• Léopold III, Albert II, Edouard VIII...: voici les principales abdications de souverains dans le monde

    Voici les principales abdications de souverains dans le monde depuis 1936 après celle, annoncée lundi, du roi d’Espagne Juan Carlos au profit de son fils, le prince Felipe:

    
Leopold III

    Leopold III

    - AU ROYAUME UNI, EDOUARD VIII doit abdiquer le 12 décembre 1936 pour épouser Wallis Simpson, une Américaine divorcée, évitant ainsi une crise constitutionnelle majeure. Son frère cadet Albert, père de l’actuelle souveraine Elizabeth II, est couronné roi sous le nom de George VI en mai 1937.

    - ALPHONSE XIII D’ESPAGNE, mort en exil à Rome le 28 février 1941, avait abdiqué en faveur de son troisième fils don Juan de Bourbon le 15 janvier de la même année. Ce dernier ne règnera jamais et renoncera à ses droits en 1977 en faveur de son fils, Juan Carlos Ier.

    - VICTOR-EMMANUEL III, ROI D’ITALIE depuis 1900, abdique le 9 mai 1946 en raison de sa collaboration avec le régime fasciste de Mussolini. Son fils Umberto II, le «Roi de mai», qui avait épousé la princesse Marie-José de Belgique, prend le chemin de l’exil en juin de la même année, au lendemain d’un référendum instituant la République.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    - MICHEL Ier DE ROUMANIE est contraint à l’abdication par les communistes en décembre 1947, puis à l’exil quelques mois plus tard. Il avait succédé en 1940 à son père, Carol II, considéré comme responsable du démembrement de la «Grande Roumanie».

    - LEOPOLD III DE BELGIQUE, sur le trône depuis 1934 mais controversé pour certaines de ses actions pendant la Seconde Guerre mondiale, abdique le 16 juillet 1951 en faveur de son fils Baudouin 1er. Il voulait ainsi écarter les risques de guerre civile qui menaçait lors de son retour sur le trône après six ans d’exil.

    - LE ROI FAROUK Ier D’EGYPTE abdique en juillet 1952 lors de la révolution menée par Nasser, seize ans après son accession au trône. Son fils, Fouad II lui succède, mais est contraint de rejoindre sa famille en exil après la proclamation de la République moins d’un an plus tard, en juin 1953.

    - LE GRAND DUC JEAN DU LUXEMBOURG abdique le 7 octobre 2000, après un règne de 36 ans, en faveur de son fils aîné le Prince Henri, devenu le 6e grand-duc de la monarchie luxembourgeoise. Jean avait succédé à sa mère la grande-duchesse Charlotte, après son abdication en 1964.

    - LE ROI DU CAMBODGE NORODOM SIHANOUK, 81 ans, renonce à la couronne le 7 octobre 2004 alors qu’il est soigné à Pékin depuis des années pour un cancer. Le Conseil du trône choisit comme successeur, un de ses fils, le prince Norodom Sihamoni. Monté une première fois sur le trône en 1941, Sihanouk avait déjà abdiqué en 1955 en faveur de son père, avant de redevenir monarque constitutionnel en 1993.

    - L’abdication en 2013 de la REINE BEATRIX DES PAYS-BAS (75 ans), le 30 avril 2013, en faveur de son fils Willem-Alexander, intervient après 33 ans de règne. Déjà, la reine Juliana avait abdiqué le 30 avril 1980, jour de son 71e anniversaire, en faveur de Beatrix, sa fille aînée. Juliana avait été intronisée en septembre 1948, au surlendemain de l’abdication de sa mère, la reine Wilhelmine.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    - L’EMIR DU QATAR, CHEIKH HAMAD BEN KHALIFA AL THANI, abdique au profit de son fils, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, le 25 juin 2013, pour passer le flambeau à la nouvelle génération dans ce riche Etat gazier du Golfe au rôle diplomatique de premier plan. L’abdication de l’émir (61 ans), arrivé au pouvoir en 1995 par une révolution de palais, est une démarche rare dans l’histoire récente du monde arabe.

    - ALBERT II, ROI DES BELGES (79 ans), abdique le 21 juillet 2013, après 20 ans de règne, en faveur de son fils aîné Philippe. Le roi, qui avait succédé en 1993 à son frère Baudouin, décédé soudainement, demande aux Belges «d’entourer» le nouveau souverain et de maintenir «la cohésion» du pays, divisé entre Flamands et francophones.

    - L’abdication annoncée lundi 2 juin 2014 du ROI D’ESPAGNE JUAN CARLOS (76 ans), au profit de son fils, le prince Felipe, est l’aboutissement d’une fin de règne marquée par ses ennuis de santé et un scandale de corruption éclaboussant la famille royale. Juan Carlos, monté sur le trône à la mort de Francisco Franco en novembre 1975, avait construit sa popularité en menant la transition de l’Espagne vers la démocratie.

    Par ailleurs, au LIECHTENSTEIN, LE PRINCE SOUVERAIN HANS-ADAM II a transmis, en 2004, la direction des affaires courantes de l’Etat à son fils aîné Alois, devenu depuis régent de la principauté.

     

    (sudinfo)


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  • L'Espagne se prépare à accueillir Felipe VI

    Le gouvernement a approuvé mardi 2 juin 2014, au lendemain de l'annonce de l'abdication du roi Juan Carlos, la loi permettant l'avènement du nouveau souverain, Felipe VI.

    Au lendemain de l'annonce de l'abdication du roi Juan Carlos, l'Espagne se préparait mardi au passage de témoin au futur souverain, Felipe VI, qui hérite d'un pays en crise et sera confronté au défi de rendre sa légitimité à la monarchie.

    Symbole de cette succession à venir, le roi et le prince héritier, tous deux en uniforme de l'armée de terre, ont présidé une cérémonie militaire sur le parvis du monastère de l'Escorial, près de Madrid, l'un des lieux emblématiques de la monarchie espagnole. Figé, les traits tirés, mais souriant parfois à son fils, le roi a assisté au défilé des troupes de l'ordre de San Hermenegildo, aux côtés de Felipe, le visage grave.

    Premier pas d'un processus qui devrait prendre plusieurs semaines, un Conseil des ministres extraordinaire a adopté une «loi de succession» prenant acte de «l'abdication de Sa Majesté le roi Juan Carlos de Bourbon», une situation inédite depuis la restauration de la démocratie en Espagne en 1978.

    Procédure d'urgence

    Le texte devra être voté selon une procédure d'urgence par les deux chambres du Parlement avant que le prince des Asturies, âgé de 46 ans, longuement préparé au métier de roi, ne prête serment. Epargné par la chute de popularité qui touche son père, dont la fin de règne aura été éclaboussée par les scandales et marquée par les ennuis de santé, il devra néanmoins convaincre l'Espagne de sa légitimité, à l'heure où le pays, meurtri par la crise économique et le chômage, doute de ses institutions.

    Si les partis politiques favorables à la Couronne sont largement majoritaires au Parlement, les turbulences qui agitent la monarchie ont ouvert un débat dans le pays sur un possible retour à la République. Et pour les plus jeunes, l'époque de la transition démocratique et le rôle joué alors par Juan Carlos appartiennent désormais à l'histoire.

    Lundi soir, des milliers de personnes, agitant le drapeau rouge, or et violet de la seconde République, proclamée en 1931 et balayée par la dictature franquiste en 1939, ont manifesté partout en Espagne. «L'Espagne, demain, sera républicaine», scandaient les manifestants, réclamant un référendum sur l'abolition de la monarchie. «Je suis ici parce que je veux élire mon chef de l'Etat», lançait Daniel Martin, 25 ans, étudiant en sociologie de l'université Complutense de Madrid.

    «Felipe VI devra revitaliser la monarchie»

    Les opposants à la monarchie doivent avoir recours aux «instruments légaux» s'ils veulent modifier la Constitution, a répondu mardi le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, estimant toutefois que la Couronne d'Espagne bénéficie «d'un soutien très majoritaire».

    «Felipe VI devra revitaliser la monarchie», soulignait le deuxième quotidien d'Espagne, El Mundo. Agé de 76 ans, monté sur le trône à la mort de Francisco Franco en novembre 1975, Juan Carlos a bâti sa popularité en menant la transition de l'Espagne vers la démocratie, avant de connaître une fin de règne entachée par les scandales - sa fille cadette Cristina est inculpée de fraude fiscale dans le cadre de l'enquête visant son époux, Iñaki Urdangarin - et ponctuée par des problèmes de santé.

    Le pays n'a pas oublié l'image du roi, le 6 janvier, fatigué, appuyé sur des béquilles, cherchant ses mots en prononçant un discours lors d'une cérémonie militaire. Même si Juan Carlos a ensuite continué à honorer un agenda chargé, il a révélé en annonçant son abdication, que c'était à l'époque de son anniversaire, le 5 janvier, qu'il avait «estimé que le moment était venu» de préparer la relève.

    Passage de témoin

    Dans un discours solennel, il a déclaré que son fils avait «la maturité, la préparation et le sens de la responsabilité nécessaires pour prendre (....) la tête de l'Etat, et ouvrir une nouvelle ère d'espoir alliant l'expérience acquise à l'impulsion d'une nouvelle génération». Mais la voie qui s'ouvre au futur roi s'annonce semée d'embûches.

    Felipe arrive dans un contexte de tension, dans un pays étranglé par la crise, où les institutions sont fragilisées par une remise en cause des partis traditionnels et les poussées séparatistes en Catalogne et au Pays Basque.«Si les monarchies veulent avoir un avenir en Europe, elles doivent se rénover pour être utiles à la société», résumait Cesar de la Lama, auteur de la première biographie autorisée du roi. Car «les pays modernes se fichent totalement du symbole, ce qu'ils voient c'est l'utilité».

     


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  • Juan Carlos, le roi de la transition démocratique

    Monté sur le trône à la mort de Francisco Franco en novembre 1975, il a mené l’Espagne à la démocratie.

    À 76 ans, Juan Carlos avait vu baisser sa popularité, alors que l’Espagne s’enfonçait dans la crise et que le roi s’éloignait du pays.

    Lorsque don Juan Carlos de Borbón y Borbón naît en exil, à Rome, le 5 janvier 1938, rien n’indique qu’il est destiné à devenir roi d’Espagne. Sa nouvelle vie commence dès ses dix ans, lorsqu’il part de Lisbonne, où ses parents avaient finalement trouvé refuge. Direction : Madrid, où le dictateur Franco allait devenir l’homme qui le nommerait son successeur, et permettrait indirectement la transition démocratique. Ce jour, que don Juan Carlos, alors âgé de 31 ans, attend probablement depuis longtemps, arrive finalement le 22 juillet 1969, lorsque le Caudillo le nomme son successeur, « à titre de roi ».

    La méfiance du pays

    Sur le plan politique, les obstacles restent immenses. Car l’image que don Juan Carlos évoque dans la population espagnole et les opposants, beaucoup en exils, est loin d’être brillante. « Je le voyais comme une créature de Franco, il était venu petit à Madrid et s’était éduqué sous le contrôle du Caudillo ; je crois que pas seulement moi, mais tous les anti-franquistes, pensaient que Franco l’avait nommé pour maintenir la dictature ; je l’ai appelé le roi bref au cours d’un meeting parce qu’une monarchie qui prétendrait continuer ce régime n’aurait pas pu durer », se souvenait Santiago Carillo, secrétaire général du Parti Communiste espagnol, en exil à Paris sous le franquisme, aujourd’hui décédé (en 2012).

    La méfiance ne venait pas seulement de l’opposition républicaine. « Les monarchistes étaient en faveur de son père ; le régime franquiste n’était pas monarchique et le peuple espagnol était indifférent ; en réalité, les franquistes du régime pensaient le convertir simplement en une décoration ; à cette époque, la question récurrente était la suivante : après Franco, que se passe-t-il ? Et la réponse n’était autre que celle des institutions, autrement dit là où se concentrait le pouvoir franquiste », rappelle Victoria Prego, journaliste spécialiste de la transition.

    « Une personne capable d’ouvrir les portes »

    La restauration de la monarchie était en fait intimement et nécessairement liée à l’avènement de la démocratie. Il fallait juste que le monarque espagnol réussisse à convaincre ses opposants de sa bonne volonté, quitte à les surprendre. « Nous cherchions effectivement une personne capable d’ouvrir les portes mais jamais nous n’aurions imaginé que cet allié pouvait être le roi en personne », raconte Santiago Carillo.

    Outre son flair politique et sa persévérance, don Juan Carlos avait surtout « les idées claires » sur ce qu’il voulait faire. « Il était conscient que la démocratie constituait un chemin non seulement raisonnable mais aussi utile pour que la monarchie puisse durer ; la transition n’a pu être possible que parce que la gauche a accepté la démocratie, et la monarchie la démocratie », assure Gregorio Peces-Barba, l’un des rédacteurs de la Constitution de 1978.

    Echec au colonel Tejero

    Le 23 février 1981, don Juan Carlos a changé le cours de l’histoire. « La nuit de la tentative du coup d’État, don Juan Carlos a cessé d’être pour des millions d’Espagnols l’homme qui avait succédé à Franco à « titre de roi » pour simplement se convertir en roi d’Espagne », écrit José Luis de Vilallonga dans ses « Conversations avec le roi ». Le communiste Santiago Carillo était présent dans l’hémicycle ce soir-là lorsque le lieutenant-colonel Tejero débarque au Congrès des Députés. « J’ai tout de suite pensé que l’unique personne qui pouvait faire échouer cette tentative était le roi. »

    Don Juan Carlos passera la nuit au téléphone pour convaincre un à un les putschistes et ceux tentés de les rejoindre. « Les militaires m’ont obéi non seulement parce que j’étais l’un des leurs mais aussi parce que j’étais le chef suprême des Forces armées. Sinon, quelle autorité aurais-je pu avoir sur des hommes, qui dans leur grande majorité, croyaient en toute bonne foi que l’Espagne allait au naufrage et étaient prêts à se lancer dans cette spirale de violence, piège que leur tendaient les terroristes de l’ETA ? », explique Juan Carlos à José Luis de Vilallonga.

    Certaines voix se sont pourtant élevées en Espagne pour insinuer que don Juan Carlos aurait pu être au courant de ce coup d’État. Santiago Carillo nuance : « À une époque difficile, il avait peut-être montré aux militaires qu’il n’était plus autant en accord avec Adolfo Suarez ; mais les putschistes se sont trompés s’ils pensaient que don Juan Carlos allait les suivre dans cette aventure. »

    Les larmes du 11 mars 2004

    Aujourd’hui, la transition démocratique et le coup d’Etat appartiennent au passé. Mais les Espagnols sont-ils monarchistes ? Probablement, jusqu’à une époque récente, étaient-ils avant tout « juancarlistes », autrement dit davantage attachés à la personne de don Juan Carlos qu’à la monarchie en elle-même. « Nous lui devons beaucoup, nous nous en sommes sortis avec lui, personne n’a envie de lui chercher des histoires, c’est un choix volontaire », observe Victoria Prego pour qui la monarchie sert de clé de voûte. La journaliste Carmen Enriquez qui a suivi la famille royale pour la télévision publique entre 1990 et 2007, se souvient de cette époque où « l’on reconnaissait son rôle dans la transition, il recueillait prix, récompenses en cascade et acquérait son prestige à l’international ».

    Si cette famille n’apparaissait pas totalement anachronique en Espagne, c’est sans doute grâce aussi comportement de la famille royale. Même si des scandales ont éclaté en fin de règne, la dignité, à laquelle tient beaucoup le roi, n’a jamais empêché la simplicité et la proximité envers le peuple espagnol. On se souvient encore de la famille royale, les larmes aux yeux, brisant le protocole lors des funérailles des victimes des attentats du 11 mars 2004, allant consoler et serrer une à une les mains de chaque personne.

    Un roi rassembleur

    « La capacité du Roi à être informé de tout m’a toujours impressionnée ; il a une grande intelligence intuitive et parvient à créer une empathie même avec ses ennemis, à mettre à l’aise ses hôtes ; et il a aussi beaucoup d’humour », assure Carmen Enriquez qui raconte que le Roi peut tout aussi bien discuter du niveau des retraites avec des personnes âgées lors d’un de ses voyages près de Lérida, que de jouer au football quelques instants avec les enfants du village.

    Le Roi sait aussi faire preuve de tact : invité pour la première fois à la Zarzuela, où habite la famille royale, pour la Saint Juan, le communiste Santiago Carillo apprend que le frac est obligatoire et refuse donc de s’y rendre. Il ne faudra pas cinq minutes pour que la maison royale le rappelle et lui précise que finalement, il peut venir habillé comme bon il lui semble. L’intervention du roi ne faisait pas de doute. « C’est un homme suffisamment intelligent et fin pour se rendre compte qu’un député communiste ne pouvait décidément pas s’affubler ainsi », se souvient Carillo.

    Un fin de règne marquée par la crise et des scandales

    La fin de son règne a cependant été marquée par des ennuis de santé, et surtout des scandales. Alors que l’Espagne s’enfonçait dans une des plus graves crises de son histoire, le roi Juan Carlos s’éloignait du pays, courant le monde pour ses chasses au gros gibier, et menant un train de vie de plus en plus mondain, en compagnie de personnalités de la jet-set internationale.

    Aussi, de nombreuses interrogations subsistent sur la monarchie espagnole et sur l’avenir de son fils Felipe. La continuité de la monarchie dépendra de la capacité du prince à se faire autant apprécier que son père. Les plus importants détracteurs sont sans doute les Catalans. Il y a quelques années, ils écartaient encore l’idée d’un référendum pour décider de la poursuite ou non de la monarchie.

    Mais Joan Puigcercós, alors président du parti indépendantiste catalan ERC disait déjà :« Le rôle de la famille royale ira décroissant. » Aujourd’hui, les Catalans comptent organiser un référendum pour leur indépendance cette année, et la question de la monarchie est passée au second plan à leurs yeux. Comme à ceux de beaucoup d’Espagnols, plus préoccupés de leur vie quotidienne que d’un roi, autrefois très aimé, qui a aujourd’hui fait son temps.

      (La Croix)

     


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  • Moscou - Le Comité d'enquête russe accuse les forces armées ukrainiennes de violations de la Convention de Genève de 1949 sur la protection des civils, dans un communiqué publié vendredi, qui précise qu'une enquête a été ouverte à Moscou.

    Selon l'enquête, des militaires des forces armées ukrainiennes, des membres de la Garde nationale et de Pravy Sektor (mouvement paramilitaire ultranationaliste, NDLR) ont utilisé volontairement les armes, l'artillerie, l'aviation (...), les blindés dans le but de tuer des civils, en violation de la Convention de Genève du 12 août 1949 sur la protection de la population civile en temps de guerre, affirme le Comité d'enquête dans un communiqué.

    Cet organe conçu comme un équivalent du FBI américain et chargé des enquêtes criminelles, notamment des plus sensibles, fait la liste des villes de l'est de l'Ukraine, dont Donetsk et Slaviansk, touchées par des combats ces dernières semaines entre insurgés prorusses et forces loyalistes, où ont, d'après lui, été commis ces crimes.

    Le 26 mai, non loin de l'aéroport de Donetsk, au moins 35 civils ont été tués du fait d'un tir de lance-grenades sur un camion qui transportait des blessés et portait l'emblème de la Croix-Rouge, affirme notamment le comité.

    Il indique avoir ouvert une enquête contre des membres non identifiés pour l'instant des forces armées ukrainiennes, de la Garde nationale et de Pravy Sektor pour recours à des moyens et méthodes de guerre interdits.

    Le Comité d'enquête rassemble des preuves de la responsabilité de chaque individu impliqué dans ces crimes commis contre la paix et la sécurité de l'humanité, ajoute-t-il, soulignant que les poursuites viseraient y compris ceux qui donnent l'ordre de tuer des civils.

    Dans la liste des faits reprochés aux forces ukrainiennes, il cite également la mort d'un photographe italien et de son traducteur russe le 24 mai, mortellement atteints par des tirs d'obus de mortier près de Slaviansk, ainsi que la prise d'otages dont ont selon lui été victimes deux journalistes russes du site pro-Kremlin LifeNews, libérés le même jour.

    S'il n'y a aujourd'hui dans le monde pas un seul Etat capable de reconnaître l'évidence - que les agissements des autorités ukrainiennes sont criminelles -, le Comité d'enquête russe prend sur lui cette responsabilité, déclare encore le comité.

    La Convention de Genève du 12 août 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre s'applique en cas de guerre déclarée ou de tout autre conflit armé, précise son article 2.


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  • En pleine crise ukrainienne, Moscou insiste sur la finalité avant tout politique de son union avec la Biélorussie et le Kazakhstan.

    Vladimir Poutine organise une Union économique eurasiatique

    Soucieux d’éviter un retour à l’URSS, ses deux partenaires soulignent le caractère économique de l’accord.

    Les présidents kazakh et biélorusse ont critiqué ces dernières semaines à mots couverts le rattachement de la Crimée et les divers référendums séparatistes.

    « Tout est question de perceptions… » Dans les coulisses de l’accord signé jeudi 29 mai par la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan pour la création de l’Union économique eurasiatique, cet officiel kazakh ne cachait pas qu’entre Moscou et ses deux partenaires, ce mariage est scellé avec de sérieux désaccords sur les ambitions à long terme.

    Union à finalité avant tout politique pour le Kremlin, soupçonné, y compris par certains de ses alliés, de vouloir revenir à une forme d’Empire soviétique. Espace uniquement économique, au contraire, pour les Kazakhs, soucieux de marquer leur indépendance.

    Dans les discours, jeudi 29 mai lors de la signature à Astana, au Kazakhstan, le président hôte Noursoultan Nazarbaïev comme son homologue russe Vladimir Poutine semblaient pourtant parler d’une même voix, utilisant les mêmes mots : l’Union nouvelle vise à créer une « intégration » entre les trois pays pour favoriser le « développement » de chacun des pays.

    La crise ukrainienne, en arrière-fond

    « Cette union est économique et ne touche pas à la souveraineté des États participants », s’est toutefois permis d’insister Noursoultan Nazarbaïev, pour mieux couper court à toute interprétation politique.

    Un langage que le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a lui aussi repris. Avant de donner une dimension bel et bien politique à l’événement : « Nous avons perdu des participants en route, je pense à l’Ukraine. Mais je suis sûr que, tôt ou tard, la direction ukrainienne comprendra où est son destin… », a-t-il déclaré.

    Ainsi l’ombre de la crise ukrainienne a-t-elle plané sur la cérémonie à Astana, prévue de longue date. D’autant plus que, ces dernières semaines, Noursoultan Nazarbaïev et Alexandre Loukachenko se sont révélés très prudents dans leur soutien à la stratégie du Kremlin en Ukraine. Critiquant notamment à mots couverts le rattachement de la Crimée et les divers référendums séparatistes.

    « Le fait que Kiev ne soit pas aujourd’hui dans l’Union n’est pas un problème. Au contraire. Cela a permis d’avancer plus vite », a confié à La Croix Rakhim Oshakbaev, l’un des dirigeants du patronat kazakh.

    Cela a aussi permis de dépolitiser le lancement de cette nouvelle organisation russo-biélorusso-kazakh alors que ce sont les chaotiques choix de Kiev qui, hésitant l’automne dernier entre Union européenne et Union eurasiatique, ont précisément plongé depuis le pays dans la crise.

    Prolongement de l’Union douanière

    « Initialement, Moscou voulait construire une organisation similaire à celle de Bruxelles, très politique, avec un Parlement, un conseil des ministres, un régime unique de passeports et de visas, voire une monnaie unique. Un rêve du Kremlin… Mais regardez le résultat final : il n’y a rien de tout cela dans l’accord signé aujourd’hui ! », se félicite Rakhim Oshakbaev.

    La nouvelle Union, qui doit entrer en vigueur le 1er  janvier 2015, est en fait la suite de l’Union douanière mise en place depuis 2010 par les trois pays. « Sur cette base, nous avons créé une organisation aux objectifs économiques concrets et pragmatiques », a insisté hier Sergueï Roumas, le président de la Banque biélorusse du développement, chargé de négociations pour Minsk.

    Les trois États s’engagent à garantir la libre circulation des produits, services, capitaux et travailleurs. Parallèlement, ils doivent mettre en œuvre une politique concertée dans les domaines clés de l’énergie, l’industrie, l’agriculture et les transports. Un immense marché de plus de 20 millions de kilomètres carrés et 170 millions d’habitants.

    Message envers Bruxelles

    En pleine crise ukrainienne, la signature de cette Union prend aussi des allures de message indirect envoyé vers Bruxelles et les 28 membres de l’UE.

    « Tout cela est très bon pour la Chine qui va pouvoir profiter de ce marché commun à sa porte. Et c’est mauvais pour l’Union européenne qui, d’un coup, perd de l’influence sur ces trois pays », prévient l’un des ambassadeurs européens présents à la cérémonie. Comme la plupart des observateurs occidentaux, jeudi 29 mai, il ne croit pas à la résurgence de l’URSS.

    « C’est une obsession de l’Ouest », ironise quant à lui dans couloirs du sommet Vladimir Iakounine, président de RZD, la société nationale des chemins de fer russes. « Les États-Unis s’allient bien avec des pays d’Asie dans des zones de libre-échange, confie-t-il à La Croix. Pourquoi la Russie ne pourrait-elle pas le faire avec ses alliés proches ? »

     


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  • Rabat - La Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a estimé jeudi que le Maroc avait réalisé de grands progrès en la matière mais ajouté que beaucoup de travail restait à faire, déplorant la persistance de vieilles habitudes.

    Mme Pillay termine une visite de quatre jours à Rabat, la première d'un Haut-commissaire aux droits de l'Homme en 13 ans. Elle s'est notamment entretenue avec le roi Mohammed VI ainsi qu'avec des représentants de la société civile.

    Le Maroc a fait de grands progrès vers une meilleure protection des droits de l'Homme, a dit à la presse la responsable onusienne, citant la création en 2004 de l'Instance équité et réconciliation (IER), chargée d'enquêter sur les violations passées.

    En 2011, dans le contexte du Printemps arabe, le royaume a adopté une nouvelle Constitution qui donne la primauté aux conventions internationales, s'est-elle félicitée.

    Mais, selon Navi Pillay, de nombreuses protections promises par le texte doivent encore se concrétiser.

    Beaucoup de travail reste à faire pour approfondir la culture du respect des droits de l'Homme dans toutes les institutions de l'Etat, a fait valoir la Haut-commissaire.

    Appelant à combattre les vieilles habitudes, Mme Pillay a évoqué la lutte contre la torture, en notant que des délégations onusiennes avaient récemment fait part de leur préoccupation.

    Le roi m'a dit qu'il ne pouvait tolérer la torture sans pouvoir exclure l'existence de cas isolés, a-t-elle relevé, appelant à des enquêtes systématiques.

    L'impunité est le combustible le plus puissant pour la violation des droits de l'Homme, a argué Navy Pillay.

    Elle a en outre mentionné comme source d'inquiétude la répression de certaines manifestations, citant le cas d'un rassemblement en août dernier contre la grâce royale accordée un temps par erreur à un pédophile espagnol.

    - Offre d''assistance technique' au Sahara -

    Même si la liberté d'expression est généralement respectée, il est regrettable d'entendre que des journalistes et blogueurs sont visés, se voient imposer des amendes, le retrait de leur accréditation et même des emprisonnements sur la base d'accusations créées de toutes pièces, a-t-elle encore jugé.

    Mme Pillay a cité le cas d'Ali Anouzla, poursuivi pour incitation au terrorisme en raison de la publication sur le site arabophone Lakome d'un lien vers une vidéo d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) appelant au jihad, dans le cadre d'un article consacré à ce document inédit.

    Les principales ONG internationales ont réclamé à plusieurs reprises l'abandon de ces poursuites.

    En réaction, le porte-parole du gouvernement Mustapha Khalfi a estimé que cette visite symbolisait une interaction courageuse et responsable avec les mécanismes onusiens, et exprimé la disposition du Maroc à régler les problèmes soulevés.

    Devant la presse, Navi Pillay avait par ailleurs abordé le dossier spécifique du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole contrôlée par Rabat mais revendiquée par des indépendantistes (Polisario).

    Qualifiant d'encourageant le rôle des sections locales du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH, officiel), elle a proposé de leur apporter une assistance technique.

    Mon bureau est chargé de surveiller bon nombre de situations de droits de l'Homme à travers le monde et de les évaluer, et nous pouvons assurer un système de surveillance et de suivi (...) indépendant et impartial, a-t-elle dit.

    Ces dernières années, le Maroc s'est catégoriquement opposé à tout élargissement aux droits de l'Homme du mandat de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso).


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  • Soudan du Sud : le Conseil de sécurité demande l'application des accords de cessez-le-feu

    27 mai 2014 – Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté mardi une résolution sur le Soudan du Sud dans laquelle il demande notamment aux deux parties en conflit d'appliquer immédiatement les accords de cessez-le-feu et menace de sanctions ceux qui remettent en cause la paix.

    Le gouvernement et l'opposition au Soudan du Sud ont signé un accord de cessation des hostilités le 23 janvier 2014 et un autre accord sur la résolution de la crise le 9 mai 2014.

    Dans sa résolution, le Conseil de sécurité « demande aux deux parties d'appliquer immédiatement et intégralement les accords, et se déclare prêt à envisager de prendre les mesures appropriées contre ceux dont les agissements remettent en cause la paix, la stabilité et la sécurité du Soudan du Sud, y compris ceux qui font obstacle à l'application des accords. »

    Les membres du Conseil engagement également vivement les parties à se prêter pleinement à un dialogue national ouvert à tous dans le but d'asseoir une paix durable.

    La résolution décide de proroger le mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) jusqu'au 30 novembre 2014 et l'autorise à user de tous les moyens nécessaires pour s'acquitter de la protection des civils, pour suivre et enquêter sur la situation des droits de l'homme, pour créer les conditions d'acheminement de l'aide humanitaire et pour accompagner la mise en oeuvre de l'Accord de cessation des hostilités.

    Le Conseil de sécurité approuve la recommandation faite par le Secrétaire général d'accroître l'effectif global de la MINUSS à l'appui de son mandat révisé et décide que la MINUSS se composera d'une composante militaire comptant jusqu'à 12.500 hommes et d'une composante de police comptant 1.323 hommes.

    Les membres du Conseil condamnent également avec la plus grande fermeté toutes attaques et menaces contre le personnel de la MINUSS et les installations des Nations Unies et exigent du gouvernement sud-soudanais et de toutes les parties concernées qu'elles coopèrent pleinement au déploiement et aux opérations de la MINUSS.

     


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  • Kinshasa - L'ONU a exigé lundi que le Congo-Brazzaville cesse d'expulser des ressortissants de la République démocratique du Congo comme il le fait depuis bientôt deux mois, alertant sur une grave crise humanitaire.

    Depuis le 4 avril, plus de 130.000 citoyens de RDC ont été expulsés du Congo voisin, indique la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) dans un communiqué.

    Le chef de la Monusco, Martin Kobler, et la représentante spéciale des Nations unies sur la violence sexuelle dans les conflits armés, Zainab Bangura, exigent que cessent immédiatement les expulsions de ressortissants de la RDC vivant au Congo-Brazzaville, ajoute le communiqué.

    Les expulsions sont à l'origine d'une grave crise humanitaire et il y a des allégations selon lesquelles elles se seraient accompagnées de violations des droits de l'Homme, écrit l'ONU.

    Les Nations unies ajoutent avoir reçu des informations sur des violences physiques, des mauvais traitements, et des violences sexuelles infligés aux citoyens de RDC pendant les expulsions.

    M. Kobler et Mme Bangura exhortent le gouvernement de la République du Congo (Brazzaville) à empêcher de telles violations des droits de l'Homme et à enquêter sur ces incidents.

    Brazzaville a commencé à expulser des ressortissants de RDC avec le lancement d'une grande opération policière destinée à combattre une recrudescence du banditisme imputée aux étrangers en situation irrégulière.

    Les autorités de Brazzaville affirment qu'environ un millier de Congolais de RDC ont été expulsés dans le cadre de ce coup de filet mais, craignant une expulsion de force, même en règle, et face à la montée d'une hostilité manifeste de la population brazzavilloise, des dizaines de milliers de ressortissants de l'ex-Zaïre sont rentrés au pays.


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  • A Shangaï, Ban s'inquiète de l'augmentation des différends territoriaux en Asie

    21 mai 2014 – Au Sommet de la Conférence sur l'interaction et les mesures de confiance en Asie, à Shangaï, en Chine, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a exprimé mercredi son inquiétude concernant la hausse des différends territoriaux en Asie.

    « La culture du dialogue est profondément ancrée en Asie. Vous êtes tous ici pour construire la confiance et renforcer l'interaction entre vos pays. Les habitants de la région comptent sur votre prévoyance et votre sagesse pour résoudre tous les différends par le dialogue et en conformité avec le droit international », a dit M. Ban aux participants du Sommet.

    Le Secrétaire général a également pointé du doigt quatre autres domaines qui sont pour les Nations Unies une source de préoccupation en Asie.

    Il a en particulier cité la situation en Syrie, mais aussi la prolifération des armes nucléaires et autres armes de destruction massive dans la région.

    « La situation volatile dans la péninsule coréenne a mis en évidence la nécessité de parvenir à une dénucléarisation vérifiable. Cela signifie un dialogue et des négociations, y compris une reprise des pourparlers à six », a dit le Secrétaire général.

    « Ces efforts doivent être accompagnés d'une amélioration des relations intercoréennes. Nous devons aussi tenir compte de la situation catastrophique en matière humanitaire et de droits humains en République populaire démocratique de Corée », a-t-il ajouté.

    Ban Ki-moon s'est également dit préoccupé par le terrorisme et les activités criminelles. Il a rappelé que les Nations Unies étaient prêtes à aider les pays de la région à affronter des menaces spécifiques. Il a notamment estimé que la coopération régionale était cruciale pendant la période de transition en Afghanistan.

    Enfin, le Secrétaire général a estimé qu'il fallait faire davantage pour lutter contre le changement climatique, rappelant qu'il accueillerait un Sommet sur le climat à New York le 23 septembre.

    « À bien des égards l'avenir du monde se construit ici en Asie », a encore dit M. Ban. « L'Asie progresse. Il s'agit d'une source d'optimisme ».

    En marge du Sommet, le Secrétaire général a rencontré le Président de la République islamique d'Iran, Hassan Rouhani, le Président d'Afghanistan, Hamid Karzai, et le Président du Sri Lanka, Mahinda Rajapaka

     

     


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  • L'ONUDC adopte un programme pour lutter contre le braconnage et l'exploitation illicite des forêts

    21 mai 2014 – L'Organisation des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a adopté mercredi un nouveau programme pour lutter contre le braconnage et l'exploitation illicite des forêts aux niveaux national, régional et mondial et pour sensibiliser l'opinion mondiale sur l'importance de protéger les espèces animales et végétales.

    « L'émergence de ce programme mondial montre que ce problème a gagné en importance au cours des dernières années et est désormais une question prioritaire », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov, dans un communiqué de presse.

    L'adoption du programme vient une semaine après la fin de la 23ème session de la Commission sur la prévention des crimes et la justice pénale, qui a eu lieu à Vienne en Autriche, au cours de laquelle la Commission a appelé à renforcer la lutte contre les crimes liés au braconnage et à l'exploitation illicite des forêts.

    Le nouveau programme prévoit notamment de soutenir les pays à adopter des lois pour protéger la faune et la flore, renforcer les moyens d'enquêter et de poursuivre les auteurs de crimes. Il prévoit également la mise en place de moyens de subsistance alternatifs pour les communautés qui vivent de l'exploitation de la faune et la flore.

     


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