• Le premier ministre australien dit en avoir « assez » des « leçons » de l’ONU sur les réfugiés

    Un nouveau rapport de l’ONU met en cause la politique de l’Australie envers les demandeurs d’asile.

    Le premier ministre australien Tony Abbott a violemment réagi, lundi 9 mars, aux critiques de l’ONU envers la politique d’immigration de son pays. « Je crois vraiment que les Australiens en ont assez de recevoir des leçons de la part des Nations unies, en particulier compte tenu du fait que nous avons fait cesser l’arrivée des bateaux, et ce faisant, avons mis un terme aux décès en mer » a déclaré Tony Abbott.

    Un rapport sur la torture et les abus

    Dans un nouveau rapport sur la torture et autres abus dans plus de 60 pays, soumis lundi 9 mars au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Juan Mendez, rapporteur spécial sur la torture des Nations unies, s’inquiète des conditions du placement obligatoire en rétention des immigrants, y compris des enfants, dans les centres régionaux en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Nauru.

    Selon le rapport, l’Australie ne leur garantit pas une protection suffisante, en violation de ses obligations découlant de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants.

    L’Australie est critiquée de longue date par les organisations de défense des droits de l’homme pour le traitement qu’elle réserve aux demandeurs d’asile qui arrivent par bateau. Ceux-ci sont placés dans des camps de rétention sur l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou sur l’île de Nauru, dans l’océan Pacifique. Même si leur demande d’asile est considérée comme légitime après instruction de leur dossier, Canberra ne les autorise pas à s’installer en Australie.

    Décourager les passeurs

    Le gouvernement conservateur explique vouloir décourager le trafic des passeurs qui profitent d’immigrants venant pour l’essentiel d’Irak, d’Iran et d’Afghanistan. Depuis décembre 2013, un seul bateau a réussi à gagner les rives du continent australien. Auparavant, les arrivées de bateaux étaient quasi quotidiennes et des centaines de demandeurs d’asile ont perdu la vie lors de ces périples dangereux.

    Mettre fin au trafic des passeurs, c’est faire preuve du maximum « d’humanité, de compassion et de décence » affirme de son côté Tony Abbott. « Nous avons arrêté les bateaux, et les représentants de l’ONU seraient bien plus crédibles s’ils prenaient acte de ce que l’Australie a réussi à faire dans ce domaine » ajoute le premier ministre. « Les besoins en nourriture, vêtements, abris et sécurité des gens sur l’île de Manus sont plus qu’assurés ».


    votre commentaire
  • Simone Gbagbo condamnée à 20 ans de prison

    La justice ivoirienne a condamné mardi 10 mars 2015 l'ancienne première dame Simone Gbagbo à 20 ans de prison pour son rôle durant la crise de 2010-2011.

    L'ex-première dame de Côte d'Ivoire Simone Gbagbo a été condamnée ce mardi 10 mars à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour son rôle durant la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3000 morts en cinq mois. Le parquet avait requis dix ans d'emprisonnement.

    «La cour, après avoir délibéré, condamne à l'unanimité» Simone Gbagbo pour «attentat contre l'autorité de l'état, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l'ordre public», a énoncé le juge, après plus de 9 heures de délibération du jury.

    Surnommée «la dame de fer» ivoirienne au temps où son mari Laurent était au pouvoir, Simone Gbagbo, vêtue d'une robe bleu clair, a accusé le coup à l'énoncé du verdict, son visage se durcissant. Elle est «un peu affectée», a déclaré son avocat.

    Certains de ses coaccusés ont entonné «l'Abidjanaise», l'hymne ivoirien, au terme d'une journée judiciaire marathon dont le public a raté l'épilogue, exclu en fin de soirée du tribunal «pour des raisons de sécurité», selon le procureur général.

    Escadrons de la mort

    79 personnes, dont Simone Gbagbo, étaient jugées pour leur rôle dans la crise postélectorale de 2010-2011, causée par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de l'actuel chef de l'Etat Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de novembre 2010.

    L'ancienne première dame, 65 ans, est un personnage politique très clivant en Côte d'Ivoire. Elle a été autant respectée pour son parcours dans l'opposition que redoutée dans son rôle de «présidente» à poigne, souvent accusée d'être liée aux «escadrons de la mort» contre les partisans d'Alassane Ouattara, qu'elle a toujours honni.

    Le 23 février dernier, Simone Gbagbo s'était livrée à une diatribe enflammée contre le régime ivoirien actuel et contre la France, qui selon elle a soutenu l'actuel chef de l'Etat ivoirien.

    Invitée lundi après-midi à livrer ses derniers mots à la barre, la très dévote ancienne première dame, faisant plusieurs références à la bible, a déclaré «pardonner» à la partie adverse ses «injures».

    Simone Gbagbo est, tout comme son époux, accusée de «crimes contre l'humanité» par la Cour pénale internationale. Mais alors que Laurent Gbagbo comparaîtra à La Haye en juillet, Abidjan refuse son transfèrement à la CPI au motif que la justice ivoirienne est en mesure de la juger équitablement.


    votre commentaire
  • 6 mars 2015 – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a salué vendredi la décision de la Cour suprême du Népal de refuser l'amnistie aux individus qui se sont rendus coupables de violations graves des droits de l'homme dans le cadre de la guerre civile qui a déchiré le pays pendant une décennie.

    « Nous avons examiné l'arrêt et nous sommes sincèrement reconnaissants à la Cour suprême d'avoir appliqué les normes internationales relatives à la responsabilité pour les cas de violations flagrantes du droit international des droits de l'homme et de violations graves du droit international humanitaire », s'est félicité M. Zeid dans un communiqué de presse à Genève.

    La semaine précédente, la Cour suprême du Népal avait refusé de valider une clause susceptible de conférer à la Commission vérité et réconciliation et à la Commission d'enquête sur les personnes disparues la possibilité de demander l'amnistie pour les auteurs d'un certain nombre de violations graves des droits de l'homme.

    Les deux Commissions avaient été établies par le gouvernement népalais en mars 2013 pour enquêter sur les violations des droits de l'homme commises dans le pays entre 1996 et 2006. Selon l'ONU, au moins 14.000 personnes ont été tuées pendant cette période de guerre civile et 1.300 autres sont toujours portées disparues.

    Suite à la création des Commissions, le gouvernement du pays avait déjà tenté une première fois de leur donner la possibilité d'octroyer des amnisties pour des violations graves des droits de l'homme, disposition à laquelle la Cour suprême du pays s'était également opposée l'an dernier.

    « Il y a plus d'un an, le 2 janvier 2014, la Cour suprême avait déjà indiqué qu'il ne pourrait y avoir aucune amnistie pour les violations graves des droits de l'homme. Malgré cette décision, la 'Loi sur la Commission d'enquête sur les personnes disparues, vérité et réconciliation' promulguée en mai 2014, incluait toujours des dispositions qui auraient permis aux deux Commissions de recommander l'amnistie pour les violations graves des droits de l'homme », a expliqué M. Zeid.

    « Je me réjouis de l'engagement préalable du gouvernement de se conformer à la décision de la Cour suprême et j'espère que cela sera effectivement le cas dans la pratique », a déclaré le Haut-Commissaire en référence au nouveau jugement de la Cour, qui confirme son précédent.

    Dans ce dernier arrêt, la Cour suprême a également déclaré que les Commissions ne doivent pas encourager la réconciliation entre les auteurs et les victimes sans le consentement libre et en connaissance de cause de ces dernières.

    « Il est essentiel que les Commissions adoptent cette approche centrée sur la victime, car de nombreuses victimes se sont senties complètement exclues du processus jusqu'à présent », a déclaré M. Zeid.

    Sur les nombreuses affaires pénales en cours liées à la guerre civile, seuls deux cas ont donné lieu à des poursuites, alors que les autres étaient restées en suspens dans l'attente de la mise en place des Commissions. Dans son jugement, la Cour suprême a statué que ces cas doivent désormais être statués directement par les tribunaux du pays, et non par les Commissions.

    « La Cour suprême a clairement fait savoir que le processus de recherche de la vérité ne peut pas supplanter le processus de justice pénale. J'espère que ces cas en suspens peuvent désormais être menés rapidement à leur terme », a déclaré le Haut-Commissaire.


    1 commentaire
  • décolonisation

    19 février 2015 – Alors que 2015 marque le cinquantième anniversaire de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé jeudi à finaliser le processus de décolonisation, dont l'accompagnement figure parmi les mandats historiques de l'Organisation.

    « Le succès de nos efforts continue de dépendre de la volonté politique de toutes les parties concernées », a déclaré M. Ban dans un discours prononcé à l'ouverture de la session annuelle du « Comité spécial des Vingt-Quatre », le surnom donné au Comité spécial des Nations Unies chargé d'étudier la situation concernant l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

    « Tout au long de l'année 2014, le Comité a entrepris des initiatives importantes pour poursuivre ses travaux sur la décolonisation », a poursuivi le chef de l'ONU, se félicitant notamment de la Mission dépêchée par le Comité en mars 2014 dans l'un des Territoires non autonomes inscrits au processus de décolonisation de l'ONU, la Nouvelle-Calédonie, qui dépend de la Puissance administrante française.

    On dénombre à l'heure actuelle 17 Territoires non autonomes à travers le monde relevant de la compétence du Comité spécial des Vingt-Quatre : le Sahara occidental, Anguilla, les Bermudes, les Îles Caïmans, les Îles Falkland (Malvinas), les Îles Turques-et-Caïques, les Îles Vierges américaines, les Îles Vierges britanniques, Montserrat, Sainte-Hélène, Gibraltar, Guam, la Nouvelle-Calédonie, les Îles Pitcairn, la Polynésie française, les Samoa américaines et Tokélaou.

    Ces 17 Territoires non autonomes dépendent de quatre Puissances administrantes au total : le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la France et la Nouvelle-Zélande.

    « Les cycles de dialogues qui ont été lancés en 2013 entre le Bureau du Comité et chacune des quatre Puissances administrantes, ainsi que diverses autres parties prenantes, ont été reconduits avec succès l'an dernier », a également salué M. Ban, notant avec satisfaction le climat de coopération fructueux instauré entre le Comité, les Puissances administrantes et les Territoires non autonomes.

    « Saisissons cet élan positif et plaçons la décolonisation au sommet de l'ordre du jour », a déclaré le Secrétaire général, tout en renouvelant son soutien au Comité spécial de la décolonisation

    Rappelant les principes de la Charte des Nations Unies, M. Ban a appelé la communauté internationale à se saisir de la question du droit des peuples à l'autodétermination afin de trouver les moyens de mener à son terme le processus de décolonisation.


    1 commentaire
  • Droits de l'homme: les sujets qui fâchent à l’ONU

    La session de mars du fameux Conseil onusien s’ouvre demain et devrait donner lieu à quelques passes d’armes.

    L’Ukraine, la Syrie, l’Irak, la Libye, la liberté de religion, la liberté d’expression… La session du Conseil des droits de l’homme qui s’ouvre demain lundi 2 mars 2015 à Genève va passer en revue toutes les situations de crise et tous les sujets qui fâchent.

    Le spectre d’une initiative des pays de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) visant à remettre sur la table un projet de résolution sur le blasphème semble, en revanche, s’être éloigné. En coulisse, les pays occidentaux ont expliqué à leurs partenaires de l’OCI que l’ouverture d’un tel débat n’aurait pas d’autre effet que de tracer les lignes rouges au-delà desquelles chaque camp refuse de bouger. Inutile et dangereux… Certains pays du Maghreb tels que l’Algérie ou le Maroc n’ont pas envie d’alimenter une confrontation contre-productive, d’autant que l’agenda international déborde d’échéances autrement plus urgentes.

    Duel Kerry-Lavrov

    Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a d’ailleurs prévu de s’exprimer à l’ouverture de la session, lundi prochain, pour rappeler quelles sont, de son point de vue, les situations qui appellent un traitement prioritaire. John Kerry devrait également être présent pour lui répondre. Le Conseil des droits de l’homme va servir de caisse de résonance à toutes les crispations diplomatiques et politiques du moment.

    Au fil des jours, tout devrait être prétexte à un affrontement tant sur la question de l’Ukraine que sur celle de la Syrie. Une polarisation qui exaspère par avance une partie des pays africains. Ils savent qu’on ne versera encore que peu de larmes sur les victimes du conflit qui mine le Soudan du Sud ou les violences qui agitent l’Afrique centrale.

    Liberté de religion

    La session de mars du Conseil des droits de l’homme est toujours mouvementée. Le segment de haut niveau où défilent ministres et parfois chefs d’Etat est le moment où l’on s’adresse autant aux diplomates qu’à l’opinion publique internationale à travers les médias. Cette année, les sujets d’exaltation ne manquent pas. Outre les crises, plusieurs rapports «sensibles» vont être mis sur la table dont un sur la liberté de religion et un autre sur le terrorisme. Les points de friction y sont nombreux.

    D’autres rapports apparemment plus anodins pourraient aussi cacher des chausse-trapes. C’est le cas du rapport d’audit du corps d’inspection de l’ONU sur le Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Certains pays comptent s’appuyer sur ses préconisations pour demander à ce que le Conseil des droits de l’homme puisse exercer un contrôle plus serré sur ses activités. Une manœuvre grossière pour entraver la liberté du haut-commissaire et de ses rapporteurs spéciaux.

    Les Occidentaux ne veulent pas en entendre parler. S’ils admettent que la gestion du Haut-Commissariat aux droits de l’homme mérite d’être contrôlée, ils estiment que cette mission est du ressort de l’Assemblée générale et de la Cinquième commission, qui siègent à New York.

    Liste des criminels de guerre en Syrie

    Enfin, il n’est pas impossible que la Commission d’enquête sur la Syrie livre une petite bombe pendant la session en publiant la liste des personnes impliquées dans des crimes de guerre et en rappelant qu’il existe d’autres voies que la Cours pénale internationale (CPI) pour en punir les auteurs.

     

     


    1 commentaire
  • Perte d'influence de Londres?

    La discrétion de Londres dans les dossiers internationaux alimente la crainte d'une perte d'influence

    Londres - La discrétion de Londres sur des dossiers comme l'Ukraine ou le Proche-Orient commence à semer le trouble au Royaume-Uni où médias, parlementaires et responsables militaires s'interrogent sur la capacité de leur pays à briller sur la scène internationale. Et plus grave encore, sur son envie de le faire.

    Dans un rapport publié vendredi 20 février 2015, la commission des Affaires européennes de la Chambre des Lords estime que le gouvernement du conservateur David Cameron n'a pas été aussi actif ou visible qu'il aurait pu l'être pour tenter de résoudre la crise ukrainienne.

    Sans épargner l'UE, elle estime en outre que le Royaume-Uni a fait une erreur catastrophique d'interprétation de cette crise.

    David Cameron a été responsable de la plus grande perte d'influence britannique en Europe depuis une génération, a aussitôt commenté le responsable de la diplomatie dans l'opposition travailliste, Douglas Alexander.

    L'éditorialiste Nick Cohen, du quotidien de gauche The Guardian, se montre également très sévère avec M. Cameron, qui vise sa réélection en mai, affirmant que personne ne se préoccupe de ce qu'il pense ni n'attend de lui du soutien, et encore moins des solutions.

    Si le Royaume-Uni ne se prive pas de prôner la fermeté vis-à-vis de Moscou, il n'a notamment pas participé aux négociations de Minsk ayant abouti le 12 février à un cessez-le-feu entre l'Ukraine et les rebelles prorusses, violé depuis.

    Et sa participation à la coalition contre le groupe Etat islamique s'est limitée à des vols de reconnaissance en Syrie et quelques frappes en Irak.

    Dans ce contexte, un nouvel incident en début de semaine impliquant des avions militaires russes, venus frôler l'espace aérien britannique, a suscité des réactions alarmistes sur l'équipement militaire du pays.

    Michael Graydon, ex-chef de la RAF, l'armée de l'air britannique, a ainsi estimé que son pays était à la merci de Moscou, dénonçant les économies réalisées dans le budget de la Défense ces dernières années.

    - Calendrier électoral -

    Ces vols russes -qui concernent aussi les Pays baltes ou la Finlande- soulèvent inévitablement la question de savoir si les militaires britanniques sont correctement équipés pour défendre les intérêts de la nation, estime aussi le Daily Telegraph.

    Depuis 2010 et l'arrivée au pouvoir de la coalition conservateurs/libéraux démocrates, quelque 30.000 postes ont été supprimés dans l'armée britannique tandis que le pays ne dispose plus que de 18 destroyers et frégates et de sept escadrons de chasse -contre 33 en 1990.

    Pour Ian Bond, du centre de réflexion londonien Center for european reform, ces coupes budgétaires reflètent bel et bien la perte d'ambition en matière de politique étrangère d'un gouvernement dont la seule obsession tournerait autour de sa volonté de revoir les modalités de son appartenance à l'Union européenne.

    Richard Whitman, président de la School of politics and international relations parle aussi de défaillances mais relatives, rappelant que le gouvernement attend la livraison de deux nouveaux destroyers.

    Selon lui, le calendrier électoral, avec des élections législatives programmées le 7 mai, n'est pas étranger au manque d'enthousiasme affiché par Londres pour les grands dossiers internationaux ces derniers mois.

    Conservateurs et opposition travailliste sont au coude-à-coude et aucun responsable des deux camps ne veut s'attirer les mauvaises grâces d'un électorat très réticent à toute intervention extérieure, selon lui.

    L'engagement de l'ancien Premier ministre Tony Blair aux côtés des Etats-Unis dans la guerre menée contre l'Irak en 2003, comme l'intervention en Afghanistan où le Royaume-Uni a perdu 453 hommes en 13 ans, ont marqué très négativement les esprits.

    David Cameron a, par ailleurs, été échaudé par le refus du Parlement britannique de voter, fin août 2013, une intervention en Syrie après l'attaque à l'arme chimique par le régime syrien contre la rébellion.

    The Economist souligne toutefois que pour être juste, le Royaume-Uni assume ses responsabilités au sein de l'Otan et prendra en 2017 la tête de la nouvelle force de 5.000 hommes qui sera déployée à l'est de l'Europe en réponse à la menace russe.

    Un autre bon signe réside dans la multiplication de projets communs issus de traité de défense franco-anglais de 2010, qui reconnaît un intérêt commun à continuer d'assumer un rôle mondial avec des moyens réduits, ajoute l'hebdomadaire.


    1 commentaire
  • A Washington, Ban Ki-moon appelle à lutter contre l'extrémisme violent

    19 février 2015 – A l'occasion d'un sommet sur la lutte contre l'extrémisme violent organisé à Washington par le gouvernement américain, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé jeudi à lutter contre cette menace mondiale via une approche globale et multidimensionnelle.

    « Ne nous y trompons pas : l'émergence d'une nouvelle génération de groupes terroristes transnationaux, y compris Daech [l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EEIL)] et Boko Haram, est une grave menace pour la paix et la sécurité internationales », a déclaré le chef de l'ONU dans une série de remarques prononcées lors de l'évènement, en présence notamment du Secrétaire d'Etat des Etats-Unis, John Kerry.

    « Ces extrémistes poursuivent une stratégie délibérément conçue pour choquer par l'horreur, en utilisant des décapitations, des immolations et des 'snuff movies' pour polariser, terroriser, provoquer et nous diviser », a-t-il ajouté.

    Le Secrétaire général a précisé que si les victimes de tels actes sont dans l'ensemble très diverses, la grande majorité d'entre elles sont des Musulmans.

    « Les femmes et les filles sont soumises aux abus les plus effroyables et systématiques – le viol, l'enlèvement, le mariage forcé, l'esclavage sexuel et d'autres horreurs indicibles », a déploré M. Ban, soulignant qu'aucune cause, quelle qu'elle soit, ne saurait justifier de tels crimes.

    Partant de ces constats, le Secrétaire général a défini quatre impératifs devant guider les efforts communs pour lutter contre ce fléau : s'attaquer aux racines de l'extrémisme violent et rechercher les motivations de ses auteurs ; inscrire la lutte contre l'extrémisme dans une dynamique de promotion des droits de l'homme ; concevoir collectivement une stratégie globale, à l'échelle mondiale ; et adopter une approche multidimensionnelle.

    « Les missiles peuvent tuer les terroristes. Mais la bonne gouvernance tue le terrorisme », a déclaré le Secrétaire général pour illustrer son dernier point.

    En conclusion, M. Ban a annoncé que le système des Nations Unies était prêt à travailler à l'élaboration d'un « plan d'action multipartite et global » pour mettre fin à l'extrémisme violent, plan qui sera présenté à l'ensemble des Etats membres de l'Assemblée générale de l'ONU dans le courant de l'année.


    1 commentaire
  • Le Conseil de sécurité adopte une résolution pour tarir le financement de l'Etat islamique

    12 février 2015 – Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté jeudi une résolution destinée à tarir le financement de groupes terroristes tels que l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EIIL) et le Front al-Nosra, qui tirent des revenus considérables de la contrebande de pétrole, du trafic d'antiquités et de rançons suite à des enlèvements.

    Dans une résolution adoptée à l'unanimité, les 15 membres du Conseil ont condamné fermement « toute participation au commerce direct ou indirect, en particulier de pétrole et de produits pétroliers, d'unités de raffinage modulaires et de matériels connexes avec l'EIIL et le Front el-Nosra » et d'autres groupes associés à Al-Qaïda et ont souligné que cette participation équivaudrait à soutenir financièrement ces personnes, groupes, entreprises et entités et exposerait ses auteurs au risque de se faire inscrire sur la liste relative aux sanctions.

    Ils réaffirment que les Etats sont tenus de veiller à ce que leurs ressortissants et les personnes qui se trouvent sur leur territoire ne mettent pas directement ou indirectement des avoirs ou des ressources économiques à la disposition de l'EIIL et du Front el-Nosra et font observer que cette obligation s'applique au commerce direct ou indirect de pétrole.

    Dans la résolution, le Conseil de sécurité condamne également les destructions du patrimoine culturel iraquien et syrien, commises en particulier par l'EIIL et par le Front el-Nosra, qu'il s'agisse de dommages accidentels ou de destructions intentionnelles.

    Il note « avec préoccupation que l'EIIL, le Front el-Nosra et d'autres individus, groupes, sociétés ou entités associés à Al-Qaïda génèrent des revenus en procédant, directement ou indirectement au pillage et à la contrebande d'objets appartenant au patrimoine culturel provenant de sites archéologiques, de musées, de bibliothèques, d'archives et d'autres sites en Syrie et en Iraq, qui sont ensuite utilisés pour financer leurs efforts de recrutement ou pour améliorer leurs capacités opérationnelles d'organiser et de mener des attentats terroristes ».

    Le Conseil de sécurité décide que tous les Etats membres doivent prendre « les mesures voulues pour empêcher le commerce de biens culturels irakiens et syriens et des autres objets ayant une valeur archéologique, historique, culturelle, scientifique ou religieuse ».

    S'agissant des enlèvements contre rançon, les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur condamnation de ces enlèvements et prises d'otage par l'EIIL et le Front el-Nosra et se disent déterminés « à prévenir les enlèvements et les prises d'otage perpétrés par les groupes terroristes et à faire en sorte que les otages soient libérés en toute sécurité sans que soient versées des rançons ni accordées de concessions politiques ».

    Ils ont réitéré l'appel qu'ils ont lancé à tous les Etats membres pour qu'ils empêchent les terroristes « de profiter directement ou indirectement de rançons ou de concessions politiques et fassent en sorte que les otages soient libérés sains et saufs ».

    Le Conseil de sécurité engage également les Etats membres à prendre des mesures pour faire en sorte que les institutions financières sises sur leur territoire empêchent l'EIIL, le Front el-Nosra et d'autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaïda d'avoir accès au système financier international.


    votre commentaire
  • De nombreux pays ferment leur ambassade au Yémen

    Les Etats-Unis et plusieurs pays européens ont fermé leur ambassade à Sanaa et commencé à évacuer leurs diplomates en raison de l'aggravation de la crise au Yémen, où une puissante milice chiite tente d'asseoir son pouvoir.

    De nombreux ambassades au Yémen ont été fermées ou sont sur le point de l'être. Le mouvement de départ a été enclenché mardi soir par Washington, qui l'a justifié par «la détérioration de la situation sécuritaire à Sanaa». Le département d'Etat a annoncé que le personnel avait été «transféré hors du pays».

     
     

    Le retrait des Américains pourrait compliquer la lutte que mène les Etats-Unis contre Al-Qaïda, très actif dans le pays, en l'absence d'autorités yéménites reconnues internationalement.

    Dans un nouvel avertissement de voyage qui évoque un «niveau de menace élevée dû aux activités terroristes et aux troubles civils», le département d'Etat recommande aux Américains de ne pas se rendre au Yémen et à ceux qui se trouvent sur place de «quitter le pays».

    Le Royaume-Uni a également annoncé mercredi la suspension temporaire des opérations de son ambassade et l'évacuation de son personnel diplomatique.

    «La situation sécuritaire au Yémen a continué à se dégrader ces derniers jours. Nous estimons désormais avec regret que le personnel et les locaux de l'ambassade courent un risque accru», a déclaré le ministre britannique chargé du Moyen-Orient, Tobias Ellwood.

    Il a précisé que l'ambassadeur avait quitté Sanaa dans la matinée et a appelé tous les ressortissants britanniques à se retirer «immédiatement» du Yémen.

    La France a appelé de son côté sa centaine de ressortissants au Yémen à quitter le pays «dans les meilleurs délais», et a annoncé la fermeture «provisoire» de son ambassade à compter de vendredi et ce «jusqu'à nouvel ordre», dans un message publié sur son site diplomatique.

    Il s'agit d'une recommandation, pas d'une évacuation, a précisé une source diplomatique, ajoutant que les intérêts français seraient représentés par l'ambassade du Maroc.

    A Berlin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré à l'AFP que son pays avait «adapté les mesures de sécurité qui étaient déjà élevées» autour de l'ambassade à Sanaa, rappelant que l'Allemagne déconseillait fermement à ses ressortissants tout voyage au Yémen.

    Dans un discours télévisé mardi soir, le chef de la milice chiite Abdel Malek al-Houthi a pourtant tenté de rassurer les missions diplomatiques dans la capitale yéménite.

    «Certains suscitent des craintes chez les missions diplomatiques pour que (leurs employés) fuient le pays», a-t-il dit, affirmant que ces craintes étaient infondées. «La situation sécuritaire est très stable» à Sanaa, a-t-il assuré.

    Sa milice, qui est entrée en septembre dans la capitale, a annoncé vendredi la dissolution du Parlement et l'installation de nouvelles instances dirigeantes, après avoir poussé fin janvier à la démission le président Abd Rabbo Mansour Hadi en s'emparant par la force de bâtiments officiels.

    Des discussions sous l'égide de l'ONU, en vue d'une sortie de crise, semblent piétiner. Une réunion autour de l'émissaire des Nations unies Jamal Benomar s'est achevée tard mardi, sans progrès apparent.

    Les miliciens chiites, appelés Houthis, insistent sur la dissolution du Parlement, alors que les autres partis politiques veulent garder cette assemblée qui représente à leurs yeux la dernière institution légitime du Yémen après la démission du président et du gouvernement.

    Les Houthis, qui contrôlent notamment Sanaa et des provinces du nord, ont poursuivi mardi leur offensive militaire dans le centre du pays où ils ont conquis la ville stratégique de Baïda, un verrou du sud réfractaire aux miliciens chiites.

    A Sanaa, des centaines de Yéménites, hostiles aux Houthis, ont tenté de manifester mercredi pour marquer le quatrième anniversaire du début, le 11 février 2011, du soulèvement ayant abouti l'année suivante au départ de l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Mais des miliciens chiites ont tiré en l'air pour les disperser et des blessés ont été signalés par des témoins.


    1 commentaire
  • L'ONU veut asphyxier financièrement l'EI

    Selon un rapport de l'ONU, les djihadistes gagneraient près de 1,65 million de dollars par jour en vendant du pétrole à des intermédiaires privés. Le Conseil de sécurité veut priver l'Etat islamique de ces ressources.

     

    Le Conseil de sécurité de l'ONU doit adopter ce jeudi 12 février une résolution dont l'objectif est d'étrangler financièrement le groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui tire des millions de dollars de la contrebande de pétrole, du trafic d'antiquités et des rançons.

     
     

    Le texte, co-parrainé par les Etats-Unis et la Russie, rappelle aux Etats l'obligation de s'abstenir de toute transaction pétrolière directe ou indirecte avec l'EI et de geler tous les avoirs financiers du groupe. Le Conseil leur demande de signaler à l'ONU les saisies de pétrole brut ou raffiné venu de zones contrôlées par les djihadistes en Syrie et en Irak.

    La résolution étend à la Syrie l'interdiction de faire commerce de biens culturels volés, qui s'appliquait déjà à l'Irak.

    Pillages

    Elle recommande de mieux contrôler les mouvements des camions et avions avec les zones tenues par l'EI, susceptibles de transporter des marchandises provenant de pillages (or, produits électroniques, cigarettes). Cette recommandation s'adresse en particulier à la Turquie, principal point de passage.

    Cette initiative s'inscrit dans un contexte de pressions accrues sur les djihadistes . Selon des responsables américains, «l'organisation terroriste la mieux financée au monde» a perdu du terrain sous les coups de boutoir de la coalition internationale, ses revenus pétroliers sont en baisse et elle doit s'attendre à une vaste offensive terrestre en Irak.

    Selon un rapport de l'ONU datant de novembre, les djihadistes gagneraient de 850'000 à 1,65 million de dollars par jour en vendant du pétrole à des intermédiaires privés. Mais certains experts estiment que ces revenus ont diminué de moitié sous l'effet des bombardements menées par la coalition et de la baisse du prix du brut sur les marchés.

    Cette résolution très technique, qui s'applique aussi à d'autres groupes extrémistes comme le Front al-Nosra, est placée sous le chapitre 7 de la Charte de l'ONU. Celui-ci prévoit la possibilité de sanctions pour les récalcitrants.

    En fait, cette résolution regroupe et détaille toute une panoplie de mesures prises par le Conseil depuis que l'EI s'est emparé de larges pans du territoire en Syrie et en Irak il y a près d'un an.

    Près de 20'000 combattants étrangers

    Par ailleurs, un régime de sanctions (gel d'avoirs, embargo sur les armes) s'applique déjà depuis de nombreuses années aux organisations et individus affiliés de près ou de loin à al-Qaïda.

    Le Conseil avait aussi adopté en août 2014 une résolution visant à couper les fonds aux djihadistes en menaçant de sanctionner les pays qui leur achèteraient du pétrole. Il s'agissait également d'endiguer le flux de combattants étrangers partis rejoindre l'EI en Irak et en Syrie et qui dépasse désormais les 20'000.

    La nouvelle résolution «va resserrer un peu l'étau et montrer la détermination du Conseil même si son impact à court terme est difficile à évaluer», explique un diplomate occidental. Il juge cependant «positif» que la Russie soit à l'origine de cette initiative. Moscou, allié de Damas, a bloqué plusieurs résolutions du Conseil depuis le début de la crise syrienne.

    Faire appliquer ces décisions ne sera pas facile vu le nombre d'intermédiaires qui trafiquent avec les djihadistes. Le Conseil recommande aussi une nouvelle fois de ne pas verser de rançon en cas d'enlèvement mais plusieurs pays européens le font par des voies détournées.

    Trafic d'oeuvres d'art

    La principale nouveauté de la résolution est une interdiction spécifique du trafic des oeuvres d'art et antiquités dérobées en Syrie.

    «Tous les Etats membres, indique le texte, devront prendre les mesures nécessaires pour prévenir le commerce de biens culturels irakiens et syriens» sortis illégalement d'Irak depuis août 1990 et de Syrie depuis mars 2011 (date du début de la crise syrienne).


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique