• Quatre ex-militaires condamnés à la perpétuité

    Les hommes qui exerçaient sous la dictature (1976-1983) ont été jugés coupables de crimes contre l'Humanité.

    Quatre ex-militaires argentins ont été condamnés ce jeudi 19 décembre à la prison à la perpétuité pour crimes contre l'Humanité durant la dictature (1976-1983). Ils sont convaincus d'avoir fait 204 victimes, dont deux Français et une Allemande, dans un centre de détention.

    Un tribunal de Buenos Aires les a déclarés coupables d'avoir commis «des délits de privation illégitime de la liberté, torture, viol et homicide» contre 204 victimes dans le centre clandestin de détention connu comme «Le Vésuve», au sud-ouest de la capitale.

    Français disparus

    Les condamnés, des militaires à la retraite ont entre 66 ans et 82 ans. Parmi leurs victimes se trouvaient deux des 18 Français disparus sous la dictature argentine, ainsi qu'une Allemande, selon le jugement publié par le Centre d'information judiciaire (CIJ).

    Quelque 2500 personnes ont été détenues au Vésuve entre 1976 et 1978. Puis le centre de détention a été détruit, en prévision d'une visite imminente d'une délégation de la Commission interaméricaine des droits de l'Homme.

    Lors d'un précédent procès en 2011, un ex-général et un ex-colonel avaient eux aussi été condamnés à la prison à perpétuité pour des crimes commis au sein du Vésuve, dont le chef, est décédé en cours de procès.


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  • Des «Jeux Olympiques masaï» pour sauver les derniers lions

    Brandissant leurs lances en guise de javelots, les chasseurs de lions du Kenya ont rivalisé d'adresse lors de «Jeux Olympiques masaï» organisés pour sauver ces fauves menacés d'extinction.

    Organisés au pied du mont Kilimandjaro, dans la petite réserve de Kimana, à 220 kilomètres au sud-est de la capitale, Nairobi, ces jeux masaï parrainés par le champion olympique du 800 m David Rudisha, veulent offrir aux guerriers une autre manière de prouver leur force.

    De génération en génération, en un immuable rite de passage à l'âge adulte, les guerriers de la tribu masaï devaient prouver leur virilité en tuant un lion. Une campagne de défenseurs de l'environnement tente de les convaincre de remplacer la chasse par le sport.

    Car les grands fauves se font de plus en plus rares au Kenya, victimes du braconnage et de la raréfaction de leur habitat, grignoté par l'urbanisation. Le pays ne compte plus que 2000 lions, contre 30'000 dans les années 1970.

    Athlètes aux pieds nus

    David Rudisha, champion olympique du 800 mètres et détenteur du record du monde sur la distance, lui aussi masaï, est le parrain de la compétition, dont c'est la deuxième édition.

    «Je suis heureux d'être ici, parmi les miens, et d'essayer de les convaincre de ne plus tuer les animaux sauvages, parce qu'ils nous apportent beaucoup», explique-t-il, alors que des athlètes aux pieds nus sprintent dans la poussière.

    Les épreuves traditionnelles ont été mâtinées d'une petite touche locale: en guise de javelots, ce sont leurs lances acérées que projettent les guerriers. Et les massues de bois destinées à se protéger des hyènes, les «rungus», remplacent les disques dans l'épreuve du lancer.

    Visage luisant d'ocre rouge, corps drapé de pourpre, cou ceint de rangées de perles multicolores, les guerriers s'affrontent sur les plaines dominées par la calotte de neige du Kilimandjaro, le plus haut sommet d'Afrique.

    «J'essaye aussi de montrer l'exemple, de prouver que le sport peut changer votre vie, vous permettre de devenir quelqu'un», ajoute Rudisha, en haussant la voix. Derrière lui, des centaines de spectateurs hurlent, encouragent les athlètes de leur village qui courent à travers la savane jaunie.

    «Le sport m'a permis d'aller très loin, j'ai voyagé dans le monde entier, juste pour courir».

    Les épreuves ont été pensées pour permettre aux guerriers de rivaliser en utilisant leurs talents de chasseurs, dans un cadre sportif.

    Sensibiliser les Masaï

    Pour les épreuves de course, les hommes s'affrontent sur des distances de 200, 800 ou 5000 mètres, les femmes sur 100 ou 1500 mètres.

    Spécialité de cette tribu, le «saut en hauteur masaï», où les guerriers bondissent dans les airs à la verticale et non au dessus d'une barre, est aussi à l'honneur.

    Selon les organisateurs, «c'est une occasion pour les Masaï de montrer leurs prouesses physiques à travers un événement sportif plutôt que lors d'une chasse», tout en les sensibilisant sur les menaces qui pèsent sur les lions.

    «Les lions sont en danger», souligne Fiesta Warinwa, de la Fondation pour la faune sauvage africaine (AWF).

    Ce sont surtout ces grands fauves que les touristes espèrent voir en venant au Kenya - ainsi que les éléphants ou les rhinocéros, eux aussi gravement menacés par le braconnage. Et le tourisme représente l'une des principales sources de devises du pays.

    Des bourses scolaires

    «A moins d'agir, ces lions pourraient totalement disparaître d'ici deux décennies», avertit Fiesta Warinwa. «Les Jeux Olympiques masaï participent à la protection des lions par l'éducation.»

    «Ces jeux masaï sont bien plus qu'un événement pittoresque d'une journée», assure Samar Ntalamia, représentant de «Big Life conservation campaigners».

    «C'est un programme annuel d'éducation qui nous donne la possibilité de sensibiliser ces jeunes hommes aux questions de préservation de la faune sauvage, notamment les lions».

    Pas de médailles pour les vainqueurs mais des têtes de bétail - la plus grande richesse chez les Masaï - des bourses scolaires ou des sommes d'argent. Les deux meilleurs athlètes, eux, ont gagné un voyage tous frais payés à New York pour concourir dans le marathon 2015.


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  • Une «grand-messe» à Genève pour la protection des civils palestiniens

    La conférence des Etats parties à la IVe Convention de Genève s’ouvre ce mercredi 17 décembre 2014 dans la Cité de Calvin sans Israël ni les Etats-Unis.

    Pas de public, pas de journalistes, un point presse, peut-être… La conférence organisée par la Suisse en tant qu’Etat dépositaire des Conventions de Genève sur les territoires palestiniens va se tenir à huis clos. Les participants sont attendus ce mercredi matin à 10 heures au siège de l’Organisation mondiale de la météo et non pas au Palais des Nations. Pour plus de discrétion? Aucune explication n’est apportée.

    Plusieurs pays ont décidé de boycotter cette réunion, Israël bien évidemment mais aussi les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et le Rwanda. Parmi les participants et notamment au sein de l’Union européenne, tous n’y vont pas de gaîté de cœur. «Ce sera une grand-messe», confie un diplomate européen. Mais elle se tient alors que les Palestiniens soumettent aujourd’hui un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU à New York, réclamant la fin de l’occupation israélienne d’ici deux ans.

    La Ligue arabe en pointe

    A Genève, les discussions ne se tiendront pas à un niveau ministériel. La plupart des délégations seront emmenées par les représentants permanents auprès de l’ONU à Genève et seul les représentants de groupes devraient prendre la parole pour lire une déclaration. La délégation Suisse sera elle-même conduite par Paul Fivat, nommé envoyé spécial pour les Conventions de Genève en août dernier. C’est lui qui a mené les consultations qui ont précédé l’organisation de cette conférence dont l’ambassadeur du Koweit à Genève, Jamal Al-Ghunaim, vient de revendiquer la paternité.

    «L’organisation de cette conférence est le fruit d’efforts considérables déployés par le Koweït, qui détient la présidence tournante du Sommet des pays arabes», a déclaré le diplomate à l’agence de presse koweïtienne KUNA. Lequel explique avoir simplement mis en œuvre une résolution prise le 14 juillet dernier à l’issue de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères. Pas de quoi apaiser la colère des Israéliens.

    L’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU à Genève, Eviatar Manor, n’en démord pas. Pour lui, la Suisse est sortie de sa neutralité pour se laisser instrumentaliser par les pays arabes et l’OCI. Le diplomate s’est en outre dit choqué, hier, d’apprendre qu’une réception allait être donnée à l’issue de la conférence. «Est-ce pour célébrer le dénigrement d’Israël?» interroge-t-il, furieux.

    L’Europe remercie la Suisse

    A Berne, le DFAE se retranche derrière le mandat qui lui a été confié par l’Assemblée générale de l’ONU dans sa résolution 64/10 du 5 novembre 2009 en tant que dépositaire de la IVe Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre. Si Israël conteste la neutralité de la démarche, l’Union européenne rend, en revanche, hommage aux «efforts de la Suisse» dans une déclaration en huit paragraphes qui devait être lu ce matin. Son contenu reste sobre. L’UE appelle Israël et les acteurs non étatiques à respecter le droit international humanitaire et à trouver «une solution juste, globale et durable au conflit».

    «La suisse est dans rôle»

    Les violentes attaques d’Israël à l’encontre de la Suisse ne troublent pas les responsables politiques suisses. Aucun parti n’a réagi. Hier, devant la presse, le président de la Confédération, Didier Burkhalter, a mis les points sur les i. «Cette conférence n’est en rien dirigée contre Israël. Elle se veut un appel au respect du droit international humanitaire. Ce droit est constamment violé et il appartient à la communauté internationale de réagir. Car ce sont les populations les plus fragiles qui souffrent.»

    Didier Burkhalter reste confiant dans le succès de la conférence. «Il y aura beaucoup de monde. La Suisse est dans son rôle de notaire. Etre dépositaire des Conventions de Genève nous confère une grosse responsabilité.»

    Une vision partagée par les parlementaires des commissions de politique extérieure. «Si la Suisse n’était pas capable d’organiser une conférence humanitaire, ce serait grave. Nous avons le devoir de nous engager», insiste la sénatrice Anne Seydoux (PDC/JU).

    La Suisse devrait-elle aller au-delà, et reconnaître l’Etat de Palestine? Anne Seydoux juge la démarche prématurée. Le socialiste genevois Manuel Tornare, lui, est prêt à franchir le pas, pour autant que les frontières d’Israël soient sûres. «Plus on attendra, et plus on renforcera les fanatiques des deux côtés», analyse-t-il. Le dossier est évidemment délicat et Didier Burkhalter botte en touche. «Ce qui nous intéresse, c’est la paix!»

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    La conférence sur le respect du droit international humanitaire (DIH) dans les territoires palestiniens se tient à huis clos à Genève et doit durer jusqu'en fin de matinée.

    «Nous sommes confiants que la communauté internationale va envoyer un signal fort à Israël lui demandant de respecter les Conventions de Genève», a déclaré l'ambassadeur de Palestine à l'ONU Ibrahim Kraishi avant d'entrer dans la salle.

    L'ambassadeur Paul Fivat, nommé par le Conseil fédéral en août dernier pour mener les consultations, dirige la délégation suisse. Les Etats membres des Conventions de Genève sont représentés au niveau des ambassadeurs. Ils doivent adopter une déclaration réaffirmant le DIH applicable dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est.

    Israël, de même que les Etats-Unis, le Canada et l'Australie, ne participent pas à la conférence. Les Palestiniens souhaitent qu'un mécanisme de suivi et de contrôle du respect du DIH soit mis en place dans le cadre de cette troisième conférence organisée par la Suisse comme Etat dépositaire des Conventions de Genève, après celles de 1999 et 2001.

    La Suisse avait repris fin juillet à la demande du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas les consultations sur cette question. L'évaluation finale avait permis de constater qu'une «masse critique transrégionale d'Etats parties ont exprimé leur soutien» à la tenue d'une telle conférence, selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

     * * *

    Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien se félicite de la Déclaration de la Conférence des hautes parties contractantes à la quatrième Convention de Genève

    Le Bureau du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien exprime sa gratitude au Gouvernement de la Suisse, dépositaire de la quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, pour la convocation le 17 décembre 2014 de la Conférence des Hautes Parties contractantes sur la situation dans le Territoire palestinien occupé.  Il a remercié tous les participants à cette conférence, y compris pour la première fois l’État de Palestine, pour cette importante initiative.

    Le Bureau du Comité a demandé à plusieurs reprises l’organisation d’une telle conférence.  Il considère sa tenue comme une étape importante en vue d’assurer le respect des dispositions de la Convention, étant donné les nombreuses violations persistantes de la Puissance occupante qui ont causé tant de souffrances et d’épreuves pour le peuple palestinien sous l’occupation et qui font obstacle à une solution pacifique et juste à ce conflit prolongé.

    Le Bureau se félicite de la Déclaration en ce qu’elle reflète l’accord conclu par les participants à la Conférence, qui réitère la nécessité de « respecter pleinement les principes fondamentaux du droit international humanitaire, selon lequel toutes les parties au conflit, et à ce titre également les acteurs non étatiques, doivent respecter, en tout temps, entre autres, (1) l’obligation de faire la distinction entre civils et combattants et entre les biens de caractère civil et les objectifs militaires, (2) le principe de proportionnalité, et (3) l’obligation de prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils et les biens de caractère civil. »  La Déclaration souligne également que « la non-violation du droit international humanitaire par toute partie à un conflit peut libérer l’autre partie de ses propres obligations en vertu du droit international humanitaire. »  Le Bureau soutient fermement cette position.

    L’opération appelée « Bordure de protection » menée l’été dernier par Israël contre la bande de Gaza a entraîné la mort de plus de 2 205 Palestiniens, dont 1 483 civils, notamment plus de 521 enfants et 283 femmes, a constitué une violation flagrante des obligations d’Israël en tant que Puissance occupante de protéger la population civile sous son occupation et d’assurer leur dignité et leur bien-être.

    Des graves infractions à la Convention ont également été commises à l’encontre de blessés et les malades de même que contre des hôpitaux, le personnel médical et humanitaire, notamment 11 membres du personnel de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), et ont abouti à la création de zones de sécurité sur les sites des écoles de l’ONU, en contravention des articles 14, 16 et 18.  Plus généralement, la campagne israélienne appelée « Opération Bordure de protection » a fortement aggravé une situation socioéconomique et humanitaire déjà désastreuse pour la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, accroissant la souffrance infligée par le blocus de près de huit ans exercé par Israël dans la bande de Gaza, ce qui constitue une punition collective en contravention directe de l’article 33 de la Convention.

    Le Bureau se félicite en outre du rappel des participants à la Conférence des Hautes Parties contractantes de « la première obligation de la Puissance occupante d’assurer un approvisionnement suffisant de la population du Territoire occupé et que chaque fois qu’il n’est pas en mesure de le faire, elle est sous l’obligation d’autoriser et de faciliter les actions de secours ».  Cela est particulièrement applicable à Gaza où les efforts de reconstruction, sous l’égide du mécanisme temporaire de reconstruction de Gaza, ont commencé, mais le transfert de matériel par les voies d’accès sous contrôle israélien est nettement insuffisant eu égard à ce qu’il est à la fois nécessaire et possible en vue de répondre aux besoins urgents de la population, en particulier en matière de logement, à la lumière des dégâts considérables infligés par les opérations militaires israéliennes, qui ont abouti à la destruction d’au moins 20 000 logements palestinienns et qui ont rendu 110 000 personnes sans abri.

    Le Bureau tient également à souligner que la Déclaration réaffirme le caractère illégal de l’occupation israélienne des terres palestiniennes, notamment la fermeture de la bande de Gaza, et la présence de l’établissement de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, ainsi que celui du transfert de prisonniers palestiniens dans le territoire d’Israël, la Puissance occupante.  La Déclaration affirme également que la construction du mur sur le territoire occupé est contraire au droit international, tel que déterminé par la Cour internationale de Justice dans son avis consultatif du 9 juillet 2004.

    Le Bureau considère qu’Israël, la Puissance occupante, est en violation directe des dispositions de la Convention et doit être tenu responsable par les Hautes Parties contractantes.  Nier cette responsabilité a des conséquences directes sur l’application au niveau international de l’état de droit et la crédibilité du droit international à un moment où les Hautes Parties contractantes cherchent à renforcer ces mêmes institutions.  À cet égard, le Bureau se félicite que la Déclaration par les Hautes Parties contractantes participantes demande une enquête sur toutes les violations graves du droit international humanitaire et que « tous les responsables soient traduits en justice ».

    Le Bureau demande aux Hautes Parties contractantes d’assumer leurs responsabilités et de prendre des mesures efficaces pour respecter et faire respecter la Convention en toutes circonstances.

     


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  • Il ne reste plus que 5 rhinocéros blancs dans le monde

    Il ne reste plus que cinq rhinocéros blancs du Nord dans le monde, après la mort d'un animal de cette sous-espèce --en voie d'extinction-- dans un zoo américain.

    La population de rhinocéros blancs du Nord est drastiquement réduite à cinq membres dans le monde.

    Le rhinocéros nommé Angalifu, âgé d'environ 44 ans, est mort vraisemblablement de vieillesse dimanche au zoo de San Diego, en Californie, a indiqué lundi la porte-parole du zoo, Darla Davis.

    Les autres survivants de cette espèce se trouvent tous en captivité, dont une femelle âgée au même zoo de San Diego, trois en Afrique et un en République tchèque.

    Les gardiens du zoo de San Diego avaient essayé sans succès d'accoupler leurs deux rhinocéros.

    Décimés par les braconniers pour leur corne

    Un autre mâle de cette espèce capable de se reproduire, nommé Suni, était mort en octobre dans la réserve kényane d'Ol Pejeta.

    Originaires d'Afrique centrale et de l'Est, ces herbivores imposants ont été décimés par les braconniers, pour les vertus aphrodisiaques attribuées à leur corne, très prisée dans la pharmacopée asiatique.

    L'espèce a aussi quasi disparu sous l'effet des guerres en Afrique, selon le WWF.


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  • Le «Pegida» fait grossir la vague anti-islam

    Le succès grandissant des «manifestations du lundi» contre l’islam et les réfugiés inquiète de plus en plus les autorités.

    Le cortège grossit chaque lundi et prend une ampleur qui commence à inquiéter les autorités. Les «manifs du lundi», dont les initiateurs revendiquent l’héritage des mouvements citoyens qui ont fait tomber le mur de Berlin, descendront de nouveau dans la rue aujourd’hui aux cris de «nous sommes le peuple» comme il y a vingt-cinq ans dans l’ex-RDA.

    Mais le mouvement «Pegida», qui est l’abréviation en allemand de Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident, n’a rien à voir avec la révolution pacifique de 1989. Les revendications sont clairement dirigées contre l’islam et les réfugiés, et les cortèges infiltrés par les néonazis.

    La manifestation a atteint un record de 10 000 participants la semaine dernière à Dresde, la capitale de Saxe, où elle a démarré mi-octobre avec 200 personnes. Depuis quelques semaines, le mouvement se propage dans d’autres villes d’Allemagne. A Berlin, un cortège défile chaque lundi dans le quartier de Marzahn, fief de l’extrême droite. A Düsseldorf, les forces de l’ordre ont déployé la semaine passée plus de 1300 policiers pour éviter les affrontements avec les contre-manifestants emmenés par les communautés juive et musulmane, les universités ou les mouvements antinazis.

    Le sujet a été un thème central vendredi lors de la conférence des ministres de l’Intérieur des Länder (IMK). «Le climat politique s’est durci dans notre pays», a constaté Thomas de Maizière, le ministre fédéral de l’Intérieur (CDU), alors qu’un attentat avait été perpétré la veille contre un centre de réfugiés en construction en Bavière. «Nous devons faire tomber le masque de ces agitateurs qui profitent de la peur des gens sur le dos des quatre millions de musulmans qui vivent pacifiquement», a martelé Ralf Jäger, ministre de l’Intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et président de l’IMK.

    Le parti anti-euro AfD (Alternative pour l’Allemagne) tente notamment de récupérer ce mouvement xénophobe dont on a encore du mal à cerner les contours et les leaders. Même s’ils ont pris leurs distances avec la violence, les dirigeants ont manifesté de la «compréhension» pour ce mouvement anti-islamique.

    Menace politique

    Cette formation politique dirigée par l’universitaire Bernd Lucke bouleverse l’échiquier politique allemand depuis deux ans. L’AfD, qui a raté son entrée à l’Assemblée fédérale (Bundestag) d’un cheveu en septembre 2013, a remporté plusieurs sièges de députés dans les régions. Cette formation populiste constitue désormais une réelle menace politique pour le parti chrétien-démocrate (CDU) qui a laissé un vide sur sa droite depuis le recentrage opéré par Angela Merkel.


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  • La Suisse convoque une conférence sur le Proche-Orient

    Le droit international humanitaire dans les Territoires palestiniens occupés sera au centre des débats, le 17 décembre prochain à Genève.

    Une conférence sur le respect du droit international humanitaire dans les Territoires palestiniens occupés aura lieu le 17 décembre à Genève.

    Elle a été convoquée par la Suisse, Etat dépositaire des Conventions de Genève. «Une participation très large» est attendue, a indiqué Didier Burkhalter, mais ni Israël ni les Etats-Unis ne seront présents.

    Large participation attendue

    La Suisse a informé mercredi les Hautes Parties contractantes aux conventions de la tenue de cette conférence, a précisé jeudi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). La réunion sera notamment consacrée au respect de la IVe Convention de Genève dans les Territoires occupés.

    «Nous avons mené des consultations durant des semaines, et nous attendons une participation très large», a indiqué Didier Burkhalter à l'émission Forum de la RTS. «Notre objectif est de faire progresser la cause du droit international humanitaire», a expliqué le chef de la diplomatie suisse.

    «Même si Israël et les Etats-Unis boycottent la rencontre, la communauté internationale doit s'exprimer sur la question», a-t-ajouté. «Il n'y a pas de dénigrement d'Israël prévu» de notre part, a-t-il ajouté.

    «Pas le rôle de la Suisse», selon Israël

    Pour Emmanuel Nashton, porte-parole du Ministère israélien des affaires étrangères, «ce n'est pas le rôle de la Suisse de convoquer une telle conférence», a-t-il réagi sur les ondes. «La Suisse abandonne ainsi sa position de neutralité», estime-t-il.

    La Suisse répond à une recommandation de l'Assemblée générale de l'ONU, sollicitée par la Palestine. L'Assemblée lui demandait dans une résolution du 5 novembre 2009 de mener des consultations concernant la convocation d'une conférence en tant que dépositaire de la IVe Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre.

    Soutiens étrangers

    La Suisse avait repris fin juillet les consultations sur cette question, interrompues depuis 2011. L'évaluation finale a permis de constater qu'une «masse critique transrégionale d'Etats parties ont exprimé leur soutien» à la tenue d«une telle conférence, indique le DFAE.

    L'objectif de la conférence est de réaffirmer le droit international humanitaire applicable dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. La conférence se tiendra au niveau des représentants permanents auprès de l'ONU à Genève.

    ***

    L’ambassadeur d’Israël estime que la Suisse rompt avec sa neutralité un organisant une conférence sur les territoires occupés.

    L’organisation mercredi prochain par la Suisse d’une conférence sur le respect du droit international humanitaire dans les Territoires palestiniens a été condamnée par le cabinet de Benjamin Netanyahou. A Genève, le représentant d’Israël auprès de l’ONU est également sorti de sa réserve pour dénoncer «l’initiative de la suisse».

    Eviatar Manor, qui avait plaidé il y a quelques mois pour le retour d’Israël au sein du Conseil des droits de l’homme, se dit amer et en colère. Plusieurs pays ont d’ores et déjà annoncé qu’ils boycotteraient la conférence qui devrait se tenir dans le bâtiment de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), à cinquante mètres de l’ambassade d’Israël.

    Pourquoi l’initiative de la Suisse suscite une réaction aussi vive de la part d’Israël?

    Parce qu’on utilise un instrument humanitaire à des fins politiques. Une fois encore, les Conventions de Genève sont détournées pour faire le jeu de ceux qui assaillent Israël. Nos rapports au sein du Conseil des droits de l’homme et avec le Haut-commissariat aux droits de l’homme ont toujours été complexes. Mais là, c’est très décevant. Cette manière de procéder n’est pas constructive. En agissant ainsi, la Suisse ne peut pas continuer à prétendre qu’elle est neutre et apolitique. Elle s’est sciemment laissée instrumentaliser.

    Par qui?

    Par les pays arabes et l’Organisation de la conférence islamique, qui veulent utiliser ce forum humanitaire comme une tribune contre l’Etat d’Israël. Les outils qu’offre l’ONU sont détournés et utilisés contre nous. Rien ne peut justifier l’attitude de la Suisse et la caution qu’elle apporte à cette démarche. En tant que dépositaire des Conventions de Genève, elle doit assurer une fonction technique pas politique.

    Avez-vous eu des contacts avec les autorités suisses ces dernières semaines?

    Oui bien sûr. Nous avons eu des rencontres à Genève et à Berne pour les mettre en garde et essayer de les dissuader d’organiser cette conférence. Malheureusement, nous n’avons pas été entendus. La Suisse estime que c’est une réponse morale au conflit israélo-palestinien mais l’argument n’est pas recevable. C’est une réponse bureaucratique. Qu’on essaie de donner un peu plus de force au droit international humanitaire une bonne chose mais cela ne doit pas donner lieu à une instrumentalisation.

    Pourquoi cette démarche vous paraît-elle si injuste?

    Les deux seules conférences tenues à ce jour ont porté sur le conflit israélo-palestinien, tandis que de nombreuses autres crises ont fait des centaines de milliers de morts dans le monde. Quand il s’agit de la Syrie, on nous explique que ce n’est pas possible. Mais on n’a pas besoin d’un accord de l’assemblée générale de l’ONU. Si la Suisse avait pris l’initiative de convoquer une conférence sur la Syrie, cela aurait été une position morale et courageuse. Aujourd’hui, la question est de savoir ce qu’on cherche à obtenir en organisant cette conférence.

    D’autres pays vont-ils boycotter la conférence de mercredi?

    Oui, le Canada et les Etats-Unis, mais aussi le Rwanda, ce qui est un symbole fort au regard du génocide qu’a connu ce pays. Cela montre bien que cette conférence est politique, amorale et «irrelevante». Si Genève veut continuer à être le phare des droits de l’homme, elle doit conserver sa neutralité. Les conventions humanitaires doivent aussi être égalitaires.

    ***

    Partisane, la Suisse? Le président de la Confédération, Didier Burkhalter, s’en défend. Notre pays ne fait que remplir ses obligations d’Etat dépositaire de la IVe Convention de Genève. L’Assemblée générale de l’ONU, sollicitée par la Palestine suite à l’opération israélienne «Plomb durci» menée dans la bande de Gaza, avait adopté le 5 novembre 2009 une résolution demandant aux autorités helvétiques de mener des consultations en vue de la convocation d’une conférence sur la protection des civils. Berne s’est donc exécuté…
    Mais ces consultations, difficiles, ont été interrompues en 2011 et n’ont repris qu’en juillet dernier, alors qu’était lancée l’opération israélienne «Bordure protectrice» sur la bande de Gaza. C’est cette semaine, mardi exactement, que les autorités helvétiques sont arrivées à la conclusion qu’il existait une «masse critique» de pays favorables à la tenue d’une conférence. Le lendemain, le gouvernement a donc envoyé les 188 invitations aux «Hautes Parties contractantes».
    Soit. Mais n’est-il pas curieux qu’en plus de soixante ans d’existence des Conventions de Genève, les deux seules conférences jamais organisées aient été consacrées au conflit israélo-palestinien? Cette focalisation n’est-elle pas suspecte? «Non», répondent en chœur la plupart des spécialistes du droit international humanitaire. Car la 4e Convention, en l’occurrence, traite plus particulièrement de la protection des civils dans des territoires occupés. Or, très rares sont les conflits dans lesquels la population civile vit longtemps sous occupation d’une puissance étrangère.
    En Irak et en Afghanistan, par exemple, la coalition menée par les Etats-Unis a obtenu que Bagdad et Kaboul «invitent» ces forces étrangères à rester sur le territoire. Juridiquement, il ne s’agissait donc plus d’une occupation. Or, les territoires palestiniens (Cisjordanie et bande de Gaza) ont été occupés par Israël en 1967, donc il y a près de cinquante ans. Avec tous les problèmes que cela pose.
    Il reste que la Suisse aurait très bien pu convoquer une conférence sur la Syrie, par exemple, en s’appuyant sur l’Article 3 commun aux quatre Conventions de Genève et prônant un «traitement humain» lors de conflits armés à l’intérieur même d’un pays. La différence, c’est peut-être que Damas nie les abus et qu’il s’agit d’abord de les documenter.
    La conférence sur les territoires palestiniens servira à mettre la pression sur l’Etat d’Israël, pour qu’il remplisse ses obligations de «puissance occupante». Il n’est pas étonnant que cela plaise à l’Autorité palestinienne mais fasse enrager Israël.

    Andres Allemand


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  • Les Nations-Unies condamnent le traitement infligé aux Bushmen du Botswana

    Suite à sa visite dans le pays le mois dernier, le Rapporteur spécial des Nations-Unies pour les droits culturels a condamné le traitement infligé aux derniers chasseurs bushmen par le gouvernement botswanais.

    Farida Shaheed a exprimé sa préoccupation face aux restrictions imposées aux Bushmen quant à l’accès à leur territoire ancestral dans la Réserve du Kalahari central et quant à la politique contradictoire du gouvernement qui expulse les Bushmen au nom de la conservation tout en poursuivant l’exploitation minière et en encourageant le tourisme à l’intérieur de la réserve.

    ‘La crainte du groupe affecté est qu’une fois disparus les aînés de la communauté, plus personne n’aura le droit de vivre dans la réserve. De plus, en insistant sur le fait que les gens sont expulsés de la réserve pour la conservation de la faune, le gouvernement est en contradiction avec sa volonté de poursuivre des activités minières et de favoriser le tourisme’, écrit Farida Shaheed dans son rapport, exigeant du gouvernement botswanais qu’il ‘clarifie la question’.

    Malgré une décision de la Haute Cour en 2006 qui a confirmé le droit des Bushmen à vivre et chasser à l’intérieur de la réserve, la majorité d’entre eux est obligée de demander un permis d’entrée à partir de l’âge de 18 ans.

    Le porte-parole bushman, Jumanda Gakelebone, a déclaré à dpa, la principale agence de presse de langue allemande : ‘Si nous ne pouvons pas retourner sur nos terres ancestrales, il n’y aura bientôt plus de Bushmen au Botswana’.

    Les Bushmen sont accusés de braconnage parce qu’ils chassent pour se nourrir et risquent les arrestations, les coups, la torture et la mort tandis que les chasseurs de trophées ont tout loisir de tuer pour le sport.

    Le leader bushman Roy Sesana a récemment demandé l’aide du Prince William – qui dirige l’organisation United for Wildlife de lutte contre le braconnage – pour établir que les Bushmen ne sont pas des braconniers.

    Le gouvernement botswanais manifeste un profond mépris pour le mode de vie des chasseurs-cueilleurs bushmen. Dans une déclaration récente à la nation, le président botswanais, Ian Khama, a souligné les efforts accomplis par son gouvernement en collaboration avec les organisations communautaires pour ‘faciliter la transition [des Bushmen] de la chasse au tourisme photographique’.

    Des Bushmen ont été arrêtés et torturés pour avoir chassé pour nourrir leurs familles.
    Des Bushmen ont été arrêtés et torturés pour avoir chassé pour nourrir leurs familles.

    © Survival International

    Si le président Ian Khama s’apprête à accueillir la conférence inter-gouvernementale sur le braconnage de United for Wildlife au Botswana en mars 2015, il continue d’agir illégalement en persécutant les Bushmen, leur refusant le droit de vivre librement sur leurs terres et d’y chasser le gibier, en contradiction avec la décision de la Haute Cour.

    Survival International a recensé plus de 200 cas d’atteinte aux droits des Bushmen aux mains des agents de la faune et de la police et a appelé à un boycott du tourisme au Botswana tant que les Bushmen ne seront pas autorisés à vivre en paix sur leur territoire ancestral.

    Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd’hui : ‘Le président Khama est en train de compromettre la réputation de son pays en imposant une implacable répression à l’encontre des Bushmen. Sa dernière déclaration illustre parfaitement son mépris à leur égard – pour lui, les Bushmen ne sont bons qu’à attirer les touristes’.

     

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  • Accord à l'arraché sur les bases d'un futur traité sur le climat

    La conférence de Lima sur le climat a approuvé dans la nuit de samedi à dimanche les éléments de base d'un traité mondial sur le climat qui devra être conclu à la conférence de Paris fin 2015.

    Un projet de texte sur le climat a été enfin adopté à l'issue de deux semaines de pourparlers intenses, a précisé le ministre péruvien de l'Environnement Manuel Pulgar Vidal. Il servira de document de base aux négociations préalables au sommet de Paris sur le climat fin 2015.

    Les diplomates sont prudemment optimistes, même s'il reste encore beaucoup de travail pour rapprocher les positions.

    Ces négociations marathon se sont achevées après une prolongation d'une trentaine d'heures. Les 196 pays présents, dont la Suisse, ont adopté un texte fixant le format de leurs futurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Un projet de texte, qui servira de base aux négociations préalables au sommet de Paris, a également été adopté.

    Le document final de quatre pages invite les Etats à présenter début 2015 - avant une date-butoir informelle au 31 mars - leurs plans nationaux de lutte contre le réchauffement climatique. Ces engagements seront ensuite compilés d'ici le 1er novembre au plus tard, afin d'évaluer leurs effets combinés pour freiner la hausse des températures.

    Le texte de Lima expose une vaste gamme de possibilités en vue de l'accord de Paris. L'une d'entre elles serait de viser un objectif zéro d'émissions de C02 à l'horizon 2100, voire plus tôt, via un abandon des combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables.

    Craintes apaisées

    Le texte final a apaisé les pays émergents. Ils craignaient, dans les moutures précédentes, de voir imposer à leurs économies un fardeau trop lourd en matière d'efforts pour freiner le réchauffement mondial.

    Le ministre indien de l'Environnement Prakash Javedekar s'est ainsi dit satisfait de voir que le texte préserve l'idée que les pays riches doivent montrer l'exemple en matière de réduction des gaz à effet de serre. Le Brésil s'est, lui, félicité de ce que l'accord permette de reconnaître «les besoins des pays en voie de développement».

    L'accord satisfait également les pays riches. Pour les Etats-Unis, il est temps que les économies émergentes contiennent leurs émissions de gaz à effet de serre, en forte augmentation ces dernières années. La Chine est désormais le plus gros pollueur de la planète, devant les Etats-Unis, l'UE et l'Inde.

    La majeure partie des décisions difficiles sur les moyens de freiner les changements climatiques ont été remises à l'année prochaine. Et l'ONU a déjà averti que les engagements combinés de tous les pays, en vue de la conférence de Paris, ne suffiront pas pour atteindre l'objectif de limiter le réchauffement à deux degrés au-dessus de la température moyenne de l'ère pré-industrielle.

    Du pain sur la planche

    «Il restera beaucoup à faire à Paris l'an prochain», a ainsi déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, qui a toutefois estimé que l'accord de Lima «a fourni une bonne base de travail».

    Même optimisme mesuré de la part de la Suisse. Les principaux objectifs de la Confédération sont atteints, a déclaré le chef de la délégation helvétique à Lima, Franz Perrez. Berne aurait toutefois souhaité davantage de mesures contraignantes. Un avis partagé par le commissaire européen chargé du climat, Miguel Arias Cañete.

    Selon l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), d'importants travaux seront encore nécessaires pour rapprocher les parties. Genève accueillera la première séance de négociation en février.

    ONG mécontentes

    Les organisations environnementales sont nettement plus sévères face à cet accord, qu'elles jugent beaucoup trop timoré. Pour le WWF Suisse, la conférence de Lima a tout juste atteint ses objectifs minimaux et la percée «si nécessaire» n'a pas eu lieu.

    «Sans surprise, les actes sont absents», accuse pour sa part Greenpeace. «On est très loin d'un accord qui enclencherait enfin la sortie des énergies fossiles, condition pour lutter contre les dérèglements climatiques, selon le GIEC».

    Selon Alden Meyer, expert de l'Union of Concerned Scientists, «il y a de profondes et anciennes divergences: le financement, quels pays sont davantage obligés à agir pour réduire les émissions et faut-il donner une plus grande priorité à l'adaptation».

    «Ces divisions ont presque fait capoter le processus de Lima. Si on ne les résout pas, elles menacent de bloquer un accord à Paris», prévient-il.


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  • Les petits exploitants agricoles contre les changements climatiques

    Les petits exploitants agricoles des pays en développement ne sont pas uniquement des victimes des changements climatiques, ils sont également une partie essentielle de la solution, selon un rapport publié mercredi 3 décembre 2014 par le Fonds international de développement agricole (FIDA).

    Selon le FIDA, les investissements dans l'accès à l'information météorologique, le transfert de technologie et la préparation aux catastrophes sont des facteurs importants pour permettre aux petits exploitants agricoles de nourrir leurs familles dans le contexte du réchauffement climatique, tout en aidant à réparer les écosystèmes dégradés et réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole.

    « Nous constatons que les petits exploitants agricoles constituent un élément important de la solution au défi des changements climatiques », a déclaré le Président du FIDA, Kanayo F. Nwanze, dans un communiqué de presse. « Les quelque 500 millions de petites exploitations agricoles fournissent près des quatre cinquièmes de la production alimentaire dans les pays en développement et nous reconnaissons donc que les femmes et les hommes des zones rurales jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les changements climatiques ».

    « Les petits exploitants agricoles font souvent face à des conditions météorologiques plus extrêmes et imprévisibles, mais ils sont parmi les moins représentés dans l'élaboration des politiques nationales et mondiales sur les changements climatiques. Pour le FIDA, les petits exploitants sont parmi les meilleurs candidats pour recevoir des fonds publics pour faire face aux problèmes liés au changements climatiques », a-t-il ajouté.

    Le rapport s'appuie sur les expériences accumulées grâce au Programme d'adaptation des petits exploitants agricoles du FIDA qui a été lancé en 2012 pour assurer que le financement climatique soit accessible aux agriculteurs modestes. Ce programme est constitué d'un financement climatique mélangé provenant à la fois de bailleurs de fonds multiples et de programmes d'investissements agricoles à grande échelle qui sont financés par le FIDA et ses partenaires.

    Le programme est devenu le plus important projet d'adaptation au monde pour les petits exploitants agricoles, avec plus de 350 millions de dollars en promesses de dons et des contributions des neuf donateurs bilatéraux. Le programme permettra au FIDA de renforcer la résilience climatique pour environ huit millions de petits exploitants, ainsi d'utiliser des pratiques agricoles respectueuses du climat sur une superficie de plus d'un million d'hectares.

    Le rapport montre que les programmes d'investissement agricoles peuvent fournir des plateformes pour l'action climatique et que l'action climatique efficace peut englober plus que des éléments purement technologiques - le FIDA investit dans le renforcement des capacités institutionnelles et dans des mécanismes de dialogue politique pour stimuler et soutenir la résilience des petits exploitants.

    « Le travail du FIDA montre que les investissements qui aident les agriculteurs à s'adapter aux changements climatiques peuvent améliorer les revenus des familles, la nutrition et l'environnement », a souligné M. Nwanze.


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  • Les Etats-Unis dénoncent les méthodes de torture de la CIA

    Barack Obama a mis fin à ce programme à son arrivée à la Maison-Blanche, en janvier 2009.

    Les techniques renforcées d'interrogatoire de la CIA contre des détenus après le 11 septembre «n'ont pas été efficaces» et ont été plus brutales que ce que l'agence d'espionnage avait reconnu jusqu'à présent.

    Un rapport très attendu du Sénat américain a conclu, mardi 9 décembre, que les méthodes de la CIA envers les détenus étaient loin de correspondre a ce qui a été admis jusqu'à présent.

    La commission du Renseignement du Sénat a rendu publique une version expurgée d'un minutieux rapport d'enquête parlementaire dénonçant la détention secrète d'une centaine d'hommes suspectés de liens avec Al-Qaïda, un programme autorisé secrètement sous la présidence de George W. Bush.

    «A aucun moment les techniques d'interrogatoire renforcées de la CIA n'ont permis de recueillir des renseignements relatifs à des menaces imminentes, tels que des informations concernant d'hypothétiques 'bombes à retardement' dont beaucoup estimaient qu'elles justifiaient ces techniques», déclare dans un résumé la présidente de la commission, la démocrate Dianne Feinstein.

    Mensonges

    Le rapport accuse aussi la CIA d'avoir menti, non seulement au grand public mais aussi au Congrès et la Maison Blanche, sur l'efficacité du programme, notamment en affirmant que ces techniques avaient permis de «sauver des vies». Quant aux techniques utilisées, «elles étaient brutales et bien pires que ce que la CIA avait décrit aux élus», conclut le rapport.

    Des responsables républicains ont immédiatement dénoncé un rapport partisan, une «réécriture d'événements historiques», selon un communiqué de Mitch McConnell, chef des sénateurs républicains, et du vice-président républicain de la commission du Renseignement, Saxby Chambliss.


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