t-il osé accuser.

    La faute aux autres

    Pendant une heure et demie, Nuon Chea a rejeté la faute sur tous, les Américains impérialistes, les Français colonisateurs et ses camarades de révolution décédés. Il n’a reconnu qu’une seule erreur, avoir recruté « des cadres qui ont trahi le parti communiste cambodgien ».

    Nuon Chea et Khieu Samphan, 82 ans, sont accusés de crimes contre l’humanité pour avoir dirigé deux vagues d’évacuations forcées de population, en 1975 et 1976, et planifié les exécutions de militaires de l’ancien régime. Jeudi 31 octobre, les cinq magistrats cambodgiens, français et néo-zélandais du tribunal de Phnom Penh se sont retirés en délibéré. Ils rendront leur verdict l’an prochain.

    Le 21 octobre, le procureur a requis à l’encontre de ces deux dirigeants khmers rouges la peine maximale, la réclusion à perpétuité. Ce jour-là, Nuon Chea n’est apparu qu’un quart d’heure dans le prétoire, préférant se retirer dans une cellule plus confortable en sous-sol, en raison de son état de santé.

    Impassible face aux accusations

    Alors que l’accusation formulait son réquisitoire, Khieu Samphan est resté impassible, occupé à ranger ses stylos et ses notes. Les avocats français de ce docteur en économie formé à Paris ont essayé de faire planer le doute sur ses responsabilités à l’époque. Ils l’ont décrit comme un simple « conseiller technique ». Il n’aurait pas pris part à la décision du second transfert forcé de population puisqu’il était vraisemblablement à l’étranger à ce moment-là.

    Pendant tout le déroulé de cette argumentation, Khieu Samphan a semblé absent, les yeux mi-clos, la tête appuyée sur son poing. C’est lui qui a pris la parole en dernier, jeudi 31 octobre, avant que le rideau ne se referme sur le prétoire. Il avait promis de s’expliquer devant ses compatriotes. Il ne l’a pas fait. « Personne ne veut m’écouter, a-t-il lancé à la barre. Je ne veux pas stupidement essayer de convaincre. » 

    Lui aussi n’a admis qu’un seul tort : ne pas avoir recherché à acquérir plus de pouvoir, ce qui aurait pu lui permettre de découvrir les crimes de masse et d’intervenir.

    Mise en doute de l’équité du procès

    Pendant quatre jours de plaidoiries, les avocats de ces deux vieillards ont cherché à discréditer la juridiction hybride, mi-cambodgienne mi-internationale, installée à Phnom Penh. Elle n’a pas réussi à entendre six témoins proches du gouvernement actuel, dont le premier ministre Hun Sen, le président du Sénat et celui de l’Assemblée nationale, tous les trois d’anciens Khmers rouges. Ils n’ont pas répondu à leurs convocations à l’instruction.

    Victor Koppe, le conseil néerlandais de Nuon Chea, a mis en doute le caractère « équitable » du procès dans ces conditions. Il a décrit un tribunal prisonnier des intérêts des vainqueurs, des États-Unis et de leurs alliés, qui veulent « punir le communisme pour les absoudre des crimes qu’ils ont commis au nom du monde libre ».

    Entre 1965 et 1973, en pleine guerre froide, les États-Unis ont déversé sur le Cambodge des centaines de milliers de tonnes de bombes pour contenir la progression des communistes vietnamiens infiltrés dans le pays. La défense ne s’est pas privée de le rappeler, comme pour signifier au public et à l’histoire, bien au-delà des oreilles des juges, que les Khmers rouges n’auraient pas dû être les seuls dans le box à Phnom Penh.

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    L’histoire du Cambodge

    Avant le XIXe  siècle, le Cambodge connaît des phases de gloire avec l’empire khmer et de déclin, notamment du fait des conflits avec les Vietnamiens et Siamois.

    1863 Le Cambodge devient un protectorat français.

    1953 Le roi Norodom Sihanouk proclame l’indépendance.

    1970 Sihanouk est déposé par le général Lon Nol. Proclamation de la République khmère et engagement dans la guerre du Vietnam aux côtés des Américains.

    1975 Les Khmers rouges prennent le contrôle du pays. Le régime totalitaire fait de un à trois millions de morts.

    1979 L’armée vietnamienne chasse les Khmers rouges et met en place un gouvernement qui lui est favorable.

    1989 Les forces vietnamiennes se retirent.

    1993 Sihanouk est élu chef de l’État. La monarchie parlementaire a deux premiers ministres : Norodom Ranariddh (fils du prince Sihanouk) et Hun Sen.

    1997 Début de guerre civile et éviction de Norodom Ranariddh.

    1998 Mort de Pol Pot, l’ancien chef khmer rouge. Hun Sen devient premier ministre.

    2004 Norodom Sihanouk abdique au profit de son fils Norodom Sihamoni.

    2008 et 2013 Victoire du Parti populaire du Cambodge aux élections législatives. Hun Sen reste premier ministre.

     


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  • L'Allemagne et le Brésil ont fait circuler vendredi 1ier novembre 2013 à la Troisième Commission de l'Assemblée générale de l'ONU, chargée des droits de l'homme, un projet de résolution réclamant la fin des abus en matière de surveillance électronique. Le texte ne mentionne aucun pays, mais vise clairement les Etats-Unis.

    Ses auteurs souhaitent que l'Assemblée générale de l'ONU exprime sa "profonde inquiétude au sujet des violations et des atteintes aux droits de l'homme qui pourraient résulter de tout dispositif de surveillance des communications, y compris extraterritorial".

    Ils invitent les 193 Etats membres "à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à ces atteintes et pour créer les conditions nécessaires à leur prévention, en s'assurant notamment que leur législation nationale est conforme à leurs obligations au regard du droit international".

    Le projet de résolution, qui sera sans doute amendé, devrait être voté dans le courant du mois par la Troisième Commission, puis sera soumis à l'Assemblée générale au mois de décembre où il devrait être approuvé à une très large majorité, dit-on de sources diplomatiques.

    Les résolutions de l'Assemblée générale ne sont pas contraignantes, mais leur poids politique et moral est incontestable lorsqu'elles sont approuvées à une large majorité.

    La présidente brésilienne Dilma Rousseff et la chancelière allemande Angela Merkel, qui auraient toutes deux été placées sur écoute, ont vivement condamné les vastes programmes de surveillance de l'Agence nationale de la sécurité américaine (NSA).


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  • Conclusion d'un accord entre six pays africains pour réduire le commerce illégal de bois

    23 octobre 2013 – A l'issue d'une réunion internationale à Brazzaville, en République du Congo, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a indiqué mercredi que les gouvernements des principaux pays producteurs de bois d'Afrique, ainsi que les représentants de la filière bois et des organisations de la société civile, avaient convenu de déployer des efforts communs contre le commerce illégal du bois dans le Bassin du Congo.

    S'étendant sur une superficie de trois millions de kilomètres carrés, le Bassin du Congo abrite la deuxième forêt tropicale la plus importante du monde. C'est aussi une plaque tournante de l'exploitation illégale du bois qui fait perdre environ 10 milliards de dollars de recettes fiscales aux Etats de la région.

    Lors du forum international organisé dans la capitale du Congo les 21 et 22 octobre, les représentants de six pays africains – Cameroun, Côte d'Ivoire, Gabon, République centrafricaine, République du Congo et République démocratique du Congo –, ont adopté la Déclaration de Brazzaville, marquant un engagement sans précédent vers le développement durable et légal de la filière bois dans la région.

    Adoptée conjointement par les représentants de la filière bois et des organisations de la société civile, la Déclaration prévoit des mesures visant à améliorer le suivi du bois d'œuvre, la transparence et la gouvernance des forêts.

    « Nous devons veiller à ce que nos ressources forestières contribuent au développement des pays de la région », a affirmé le Secrétaire exécutif de la Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC), Raymond Mbitikon. « C'est ce que se fixe pour objectif la Déclaration de Brazzaville ».

    La Déclaration est l'aboutissement d'un débat de longue date entre les principaux acteurs du secteur forestier et de la filière bois, ainsi que de partenaires régionaux et internationaux, dont la FAO, qui s'efforcent en particulier de faire avancer le processus d'Application des règlementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux (FLEGT).

    « Le processus FLEGT répond à la demande croissante des consommateurs de produits respectueux des enjeux sociaux et environnementaux grâce à la collaboration entre les pays producteurs et les pays consommateurs », a expliqué le responsable du programme FLEGT UE/FAO, Robert Simpson. « Il vise au bout du compte à garantir que les forêts restent à la fois productives et intactes ».

    « La Déclaration de Brazzaville pourrait contribuer à ralentir le rythme de la déforestation dans la région », a souligné le spécialiste des forêts à la FAO, Olman Serrano, en précisant que la perte nette de forêts dans le Bassin du Congo de 2000 à 2010 est estimée par la FAO à près de 700.000 hectares par an.

    Le Bassin du Congo est non seulement la deuxième forêt pluviale au monde après l'Amazonie, mais aussi une ressource essentielle pour la stabilisation du climat de la planète.

    Les essences forestières du Bassin du Congo atteignent en moyenne de plus hautes tailles que celles de l'Amazonie, ce qui laisserait entendre que la forêt africaine pourrait constituer un réservoir de carbone plus important et une ressource cruciale pour la gestion productive et durable des forêts, d'après de récentes études.


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  • Les négociations sur la création de sanctuaires marins en Antarctique se sont de nouveau conclues sur un échec vendredi en Australie.

    Echec du sommet sur les sanctuaires marins

    C'est la troisième fois que le sommet échoue.

    Les négociations internationales sur la création de sanctuaires marins en Antarctique ont échoué vendredi en Australie, ont annoncé des ONG et des sources diplomatiques. La Chine et la Russie s'y sont opposées.

    Les membres, soit 24 Etats et l'Union européenne, de la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) étaient réunis cette semaine à Hobart, sur l'île australienne de Tasmanie, pour la troisième fois sans succès depuis 2012.

    Les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande proposaient de sanctuariser une vaste aire maritime de 1,25 million de km2 en mer de Ross.

    La France, l'Australie et l'Allemagne recommandaient de leur côté la création de sept aires marines protégées sur la façade est de l'Antartique, côté Océan indien, sur une étendue de 1,6 million de km2, un projet rejeté par la Russie et la Chine alors que toute décision au sein de la CCAMLR doit être votée à l'unanimité.

    Moscou fait obstacle

    «La communauté internationale s'était rassemblée à Hobart pour protéger des zones essentielles de l'océan Antarctique, un des derniers écosystèmes inviolés de la planète, et la Russie a choisi de faire obstacle», a déploré Joshua Reichert, vice-président exécutif de l'organisation américaine de défense de l'environnement Pew Charitable Trusts dont un représentant participait aux négociations.

    Un membre des délégations officielles a en outre indiqué à l'AFP que la Chine n'était pas défavorable à la proposition américaine mais s'était opposée à l'initiative australo-européenne.

    «Les pourparlers ont échoué. La Russie et la Chine voulaient des précisions, plus de temps. C'est très décevant», a déclaré ce délégué qui a requis l'anonymat.

    Les eaux de l'Océan austral autour de l'Antarctique abritent des écosystèmes exceptionnels en bonne partie préservés des activités humaines mais désormais menacés par le développement de la pêche.

     

     


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