• Pour le juge William Pauley, établi à New-York, rien ne prouve que les données collectées par l'organisme avaient un autre but que la lutte contre le terrorisme.

    Un juge new-yorkais a estimé vendredi que le programme controversé de collecte de données téléphoniques de la NSA était «légal», dix jours après qu'un de ses homologues de Washington a fortement mis en doute sa constitutionnalité.

    Le juge William Pauley a estimé qu'il n'existait «aucune preuve que le gouvernement ait utilisé la collecte massive de métadonnées téléphoniques à d'autres fins que de prévenir et d'enquêter sur des attaques terroristes».

    Le magistrat était appelé à se prononcer dans une affaire où l'influente Association de défense des libertés civiles (ACLU) attaquait l'administration Obama au prétexte que le programme de surveillance de la NSA était, selon elle, illégale. «La question posée à la cour est de savoir si le programme de collecte massive de métadonnées téléphoniques est légal. La cour estime qu'il l'est», écrit le juge Pauley dans sa décision.

    Ce programme, dont l'étendue a été révélée par l'ancien consultant Edward Snowden, permet au renseignement américain de collecter les métadonnées téléphoniques (numéro appelé, durée de l'appel...), y compris celles d'Américains, dans le cadre de la lutte contre la menace terroriste.


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  • Il est dingue!

     

    Le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un a agité, pour la nouvelle année, la menace d'un "désastre nucléaire" dans la péninsule coréenne si celle-ci devait connaître une nouvelle guerre. Il a averti les Etats-Unis qu'ils ne seraient pas indemnes en cas de conflit.

    "Nous sommes face à une situation dans laquelle un petit incident militaire accidentel peut conduire à une guerre totale", a averti Kim Jong-Un dans un message diffusé par la télévision nationale à l'occasion du passage à la nouvelle année. Selon des analystes et des militaires sud-coréens, Pyongyang pourrait se livrer à des provocations militaires en début d'année pour resserrer les rangs autour de son chef.

    Le leader nord-coréen est également revenu sur l'exécution de son oncle, Jang Song-Thaek, autrefois un des responsables les plus influents du régime mais qu'il a qualifié d'"ordure".

    "Notre parti a pris l'an dernier des mesures décisives pour éliminer des éléments pourris en son sein", a justifié Kim en fustigeant des actes "anti-parti, anti-révolutionnaires". Cette "purge a grandement contribué à consolider l'unité du parti et de la révolution".

    C'est la première fois que le numéro un nord-coréen critique publiquement son oncle, arrêté et exécuté en l'espace de quelques jours à la mi-décembre pour trahison et corruption. Jang Song-Thaek, 67 ans, lui avait servi de mentor lorsqu'il a pris la succession de son père Kim Jong-Il décédé en décembre 2011.

    Purge

    L'exécution express de ce très haut responsable, fait politique le plus notable en Corée du Nord depuis l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un, a entraîné une purge dans le cercle des proches de l'homme tombé en disgrâce.

    La Corée du Nord, pays communiste dirigé d'une main de fer par la dynastie des Kim depuis 60 ans, est coutumière de déclarations guerrières. Toutefois, l'éviction de Jang Song-Thaek et de sa garde rapprochée inquiète les Etats-Unis et la Corée du Sud.

    Selon des analystes, elle pourrait être le signe de dissensions au sein de l'élite au pouvoir. Pour d'autres, elle souligne la prise de contrôle total de la part du jeune Kim Jong-Un, âgé d'une trentaine d'années.


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  • Bonne année 2014 à tous!


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  • SYDNEY - Un brise-glace chinois qui devait porter secours à un navire scientifique russe bloqué par les glaces et le blizzard au large de l'Antarctique a lui-même été bloqué et a dû faire demi-tour, ont annoncé samedi les autorités maritimes australiennes.

    Le brise-glace chinois Snow Dragon aurait dû rejoindre dans la soirée de vendredi le navire russe MV Akademik Shokalskiy, bloqué depuis mardi à une centaine de milles nautiques à l'est de la base française Dumont d'Urville avec 74 personnes à bord, des scientifiques et des touristes.

    Le Snow Dragon est parvenu à 6,5 milles nautiques du bâtiment russe mais n'a pu poursuivre sa route, a annoncé l'Autorité australienne de sécurité maritime (AMSA), qui coordonne les opérations de secours.

    Le navire chinois a malheureusement rencontré de la glace épaisse qu'il n'est pas capable de briser, a indiqué à l'AFP Andrea Hayward-Maher, porte-parole de l'AMSA.

    Pour cette raison, il ne sera pas en mesure de poursuivre sa route jusqu'à l'Akademik Shokalskiy. Il a fait demi-tour. Malheureusement, l'opération de secours a échoué, a ajouté la porte-parole.

    A l'horizon, à l'est, je pouvais voir le brise-glace chinois qui, nous l'espérions, allait arriver jusqu'à nous d'ici quelques heures en nous ouvrant une route pour sortir d'ici, mais il n'a tout simplement pas pu y arriver, a déclaré à la BBC le journaliste scientifique Andrew Luck-Baker, à bord du navire russe.

    Il a ralenti jusqu'à une vitesse d'environ un demi noeud, et décidé de retourner à l'endroit où la mer commence et d'attendre l'arrivée d'un brise-glace australien. L'idée est maintenant que les deux navires s'approchent de nous en parallèle, en ouvrant une voie plus large, a-t-il ajouté.

    Un responsable de l'AMSA, cité par la chaîne de télévision australienne ABC, a déclaré que d'autres options pour venir en aide au bâtiment russe seraient étudiées samedi.

    Depuis que le navire scientifique est bloqué, trois bâtiments ayant la capacité de briser la glace, le Snow Dragon chinois, le navire français L'Astrolabe et le navire australien Aurora Australis, se sont dirigés vers la zone pour tenter de lui porter secours.

    Mais il n'est pas certain que l'Aurora Australis, qui a la plus forte capacité de briser la glace et n'est attendu dans la zone que tard dans la soirée de dimanche, pourra aller plus loin que le Snow Dragon.

    A bord de l'Akademik Shokalskiy se trouvent des scientifiques et des touristes qui reproduisent l'expédition historique menée dans l'Antarctique il y a un siècle (1911-1914) par l'explorateur australien Sir Douglas Mawson.

    Ils effectuent les mêmes expériences scientifiques que celles qu'avait alors menées l'expédition de Mawson.


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  • QUITO - La compagnie pétrolière américaine Chevron a annoncé lundi avoir déposé un recours devant la Cour constitutionnelle d'Equateur pour obtenir la nullité de sa condamnation pour pollution en Amazonie.

    Le géant pétrolier, qui conteste sa responsabilité, a été condamné en novembre par la Cour nationale de justice, la plus haute instance judiciaire, à une amende de 9,5 milliards de dollars pour des dégâts environnementaux causés entre 1964 et 1990 par Texaco, une société rachetée en 2001 par Chevron.

    Poursuivie par des milliers de petits paysans indigènes, La compagnie américaine, qui refuse de payer l'amende et a déposé des recours devant des tribunaux à l'étranger, attribue la pollution à la compagnie d'Etat équatorienne Petroecuador, tout en accusant la justice équatorienne de corruption.

    Le recours en nullité donne à la République d'Equateur une dernière opportunité pour rétablir la crédibilité de son système judiciaire et déclarer le processus nul et infondé, a indiqué la compagnie dans un communiqué.

    Si la Cour constitutionnelle estime recevable le recours déposé par la compagnie pétrolière, aucun délai n'est prévu pour rendre une décision dans le fond, a indiqué à l'AFP l'un de ses porte-parole.

    L'amende de Chevron en Equateur représente l'une des plus fortes dans l'histoire de la législation en matière d'environnement, dépassant celle de 4,5 milliards de dollars infligée à ExxonMobil pour la marée noire de l'Alaska en 1989.

    A la suite du refus de Chevron de s'acquitter de cette amende, le président équatorien Rafael Correa, un dirigeant socialiste aux relations conflictuelles avec les Etats-Unis, a lancé une campagne internationale de boycottage des produits de Chevron.


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  • À quelques mois de la fin de son mandat, le secrétaire général de l’Otan plaide pour que les Européens prennent leurs responsabilités en matière de défense et de sécurité.

    -2014. Cette signature est actuellement en suspens.

    Pour la première fois dans l’histoire, vous êtes invité à vous exprimer officiellement devant le Conseil européen. Qu’est-ce qui, à vos yeux, marquerait la réussite du sommet ?

    Anders Fogh Rasmussen : Ce serait que les pays européens prennent des engagements fermes et concrets à trois niveaux. Ils doivent en premier lieu se mettre d’accord sur les outils à adopter pour combler leurs lacunes en matière de capacité (drones d’observation, éléments logistiques, avions de transport, ravitailleurs, satellites de communication) et voir comment mutualiser concrètement leurs moyens d’action. 

    Ensuite, il faut des objectifs clairs et ambitieux en faveur d’une industrie de défense européenne. Enfin, il faut que l’Europe s’engage dans une coopération étroite avec l’Otan  : 22 des 28 pays membres sont également membres de l’UE. Nous devons travailler ensemble pour ne pas gaspiller nos ressources. Pour cela, il faut des moyens et une volonté politique.

    En doutez-vous ?

    A. F. R. : Le tableau est contrasté. L’Europe d’aujourd’hui est bien plus impliquée dans le monde qu’elle ne l’était à la création de l’Otan, mais, ces dernières années, elle s’est essentiellement consacrée à ses affaires internes. La crise a comprimé les budgets de défense, avec, dans certains pays, une réduction allant jusqu’à 40 %, alors même que les défis en matière de sécurité européenne vont croissant.

    Cette position n’est pas tenable. Les États-Unis eux-mêmes demandent à l’Union de prendre ses responsabilités. J’apprécie ainsi l’intervention de la France au Mali. J’espère qu’elle aura la capacité d’entraîner ses partenaires européens vers un engagement réel face aux grands enjeux stratégiques en Afrique et au Moyen-Orient. Mais j’ai noté, ces derniers mois, une réelle prise de conscience européenne. Il y a donc une chance pour que ce sommet exprime cette volonté politique.

    Quelle pourrait être l’articulationentre l’Otan et l’UE ?

    A. F. R. : Il faut une véritable coordination, des programmes et des ressources communs. Il ne s’agit pas de créer de la bureaucratie, mais d’avancer sur la base de projets concrets de développement industriel et de renforcement des capacités civiles et militaires. Sur le terrain des opérations, nous avons déjà des expériences qui ont bien fonctionné, en Afghanistan et au Kosovo notamment. C’est une voie pour le futur. Je ne vois pas de contradiction entre l’Otan et l’émergence d’une défense européenne forte. L’Europe peut devenir autonome tout en étant solidaire dans ses alliances. Et l’Otan est plus qu’une alliance militaire : c’est une communauté de valeurs avec l’Europe.

    L’année qui vient sera importante pour l’Otan, avec la fin prévue des opérations militaires en Afghanistan. Sur le terrain, la phase suivante est conditionnée par la signature, par le président Hamid Karzaï, de l’accord de sécurité entre l’Afghanistan et les États-Unis qui définit les modalités d’une présence militaire américaine post-2014. Cette signature est actuellement en suspens.

    Quelles sont les prochaines étapes ?

    A. F. R. : L’agenda prévu est clair et il sera maintenu : la mission de la Force internationale d’assistance à la sécurité (Fias) doit être suivie, à partir de 2015, d’une autre opération de formation, assistance et conseil en soutien de l’armée et de la police afghanes. Si nous n’avons pas cette signature, nous ne pourrons pas finaliser l’accord de la mission post-Otan. Mais nous sommes dans les délais et je suis confiant que tout sera prêt, fin 2014, pour un retrait définitif de nos troupes dans les meilleures conditions.


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  • Le Conseil européen, qui rassemble les chefs d’État et de gouvernement de l’UE, veut donner plus de visibilité à la politique de sécurité et de défense commune. Cela passe par le développement de capacités communes et le renforçement de l’industrie de défense. Mais le brouillard stratégique sur le rôle de l’Europe risque de n’être pas dissipé.

    Les pays européens sont-ils prêts à relancer la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) ? Les chefs d’États et de gouvernements des Vingt-Huit se penchent sur cette question, les 19 et 20 décembre, à Bruxelles, et leur réponse aura valeur de test. Au moment où la France s’est engagée dans une nouvelle intervention militaire en Centrafrique, François Hollande a annoncé son intention de proposer la création d’un « fonds européen permanent » de soutien aux opérations militaires d’urgence. 

    L’intention est claire : partager le fardeau en faisant appel à la solidarité financière des États membres qui ne participent pas à une opération militaire contribuant à la sécurité commune de l’Europe.

    entre dépendance et souveraineté

    En pleine crise de la dette, les pays européens se retrouvent face à un dilemme. Leurs dépenses militaires diminuent, les déséquilibres capacitaires se creusent entre eux et les rendent de plus en plus dépendants les uns des autres. L’idée s’impose peu à peu qu’aucun d’entre eux ne pourra bientôt plus mobiliser la panoplie complète des moyens militaires. 

    En même temps, ces mêmes États rechignent à partager leur souveraineté, chacun faisant passer la préservation de son autonomie de décision avant le développement d’une capacité européenne commune.

    Pour éviter les sujets qui fâchent, les discussions des derniers mois se sont focalisées sur les outils. Le Conseil européen devrait annoncer une série de projets de coopération, initiés par des groupes de pays, dans le cadre de l’Agence européenne de défense et des mesures de soutien à l’industrie de défense, sous l’égide de la Commission. Il s’agit de combler les lacunes capacitaires mises en évidence en Libye et au Mali : ravitaillement en vol, communication par satellite, cyberdéfense et drone stratégique.

    « identifier des opportunités de coopération »

    Pour ce qui concerne les drones, sept pays – France, Allemagne, Grèce, Espagne, Italie, Pays-Bas et Pologne – se sont engagés, en novembre, à développer, à l’horizon 2020, un drone européen de moyenne altitude et de longue endurance (Male) de nouvelle génération.

    Les pays concernés doivent échanger leurs expériences via l’Agence européenne de défense (AED) et « identifier les opportunités de coopération » dans divers domaines : entraînement, logistique, maintenance, développement. Le Royaume-Uni, l’Autriche, la Belgique et la République tchèque sont prêts à investir et à examiner les implications technologiques, mais sans, pour l’instant, aller plus loin.

    Reste l’essentiel et le plus difficile : s’entendre, entre Européens, sur l’utilisation de ces moyens, au moment où le rééquilibrage des États-Unis vers l’Asie rend plus qu’incertain le recours à la garantie de sécurité américaine. Et où Washington souhaite voir les Européens acquérir une capacité d’action autonome. 

    Une nécessaire politique commune

    Comme illustré dans le cas des battle groups, les groupements tactiques de l’Union européenne, le développement de capacités communes ne fonctionne pas sans une politique commune. Composés de 1 500 hommes, déployables en quinze jours pour une période d’au moins trente jours, opérationnels depuis 2007, ils n’ont jamais été mobilisés, faute d’accord sur leur utilisation. 

    Le Royaume-Uni les voit comme un des outils de gestion civilo-militaire des conflits et non comme des unités combattantes capables d’« entrer en premier » sur un théâtre d’opération. Londres estime que l’Union européenne n’a pas vocation à faire concurrence à l’Otan dans des opérations de haute intensité et bloque la création à Bruxelles d’un quartier général opérationnel.

    D’autres divergences continuent à opposer les Européens, en particulier la France et l’Allemagne, dans leurs cultures stratégiques – l’usage de la force par exemple – et leurs attitudes envers le processus d’intégration européenne. 

    Paris perçoit l’Europe de la défense comme un outil au service des États-nations pour renforcer leurs capacités de projection à l’extérieur du continent, plutôt que comme un instrument d’intégration européenne. Tout en se présentant comme un fervent supporter de l’Europe de la défense, la France maintient une vision strictement intergouvernementale, très attachée à sa souveraineté nationale, dans le sillage de son rejet, en 1953, de la Communauté européenne de défense (CED).

    fEUILLE DE ROUTE ET CALENDRIER

    En l’absence de consensus, le traité de Lisbonne donne pourtant au Conseil européen la possibilité de contourner la règle de l’unanimité, à travers le mécanisme des « coopérations structurées permanentes » ou en confiant une mission à un groupe d’États membres volontaires. Pour aller de l’avant, le Conseil européen devrait adopter une feuille de route, accompagnée d’un calendrier de rendez-vous précis pour évaluer les progrès et arrêter des points d’étape, chiffrés si nécessaires. Mais sans dissiper vraiment le brouillard stratégique sur le rôle de l’Europe dans le monde et sa politique de défense commune.


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  • Joyeux Noël!


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  • La privatisation partielle des kibboutz, dont on fête les 100 ans d’existence, n’implique pas pour autant leur disparition. On y note même un retour des jeunes qui aspirent à une bonne qualité de vie, loin des villes, et au maintien de certains services collectifs.

    Elcam Medical est une petite usine high-tech comme il en existe beaucoup en Israël, devenue l’une des premières productrices mondiales de robinets à perfusion et d’auto-injecteurs pour piqûres. Sa particularité est d’appartenir au kibboutz Baram, sur la frontière du Liban, auquel elle a apporté la prospérité. 

    Les 80 membres qui s’y activent perçoivent tous le même argent de poche mensuel, femme de ménage aussi bien qu’ingénieur, soit souvent moins que les 200 salariés qui viennent travailler chaque jour des alentours. Bureaux aux États-Unis et en Chine, usine en Italie… On est loin ici des fermes collectives dont l’image reste trop souvent associée à la grande aventure kibboutzique.

    On pourrait aussi bien pousser la porte de l’entreprise Ricor, créée par le kibboutz Ein Harod (à la frontière avec la Cisjordanie), spécialisée en caméras à infrarouge et composants pour les appareils de vision de nuit. En haute Galilée, Shamir Optical excelle dans la fabrication de verres de lunettes. 

    Ne pas oublier non plus que c’est dans les kibboutz israéliens que l’on fabrique les meilleurs blindages pour véhicules (naguère conçus pour les chars) et qu’ont été mises au point les premières techniques d’arrosage de plantes au goutte-à-goutte.

    Chambres d’hôtes, hôtels, parcs de loisirs…

    Plasturgie, électronique… Et puis tourisme, même si les premiers kibboutzniks avaient décrété que « servir n’est pas socialiste » ! Certains villages avaient ouvert de simples chambres d’hôtes, puis ont élevé des hôtels (comme à Ginosar et Kfar Giladi), des villages de vacances (à Ein Gev), des parcs de loisirs (à Ein Shemer), des centres de conférences (à Ramat Rachel, aux portes de Jérusalem). 

    À Ein Gedi, un kibboutz très vert en plein désert (sur la mer Morte), on élabore des produits cosmétiques pour les curistes amateurs de bains salés.

    Pourquoi ces évolutions, souvent imprévues ? Parce que, depuis l’arrivée au pouvoir du Likoud (en 1977), les gouvernements successifs ont réduit les aides au mouvement kibboutzique pour privilégier les colonies de peuplement dans les Territoires occupés. 

    Ainsi les conservateurs ont-ils toujours préféré la famille « nucléaire » à la vie communautaire. La crise économique et l’hyperinflation des années 1980 ont également ébranlé l’équilibre financier de nombreux kibboutz, au point qu’une trentaine d’entre eux (dont celui de Shimon Peres, en 1988) fermaient sous le poids de l’endettement.

    Se résoudre « à mettre un prix sur chaque chose »

    Pour se renflouer, comme on s’en souvient à Ein Gev et Ein Gedi, il a fallu se résoudre « à mettre un prix sur chaque chose ». Que valait un repas pris en libre-service à la cantine, ou encore l’accès d’un enfant à la crèche ?

    Il s’agissait de « privatiser » les prestations proposées, du moins partiellement, aussi bien que les moyens de production. Comment permettre à l’occupant d’un logement d’en devenir propriétaire ? Comment supprimer la traditionnelle allocation versée à chacun, pour ses frais personnels, et instaurer à la place de vrais salaires – en les différenciant même selon les fonctions exercées au travail ? 

    On devine les effets en cascade que cette « régression » provoqua, à commencer par la levée de l’interdiction pour les comptes bancaires individuels… Les « nouveaux kibboutz » devinrent peu à peu les plus nombreux (environ 220 aujourd’hui), dits en hébreu affrata (privatisés). Ce sont les plus riches – comme Baram – qui ont pu, paradoxalement, préserver l’essentiel de leur mode de vie collectif.

    Les services offerts ici sont de qualité

    On devine l’amertume chez certains membres : « Avoir autant travaillé pour aboutir à ça ! » Chez les aînés, des craintes sont apparues pour le maintien dans le logement ou les revenus des vieux jours. Du moins une solidarité minimale continue-t-elle souvent à s’exercer, pour l’éducation des enfants, le soutien aux plus fragiles, les soins aux personnes âgés. 

    On le mesure par exemple dans cette maison de retraite médicalisée d’Ein Harod, où une femme de 88 ans ne veut plus entendre parler de nouveaux changements : « J’ai choisi les kibboutz pour vivre à la manière des kibboutz ! »

    C’en serait-il fini de l’esprit des origines ? Non, pas tout à fait. À Ein Gedi, sur la mer Morte, une quarantaine de nouveaux membres ont apporté récemment du sang neuf à une communauté qui vieillissait. La vie est chère en Israël, les logements manquent et les services offerts ici sont de qualité. Les enfants, que ne guettent souvent ni la drogue ni la délinquance, y sont « comme au paradis ».

    La vie à la campagne attire

    À Ein Harod aussi, l’un des responsables témoigne de ce que la vie à la campagne attire et qu’une liste d’attente a été établie, tout comme à Baram. Il plaint sa fille qui mène une vie si stressée à Tel-Aviv, « en gagnant beaucoup d’argent mais en dépensant plus encore ».

    Au kibboutz de Yiron, qui s’est lancé dans la production de vin en haute Galilée (sous l’appellation Galil), la salariée qui tient la caisse du magasin se souvient de sa vie communautaire passée : « J’avais parfois l’impression que la porte se refermait sur moi ! » 

    Assez travailleuse, elle s’exaspérait à la vue de certains profiteurs qui s’incrustaient au kibboutz « comme des passagers clandestins ». Vivant désormais à l’extérieur, elle se sent plus indépendante et pense qu’il lui sera plus facile de laisser un héritage à ses enfants, « de leur préparer un meilleur avenir ». Néanmoins elle vit seule et se souvient qu’elle ne souffrait jamais auparavant de la solitude…

    Une disparition tant de fois annoncée 

    Les premiers kibboutz israéliens ont juste 100 ans et leur disparition a été tant de fois annoncée ! Leur mission historique, qui consistait à fixer la population sur la terre d’Israël et à fournir des cadres au pays, s’est effectivement achevée. 

    Environ 120 000 kibboutzniks pour un pays de huit millions d’habitants : c’est finalement assez peu. Nombre de ces militants ont vieilli et le danger pourrait être une dilution pure et simple de leur mode de vie dans le paysage environnant. 

    Les kibboutz deviendraient de simples lotissements fermés pour personnes âgées ou privilégiées, des resorts à l’abri de la vie du dehors, et qui se garderaient certains services collectifs derrière leurs barrières.

    L’expérience des nouveaux « kibboutz urbains » prometteuse

    La grande aventure collective évoluera-t-elle vers ce contre-modèle ? Peut-être pas. La fameuse « privatisation », dont le nom même semble annoncer la fin de tout, n’est jamais absolue au sein des communautés. La persistance d’une culture de la solidarité, le maintien de certaines prestations partagées (santé, achats, loisirs), l’attirance exercée auprès de familles plus jeunes semblent des gages d’avenir. 

    Sans doute l’idéologie originelle n’a-t-elle pas fait naître « l’homme nouveau » escompté. Il a fallu s’adapter à l’individu, ses aspirations à l’autonomie, mais le repli du collectif s’effectue en bon ordre. L’expérience des nouveaux « kibboutz urbains » semble également prometteuse : une jeune génération de volontaires, partageant la même vie, y effectue un remarquable travail social auprès des milieux et quartiers défavorisés.

    À Ein Gev, l’historien Muki Tsur suit de longue date l’évolution des kibboutz et il garde « beaucoup de foi pour l’avenir ». À la délégation du tourisme à Jérusalem, l’ancien militant Shmuel Savion se fait lui aussi optimiste. Ces deux riches personnalités, très lumineuses, veulent croire que l’utopie ne mourra pas et que, plus modeste qu’hier, elle est en train de se réinventer.


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  • Areva au Niger: une ONG poursuivie pour diffamation réitère ses accusations de corruption

    PARIS - L'Observatoire du nucléaire a réitéré mercredi 18 décembre 2013 ses accusations de corruption à l'encontre d'Areva pour le versement d'une aide de 35 millions d'euros au Niger, à deux jours du procès en diffamation intenté par le groupe nucléaire français contre cette association.

    L'association fondée par le militant antinucléaire Stéphane Lhomme a annoncé dans un communiqué avoir publié un nouveau document accablant pour Areva, qui est actuellement en pleine renégociation de son partenariat avec le gouvernement nigérien sur les conditions d'extraction d'uranium dans ce pays pauvre d'Afrique.

    Ce document consiste en un enregistrement audio d'une intervention du ministre nigérien des Finances, Gilles Baillet, le 4 décembre 2012 devant l'Assemblée nationale du Niger.Il y évoque le versement par Areva d'une aide de 35 millions d'euros sans contrepartie, affectée pour partie selon lui à l'avion présidentiel.

    Areva a promis un don - ce n'est pas un prêt et ce n'est lié à aucune dépense - un don de 35 millions d'euros sur trois ans, déclare un homme dont la voix a été identifiée par un journaliste de l'AFP comme étant celle de M. Baillet. L'occasion à laquelle il s'exprime n'a pu être confirmée.

    Areva n'a pas dit +Je vous donne pour acheter x ou pour couvrir telle dépense+. Il y a des besoins qui se sont fait exprimer, il y a déjà une première inscription pour l'avion présidentiel dans le budget 2013, mais insignifiante, poursuit-il. Et je dois également préciser que ce don ne lie en rien du tout le gouvernement dans son engagement à avoir des conventions gagnant-gagnant avec Areva. Voilà, bon, ça, vous êtes libres de penser ce que vous voulez....

    Selon l'Observatoire du nucléaire, ce don relève de la corruption, au moins moralement si ce n'est juridiquement.

    Areva, qui a reconnu le versement d'une aide de 35 millions d'euros sur trois ans, n'a jamais versé d'argent à l'Etat du Niger pour l'achat d'un avion ou quelque autre affectation que ce soit, a réagi le groupe mercredi, interrogé par l'AFP. La construction de son budget par l'Etat souverain du Niger relève des seules autorités nigériennes, a-t-il ajouté.

    Areva a assigné l'Observatoire du nucléaire pour diffamation, après les premières accusations de corruption qui avaient été portées en décembre 2012. L'assignation sera examinée sur le fond vendredi par le tribunal de grande instance de Paris


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