• La peine de prison de l'ex-chef de l'armée confirmée

    Le Tribunal pénal international a confirmé lundi 30 juin 2014 la condamnation à 30 ans de prison de l'ancien chef de l'armée rwandaise Augustin Bizimungu.

    Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a confirmé lundi en appel la condamnation à 30 ans de prison de l'ancien chef de l'armée rwandaise, le général Augustin Bizimungu, pour son implication dans le génocide de 1994.

    «La chambre confirme à l'unanimité la peine de trente ans de prison», a déclaré le juge Theodor Meron devant le général Bizimungu, debout dans la salle d'audience.

    Le 17 mai 2011, le général avait été reconnu coupable de génocide et crimes contre l'humanité par le tribunal. L'ancien chef d'état-major de l'armée rwandaise avait été condamné à 30 ans de prison mais il avait fait appel, de même que le procureur, qui réclamait une peine plus lourde.

    Incitation aux massacres

    Le général Bizimungu est l'un des principaux responsables jugés par le TPIR. Le tribunal, basé à Arusha, a été créé par l'ONU en novembre 1994 pour juger les responsables du génocide au Rwanda qui a fait, selon les Nations unies, environ 800'000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi

    Au titre de son implication directe, le tribunal avait conclu que le général Bizimungu avait prononcé un discours incitant aux massacres de Tutsi le 7 avril 1994 dans la commune de Mukingo (préfecture de Ruhengeri, nord). Par ailleurs, il n'avait pas pris de mesures pour prévenir les crimes perpétrés par ses subordonnés.

    Lors de son procès en appel, il avait assuré avoir alors appelé «à la discipline et au respect de la dignité de la personne humaine».

    Le TPIR est chargé de juger les plus hautes personnalités impliquées dans le génocide et doit clore ses activités prochainement. Les responsables d'un rang moindre et les simples citoyens ont été jugés au Rwanda.


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  • La Haye - La Cour pénale internationale (CPI) a indiqué lundi avoir confirmé les charges contre l'ancien chef de guerre Bosco Ntaganda, accusé de crimes commis dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), le renvoyant ainsi en procès.

    Les juges ont confirmé à l'unanimité les charges portées contre Bosco Ntaganda, à savoir 18 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, a indiqué la Cour dans un communiqué.

    Les juges ont donc renvoyé Bosco Ntaganda devant une chambre de première instance pour y être jugé sur la base des charges confirmées, a ajouté la CPI.

    Surnommé Terminator car réputé sans pitié, Bosco Ntaganda est accusé d'avoir joué un rôle central dans les crimes ethniques commis dans l'est de la RDC en 2002 et 2003.

    M. Ntaganda doit répondre de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis par les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), dont il était le chef militaire.

    Milice à prédominance Hema, les FPLC combattaient principalement l'ethnie rivale Lendu pour le contrôle de l'Ituri, région riche en ressources naturelles, notamment de l'or, et en proie à des violences ayant fait quelque 60.000 morts depuis 1999.

    Il est également accusé d'avoir lui-même violé et réduit en esclavage sexuel des jeunes filles de moins de 15 ans.

    Les juges ont conclu à l'existence d'une attaque généralisée et systématique lancée contre la population civile (...) ayant pour but d'attaquer des civils perçus comme étant non-hema, a souligné la Cour.

    Ils estiment également que les crimes reprochés à Bosco Ntaganda ont notamment été commis lors de deux événements précis : des attaques en novembre et décembre 2002 dans la collectivité de Banyali-Kilo et en février 2003 dans la collectivité de Walendu-Djatsi, selon la même source.

    L'audience de confirmation des charges, qui devait permettre à la procureur de la CPI, Fatou Bensouda, de convaincre les juges que les preuves récoltées sont suffisantes pour ouvrir un procès, s'était tenue début février.

    L'ancien commandant des FPLC Thomas Lubanga avait été condamné en 2012 à 14 ans de prison par la CPI pour avoir enrôlé et utilisé des enfants de moins de 15 ans.

    Alors qu'il était un des chefs de guerre les plus recherchés de la région des Grands Lacs, Bosco Ntaganda, 41 ans, avait été en mars 2013 le premier à se livrer à la CPI, où plusieurs autres Africains sont écroués.

    Celui qui a vécu par les armes au sein de nombreuses milices, et même un temps comme général de l'armée congolaise, faisait l'objet de deux mandats d'arrêt.

    Craignant pour sa vie, il s'était réfugié à l'ambassade des États-Unis au Rwanda, après l'éclatement de sa milice congolaise du M23. Deux factions rivales s'étaient affrontées avant que celle de M. Ntaganda, en déroute, ne passe la frontière.


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    L'ancien chef de milice congolais Katanga condamné à 12 ans de prison par la CPI

    23 mai 2014 – La Cour pénale internationale (CPI) a condamné vendredi l'ancien chef de milice congolais Germain Katanga à une peine totale de 12 ans d'emprisonnement pour des crimes commis dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) en 2003.

    La Chambre de première instance II de la CPI a également ordonné que le temps passé en détention pour le compte de la CPI – c'est-à-dire la période du 18 septembre 2007 au 23 mai 2014 - soit déduit de la peine prononcée.

    Le 7 mars 2014, Germain Katanga avait été déclaré coupable par la CPI en tant que complice d'un chef de crime contre l'humanité (meurtre) et de quatre chefs crimes de guerre (meurtre, attaque contre une population civile, destruction de biens et pillage) commis le 24 février 2003, lors de l'attaque lancée contre le village de Bogoro, situé dans le district de l'Ituri en RDC.

    En ce qui concerne la gravité des actes commis, la Chambre a insisté sur le fait que les crimes perpétrés à Bogoro l'ont été avec une particulière cruauté, ont causé de nombreuses victimes civiles, et que les stigmates des combats peuvent être encore constatés aujourd'hui. Elle a estimé que ces crimes étaient d'une indiscutable ampleur y compris en raison de leur dimension clairement discriminatoire envers la population principalement hema qui vivait alors à Bogoro.

    S'agissant du degré de participation et d'intention de Germain Katanga, la Chambre a considéré qu'il avait apporté une contribution significative à la commission des crimes d'attaque contre les civils, de meurtre, de pillage et de destruction de biens et que cette contribution avait été apportée en pleine connaissance de ces crimes.

    La Chambre a néanmoins considéré que la conduite de Germain Katanga après les faits et, notamment, sa participation active au processus de démobilisation alors mis en œuvre en Ituri au profit des enfants soldats, devait être prise en compte dans la fixation de la peine. Elle a estimé que tel devait être également le cas, mais dans une certaine mesure, de sa situation personnelle.

    Enfin, en l'absence d'éléments permettant de remettre en question l'état d'insolvabilité de Germain Katanga, la Chambre n'a pas prononcé de peine d'amende.


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  • L'ancien chef de milice congolais Germain Katanga a été déclaré coupable de crimes de guerre et des crimes contre l'humanité par les juges de la Cour pénale internationale (CPI). Il s'est rendu complice de meurtres et de pillages commis le 24 février 2003.

    Les juges ont en revanche déclaré l'accusé innocent des charges d'avoir utilisé des enfants soldats ou d'avoir utilisé le viol comme une arme de guerre. Sa peine sera prononcée ultérieurement.

    Rôle "significatif"

    L'accusation désirait que l'ancien milicien de 35 ans soit condamné en tant que "co-auteur direct" de ces crimes mais les juges ont estimé qu'il n'y avait pas de preuves suffisantes pour décider que Germain Katanga était effectivement en charge de l'attaque contre le village de Bogoro.

    Germain Katanga a cependant eu un rôle "significatif" en fournissant des armes : "sans cet important apport d'armes à l'échelle de la communauté Ngiti, les commandants et combattants de la collectivité n'auraient pas disposé des même atouts ni n'auraient pu commettre avec autant d'efficacité les crimes commis à Bogoro", a assuré le juge.

    Village réduit à néant

    Germain Katanga était accusé d'avoir réduit à néant le village de l'Ituri, région de l'est de la République démocratique du Congo en proie à des conflits interethniques depuis quinze ans.

    Surnommé Simba (le lion), Germain Katanga, était le commandant des Forces de résistance patriotiques en Ituri, une milice dont de nombreux membres, des ethnies Lendu et Ngiti, sont soupçonnés d'avoir participé à des massacres à caractère ethnique dirigés contre les Hema.

    Morts par dizaines

    La milice à laquelle appartenait Germain Katanga avait lancé une attaque contre le village Hema de Bogoro, aux petites heures du matin, et pillé, violé les femmes et tué de nombreuses personnes.

    Soixante d'entre elles ont été identifiées mais "de nombreuses autres victimes" ont été recensées, ont affirmé les juges. Selon l'accusation, l'attaque avait fait 200 morts.


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  • 17 février 2014 – De multiples crimes contre l'humanité, découlant de politiques établies au plus haut sommet de l'Etat, ont été commis et continuent d'être commis en République populaire démocratique de Corée (RPDC), selon un rapport d'une commission d'enquête de l'ONU.

    Ce rapport réclame une action urgente de la part de la communauté internationale pour faire face à la situation des droits de l'homme dans le pays, y compris la saisine de la Cour pénale internationale (CPI).

    Dans un document de 400 pages contenant des pièces justificatives et des témoignages directs de victimes et de témoins, la Commission d'enquête des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en RPDC a documenté de manière très détaillée les « atrocités innommables » commises dans le pays.

    La Commission d'enquête, qui a été établie par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en mars 2013, estime que la gravité, l'ampleur et la nature de ces violations des droits de l'homme mettent en évidence un Etat qui n'a aucun parallèle dans le monde contemporain.

    Selon le rapport, ces crimes contre l'humanité impliquent des exterminations, meurtres, esclavage, tortures, emprisonnements, viols, avortements forcés et autres formes de violences sexuelles, persécutions pour des motifs d'ordre politique, religieux, racial ou sexiste, le transfert forcé de populations, les disparitions forcées de personnes et des actes inhumains causant intentionnellement une famine prolongée.

    La Commission d'enquête estime que la communauté internationale doit accepter sa responsabilité de protéger le peuple de la RPDC des crimes contre l'humanité, étant donné l'échec manifeste du gouvernement de ce pays à le faire. Selon la Commission, la RPDC affiche de nombreux attributs caractéristiques d'un Etat totalitaire.

    Le nombre de prisonniers politiques se situerait entre 80.000 et 120.000 personnes détenues dans quatre grands camps où la famine est utilisée de manière délibérée pour les contrôler et les punir.

    La Commission d'enquête de l'ONU exhorte tous les Etats à respecter le principe de non refoulement, qui consiste à ne pas renvoyer de force des réfugiés vers leur pays d'origine.

    Bien que le gouvernement nord-coréen n'ait pas répondu aux demandes de la Commission de pouvoir se rendre en RPDC et obtenir des informations, celle-ci a recueilli le témoignage direct de plus de 80 témoins lors d'audiences publiques à Séoul, Tokyo, Londres et Washington. Elle a aussi mené plus de 240 entretiens confidentiels avec des victimes et témoins, y compris à Bangkok.

    Le rapport inclut une lettre envoyée par les commissaires au chef de l'Etat nord-coréen, Kim Jong-un, contenant un résumé de leurs constatations les plus graves. Dans cette lettre, les commissaires déclarent qu'ils recommanderont le renvoi de la situation en RPDC à la Cour pénale internationale.

    La Commission d'enquête appelle aussi le Conseil de sécurité des Nations Unies à adopter des sanctions ciblées contre les personnes qui semblent porter la responsabilité la plus lourde pour ces crimes contre l'humanité.


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  • Une tentative de reporter les procès de la CPI contre les dirigeants kényans échoue devant le Conseil de sécurité

    15 novembre 2013 – Mise aux voix vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU, un projet de résolution demandant le report des procès intentés par la Cour pénale internationale (CPI) contre les dirigeants du Kenya n'a pas été adopté.

    Si sept des 15 membres du Conseil ont voté en faveur du texte sur l'ajournement des procès du Président kényan, Uhuru Kenyatta, et de son Vice-Président, William Ruto, huit autres se sont abstenus.

    Pour être adoptées, les résolutions du Conseil doivent recueillir au moins neuf voix pour et ne pas se voir opposées de veto par l'un des cinq membres permanents – Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni.

    Le texte présenté aujourd'hui demandait à la CPI, basée à La Haye, de repousser d'un an les procès de MM. Kenyatta et Ruto, tous deux accusés de crimes contre l'humanité et d'autres crimes qui auraient été commis à l'issue des élections générales kényanes de fin 2007. Les violences postélectorales avaient fait plus de 1.100 morts et 3.500 blessés et déplacé près de 600.000 personnes dans le pays.

    Les coauteurs de ce projet de résolution demandaient le report des procès pour que MM. Kenyatta et Ruto puissent faire face aux conséquences de l'attaque terroriste perpétrée en septembre dernier dans un centre commercial de Nairobi, qui a fait plus de 60 morts et, plus généralement, « prévenir toute aggravation de la situation concernant la paix et la sécurité au Kenya et dans les pays voisins ».


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  • La Cour pénale internationale a ouvert des enquêtes dans huit pays, tous africains, depuis son entrée en fonction en 2003. Cela lui vaut des critiques, notamment de l'Union africaine (UA) qui l'accuse de mener "une sorte de chasse raciale" et s'est réunie samedi en sommet extraordinaire à ce sujet.

    KENYA

    Trois Kényans, dont le président Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto, sont poursuivis pour crimes contre l'humanité pendant les violences post-électorales de 2007-2008. Ils comparaissent libres au procès qui a commencé le 10 septembre dernier.

    Le procès d'Uhuru Kenyatta doit s'ouvrir le 12 novembre mais l'UA, qui a demandé l'ajournement des procès de dirigeants en exercice, a décidé qu'il ne se présenterait pas tant qu'elle n'aurait pas reçu de réponse.

    La CPI a par ailleurs délivré le 2 octobre un mandat d'arrêt contre Walter Barasa, un Kényan soupçonné d'avoir soudoyé ou tenté de soudoyer trois témoins de l'accusation pour qu'ils se rétractent au procès Ruto.

    COTE D'IVOIRE

    Premier ex-chef d'Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, écroué à La Haye le 30 novembre 2011, est soupçonné de crimes contre l'humanité commis lors de violences post-électorales, entre décembre 2010 et avril 2011. Les juges n'ont pas encore dit s'ils estiment que le procureur a recueilli assez de preuves pour mener à bien un procès.

    Son épouse Simone fait également l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI. Elle est détenue en Côte d'Ivoire et le pays refuse son transfèrement à La Haye.

    La CPI a aussi émis le 1er octobre un mandat d'arrêt contre Charles Blé Goudé, chef des "jeunes patriotes" ivoiriens et proche de Gbagbo.

    LIBYE

    Actuellement détenus en Libye, Seif al-Islam, fils de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi, et l'ancien chef des renseignements libyens Abdullah Senoussi, font l'objet d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité commis pendant le conflit qui a provoqué la chute et la mort du colonel Kadhafi en 2011. La Libye et la CPI se sont disputé le droit de les juger mais la CPI a finalement admis que la Libye pouvait juger Senussi.

    SOUDAN

    Six personnes, dont le président Omar el-Béchir, sont poursuivies dans l'enquête menée au Darfour (ouest du Soudan), déchiré depuis 2003 par une guerre civile.

    M. Béchir fait l'objet de mandats d'arrêt datant de 2009 et 2010 de la CPI pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide dans le conflit du Darfour, une vaste région de l'ouest du Soudan.µ

    REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

    L'ex-chef de milice congolais Thomas Lubanga a été condamné à 14 ans de prison en 2012 pour avoir utilisé des enfants soldats dans la guerre civile dans la province de l'Ituri (nord-est) en 2002 et 2003.

    L'ex-chef de milice Mathieu Ngudjolo Chui avait été acquitté en décembre 2012 pour l'attaque d'un village en 2003. Un autre ex-chef de milice est dans l'attente d'un jugement pour les mêmes faits.

    Le chef rebelle Bosco Ntaganda, soupçonné de crimes commis par les Forces patriotiques de libération du Congo en 2002 et 2003 en Ituri, s'est livré en avril à la Cour.

    Un mandat d'arrêt a été émis en juillet 2012 contre le chef des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda Sylvestre Mudacumura pour des crimes commis dans les Kivus (est) en 2009 et 2010.

    CENTRAFRIQUE

    Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la RDC, est jugé pour des crimes commis par sa milice en Centrafrique (octobre 2002-mars 2003) où elle était venue soutenir les troupes du président Ange-Félix Patassé, face à la rébellion de François Bozizé.

    OUGANDA

    En 2005, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre Joseph Kony et d'autres hauts commandants de la rébellion de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), notamment pour enrôlement d'enfants soldats et esclavage sexuel, commis entre 2002 et 2004.

    MALI

    La Gambienne Fatou Bensouda, procureur général de la CPI, a annoncé le 16 janvier avoir ouvert une enquête sur des crimes de guerre présumés commis depuis janvier 2012 par divers groupes armés "qui ont semé la terreur et infligé des souffrances à la population". Aucun mandat d'arrêt n'a été émis.


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  • Abdullah Senoussi, inculpé par la CPI, sera jugé dans son pays. Son avocat déclare déjà qu'il fera appel de cette décision.

    L'ex-chef espion de Kadhafi sera jugé par Tripoli

    La Cour pénale internationale a décidé vendredi 11 octobre 2013 que la Libye pouvait juger l'ancien espion en chef du dictateur déchu Mouammar Kadhafi, Abdullah Senoussi. Dans un premier temps, la Cour avait demandé que l'accusé lui soit remis.

    Etant donné qu'Abdullah Senoussi, qui a été inculpé par la CPI de crimes contre l'humanité, va être jugé en Libye, les juges de la CPI «ont conclu que le cas ne pouvait être porté devant la Cour, en accord avec le principe de complémentarité», a déclaré la CPI.

    «Décision choquante»

    L'avocat de Senoussi a immédiatement annoncé son intention de faire appel, dans un email. «C'est une décision choquante», qui condamne Senoussi à «une justice de lynchage» et «à une inévitable peine de mort», a-t-il estimé.

    La CPI a souligné que la décision concernant Senoussi ne concernait pas le fils de Kadhafi, Seif al-Islam, qui est toujours réclamé par La Haye. L'ancien héritier de Kadhafi et d'autres hauts responsables de son régime sont accusés de crimes commis dans la répression de la révolte contre le dictateur il y a deux ans.

    «L'accusation contre Senoussi fait actuellement l'objet d'une procédure dans son pays, menée par les autorités compétentes, et la Libye est prête et capable de mener véritablement cette enquête», ont estimé les juges.

    Sort de Seif al-Islam

    Les statuts de la CPI prévoient que la Cour ne peut entamer des poursuites contre un suspect si celui-ci est jugé de façon équitable dans son pays.

    La CPI a précisé qu'elle pourrait revenir sur sa décision s'il apparaissait que Senoussi ne bénéficiait pas d'un procès équitable. Un tribunal de Tripoli doit décider le 24 octobre s'il va inculper Seif al-Islam, Senoussi et 18 autres hauts responsables de l'ancien régime.

    Le fils de Kadhafi est toujours aux mains de rebelles dans la ville de Zintan (ouest) et ceux-ci ont jusqu'à présent refusé de le remettre aux autorités.

     


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  • L'Union africaine a décidé qu'Uhuru Kenyatta n'irait pas devant la CPI tant que la requête d'ajournement de son procès n'aurait pas reçu de réponse. Le président kényan est poursuivi pour crimes contre l'humanité.

    Uhuru Kenyatta n'ira pas à La Haye

    Uhuru Kenyatta a déclaré samedi que la CPI était un «jouet des pouvoirs impérialistes en déclin»

    L'Union africaine (UA) a décidé que le président kényan Uhuru Kenyatta ne devrait pas se rendre devant la Cour pénale internationale (CPI), tant qu'une requête d'ajournement formulée par l'UA n'a pas reçu de réponse, a annoncé samedi le chef de la diplomatie éthiopienne. Le procès doit s'ouvrir le 12 novembre.

    «Ce dirigeant élu devrait gouverner son pays», a déclaré à la presse le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Tedros Adhanom Gebreyesus. Par conséquent, «le Sommet (de l'UA) a décidé que le président Kenyatta ne devrait pas comparaître, tant que nos requêtes n'ont pas reçu de réponse», a-t-il ajouté.

    L'UA a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU un ajournement des poursuites en cours à La Haye contre les dirigeants en exercice. L'UA était notamment réunie samedi à Addis Abeba pour examiner les liens entre l'organisation panafricaine et la CPI.

    Cet examen avait été réclamé par le Kenya, dont le président Uhuru Kenyatta et le vice-président William Ruto, élus en mars dernier, sont poursuivis depuis 2011 pour crimes contre l'humanité par la CPI.

    Le Soudan aussi concerné

    «Un groupe de contact (...) va entreprendre des consultations avec les membres du Conseil de sécurité de l'ONU (...), afin de discuter de toutes les préoccupations de l'UA concernant ses relations avec la CPI, notamment l'ajournement des affaires kényanes et soudanaise», a déclaré en fermant le Sommet le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, président en exercice de l'organisation.

    Outre les poursuites contre les deux hommes forts de l'exécutif kényan, M. Hailemariam faisait référence au mandat d'arrêt émis contre le président soudanais, objet depuis 2009 d'un mandat d'arrêt de la CPI. Il est accusé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocide au Darfour (ouest du Soudan).

    «Jouet des pouvoirs impérialistes en déclin»

    La Cour pénale internationale (CPI) «n'est plus le lieu de la justice mais le jouet des pouvoirs impérialistes en déclin», a accusé samedi le Uhuru Kenyatta lors d'un discours devant le Sommet de l'Union africaine à Addis Abeba.

    «Cette Cour agit sur demande des gouvernements européens et américain, contre la souveraineté des Etats et peuples africains (...) des gens ont qualifié cette situation de 'chasse raciale', j'ai de grandes difficultés trouver cela faux», a-t-il ajouté, selon le texte officiel de son discours.

     


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  • La Cour pénale internationale (CPI) a parfois des allures d'auberge espagnole. A l'heure du troisième assaut des forces kényanes contre les terroristes chabab retranchés dans un centre commercial de Nairobi, lundi 23 septembre au matin, William Ruto dévalait les marches de la cour de La Haye et filait vers l'aéroport. Le vice-président du Kenya est jugé aux Pays-Bas depuis le 10 septembre, accusé de crimes contre l'humanité pour les violences postélectorales de 2007-2008. Impossible, assure-t-il, de remplir son mandat depuis le box des accusés.

    Le drame de Nairobi lui donne pour un instant raison. Mais si William Ruto a obtenu un répit d'une semaine, le casse-tête de la CPI n'en est pas pour autant fini, car le procès du chef de l'Etat kényan Uhuru Kenyatta, lui aussi poursuivi pour crimes contre l'humanité, est prévu le 12 novembre.

    Depuis l'élection de mars qui a porté les deux hommes à la tête du pays, la fronde africaine contre la CPI va crescendo. L'Union africaine demande à l'ONU de suspendre les procédures, et à la CPI de remettre les deux affaires à la justice kényane. Certains Etats du continent menacent même de se retirer de son traité fondateur. Aux premières lignes de la fronde anti-CPI figurent plusieurs Etats de l'Est africain, dont le Rwanda (Kigali ne goûte pas l'intérêt de la Cour pour les milices qu'il soutient dans l'Est congolais) et l'Ouganda, qui espère exporter ses richesses pétrolières depuis les ports kényans de l'océan Indien.

    PAS AUSSI LOIN QUE LES ETATS-UNIS

    Partie ou non du traité de 1998, chaque pays se concocte un menu à la carte. Si le Kenya est surveillé de près, personne ne semble blâmer l'Ivoirien Alassane Ouattara, qui depuis dix-neuf mois refuse le transfert de Simone Gbagbo. A Abidjan, vendredi 20 septembre, le conseil des ministres a annoncé que l'épouse du président déchu Laurent Gbagbo ne serait pas, contrairement à lui, hébergée à La Haye. Face aux manquements d'Abidjan, les juges n'ont pris aucune décision ferme.

    Le dossier libyen, lui, continue à pourrir. Français, Britanniques et Américains ne veulent pas d'un procès international contre Saïf Al-Islam Kadhafi, fils du Guide, et Abdullah Al-Senoussi, ex-chef du renseignement libyen. La CPI ne s'est pas plainte au Conseil de sécurité de l'ONU, qui l'avait pourtant saisie en 2011, et son procureur assure désormais qu'ils peuvent bénéficier d'un procès équitable sur le sol libyen.

    Contre le président soudanais, Omar Al-Bachir, ciblé par deux mandats d'arrêt, les magistrats se font en revanche plus pressants. Ils ont demandé à Washington de l'arrêter s'il devait poser le pied sur le sol américain, alors que, depuis Khartoum, M. Bachir assure avoir réservé un hôtel pour assister à l'Assemblée générale de l'ONU.

    Si la fronde vient aujourd'hui d'Afrique, c'est bien parce que, pour l'heure, seul le continent est visé. Mais aucun Etat n'est allé aussi loin que les Etats-Unis en 2002, quand le Congrès avait voté un texte resté célèbre comme "The Hague invasion act", autorisant le président américain à "utiliser tous les moyens nécessaires" s'il fallait libérer un citoyen américain détenu à La Haye.

    (Le monde)


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