• "La responsabilité première de la conception, de la mise en oeuvre et du maintien de la sécurité nucléaire incombe à l'Etat", a affirmé mardi Elio Di Rupo, dans une intervention prononcée lors du deuxième jour du Sommet sur la sécurité nucléaire à La Haye.

    La Belgique, qui s'inscrit "totalement dans la lutte contre le terrorisme et contre le terrorisme nucléaire", soutient également le concept "d'architecture internationale de sécurité nucléaire renforcée pour autant qu'il distingue clairement les instruments juridiques contraignants, les guidances internationales et les engagements politiques", a assuré le Premier ministre.

    Mardi 25 mars 2014, 32 Etats, dont la Belgique, ont rejoint l'initiative lancée par les pays organisateurs des 3 Sommets sur la sécurité nucléaire (Etats-Unis, Corée du Sud et Pays-Bas), visant à renforcer la coopération internationale en la matière. Ensemble, ces 35 Etats ont notamment décidé d'appliquer des standards internationaux en transposant dans leur législation nationale les lignes de conduite de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique).

    La Belgique a également "ratifié la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire ainsi que l'Amendement à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires", a souligné Elio Di Rupo en rappelant le transfert, annoncé hier/lundi, d'une quantité "significative" d'uranium hautement enrichi et de plutonium de la Belgique vers les Etats-Unis.

    "Nous avons en outre sollicité l'organisation d'une mission IPPAS (international physical protection advisory service) - mission créée par l'AIEA afin d'aider les pays à renforcer leur programme de sécurité nucléaire, ndlr - et nous sommes engagés dans l'initiative 'Strengthening nuclear security implementation'", a ajouté le Premier ministre.

    Enfin, la Belgique "encourage une meilleure coopération tant en matière de prévention qu'en matière d'intervention en cas d'attaque cybernétique et de cybercriminalité", a-t-il poursuivi en pointant la création d'un Centre de référence, autorité nationale de cybersécurité, ainsi que l'établissement d'un modèle de menace de référence spécifique.

    "La Belgique continuera à soutenir la dynamique engagée par le président Obama. Elle assumera ses responsabilités et répondra à ce défi majeur qu'est la sécurité nucléaire", a conclu Elio Di Rupo.


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  • Ce n’est pas un hasard si les reconstructions majeures du droit international se sont toujours faites au lendemain de grandes guerres. Car alors chacun, vidé de ses forces, rêvait d’un ordre lui permettant de renaître sans crainte pour sa sécurité.

    Ainsi, après 1945, tout le monde a trouvé la construction de l’ONU géniale, fringante et particulièrement efficace puisqu’elle prenait en compte les forces réelles en présence à ce moment-là, d’où le droit de veto, au Conseil de sécurité, des Etats-Unis et de l’URSS notamment. Chaque pays sut dès lors ce qu’il avait le droit de faire et les risques qu’il courait s’il déviait de cette route tracée avec l’accord de tous.

    Hélas, depuis la fin du monde bipolaire soviético-américain, les Etats se sont mis à sortir sans arrêt de ladite route, comme hier en ex-Yougoslavie ou aujourd’hui en Crimée. Les bons vieux principes du droit international ne sont plus vraiment respectés. Désormais, tout est désordre, hyperfluidité, incertitude permanente, échanges d’insultes et de menaces. Le monde est redevenu dangereux.

    Suffit-il, pour remédier à cette dangerosité, de s’indigner, d’inonder les instances internationales de discours moralisateurs pointant toujours les autres du doigt? Une telle hypocrisie ne saurait suffire. Mais alors quoi? En pure logique, il paraîtrait urgent, pour retrouver un apaisement universel, de remettre tous les compteurs à zéro, de telle manière que tous les pays de la planète puissent négocier un nouvel ordre et de nouvelles règles planétaires convenant à tous.

    Mais il y a un problème: c’est que si la logique est une chose, la vie réelle en est une autre, mille fois plus difficile à gérer, manier et reconstruire. Si l’on considère la pagaille actuelle, une telle négociation, si elle s’engageait, pourrait durer facilement mille ans! En outre, il tombe sous le sens que, plus qu’une négociation de bonne foi, elle serait une lutte de puissances, d’influences, de défis, de menaces… Bref, exactement ce qui se passe aujourd’hui!

    C’est pourquoi, tout bien pesé, j’en conclus qu’il vaut mieux s’accrocher autant que faire se peut à l’ordre international figurant dans les textes actuels, tout en sachant que cet ordre ne s’applique plus que très partiellement hélas, tant sont nombreux ceux qui s’en moquent ou s’en quasi moquent. Surtout, il faut éviter de sortir chars, avions et missiles de leurs hangars respectifs… Un monde très imparfait valant, malgré tout, infiniment mieux qu’un monde en guerre généralisée.

    de Chaix (La tribune de Genève)


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  • WASHINGTON - Washington va envoyer cette semaine en Ouganda des renforts en hommes et en transports aériens pour participer à la traque du chef de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), Joseph Kony recherché par la Cour pénale internationale et les Etats-Unis

    Au moins quatre avions de transport CV-22 Ospreys et des avions ravitailleurs, ainsi que 150 soldats des forces spéciales doivent arriver en milieu de semaine, a indiqué lundi à l'AFP le porte-parole du Pentagone, le colonel Steven Warren. Washington offre 5 millions de dollars pour sa capture.

    Les avions Ospreys, croisement entre l'avion de transport militaire et l'hélicoptère, peuvent décoller et atterrir verticalement grâce à leurs hélices, une faculté de mouvement très utile en terrain accidenté pour déplacer des combattants.

    Les forces américaines interviennent en appui aux forces ougandaises qui recherchent Joseph Kony, chef de la sanguinaire de la LRA, responsable selon l'ONU de la mort de plus de 100.000 personnes ces 25 dernières années.

    Le président américain Barack Obama avait déjà envoyé en Ouganda 100 soldats des forces spéciales pour aider à la traque de Kony dès octobre 2011.

    Les rebelles de la LRA, dont la doctrine initiale mêle croyances africaines et christianisme extrémiste, sont tristement célèbres pour des pillages, viols, mutilations, meurtres et enrôlements forcés d'enfants ensuite utilisés comme soldats et esclaves sexuels.

    Ils ont été ces dernières années repoussés hors d'Ouganda et Kony aurait trouvé refuge avec des combattants dans les forêts difficiles d'accès de Centrafrique, dans le nord-est de la République démocratique du Congo et au Soudan du Sud.

    Joseph Kony et deux autres chefs de la LRA sont poursuivis par la Cour pénale internationale depuis 2005 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

    L'accroissement de l'aide américaine ne signifie pas que l'administration Obama oublie ses critiques contre la nouvelle loi anti-homosexuelle ougandaise.

    S'assurer de la justice et de la poursuite de ceux qui violent les droits de l'homme comme la LRA et protéger les droits des homosexuels et des personnes transgenres ne sont pas incompatibles, a estimé Grant Harris, un assistant special du président Obama et responsable des Affaires africaines pour le Conseil de sécurité nationale, rapporte le Washington Post

    L'opération a commencé dimanche soir, a indiqué dans le même journal Amanda Dory, assistante au secrétariat de la Défense pour les Affaires africaines.


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  • Le virus Ebola fait des ravages en Guinée

     

    L'épidémie qui a fait des dizaines de morts dans le sud de la Guinée a atteint la capitale, Conakry, a annoncé dimanche l'Unicef.

    «Sur les 80 personnes qui ont contracté la maladie à ce jour en Guinée, au moins 59 sont mortes. Durant les derniers jours, la maladie s'est propagée rapidement des communautés de Macenta, Guéckédou, et Kissidougou (sud, ndlr) à la capitale, Conakry», déclare l'Unicef dans un communiqué.

    Conakry, vaste ville située sur la côte Atlantique, compte 1,5 à deux millions d'habitants, selon les estimations.«En Guinée, un pays dont les infratructures sanitaires sont déjà faibles, une maladie comme celle-ci peut être dévastatrice», souligne le Dr Mohamed Ag Ayoya, représentant de l'Unicef en Guinée.

    L'Unicef précise qu'au moins trois des victimes de l'épidémie, qui a débuté le 9 février, sont des enfants.

    Le virus Ebola se manifeste par une poussée de fièvre, des diarrhées, des vomissements, une fatigue prononcée et parfois un saignement. Il figure parmi les plus contagieux et mortels chez l'homme, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il n'existe aucun traitement ni vaccin.

     


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  • L'Autriche et le Luxembourg ont finalement accepté d'abandonner leur secret bancaire, permettant à l'UE de faire un pas décisif dans la lutte contre l'évasion fiscale.

    Après six ans de blocage, l'Autriche et le Luxembourg ont enfin accepté jeudi d'abandonner leur secret bancaire, permettant à l'UE de faire un pas décisif dans la lutte contre l'évasion fiscale, devenue une priorité internationale.

    Cette étape «indispensable» va «permettre aux États membres de sévir contre la fraude et l'évasion fiscales», a estimé le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, en soulignant que «des dispositifs fiscaux efficaces sont essentiels pour le bon fonctionnement des économies de marché et pour la justice sociale».

    1200 milliards de francs par an

    Cette décision, attendue de longue date, a été immédiatement saluée par des ONG comme Oxfam pour qui les États vont pouvoir redistribuer aux plus pauvres les sommes faramineuses liées à la fraude et à l'évasion fiscale. Ce fléau représenterait un manque à gagner de 1000 milliards d'euros (1200 milliards de francs) par an pour l'Europe, selon Herman Van Rompuy.

    Malgré les nombreuses déclarations d'intention, les Européens butaient jusqu'ici sur le refus du Luxembourg et de l'Autriche d'aller vers plus de transparence. Finalement, ces deux pays - traditionnellement attachés au secret bancaire - ont donné leur feu vert jeudi à la loi européenne sur la fiscalité de l'épargne.

    Étendre l'échange automatique d'informations fiscales

    Ce texte, en souffrance depuis 2008, doit permettre d'étendre l'échange automatique d'informations fiscales aux versements effectués par des trusts ou des fondations, et non pas seulement par des personnes physiques. Il constitue donc un élément important de l'arsenal de l'UE pour lutter contre l'évasion fiscale et le secret bancaire, même s'il n'est pas le seul.

    «Cela fait longtemps que le Luxembourg avance vers une place bancaire transparente. Nous avons aujourd'hui confirmé que nous voulons aller dans cette direction», a affirmé le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel.«Nous voulions des garanties et nous les avons eues», a-t-il ajouté, précisant que la directive européenne serait adoptée «dans les prochaines semaines».

    Négociations en parallèle avec la Suisse

    Les décisions en matière de fiscalité requièrent l'unanimité des 28, et Vienne et Luxembourg avaient jusqu'à présent refusé de signer le texte, considérant l'égalité de traitement avec cinq pays non-membres de l'UE (Suisse, Liechtenstein, Monaco, Andorre et Saint-Marin) comme un préalable à leur propre accord.

    Ils ont finalement obtenu que la Commission européenne mène des négociations avec les cinq pays tiers. «Si elle échoue à la fin de l'année, elle proposera des mesures qui encourageront vivement les cinq pays à aller dans ce sens», a affirmé Xavier Bettel, tout en excluant de revenir sur la décision prise jeudi.

    Mise en œuvre fin 2015

    La Commission tablait initialement sur un accord fin 2013, après une année marquée par les révélations sur les paradis fiscaux («Offshoreleaks») et des scandales comme l'affaire Cahuzac en France. En décembre, les chefs d'État et de gouvernement avaient demandé que ce sujet soit finalement réglé en mars 2014. Entre temps, les pays membres du G20, qui représentent quelque 85% de l'économie mondiale, ont approuvé la norme d'échange automatique de données fiscales conçue par l'OCDE, et que plus de 42 pays se sont engagés à appliquer, dont le Luxembourg.

    Cette norme obligera les administrations fiscales des pays qui l'adoptent à livrer toutes les informations à leur disposition sur les actifs financiers détenus chez eux par des personnes ou des entités non-résidentes.Elle doit être mise en œuvre fin 2015.

    «Bénéficiaire ultime et réel»

    Elle couvre les dépôts bancaires mais aussi les intérêts et les plus-values et, comme la directive européenne, s'appuie sur le principe du «bénéficiaire ultime et réel», de manière à empêcher en théorie la fraude fiscale via des trusts et autres sociétés-écran.

    Pour prolonger leurs efforts, les Européens doivent désormais trouver un «accord politique unanime» sur un autre texte, la directive sur la coopération administrative.Ce texte, qui doit entrer en vigueur en 2015, prévoit l'échange automatique d'informations sur les revenus professionnels, pensions, jetons de présence, revenus de biens immobiliers et certains produits d'assurance-vie. Il devrait a priori être adopté au second semestre.


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  • Près de 6,1 millions de Soudanais auraient besoin d’assistance, soit une augmentation de 40 % en un an.

    Le Darfour est la principale région concernée alors que les combats s’intensifient dans toute la zone.

    Le directeur des opérations humanitaires de l’ONU, John Ging, s’est alarmé mardi 18 mars de la situation au Soudan. Selon lui, près de 6,1 millions de Soudanais ont besoin d’assistance, « une augmentation de plus de 40 % comparé à l’année dernière à la même époque ».

    Dans ce pays de 34 millions d’habitants, « il y a des besoins immenses, et malheureusement, avec l’amplification du conflit, cela grandit », a-t-il dit après avoir accompagné une délégation onusienne envoyée sur place.

    Environ la moitié des Soudanais ayant besoin d’aide se trouvent dans la région du Darfour (est), théâtre d’un conflit opposant rebelles et gouvernement depuis près de onze ans. Les combats ont fait selon l’ONU près de 300 000 morts et deux millions de déplacés.

    En 2013, les affrontements se sont encore intensifiés : les milices arabes, alliées de Khartoum, se déchirent désormais sur les questions d’eau, de nourriture et de terres et visent les civils des différentes communautés. Un nouveau cycle de violences qui a déplacé, selon l’ONU, 460 000 personnes en 2013 et près de 100 000 depuis le début de cette année.

    « Attaques délibérées contre des civils »

    Vendredi 14 mars, un rapport d’Amnesty International faisait état « d’attaques délibérées contre des civils accompagnées de pillages, de viols et de meurtres », menées par les milices armées, y compris celles alliés à Khartoum. « L’impunité persistante au Darfour fait que les responsables des abus ne voient pas de raison d’y mettre fin et incite d’autres à commettre des abus similaires », affirmait Michelle Kagari, directrice adjointe d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est. « Les autorités soudanaises doivent sans délai maîtriser ces forces paramilitaires » et punir ceux qui commettent des abus, avait-elle ajouté.

    Ce pic de violences intervient sur fond d’aggravation de la situation économique au Soudan, accentuée par les combats au Darfour, mais aussi dans le sud du pays au Kordofan-Sud et dans le Nil-Bleu, qui ont entraîné le déplacement, depuis 2011, de 1,2 million de personnes. Ils ont également participé à la chute de la production céréalière de 38 %, comparé à la moyenne des cinq dernières années, a indiqué Dominique Burgeon, de l’Organisation des Nations unies pour la nourriture et l’agriculture (FAO).

    En conséquence, 3,3 millions de personnes manquent de nourriture, « un nombre qui va augmenter », a-t-il expliqué. Par ailleurs, selon l’Unicef, 500 000 enfants soudanais vont faire face à des problèmes de malnutrition.

    Restrictions pour les organisations humanitaires

    Bien qu’elle soit chargée d’assurer l’accès des populations à l’aide humanitaire, la mission conjointe de l’ONU et de l’Union africaine au Darfour (Minuad) est régulièrement empêchée de se rendre dans la zone des combats. Elle est elle-même parfois la cible d’attaques et l’un de ses employés a d’ailleurs disparu le 11 mars dernier à El-Facher, dans le Darfour-Nord.

    Le gouvernement soudanais est accusé de restreindre l’accès du pays aux organisations humanitaires. En février, Khartoum avait suspendu les activités de la Croix-Rouge dans le pays, évoquant des « problèmes techniques » et plusieurs organisations ont été expulsées depuis 2009. En 2012, Médecins sans frontières avait été contrainte d’arrêter ses activités dans une partie du Darfour Nord.

    Néanmoins, en présence du responsable de la commission soudanaise d’aide humanitaire, John Ging a expliqué ne pas être d’accord pour dire que le gouvernement entrave l’accès aux agences d’aide, évoquant en termes diplomatiques une « discussion très constructive » avec les autorités à ce sujet.


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  • Les prénoms amazighs (berbères), mais aussi hassanis (dialecte maure) et hébraïques doivent être autorisés au Maroc, a confirmé lundi la Haute Commission de l’état civil marocain. Ils ont beau être autorisés depuis 2010, les prénoms amazighs font encore régulièrement l’objet d’interdiction.

    Les Marocains sont libres de choisir le prénom de leur enfant, a réaffirmé la Haute Commission de l’état civil marocain dans un communiqué diffusé lundi. Cette liberté concerne « sans distinction aucune », les prénoms arabes, amazighs (berbères), hassanis (dialecte maure) et hébraïques, précise la commission, pour autant qu’il n’y ait pas atteinte à la morale ou à l’ordre public.

    En dépit du fait que l’amazigh a été reconnu langue officielle dans la Constitution de 2011, les prénoms amazighs font encore régulièrement l’objet d’interdiction au Maroc. « Le mois dernier encore, à Casablanca, des parents n’ont pas pu inscrire sur les registres d’état civil leur fils qu’ils voulaient prénommer Anir », déplore Ahmed Assid, chercheur à l’institut royal de la culture amazighe et président de l’Observatoire amazigh des droits et libertés.

    Une identité combattue pendant près d’un siècle

    « Les officiers d’état civil se réfèrent à une liste officielle de prénoms arabes pour interdire les prénoms amazighs, explique-t-il. Or, ils ignorent que cette liste a été supprimée en 2003, à la suite de la création par le roi Mohammed VI d’une commission visant à régler cette question des prénoms. »

    L’identité amazighe, combattue pendant près d’un siècle, d’abord par la France coloniale, puis par la monarchie marocaine, peine encore à être pleinement reconnue dans les esprits, alors même que la majorité de la population marocaine est d’origine berbère. Il a fallu la mort du roi Hassan II, le père de Mohammed VI, en 1999, pour que puisse renaître la question amazighe.

    « Jusque-là, la diversité était considérée comme une menace pour la cohésion nationale. Le Maroc a mené dès son indépendance une politique continue d’arabisation. L’amazighité était taboue. Hassan II n’a d’ailleurs jamais prononcé le mot “amazigh”. Il fallait avoir beaucoup de courage, pendant les années de plomb, pour revendiquer un prénom amazigh », rappelle Ahmed Assid.

    En 1992, la publication de la liste des prénoms arabes considérés comme seuls de caractère marocain a rendu même impossible toute velléité de donner à son enfant un prénom berbère. La liste a donc été supprimée en 2003, après que le jeune roi Mohammed VI eut reconnu la diversité culturelle et identitaire du Maroc en 2001. Mais la discrimination sur les prénoms a perduré.

    Une lettre adressée par Human Rights Watch en juin 2009 au ministre de l’intérieur, Chekib Benmoussa, réclamant des explications sur cette discrimination, a, à l’époque, fait grand bruit. L’année suivante, le ministre a publié une circulaire rappelant que la liste des prénoms était supprimée et la liberté des prénoms instaurée. Une nouvelle circulaire d’avril 2013 a, à nouveau, rappelé la consigne.

    « Mais l’information n’a pas circulé, et des bureaux d’état civil et des consulats marocains à l’étranger s’y opposent toujours », constate Ahmed Assid. Le chercheur ajoute que l’enseignement en amazigh, prévu depuis 2003, « n’est devenu réalité que dans 15 % des écoles du pays, alors même qu’une partie de la population la plus défavorisée ne parle que cette langue ». Quant à la loi organique devant mettre en œuvre le caractère officiel de la langue amazighe, elle reste encore lettre morte, deux ans et demi après l’adoption de la Constitution.


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  • Carla del Ponte réclame un tribunal sur les crimes en Syrie

    L'ex-procureure Carla del Ponte, membre de la commission d'enquête de l'ONU, estime qu'il est urgent de traduire en justice les responsables des crimes commis en Syrie.

    Il est urgent de traduire en justice les responsables des crimes commis en Syrie, a affirmé mardi à Genève l'ex-procureure Carla del Ponte, membre de la commission d'enquête de l'ONU. Elle s'est prononcée pour un tribunal ad hoc.

    «Il est absolument urgent de saisir la justice», a déclaré lors d'une conférence de presse la Tessinoise, aux côtés du président de la commission Paulo Pinheiro.

    «Une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) n'est pas possible en raison du veto russe au Conseil de sécurité de l'ONU. En ce moment, un tribunal ad hoc est préférable. Il serait plus proche de la Syrie et cela faciliterait son travail», a affirmé Carla del Ponte.

    «Je serais heureuse d'être procureure au sein de ce tribunal. Nous avons recueilli un grand nombre de preuves», a ajouté la Tessinoise, qui avait déjà été procureure générale des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et l'ex-Yougoslavie (TPI).

    Contacts avec Damas

    Les contacts se poursuivent avec l'ambassade de Syrie à Genève pour avoir accès au territoire syrien, a indiqué un autre membre de la commission Vitit Muntarbhorn. «Nous avons eu un contact récent. Carla del Ponte et moi-même sommes ouverts à nous rendre à deux en Syrie», a-t-il précisé.

    Mme del Ponte avait été invitée l'an dernier, seule, par les autorités de Damas. La commission d'enquête avait alors refusé cette invitation en estimant que toute la commission devait pouvoir se rendre en Syrie. Aucune date n'a cependant encore été fixée pour une éventuelle visite à Damas de Carla del Ponte et Vitit Muntarbhorn.


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  • Alors que le marché mondial de l'armement est en plein essor, la part helvétique a reculé d'un rang et de 21 % par rapport à la période de mesure précédente (2008-2012), selon le SIPRI.

     

    Les chiffres publiés lundi 17 mars 2014 par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) le confirment une tendance à la baisse des exportations d'armes par la Suisse.

    En comparaison internationale, Berne, qui détient 1% du marché global des exportations de systèmes d'armes majeurs pour la période de 2009 à 2013, se situe au 14e rang.

    Les avions en tête

    Alors que le marché mondial de l'armement est en plein essor, la part helvétique a reculé d'un rang et de 21 % par rapport à la période de mesure précédente (2008-2012), indique l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) qui publiait les données les plus récentes.

    Les avions arrivent largement en tête des exportations suisses, devant les systèmes de détection et de défense aérienne, selon le SIPRI.

    Assouplissement voté

    En 2013, les exportations suisses d'armement ont accusé une forte baisse. Des armes, des munitions et autres équipements d'une valeur totale de 461,2 millions de francs ont été vendus à d'autres pays, soit 239,2 millions de francs de moins qu'en 2012.

    Pour faire face à cette situation difficile pour l'industrie de l'armement et afin de préserver des emplois, le Conseil national a adopté de justesse le 6 mars dernier un assouplissement de l'ordonnance sur le matériel de guerre.


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  • Poutine reconnaît l'indépendance de la Crimée

    Poutine a signé le décret reconnaissant l'indépendance de la Crimée suite au référendum de dimanche 16 mars 2014.

    Les Occidentaux ont réagi sans tarder au plébiscite des Criméens en faveur de leur rattachement à la Russie. L'Union européenne et les Etats-Unis ont imposé des sanctions à des responsables ukrainiens et russes. De son côté, Vladimir Poutine a signé le décret de reconnaissance de la Crimée comme Etat souverain.

    Onze personnes sont visées par la Maison Blanche: sept Russes et quatre personnes accusées de collusion avec la Russie en Ukraine, dont le président déchu Viktor Ianoukovitch et un conseiller, ainsi que deux dirigeants séparatistes de Crimée, Sergiï Axionov et Volodymyr Konstantinov.

    Parmi les Russes, qui voient ainsi leurs éventuels avoirs gelés aux Etats-Unis, figurent le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine, la présidente de la chambre haute du Parlement, Valentina Matvienko, ainsi que deux proches conseillers de Vladimir Poutine, Vladislav Sourkov et Sergueï Glaziev, et deux élus de la Douma. Le président russe n'est pas visé par le gel des avoirs et les interdictions de voyage.

    Défiance des parlementaires russes

    Concernant les représailles européennes, les sanctions visent treize responsables russes et huit Ukrainiens pro-russes. Le «Premier ministre» de Crimée fait partie des 21 personnes. Cette liste ne devait pas intégrer directement des membres du gouvernement russe. De telles sanctions sont inédites dans l'histoire des relations UE-Russie depuis l'effondrement de l'URSS.

    Les parlementaires russes visés par des sanctions américaines ont réagi avec défiance. «C'est du chantage politique», a dénoncé Valentina Matvienko, présidente du Conseil de la Fédération, citée par l'agence Interfax. «Personne ne parviendra à nous faire peur avec des menaces», a-t-elle ajouté.

    Parlement criméen unanime

    Lundi soir, le président russe Vladimir Poutine a signé le décret de reconnaissance de la Crimée comme Etat souverain. De son côté, la chambre basse du parlement, la Douma, a fait savoir qu'elle adopterait dans un «très proche avenir» une loi autorisant la Crimée à rejoindre la Russie.

    Les parlementaires de Crimée s'étaient eux auparavant prononcés à l'unanimité des députés présents (85 voix sur 85) pour la séparation de l'Ukraine et la demande de rattachement à la Fédération de Russie, au lendemain du référendum accepté par 96,77 % des votants.

    «République de Crimée»

    Selon le texte, «la république de Crimée demande aux Nations unies et à tous les pays du monde de la reconnaître comme un Etat indépendant». Elle «demande à la Fédération de Russie de l'accepter comme l'un de ses membres».

    Les autorités criméennes ont annoncé la nationalisation des compagnies d'énergie Tchornomornaftohaz et Ukrtransgaz. Le rouble est désormais la monnaie officielle de Crimée. La hryvnia, la monnaie ukrainienne, sera toutefois acceptée jusqu'au 1er janvier 2016.


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