• L'ONU réclame la fin de l'utilisation d'enfants soldats dans les conflits à travers le monde

    12 février 2015 – Les enfants sont de plus en plus vulnérables au recrutement et à l'utilisation par des groupes armés, alors que les conflits partout dans le monde deviennent plus brutaux et redoublent d'intensité et de fréquence, ont déclaré jeudi des représentants de l'ONU, à l'occasion de la Journée internationale contre l'utilisation d'enfants soldats.

    Cet évènement annuel a été instauré par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2012, suite à l'entrée en vigueur le 12 février du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés. A ce jour, ce protocole a été ratifié par 159 Etats membres.

    « S'il est vrai que les gouvernements du monde ont progressé pour reconnaître qu'il n'y a pas de place pour les enfants dans leurs armées, le recrutement d'enfants soldats reste un énorme problème, en particulier au sein des groupes armés », a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, ajoutant que sur les 59 parties à des conflits identifiées par le Secrétaire général à cause des violations graves qu'elles ont commises contre les droits des enfants, 57 recrutent et utilisent des enfants soldats.

    « La libération de tous les enfants retenus par des groupes armés doit avoir lieu sans délai. Nous ne pouvons pas attendre la paix pour aider les enfants pris dans la tourmente de la guerre », a quant à elle déclaré la Directrice générale adjointe du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Yoka Brandt. « Investir dans les moyens de garder les enfants loin de la ligne de front, notamment par l'éducation et un soutien à l'économie, est absolument essentiel à leur avenir et à l'avenir de leurs sociétés ».

    En cette Journée internationale contre l'utilisation d'enfants soldats, l'UNICEF et le Bureau de la Représentante spéciale ont conjointement appelé à une intervention de toute urgence pour mettre fin à ces violations graves contre les enfants, exhortant les parties aux conflits à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international, notamment en Afghanistan, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, en Iraq et en Syrie.

    Selon l'UNICEF, des dizaines de milliers de garçons et de filles sont associés aux forces et groupes armés dans des conflits qui déchirent une vingtaine de pays à travers le monde. Beaucoup ont été victimes ou témoins d'actes d'une brutalité inqualifiable ou encore obligés d'y prendre part.

    En partie grâce à l'action de l'UNICEF, tout récemment, la libération progressive d'environ 3.000 enfants, retenus par la faction Cobra de l'Armée démocratique du Soudan du Sud (SSDA), a commencé. Plus de 500 enfants ont été libérés ces deux dernières semaines, qui reçoivent une aide au retour à la vie civile, et d'autres libérations sont attendues au cours du mois prochain.


    1 commentaire
  • L'armée chinoise veut lutter contre la corruption

    Minée par des scandales de corruption, l'armée chinoise sera contrôlée par un important audit qui épluchera les revenus et les dépenses des militaires.

    L'armée chinoise va faire l'objet d'un gigantesque audit qui s'étalera sur un an. L'enquête examinera les comptes de l'institution comme les revenus des militaires à tous niveaux pour en extirper la corruption qui la mine, a annoncé ce jeudi la presse chinoise.

     
     

    Le Parti communiste chinois (PCC), qui contrôle étroitement l'Armée populaire de libération (APL), bras armé du régime, considère que sa modernisation est menacée par le phénomène des détournements de fonds massifs et des prébendes, à l'origine de scandales répétés ces dernières années.

    Sous la houlette du président Xi Jinping, la Commission militaire centrale (CMC), l'organe de supervision de l'armée du PCC, va lancer «une enquête portant sur les dépenses et les revenus de tout le personnel militaire en 2013 et 2014», a rapporté le quotidien officiel Global Times.

    Mouvements d'argent examinés

    Placés sous les ordres du patron du Département général de la logistique, le général Zhao Keshi, les enquêteurs examineront «tous les mouvements d'argent liquide, les reçus et les dépenses» pour identifier des affaires de corruption, a déclaré le général Zhao, cité par le journal, lors d'une réunion mercredi.

    L'audit «ira chercher loin et pourrait soulever des conflits d'intérêts», a prévenu le général.

    L'APL n'a pas été épargnée par la dure campagne anti corruption lancée depuis deux ans par le président Xi Jinping, qui a frappé les plus hautes sphères du PCC et de l'Etat, pour tenter de mettre fin à une cause majeure d'exaspération du pays.

    Système d'achat des grades

    Le mois dernier, l'APL a ainsi annoncé que 16 officiers supérieurs avaient été placés sous enquête, après l'inculpation l'an dernier du général Gu Junshan, numéro deux du Département général de logistique. Celui-ci était accusé de posséder plusieurs dizaines d'appartements et de maisons, outre une statue en or massif de Mao Tsé-toung et un lavabo en or chez lui, selon la presse officielle.

    La chute de ce général avait entraîné celle de l'ex-vice président de la CMC et membre du Bureau politique du PCC, le général Xu Caihou, plus haut personnage de l'APL à tomber dans une affaire de corruption depuis des années. Xu Caihou est notamment accusé d'avoir organisé tout un système d'achat des grades dans l'armée.


    votre commentaire
  • Niger : les réfugiés fuyant le nord du Nigéria aggravent l'insécurité alimentaire du pays, selon l'ONU

    11 février 2015 – La propagation des attaques violentes à travers la frontière entre le nord du Nigéria et le Niger est à l'origine de déplacements massifs de populations et entrave les efforts pour fournir une assistance humanitaire dans la région, a déclaré le Programme alimentaire mondial (PAM).

    La seconde moitié de l'année 2014 a été le cadre d'une augmentation importante du nombre de nouveaux arrivants en provenance du Nigéria dans la région de Diffa, au sud-est du Niger, a mis en garde cette semaine une porte-parole du PAM, Elisabeth Byrs. Alors que l'agence de l'ONU dénombrait seulement 15.000 personnes ayant franchi la frontière en octobre, ce nombre s'élève désormais à 125.000 personnes, réparties sur plus de 140 sites et villages, a-t-elle précisé.

    Suite à l'arrivée massive de personnes déplacées, la population de Diffa a presque doublé sur la période, menaçant les moyens de subsistance des habitants et le niveau des stocks de nourriture dans une région aux prises avec la sécheresse depuis plusieurs années consécutives.

    Mme Byrs a déclaré que le PAM avait commencé à distribuer des vivres dans l'un des camps de réfugiés que le gouvernement du Niger a accepté d'ouvrir pour accueillir les Nigérians, fournissant notamment une alimentation complémentaire à tous les enfants de moins de cinq ans.

    C'est d'autant plus important, a-t-elle ajouté, qu'un enfant sur trois déplacés souffre de malnutrition aiguë globale, comparé à un sur cinq dans la population d'accueil, soit dans les deux cas bien au-dessus du seuil d'urgence de 15%.

    Selon une évaluation effectuée par le PAM et ses partenaires au Niger en novembre 2014, 52,7% des ménages déplacés et leurs familles d'accueil souffrent gravement ou modérément d'insécurité alimentaire et ont besoin d'une assistance d'urgence.

    Mme Byrs a déclaré que le PAM prévoyait de distribuer de la nourriture pour tout le monde dans les camps et de porter assistance à 238.000 personnes au Cameroun, au Tchad et au Niger en 2015. A cette fin, l'agence de l'ONU a précisé qu'elle avait besoin de 50,1 millions de dollars de financement cette année, dont 41,4 millions font actuellement défaut.


    votre commentaire
  • Le Conseil de sécurité adopte une résolution pour tarir le financement de l'Etat islamique

    12 février 2015 – Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté jeudi une résolution destinée à tarir le financement de groupes terroristes tels que l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EIIL) et le Front al-Nosra, qui tirent des revenus considérables de la contrebande de pétrole, du trafic d'antiquités et de rançons suite à des enlèvements.

    Dans une résolution adoptée à l'unanimité, les 15 membres du Conseil ont condamné fermement « toute participation au commerce direct ou indirect, en particulier de pétrole et de produits pétroliers, d'unités de raffinage modulaires et de matériels connexes avec l'EIIL et le Front el-Nosra » et d'autres groupes associés à Al-Qaïda et ont souligné que cette participation équivaudrait à soutenir financièrement ces personnes, groupes, entreprises et entités et exposerait ses auteurs au risque de se faire inscrire sur la liste relative aux sanctions.

    Ils réaffirment que les Etats sont tenus de veiller à ce que leurs ressortissants et les personnes qui se trouvent sur leur territoire ne mettent pas directement ou indirectement des avoirs ou des ressources économiques à la disposition de l'EIIL et du Front el-Nosra et font observer que cette obligation s'applique au commerce direct ou indirect de pétrole.

    Dans la résolution, le Conseil de sécurité condamne également les destructions du patrimoine culturel iraquien et syrien, commises en particulier par l'EIIL et par le Front el-Nosra, qu'il s'agisse de dommages accidentels ou de destructions intentionnelles.

    Il note « avec préoccupation que l'EIIL, le Front el-Nosra et d'autres individus, groupes, sociétés ou entités associés à Al-Qaïda génèrent des revenus en procédant, directement ou indirectement au pillage et à la contrebande d'objets appartenant au patrimoine culturel provenant de sites archéologiques, de musées, de bibliothèques, d'archives et d'autres sites en Syrie et en Iraq, qui sont ensuite utilisés pour financer leurs efforts de recrutement ou pour améliorer leurs capacités opérationnelles d'organiser et de mener des attentats terroristes ».

    Le Conseil de sécurité décide que tous les Etats membres doivent prendre « les mesures voulues pour empêcher le commerce de biens culturels irakiens et syriens et des autres objets ayant une valeur archéologique, historique, culturelle, scientifique ou religieuse ».

    S'agissant des enlèvements contre rançon, les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur condamnation de ces enlèvements et prises d'otage par l'EIIL et le Front el-Nosra et se disent déterminés « à prévenir les enlèvements et les prises d'otage perpétrés par les groupes terroristes et à faire en sorte que les otages soient libérés en toute sécurité sans que soient versées des rançons ni accordées de concessions politiques ».

    Ils ont réitéré l'appel qu'ils ont lancé à tous les Etats membres pour qu'ils empêchent les terroristes « de profiter directement ou indirectement de rançons ou de concessions politiques et fassent en sorte que les otages soient libérés sains et saufs ».

    Le Conseil de sécurité engage également les Etats membres à prendre des mesures pour faire en sorte que les institutions financières sises sur leur territoire empêchent l'EIIL, le Front el-Nosra et d'autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaïda d'avoir accès au système financier international.


    votre commentaire
  • Genève prépare le texte du futur accord sur le climat

    Les experts de 195 Etats planchent depuis dimanche sur le document qui sera présenté à la conférence de Paris en décembre.

    C’est une véritable course contre la montre pour lutter contre le réchauffement climatique qui s’est engagée dimanche à Genève. Après le sommet de Lima au Pérou et avant la grande conférence sur le climat qui doit se tenir à Paris en décembre prochain, les gouvernements essaient de s’entendre sur un texte à la hauteur du défi qui attend la planète.

     
     

    Durant toute cette semaine, 195 pays sont réunis sous l’égide de l’ONU pour négocier chaque ligne de l’accord attendu pour la fin de l’année. A chaque grande conférence, les participants s’accordent à dire que la lutte contre le réchauffement climatique doit être une priorité. Mais, quand il s’agit de coucher sur le papier les engagements que chacun devra tenir, les choses deviennent vite plus compliquées.

    Session intermédiaire

    Prudente, la responsable Climat de l’ONU, Christiana Figueres, a annoncé à l’ouverture de ces travaux qu’il ne fallait pas s’attendre à voir les participants rendre une copie propre à la fin de la semaine. La session de négociations engagée hier à Genève n’est qu’une «session intermédiaire» avant l’adoption d’un nouveau protocole prévu pour entrer en vigueur à partir de 2020. Un autre rendez-vous est fixé au mois de juin.

    Au cours des prochains jours, le texte initial de 37 pages adopté à Lima devrait être enrichi de nouvelles propositions et options. «Ensuite, des choix seront faits par séquences successives pour arriver au bon texte à la date butoir fixée en octobre», a expliqué le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, présent dimanche à Genève pour lancer ce nouveau round de négociations.

    Sauver la planète

    Décembre sera vite là et il va falloir «travailler dur». C’est ce qu’a rappelé le chef de la délégation Suisse Franz Perrez avant d’exhorter les participants à embrasser «l’esprit de Genève» pour faire progresser la rédaction du texte. Mettre la pression tout en évitant les clashs, voilà le défi à relever au cours des prochains jours. Laurent Fabius a assuré que les consultations multilatérales démarraient dans une «atmosphère positive». «C’est la survie même de la planète qui est en jeu», a-t-il rappelé en insistant sur l’impact des «dérèglements climatiques» sur la sécurité du monde.

    C’est désormais aux experts de chaque pays d’enchaîner les réunions à huis clos pour passer en revue chaque détail du futur accord. Pour ajouter à la pression qui pèse sur les épaules de ces derniers, un vent glacial s’engouffrait hier sous les lourdes portes en bronze du Palais des Nations. Peut-être pour mieux leur rappeler l’urgence et la réalité de ces chambardements climatiques faits de chaud et de froid. Le secrétaire général de l’Organisation mondiale de la météo (OMM), Michel Jarraud, vient de rappeler que la progression des températures en 2014 avait été conforme aux prévisions les plus alarmistes. Il a annoncé que le réchauffement climatique allait se poursuivre.

    Les termes de l’équation à résoudre sont connus. Au rythme actuel, la moyenne des températures aura augmenté de 4°C à 5°C d’ici à la fin du siècle si aucune mesure draconienne n’est prise. «Ce challenge, nous ne devons pas l’aborder comme si nous étions en compétition, mais unis dans une seule équipe pour le bien de la planète», a prévenu le ministre péruvien de l’Environnement, Manuel Pulgar Vidal.  

    *

     

    L'Union européenne (UE) s'est déclarée ce vendredi 13 février déçue par le manque de progrès dans les négociations sur le climat, au terme d'une session entamée dimanche à Genève en vue de conclure un accord en décembre à Paris. Sa délégation espère que la prochaine session en juin sera plus productive.

     
     

    «Nous avons manqué une occasion de négocier sur les questions de fond», a déclaré la cheffe de la délégation de l'UE Ilze Pruse (Lettonie) lors d'une conférence de presse.

    Elle a expliqué que le texte soumis aux 190 délégations, initialement de 38 pages, a plus que doublé. Le document de travail comporte désormais 86 pages et inclut un grand nombre d'options exprimant les intérêts de tous les gouvernements.

    «Il ne reste que 289 jours jusqu'à la conférence de Paris. Il est impératif de réduire les options sur la table», a affirmé Ilze Pruse. La représentante de la Commission européenne Elina Bardram a espéré que la prochaine session, à Bonn en juin, permettra de mieux entrer dans la substance.

    Confiant son «sentiment de frustration», elle a réitéré la volonté de l'UE de parvenir à Paris à un accord ambitieux au niveau de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et juridiquement contraignant. L'UE s'est fixé comme objectif à long terme une réduction de 50% des émissions de CO2 en 2050 par rapport à 1990.  


    votre commentaire
  • Voici les principaux points de l'accord de Minsk

     

    Les présidents russe Vladimir Poutine, ukrainien Petro Porochenko, français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont endossé jeudi un ensemble de mesures visant à mettre en oeuvre le protocole de Minsk du 5 septembre 2014, pour tenter de mettre fin au conflit dans l'est de l'Ukraine

    Les quatre dirigeants réaffirment, dans une déclaration commune, «leur plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine».

    «Ils sont fermement convaincus qu'il n'existe pas d'alternative à une solution exclusivement pacifique» «Dans ce contexte, les dirigeants endossent un paquet de mesures pour la mise en œuvre des accords de Minsk». En voici les principales:

    1. Un cessez-le-feu immédiat et global dans «certains secteurs des régions de Donetsk et Lougansk» à partir du 15 février 00h00.

    Retrait de tous les armements lourds

    2. Le retrait de tous les armements lourds par les deux parties et à égale distance afin de créer une zone de sécurité d'au moins 50 km de large de part et d'autre pour les systèmes d'artillerie de calibre 100 ou plus, de 70 km de large pour les MLRS (lance-roquettes multiple) et de 140 km de large pour les MLRS 'Tornado-S', Ouragan, Smerch et les systèmes tactiques de missiles.

    Ce retrait se fera, pour l'armée ukrainienne, à partir de la ligne de front actuelle, et pour les séparatistes prorusses, à partir de la ligne de démarcation définie dans le mémorandum du 19 septembre. Ce retrait devra s'opérer au deuxième jour du cessez-le-feu.

    3. La supervision de la trêve et du retrait des armes lourdes par l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) dès le premier jour de cessation des hostilités.

    «Régime d'autonomie locale provisoire»

    4. L'ouverture d'un dialogue sur l'organisation d'élections locales, en accord avec la législation ukrainienne, portant «sur un régime d'autonomie locale provisoire dans certains secteurs des régions de Donetsk et Lougansk».

    Il est également prévu que dans les trente jours suivant la signature de l'accord de Minsk, le parlement de Kiev adopte une résolution définissant le territoire bénéficiant de ce régime spécial.

    Poursuites exclues

    5. Le pardon et l'amnistie par le vote d'une loi interdisant toutes poursuites ou sanctions contre des personnes en relation avec les événements dans l'est de l'Ukraine.

    6. La libération et l'échange de «tous les otages et personnes illégalement détenues». Ce processus devra s'achever au maximum dans les cinq jours suivant le retrait des armements.

    7. La garantie des libres accès, fourniture, entreposage et distribution de l'aide humanitaire aux populations concernées.

    8. La définition des modalités d'un plein rétablissement des liens socio-économiques entre les parties, y compris les transferts sociaux.

    9. Le rétablissement du contrôle total de la frontière par l'Ukraine dans toute la zone de conflit au premier jour suivant des élections locales. Cette mesure prendrait fin après le règlement global du conflit (élections locales dans certains secteurs des régions de Donetsk et Lougansk conformément à la loi ukrainienne) d'ici la fin 2015.

    Retrait des armées étrangères

    10. Le retrait de toutes les formations armées étrangères, ainsi que des mercenaires du territoire ukrainien, sous le contrôle de l'OSCE, et le désarmement de tous les groupes armés illégaux.

    11. Une réforme constitutionnelle qui entrerait en vigueur d'ici la fin 2015 avec la décentralisation comme point primordial, ainsi que l'adoption d'une législation permanente sur le statut spécial des régions de l'Est.

    12. L'ouverture de discussions sur les élections locales avec les séparatistes dans le cadre du groupe de contact (Ukraine, Russie, OSCE).


    votre commentaire
  • De nombreux pays ferment leur ambassade au Yémen

    Les Etats-Unis et plusieurs pays européens ont fermé leur ambassade à Sanaa et commencé à évacuer leurs diplomates en raison de l'aggravation de la crise au Yémen, où une puissante milice chiite tente d'asseoir son pouvoir.

    De nombreux ambassades au Yémen ont été fermées ou sont sur le point de l'être. Le mouvement de départ a été enclenché mardi soir par Washington, qui l'a justifié par «la détérioration de la situation sécuritaire à Sanaa». Le département d'Etat a annoncé que le personnel avait été «transféré hors du pays».

     
     

    Le retrait des Américains pourrait compliquer la lutte que mène les Etats-Unis contre Al-Qaïda, très actif dans le pays, en l'absence d'autorités yéménites reconnues internationalement.

    Dans un nouvel avertissement de voyage qui évoque un «niveau de menace élevée dû aux activités terroristes et aux troubles civils», le département d'Etat recommande aux Américains de ne pas se rendre au Yémen et à ceux qui se trouvent sur place de «quitter le pays».

    Le Royaume-Uni a également annoncé mercredi la suspension temporaire des opérations de son ambassade et l'évacuation de son personnel diplomatique.

    «La situation sécuritaire au Yémen a continué à se dégrader ces derniers jours. Nous estimons désormais avec regret que le personnel et les locaux de l'ambassade courent un risque accru», a déclaré le ministre britannique chargé du Moyen-Orient, Tobias Ellwood.

    Il a précisé que l'ambassadeur avait quitté Sanaa dans la matinée et a appelé tous les ressortissants britanniques à se retirer «immédiatement» du Yémen.

    La France a appelé de son côté sa centaine de ressortissants au Yémen à quitter le pays «dans les meilleurs délais», et a annoncé la fermeture «provisoire» de son ambassade à compter de vendredi et ce «jusqu'à nouvel ordre», dans un message publié sur son site diplomatique.

    Il s'agit d'une recommandation, pas d'une évacuation, a précisé une source diplomatique, ajoutant que les intérêts français seraient représentés par l'ambassade du Maroc.

    A Berlin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré à l'AFP que son pays avait «adapté les mesures de sécurité qui étaient déjà élevées» autour de l'ambassade à Sanaa, rappelant que l'Allemagne déconseillait fermement à ses ressortissants tout voyage au Yémen.

    Dans un discours télévisé mardi soir, le chef de la milice chiite Abdel Malek al-Houthi a pourtant tenté de rassurer les missions diplomatiques dans la capitale yéménite.

    «Certains suscitent des craintes chez les missions diplomatiques pour que (leurs employés) fuient le pays», a-t-il dit, affirmant que ces craintes étaient infondées. «La situation sécuritaire est très stable» à Sanaa, a-t-il assuré.

    Sa milice, qui est entrée en septembre dans la capitale, a annoncé vendredi la dissolution du Parlement et l'installation de nouvelles instances dirigeantes, après avoir poussé fin janvier à la démission le président Abd Rabbo Mansour Hadi en s'emparant par la force de bâtiments officiels.

    Des discussions sous l'égide de l'ONU, en vue d'une sortie de crise, semblent piétiner. Une réunion autour de l'émissaire des Nations unies Jamal Benomar s'est achevée tard mardi, sans progrès apparent.

    Les miliciens chiites, appelés Houthis, insistent sur la dissolution du Parlement, alors que les autres partis politiques veulent garder cette assemblée qui représente à leurs yeux la dernière institution légitime du Yémen après la démission du président et du gouvernement.

    Les Houthis, qui contrôlent notamment Sanaa et des provinces du nord, ont poursuivi mardi leur offensive militaire dans le centre du pays où ils ont conquis la ville stratégique de Baïda, un verrou du sud réfractaire aux miliciens chiites.

    A Sanaa, des centaines de Yéménites, hostiles aux Houthis, ont tenté de manifester mercredi pour marquer le quatrième anniversaire du début, le 11 février 2011, du soulèvement ayant abouti l'année suivante au départ de l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Mais des miliciens chiites ont tiré en l'air pour les disperser et des blessés ont été signalés par des témoins.


    1 commentaire
  • L'ONU veut asphyxier financièrement l'EI

    Selon un rapport de l'ONU, les djihadistes gagneraient près de 1,65 million de dollars par jour en vendant du pétrole à des intermédiaires privés. Le Conseil de sécurité veut priver l'Etat islamique de ces ressources.

     

    Le Conseil de sécurité de l'ONU doit adopter ce jeudi 12 février une résolution dont l'objectif est d'étrangler financièrement le groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui tire des millions de dollars de la contrebande de pétrole, du trafic d'antiquités et des rançons.

     
     

    Le texte, co-parrainé par les Etats-Unis et la Russie, rappelle aux Etats l'obligation de s'abstenir de toute transaction pétrolière directe ou indirecte avec l'EI et de geler tous les avoirs financiers du groupe. Le Conseil leur demande de signaler à l'ONU les saisies de pétrole brut ou raffiné venu de zones contrôlées par les djihadistes en Syrie et en Irak.

    La résolution étend à la Syrie l'interdiction de faire commerce de biens culturels volés, qui s'appliquait déjà à l'Irak.

    Pillages

    Elle recommande de mieux contrôler les mouvements des camions et avions avec les zones tenues par l'EI, susceptibles de transporter des marchandises provenant de pillages (or, produits électroniques, cigarettes). Cette recommandation s'adresse en particulier à la Turquie, principal point de passage.

    Cette initiative s'inscrit dans un contexte de pressions accrues sur les djihadistes . Selon des responsables américains, «l'organisation terroriste la mieux financée au monde» a perdu du terrain sous les coups de boutoir de la coalition internationale, ses revenus pétroliers sont en baisse et elle doit s'attendre à une vaste offensive terrestre en Irak.

    Selon un rapport de l'ONU datant de novembre, les djihadistes gagneraient de 850'000 à 1,65 million de dollars par jour en vendant du pétrole à des intermédiaires privés. Mais certains experts estiment que ces revenus ont diminué de moitié sous l'effet des bombardements menées par la coalition et de la baisse du prix du brut sur les marchés.

    Cette résolution très technique, qui s'applique aussi à d'autres groupes extrémistes comme le Front al-Nosra, est placée sous le chapitre 7 de la Charte de l'ONU. Celui-ci prévoit la possibilité de sanctions pour les récalcitrants.

    En fait, cette résolution regroupe et détaille toute une panoplie de mesures prises par le Conseil depuis que l'EI s'est emparé de larges pans du territoire en Syrie et en Irak il y a près d'un an.

    Près de 20'000 combattants étrangers

    Par ailleurs, un régime de sanctions (gel d'avoirs, embargo sur les armes) s'applique déjà depuis de nombreuses années aux organisations et individus affiliés de près ou de loin à al-Qaïda.

    Le Conseil avait aussi adopté en août 2014 une résolution visant à couper les fonds aux djihadistes en menaçant de sanctionner les pays qui leur achèteraient du pétrole. Il s'agissait également d'endiguer le flux de combattants étrangers partis rejoindre l'EI en Irak et en Syrie et qui dépasse désormais les 20'000.

    La nouvelle résolution «va resserrer un peu l'étau et montrer la détermination du Conseil même si son impact à court terme est difficile à évaluer», explique un diplomate occidental. Il juge cependant «positif» que la Russie soit à l'origine de cette initiative. Moscou, allié de Damas, a bloqué plusieurs résolutions du Conseil depuis le début de la crise syrienne.

    Faire appliquer ces décisions ne sera pas facile vu le nombre d'intermédiaires qui trafiquent avec les djihadistes. Le Conseil recommande aussi une nouvelle fois de ne pas verser de rançon en cas d'enlèvement mais plusieurs pays européens le font par des voies détournées.

    Trafic d'oeuvres d'art

    La principale nouveauté de la résolution est une interdiction spécifique du trafic des oeuvres d'art et antiquités dérobées en Syrie.

    «Tous les Etats membres, indique le texte, devront prendre les mesures nécessaires pour prévenir le commerce de biens culturels irakiens et syriens» sortis illégalement d'Irak depuis août 1990 et de Syrie depuis mars 2011 (date du début de la crise syrienne).


    1 commentaire
  •  

    La Cour internationale de Justice (CIJ), le principal organe judiciaire des Nations Unies, a rejeté mardi 3 février 2014 les demandes respectives de la Croatie et de la Serbie s'accusant mutuellement de crimes de génocide durant les conflits dans les Balkans des années 1990.

    Cette décision pourrait apaiser l’animosité qui persiste entre les deux voisins.

    La Cour internationale de Justice affirme que les forces serbes ont commis des crimes importants en Croatie au début de la guerre, mais que ceux-ci ne constituaient pas un génocide.

    Le comité de 17 juges a ensuite statué qu’une offensive lancée par la Croatie en 1995 pour reprendre du territoire aux rebelles serbes a aussi donné lieu à des crimes majeurs, mais sans qu’on puisse évoquer un génocide.

    Les combats survenus en Croatie entre 1991 et 1995 ont fait environ 10 000 morts, en plus de chasser des millions de personnes de chez elles.

    La décision de mardi n’a rien d’étonnante, puisque le tribunal de l’ONU pour les crimes de guerre en Yougoslavie, un tribunal distinct lui aussi installé à La Haye, n’a jamais accusé Serbes ou Croates de génocide sur le territoire de l’autre.

    La Croatie avait soumis le dossier à la Cour internationale de Justice en 1999, en exigeant que la Serbie lui verse une compensation monétaire. Belgrade avait répliqué avec sa propre poursuite, en faisant valoir que «l’opération Tempête» lancée par les forces croates en 1995 représentait un génocide.

    Le président du tribunal, Peter Tomka, a rejeté les deux plaintes. Il a reconnu que plusieurs crimes ont été commis lors des combats entre Croates et Serbes, et il a demandé aux deux camps de travailler à une réconciliation durable. Le tribunal estime aussi que les victimes de ces violences ont droit à une compensation adéquate.

    Les décisions de la Cour internationale de Justice sont finales et juridiquement contraignantes.

    M. Tomka a expliqué que des crimes commis par les deux belligérants — comme des meurtres et des expulsions massives — font partie du crime de génocide, mais les juges ont statué que ni la Serbie, ni la Croatie ne cherchaient «spécifiquement» à détruire les populations ciblées.

    Les deux pays se sont dits déçus de la décision du tribunal, tout en reconnaissant que le moment est venu de passer à autre chose.

    «Nous ne sommes pas heureux, mais nous acceptons ce jugement de manière civilisée, a dit le premier ministre croate Zoran Milanovic. Ça fait plus de 20 ans; la Croatie est maintenant membre de l’Union européenne et elle peut construire son avenir.»

    En Serbie, le président Tomislav Nikolic a déclaré que si le tribunal a rejeté les allégations serbes de génocide, il a quand même aboli «certains stéréotypes habituels» qui font des Serbes les seuls responsables de la guerre.

    «Malgré cette injustice, un pas important a été franchi», a dit M. Nikolic. Il ensuite exprimé le souhait de voir la Croatie et la Serbie aller de l’avant «en toute bonne foi».

    Un jugement rendu en 2007 avait reconnu Belgrade non coupable de génocide relativement au massacre de 8000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica, en 1995, tout en statuant que la Serbie avait contrevenu à la convention contre les génocides en empêchant ce massacre — le pire en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale — d’être commis.

    La guerre de Croatie aurait fait une vingtaine de milliers de morts. Elle a éclaté après que la Croatie ait proclamé son indépendance de la fédération yougoslave.

    ^^

    ^La Cour internationale de Justice (CIJ), le principal organe judiciaire des Nations Unies, a rejeté mardi les demandes respectives de la Croatie et de la Serbie s'accusant mutuellement de crimes de génocide durant les conflits dans les Balkans des années 1990.

    Dans son arrêt publié mardi, « qui est définitif, sans recours et obligatoire pour les Parties », la CIJ rejette par quinze voix contre deux la demande de la Croatie et à l'unanimité la demande de la Serbie.

    Au titre de la procédure examinée par la Cour, la Croatie soutenait que la Serbie était responsable de violations de la Convention des Nations Unies sur le génocide pour des faits qui auraient été commis entre 1991 et 1995. Dans le même temps, la Serbie accusait la Croatie de s'être elle-même rendue coupable de violations de la Convention pour des faits qui auraient été commis en 1995 dans la République serbe de Krajina.

    S'agissant de l'historique de la procédure, la Cour rappelle dans son arrêt que, le 2 juillet 1999, la République de Croatie a déposé une requête introductive d'instance contre la République fédérale de Yougoslavie au sujet d'un différend concernant des violations alléguées de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948. Le 18 novembre 2008, la Cour a rendu un arrêt rejetant une partie des exceptions préliminaires soulevées par la défenderesse, devenue alors la Serbie. Par la suite, la Serbie a quant à elle soumis une demande à l'encontre de la Croatie pour des allégations de crimes similaires.

    Selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, il existe deux éléments constitutifs du génocide : l'élément matériel de l'infraction, ou ce que la Cour appelle l'actus reus, et l'intention criminelle de génocide, à savoir la mens rea. De ce fait, « l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux » est la caractéristique essentielle du génocide, celle qui le distingue des autres crimes selon la Convention.

    Pour condamner l'auteur d'un crime de génocide, la CIJ, dont le siège se trouve à La Haye, doit par conséquent faire la preuve, hors de tout doute raisonnable, de l'existence des deux éléments, l'actus reus et la mens rea.

    Dans le cadre de la procédure, la CIJ a d'abord examiné la demande de la Croatie contre la Serbie et a été en mesure d'établir l'existence de l'actus reus. Cependant, la Cour a constaté que la mens rea faisait défaut. Du fait de l'absence d'intention de génocide, la CIJ a rejeté la demande de la Croatie dans son intégralité.

    La Cour a ensuite examiné la demande de la Serbie contre la Croatie et, de façon similaire, a constaté l'élément matériel de l'infraction, mais pas l'intention criminelle. La Cour a donc également rejeté la demande de la Serbie dans son intégralité.

    Dans sa décision, la Cour a cependant relevé une série de crimes commis pendant les périodes considérées, y compris des attaques généralisées contre des populations et infrastructures civiles et a réitéré sa demande aux deux parties de poursuivre leurs négociations en vue de régler le plus vite possible la question du sort des personnes disparues. La CIJ a également encouragé les parties à poursuivre leur coopération en vue d'offrir une réparation appropriée aux victimes de ces violations, de façon à consolider la paix et la stabilité dans la région.


    votre commentaire
  • Les enfants victimes des atrocités du groupe EI

    L'ONU accuse le groupe d'exécutions d'enfants en masse, que les djihadistes crucifient, décapitent ou ensevelissent vivants.

    Des membres de l'Etat islamique vendent des enfants irakiens comme esclaves sexuels et en tuent d'autres en les crucifiant ou en les enterrant vivants, dit le Comité des droits de l'enfant, un organisme de l'ONU, dans un rapport publié mercredi 4 février.

    Des mineurs sont de plus en plus souvent utilisés par le groupe pour commettre des attentats suicides.

    Ils servent également à jouer le rôle d'informateurs ou de boucliers humains chargés de protéger des installations des bombardements de la coalition emmenée par les Etats-Unis, poursuit-il.

    Handicapés mentaux utilisés

    «Nous sommes vraiment très préoccupés par la torture et le meurtre de ces enfants, tout particulièrement ceux qui appartiennent à des minorités, mais pas seulement», a déclaré une experte membre au comité, Renate Winter.

    Des enfants membres de la communauté Yézidi ou de la communauté chrétienne font partie des victimes, a-t-elle dit.

    «Nous avons des informations sur des enfants, en particulier des enfants déficients mentaux, qui sont utilisés comme kamikazes, très probablement sans leur propre consentement», a-t-elle également souligné.

    «Une vidéo diffusée (sur internet) montre de très jeunes enfants, d'environ huit ans et moins, qui sont entraînés pour devenir des enfants soldats.

    Décapitations, crucifixions

    Le comité des Nations unies a dénoncé «l'assassinat systématique d'enfants appartenant à des minorités religieuses ou ethniques par des membres de l'organisation de l'Etat islamique». Il évoque plusieurs cas d'exécutions de masse de garçons, ainsi que des décapitations, des crucifixions et des ensevelissements d'enfants vivants.

    Il souligne par ailleurs que de nombreux enfants ont été tués ou grièvement blessés dans des frappes aériennes ou des bombardements imputés à l'armée irakienne et que d'autres ont succombé à la déshydratation, à la faim ou à la chaleur.

    Gouvernement ciblé

    L'Etat islamique est responsable de violences sexuelles systématiques et notamment d'enlèvement et d'asservissement sexuel d'enfants.

    «Les enfants des minorités ont été capturés dans beaucoup d'endroits, vendus sur des marchés avec sur eux des étiquettes portant des prix, ils ont été vendus comme esclaves».

    Les Dix-huit experts indépendants qui ont contribué à ce rapport demandent aux autorités irakiennes de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les enfants qui vivent sous le joug de l'Etat islamique et de poursuivre les auteurs des crimes.


    1 commentaire