• Le Groupe international d’appui au Liban s’est réuni mardi 04 mars à Paris pour tenter de réunir les fonds nécessaires et ainsi assurer la stabilité du pays.

    Avec plus de 1,2 million de réfugiés syriens sur son sol, des attentats réguliers, un tourisme en berne, l’économie du pays est à genoux.

    Quel est l’objectif de cette conférence ?

    Le Liban est un habitué des plans de sauvetage. Sous la présidence de Jacques Chirac, ces réunions (Paris 1 (1998), 2 (2002), 3 (2007)) avaient permis chaque fois d’engranger des montants non négligeables, – 7,6 milliards de dollars en 2007. La conférence qui s’ouvre aujourd’hui ne se soldera pas en milliards de dollars, mais « en millions », ont averti des proches du dossier. La faute à la crise économique qui touche l’Europe.

    Pour se démarquer des précédentes conférences, les « parrains » du pays ont créé le 25 septembre 2013 un « Groupe international d’appui au Liban », réuni à Paris. Il compte parmi ses membres, le président Michel Sleimane et les ministres des Affaires étrangères de la France, de Russie, des États-Unis et du Royaume-Uni, la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Catherine Ashton, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil El Araby. Depuis, l’Allemagne et l’Italie ont rejoint le groupe.

    Le Groupe vise à soutenir le pays, sa sécurité et sa stabilité, dans le contexte de la crise syrienne. Une gageure alors que le Hezbollah, l’un des principaux parti politique du pays est engagé auprès du régime de Bachar al Assad et que les sunnites libanais soutiennent ouvertement la rébellion en Syrie.

    Que prévoit la communauté internationale ?

    Elle prévoit la création d’un fond géré la Banque mondiale. Le lancement a été retardé en raison de la paralysie politique du pays, sans gouvernement pendant onze mois. Un gouvernement d’entente nationale vient d’être formé, rassemblant la totalité des forces politiques à l’exception des Forces libanaises de Samir Geagea. Le parlement devra encore ratifier la création du fonds.

    Lors de sa première réunion, en septembre 2013 à New York, le Groupe international d’appui au Liban s’est engagé à aider le pays dans trois domaines : l’armée (une aide de trois milliards de dollars a été accordée par l’Arabie saoudite pour l’équiper), les réfugiés et l’économie libanaise, elle aussi fragilisée par la crise.

    Quel est le contexte ?

    Plus de 1,2 million de Syriens sont réfugiés au Liban, l’équivalent du tiers de la population libanaise. Le flot ne tarit pas avec 15 000 Syriens qui arrivent par semaine. Comme le gouvernement refuse la création de camps, les réfugiés (principalement sunnites) s’installent où ils peuvent, menaçant l’équilibre confessionnel des régions où ils sont concentrés.

    Du fait des réfugiés, la situation économique du pays qui n’était déjà pas brillante, s’est dégradée. La manne financière des touristes du Golfe s’est tarie, la situation de l’emploi est catastrophique, accentuant le départ des Libanais à l’étranger. Certes, les coffres forts des banques sont toujours pleins, mais cela ne profite guère au Libanais moyen.

    Selon Diego Escalona Paturel, chef de la section de coopération de la délégation européenne au Liban, le pays fait face à des défis économiques et sociaux considérables et une hausse du ratio de sa dette qui, rapporté au PIB, s’établit à 143 % en 2013, contre 139 % en 2012.


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  • Le président ougandais Yoweri Museveni a promulgué une loi durcissant encore la répression de l’homosexualité. De nombreux pays suspendent leurs aides au développement.

    Les relations homosexuelles étaient déjà passibles de la prison à vie en Ouganda. La nouvelle loi promulguée lundi 24 février par le président Yoweri Museveni, interdit la « promotion » de l'homosexualité, sous peine de pénalités, et oblige à dénoncer quiconque s'affiche comme homosexuel(le). Elle élargit également la criminalisation des relations entre personnes de même sexe, en prévoyant des peines plus lourdes. 

    Adoptée à une écrasante majorité le 20 décembre par le Parlement, la proposition de loi du député David Bahati était au départ en plus radicale. Même si ses dispositions les plus extrêmes, telles que la peine de mort en cas de récidive, de rapport avec un mineur ou de contamination par le virus du sida, ont été abandonnées, elle reste très controversée.

    Indignation et inquiétudes

    Dans le pays, de nombreux militants des droits de l’homme dénoncent une véritable « chasse aux sorcières ». Un tabloïd ougandais, Red Pepper, a publié les noms de 200 personnalités qu'il prétend être homosexuelles, en exigeant qu’elles soient « punies ».

    À l’étranger, le texte suscite indignation et inquiétudes. Les Pays-Bas, la Norvège et le Danemark ont dès lundi annoncé la suspension de certaines de leurs aides à l'Ouganda. Le ministre suédois des finances Anders Borg, en visite à Kampala mardi25 février, a qualifié la loi de « législation inacceptable » et de « sérieux problème ». Elle pose « plus largement un risque économique, pas seulement en termes de coopération et d'aide mais aussi de tourisme et d'investissement », a-t-il poursuivi. L'aide suédoise à l'Ouganda représente 28 millions d’euros, dont 8 millions vont directement au gouvernement et pourraient être remis en cause, selon le ministre.

    les Américains menacent de stopper leur aide

    Le secrétaire d’État américain John Kerry a également affirmé que les États-Unis étaient « en train de réexaminer (leur) relation avec le gouvernement ougandais ». Les États-Unis sont un allié clé de Kampala pour la traque de la rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony. Ils avaient prévu de fournir « plus de 485 millions de dollars (350 millions d’euros) d'assistance bilatérale pour l'année budgétaire 2014 », a rappelé le département d'État.


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  • MADRID - Les députés espagnols ont voté jeudi 27 février 2014 la loi controversée restreignant le concept de justice universelle, qui permet aux tribunaux d'enquêter sur des faits commis à l'étranger et a généré des tensions diplomatiques, notamment avec la Chine.

    Critiqué par la gauche et les défenseurs des droits de l'homme, qui accusent la droite au pouvoir de sacrifier ces droits aux intérêts économiques ou diplomatiques, le texte a été voté avec les voix du Parti populaire (PP), du chef du gouvernement Mariano Rajoy, majoritaire au Parlement.

    Ce texte réduit le nombre de personnes ainsi que les conditions nécessaires pour qu'un juge espagnol puisse enquêter sur un délit commis hors d'Espagne, spécialement pour des affaires de génocide ou crimes contre l'humanité.

    L'accusation populaire, une figure qui en droit espagnol permet à un particulier ou à une organisation non-impliquée ni victime dans une affaire de saisir la justice, ne pourra ainsi plus déclencher une procédure visant des faits commis à l'étranger.

    L'agenda économique prévaut sur les droits de l'Homme, qui ne sont considérés par le gouvernement que comme une source inutile de problèmes, a affirmé le député socialiste Julio Villarrubia, rappelant les tensions avec la Chine créées par une de ces enquêtes.

    La proposition de loi était arrivée au Parlement peu après que, le 10 février, un juge espagnol a émis un mandat d'arrêt international contre l'ancien président chinois Jiang Zemin, dans le cadre d'une enquête contre plusieurs ex-responsables chinois pour la répression au Tibet dans les années 1980-90.

    Pékin s'était dit vivement irrité par cette enquête.


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  • NOUAKCHOTT - La Mauritanie va adopter en mars une feuille de route pour faire disparaître l'esclavage, a annoncé jeudi 27 février 2014 à Nouakchott la rapporteuse spéciale de l'ONU sur les formes contemporaines de l'esclavage, Mme Gulnara Shahinian, au terme d'une visite dans le pays.

    Le gouvernement mauritanien adoptera le 6 mars une feuille de route relative à l'éradication de toutes les formes de l'esclavage, pratique encore courante en Mauritanie selon des ONG, a déclaré lors d'une conférence de presse Mme Shahinian, arrivée le 24 février en Mauritanie afin d'évaluer les développements dans le domaine depuis sa première mission en 2009.

    Ce plan a été développé en collaboration avec le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme suite à la visite de 2009, a-t-elle indiqué.

    L'adoption et la mise en oeuvre de cette feuille de route permettra de développer un certain nombre de projets économiques qui seront d'un grand apport pour les populations ciblées, a-t-elle affirmé.

    Durant son séjour, Mme Gulnara Shahinian a rencontré le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, son Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ainsi que des organisations de défense des droits de l'Homme et des syndicats.

    Elle a affirmé avoir obtenu du gouvernement l'engagement de désigner des avocats pour défendre la cause des esclaves devant les tribunaux.

    En Mauritanie, les ONG anti-esclavagistes sont très actives et la loi leur accorde le droit de dénoncer les esclavagistes et d'accompagner les victimes au tribunal. Mais elles n'ont pas le droit de se constituer partie civile dans les procès, selon la rapporteuse de l'ONU. Les ONG ne peuvent pas jouer ce rôle, a dit Mme Shahinian, une juriste.

    Elle a toutefois estimé que le gouvernement avait fait des pas importants sur la voie de l'éradication de l'esclavage, et a salué la volonté politique affichée par les autorités, notamment à travers les lois qui ont été adoptées.

    L'esclavage est officiellement interdit depuis 1981 en Mauritanie, et depuis une réforme de la Constitution en 2012, sa pratique y est considérée comme un crime. Depuis 2007, les personnes reconnues coupables d'esclavagisme encourent des peines pouvant aller jusqu'à dix ans de prison. Mais le phénomène perdure néanmoins dans le pays.

    Fin décembre, la Mauritanie a annoncé la création d'un tribunal spécial chargé de juger les crimes d'esclavage, qui relevaient jusqu'alors des tribunaux ordinaires. Neuf mois auparavant, elle avait mis en place une agence nationale chargée de financer des micro-projets en faveur des anciens esclaves.

    Mme Gulnara Shahinian a exhorté les Mauritaniens à une action suivie et l'application au quotidien des lois incriminant l'esclavage.

    D'après l'ONU, les résultats de la visite de Mme Shahinian et ses recommandations seront présentés au Conseil des droits de l'Homme en septembre prochain.


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  • Des centaines d'enfants syriens réfugiés au Liban pour échapper à la guerre civile courent un risque de plus en plus important de mort par malnutrition.

    D'après l'étude menée par l'agence de l'Onu et d'autres organismes, quelque 10'000 enfants syriens de moins de cinq ans souffrent au Liban de grave malnutrition et 1800 d'entre eux ont besoin d'être immédiatement soignés pour survivre.

    C'est ce qu'indique un rapport publié mardi sous l'égide de l'Unicef. L'étude a été effectuée auprès d'un échantillon de 9000 réfugiés syriens sur les 935'000 accueillis par le Liban, dont la population n'est que de quatre millions de personnes.

    Conditions sanitaires difficiles

    L'Unicef précise que la malnutrition est entre autres liée à des conditions sanitaires difficiles, à l'absence d'eau potable, à un manque de vaccination et à une alimentation trop peu sûre des jeunes enfants.

    Il n'existe officiellement pas de camp de réfugiés au Liban, ce qui oblige les exilés à s'entasser chez des amis ou des parents, ou à vivre soit dans des bâtiments inachevés soit dans des campements improvisés.

    Les pays occidentaux sont peu enclins à verser une aide directe au Liban, dont le gouvernement comprend des membres du Hezbollah chiite, mouvement impliqué militairement aux côtés de l'armée syrienne.


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  • ISLAMABAD - Le Pakistan n'ira pas de l'avant dans la construction d'un gazoduc reliant le pays aux importants gisements de gaz naturel de l'Iran voisin, craignant l'imposition de sanctions américaines, a déclaré mardi son ministre du Pétrole.

    La concrétisation du gazoduc entre le Pakistan et l'Iran n'est pas possible en raison des sanctions imposées par les Etats-Unis et l'Union européenne, a déclaré à l'AFP le ministre Shahid Khaqan Abbasi, sans donner plus de détails sur ces sanctions.

    Lancé en 2010, le projet de gazoduc IP (Iran- Pakistan) vise à relier sur 1.800 km les champs gaziers de South Pars en Iran, à Nawabshah, au nord de Karachi, métropole économique du Pakistan.

    L'Iran, qui possède les deuxièmes réserves mondiales de gaz, développe rapidement sa production et a un besoin vital de l'exporter, le pays étant étranglé par les sanctions économiques, notamment l'embargo pétrolier occidental qui a divisé par deux ses exportations de brut depuis début 2012.

    Le gazoduc devait ainsi permettre à l'Iran de livrer, à partir de décembre prochain, 21 millions de mètres cubes de gaz par jour au Pakistan, voisin confronté à une crise énergétique sans précédent qui plombe son secteur industriel et irrite au quotidien la population.

    Téhéran avait annoncé l'an dernier avoir complété les travaux sur son territoire, mais le Pakistan n'a toujours pas entamé la construction des 780 kilomètres d'infrastructure prévus de son côté, ce qui avait accentué les doutes sur ce projet.

    A l'automne dernier, Islamabad avait même demandé une aide de deux milliards de dollars à l'Iran afin de financer ses travaux, malgré les menaces de sanctions.

    Mardi, le ministre du pétrole n'a pas précisé la teneur des menaces, réelles ou potentielles, contre le gouvernement Islamabad si le projet de gazoduc se concrétisait avec l'Iran, pays soupçonné par les Occidentaux de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.

    A Téhéran, le ministre du pétrole Bijan Zanganeh a affirmé que l'Iran est toujours engagé à respecter son contrat gazier avec le Pakistan qui ne lui a pas communiqué sa (nouvelle, ndlr) position à ce sujet par voie officielle, rapportait l'agence Mehr.

    L'an dernier, le ministre Zanganeh avait affirmé ne pas avoir d'espoir que le gazoduc transfrontalier se concrétise en raison de problèmes de financement côté pakistanais.


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  • MADRID - Le conseil d'administration du groupe pétrolier espagnol Repsol a validé mardi un accord final avec le gouvernement argentin lui garantissant une compensation financière de 5 milliards de dollars après la nationalisation en 2012 par Buenos Aires de sa filiale YPF, a annoncé Repsol.

    Cet accord, qui doit être ratifié par l'assemblée générale des actionnaires du groupe et le Congrès argentin, offre des garanties pour le paiement effectif des 5 milliards de dollars (3,6 milliards euros) et entraîne l'abandon réciproque des actions en justice et d'arbitrage entreprises, précise le groupe dans un communiqué.

    L'accord conclu entre la République argentine et Repsol reconnaît le droit de la compagnie à percevoir 5 milliards de dollars en compensation de l'expropriation de 51% des actions d'YPF, selon le communiqué.

    L'indemnisation sera versée en deux paquets d'obligations de l'Etat argentin en dollars:

    Un premier paquet d'une valeur nominale de 5 milliards de dollars sera complété, si sa valeur sur le marché n'atteint pas 5 milliards, par un paquet complémentaire d'un montant maximum d'un milliard de dollars.

    Le versement de ce second paquet d'obligations sera ajusté de façon à ce que la valeur du marché de toutes les obligations argentines versées à Repsol soit au moins de 4,67 milliards de dollars, pour un maximum de 6 milliards de dollars en valeur nominale, indique le communiqué.

    La dette ne sera pas considérée comme soldée jusqu'à ce que Repsol ait au moins touché l'intégralité des 5 milliards, soit à travers la vente des obligations soit grâce au versement des intérêts jusqu'à leur échéance.

    Les obligations se divisent en trois groupes, avec respectivement pour échéance 2017, 2024 et 2033.

    Repsol annonce avoir décroché une garantie supplémentaire: la République argentine reconnaît qu'en cas de restructuration (de sa dette, ndlr) ou de non respect du paiement des titres, Repsol a le droit d'accélerer le remboursement de la dette et de chercher à se faire payer le montant restant pour parvenir jusqu'à 5 milliards de dollars à travers la CNUDCI, la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international.

    Ce dossier avait donné lieu à un conflit diplomatique entre l'Argentine et l'Espagne qui considérait que Buenos Aires portait atteinte à ses intérêts stratégiques.

    Pour parvenir au pré-accord de novembre, trois gouvernements différents s'étaient réunis à Buenos Aires avec Repsol, YPF et La Caixa, premier actionnaire de Repsol: l'Argentine, via son ministre de l'Économie Axel Kicillof, l'Espagne, via celui de l'Industrie José Manuel Soria, et le Mexique, avec Emilio Lozoya Austin, directeur général de la compagnie publique Pemex, actionnaire de Repsol (9,5%).


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  •  19 février 2014 – A l'occasion d'un débat du Conseil de sécurité sur l'état de droit, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a jugé mercredi que l'Organisation devait renforcer son assistance en la matière dans les pays qui émergent de conflits.

    « Quand les institutions publiques échouent à rendre la justice ou à protéger les droits des gens, l'insécurité et la guerre règnent », a souligné M. Ban dans un discours.

    Il a noté qu'au niveau national, une réconciliation et une paix durables nécessitent un état de droit solide grâce à des institutions réactives et ouvertes à tous. « Les gens doivent être en mesure de faire confiance à leurs institutions pour résoudre les différends rapidement et de manière juste, et pour fournir un accès équitable aux services de base, notamment la justice et la sécurité », a souligné M. Ban.

    « Au niveau international, l'adhésion à l'état de droit est cruciale pour la prévention des conflits et la résolution pacifique des différends. Les mécanismes pour combattre l'impunité et garantir que les gens rendent des comptes, notamment les cours pénales soutenues par l'ONU, renforcent la primauté de la loi », a-t-il ajouté.

    C'est pour cette raison que le renforcement de l'état de droit est désormais intégré dans les mandats des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales, a noté le Secrétaire général, ajoutant que 18 missions de l'ONU à travers le monde ont actuellement un mandat de de soutien à l'état de droit.


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  • Tensions en Inde autour de la création du vingt-neuvième État

    La chambre basse du Parlement indien a voté mardi 18 février 2014 la création d’un nouvel État qui devra être examinée par la chambre haute.

    La création de l’État du Telangana, dont le processus avait été annoncé en décembre 2009, a été votée mardi 18 février par la chambre basse du Parlement indien dans un contexte tendu. « C’est un jour noir pour notre histoire. Aujourd’hui, nous avons pu voir comment la démocratie peut être assassinée en plein jour », s’est exclamé Y. S. Jaganmohan Reddy, membre du Parlement indien, à l’issue du vote, pointant notamment l’interruption de la diffusion des débats à la télévision.

    Les mots choisis par cet opposant au projet de création du 29e État de l’Union indienne illustrent le climat de tensions dans lequel le Telangana voit le jour. Les forces de l’ordre déployées aux alentours du Parlement témoignaient aussi des fortes tensions provoquées par le vote. Les opposants au projet de création dénoncent la manœuvre politique des partisans, pour gagner les faveurs des électeurs en vue des législatives du printemps 2014.

    Le Telangana, 29e État indien

    « La création d’un État du Telangana est une revendication ancienne. Mais quatrième État de l’Union Indienne par la superficie et cinquième par la population, l’Andhra Pradesh est un enjeu politique important d’où les tensions qui ont présidé à sa division », explique à La Croix Gilles Boquérat, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique.

    En effet, l’Andhra Pradesh est le cinquième État indien en termes de superficie et compte 84 millions d’habitants. Le Telangana qui sera issu de sa division s’étendra sur une région pauvre souffrant de la sécheresse, mais contiendra la ville de Hyderabad, spécialisée dans les technologies de l’information, qui deviendra alors capitale des deux États. « Cette idée rappelle la situation de Chandigarh, capitale de l’Haryana et du Pendjab, deux États du nord-ouest de l’Inde », note Gilles Boquérat.

    Cette décision est un des objets de la discorde. De grands groupes sont installés à Hyderabad, parmi lesquels Google, Microsoft et Facebook qui craignent que la scission n’engendre une forte instabilité économique. « L’Andhra Pradesh est un État au développement contrasté avec un secteur économique porteur – les technologies de l’information – et une paysannerie à la limite de la subsistance, particulièrement dans la région du Telangana qui avait connu au lendemain de l’indépendance un mouvement communiste paysan et où il existe toujours un activisme maoïste dans les zones tribales », explique Gilles Boquérat. « Il n’est pas certain que le nouvel État bénéficie économiquement de cette division. »

    Les analystes politiques voient dans la création du Telangana la tentative du parti du Congrès, fortement contesté au niveau national, pour gagner des voix cruciales dans la perspective des élections législatives du printemps 2014. « On peut soupçonner une manœuvre politique, mais le résultat en est très incertain. D’autres partis peuvent rafler la mise », souligne cependant Gilles Boquérat.

    L’Union indienne, succession de création de nouveaux États

    L’Inde est une république fédérale se composant d’États, auxquels s’ajoutent de nouveaux États au fil des années. À l’indépendance en 1947, de grands États sont dessinés selon un découpage linguistique. C’est ainsi qu’en 1956 naît l’État de l’Andhra Pradesh.

    La création d’État est un processus continu en Inde et répond essentiellement à l’expression de revendications identitaires reposant sur des considérations ethniques, linguistiques et culturelles. En 2000, trois États sont encore créés portant le total à 28. La création de Telangana s’inscrit aussi dans cette perspective, qui voit de nombreux mouvements réclamer encore aujourd’hui la division de grands États existant en plusieurs.

     


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  • Pyongyang a rejeté samedi 22 février 2014 les conclusions d'un rapport d'enquêteurs de l'ONU qui accuse l'Etat communiste de crimes contre l'humanité.

    La Corée du Nord a rejeté samedi les conclusions d'un rapport d'enquêteurs de l'ONU qui accuse l'Etat communiste de crimes contre l'humanité rappelant les atrocités commises par les nazis. Pour Pyongyang, il s'agit là d'un tissu de «mensonges et d'inventions émanant de forces hostiles et de racailles».

    Dans ce rapport rendu public lundi 17 février 2014, les enquêteurs de l'ONU ont estimé que les chefs des services de sécurité nord-coréens, et même le numéro un Kim Jong-un, devraient être traduits devant la Cour pénale internationale (CPI) pour avoir ordonné des tortures et des tueries et provoqué des famines parmi la population.

    Mis sur pied par les Etats-Unis

    Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a déclaré qu'il rejetait catégoriquement le rapport de la commission d'enquête de l'ONU. Celui-ci, dit-il, «a été mis sur pied par les Etats-Unis et leurs vassaux par répugnance invétérée pour la Corée du Nord».

    Peu avant la publication officielle de ce rapport très détaillé, qui compte 372 pages, la Corée du Nord avait rejeté «catégoriquement et dans son ensemble» ce texte. Elle l'avait qualifié de «produit de la politisation des droits de l'homme menée par l'Union Européenne et le Japon, en accord avec la politique hostile des Etats-Unis».


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