• Mogadiscio - Les islamistes somaliens shebab vont transporter la guerre au Kenya voisin, dont l'armée les combat depuis octobre 2011 en Somalie, a menacé jeudi un des plus hauts responsables du groupe somalien lié à Al-Qaïda, Fuad Mohamed Khalaf.

    Nous devons les tuer (les Kényans) dans notre pays, pour creuser leur tombe ici en Somalie et nous allons les tuer chez eux aussi, a lancé Fuad Mohamed Khalaf, dont la tête est mise à prix 5 millions de dollars par Washington, à des combattants islamistes réunis dans la région méridionale de Gedo, frontalière du Kenya et de l'Ethiopie.

    La guerre va se déplacer au Kenya, a-t-il ajouté, selon des propos retransmis par Radio-Andalus, la station des shebab, s'ils tuent une fillette somalienne, nous tuerons une fillette kényane.

    Fuad Mohamed, considéré comme le chef militaire des shebab dans le sud somalien, frontalier du Kenya, a appelé tous les musulmans du Kenya (...) à combattre le gouvernement kényan au Kenya car les Kényans tuent vos frères, dont des enfants, au Kenya et en Somalie. Quand leurs soldats et leurs avions de combat tuent les vôtres, Allah vous autorise à riposter en conséquence, a-t-il ajouté.

    Nous avons entraîné, dans la région de Gedo, les gens que vous avez maltraités au Kenya, a-t-il lancé à l'adresse des autorités kényanes qui ont expulsé plus de 300 Somaliens ces dernières semaines dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste, au cours de laquelle la police kényane a raflé plusieurs milliers de personnes, essentiellement Somaliens ou d'ethnie somali.

    Ce sont eux qui ont mené l'attaque de Mandera, localité kényane frontalière de la Somalie, où un convoi de la police est tombé dans une embuscade lundi, a-t-il poursuivi, d'autres vont être envoyés bientôt au Kenya.

    Le Kenya a été le théâtre de plusieurs attentats depuis qu'il a envoyé ses troupes - désormais intégrées à la force de l'Union africaine (Amisom) - combattre les shebab en Somalie, qui ont visé notamment les localités frontalières de la Somalie mais aussi les deux principales villes du pays, Nairobi la capitale et le grand port de Mombasa, sur la côte majoritairement musulmane.

    Les attaques se sont multipliées depuis plusieurs semaines, la dernière en date mi-mai à Nairobi faisant au moins dix morts et environ 90 blessés sur un des principaux marchés de la capitale.


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  • Brunschwig Graf: «Le salut hitlérien reste inacceptable»

    Un salut hitlérien n'est pas punissable s'il n'a d'autre but que d'afficher des convictions personnelles, a jugé le Tribunal fédéral en acquittant un néo-nazi.

    Pour la présidente de la Commission fédérale contre le racisme (CFR) Martine Brunschwig Graf, le salut hitlérien «reste inacceptable». Et le jugement du Tribunal fédéral (TF) montre que les juges n'abusent pas de la norme pénale antiraciste.

    Le geste, effectué sur le Grütli le 8 août 2010 dans le cadre d'une réunion de membres du Parti des Suisses nationalistes (PSN), était également visible des policiers présents, ainsi que des promeneurs. Mais le TF a jugé qu'en l'espèce, il ne visait pas à propager le national-socialisme.

    Il faut par contre s'attendre à ce que le salut hitlérien soit exécuté plus fréquemment lors de manifestations d'extrémistes de droite, estime le journaliste Hans Stutz, expert de la scène d'extrême-droite suisse.

    Propagation, une notion imprécise

    «Les juges ont tellement restreint la notion de «propagation» dans la norme pénale antiraciste, que ni un salut nazi ou un «Heil Hitler» ne peuvent passer pour de la «propagation d'une idéologie raciste», avance encore Hans Stutz. Il est ainsi difficile d'aboutir à une condamnation.

    Le terme «propagation» est d'ailleurs délibérément imprécis, remarque Marcel Niggli, professeur de droit à l'Université de Fribourg. Arborer un symbole nazi par exemple n'est pas considéré comme une propagation de l'idéologie. Il faut pour cela utiliser le symbole dans un acte de prosélytisme, estime-t-il.

    C'est le caractère public de l'éventuelle infraction qui est au centre de la norme pénale contre le racisme, analyse pour sa part Martine Brunschwig Graf. Ce jugement est la preuve que la liberté d'expression a un poids et que la loi est appliquée de manière réfléchie.

    Du point de vue de la CFR, cette preuve est certes désagréable et décevante, mais pas surprenante. Le TF s'est déjà prononcé de manière restrictive par le passé.

    Symboles nazis pas interdits

    En outre, la présidente ne croit pas que les Suisses seraient d'accord d'étendre la norme antiraciste au domaine non-public. Bien au contraire, les efforts au parlement vont plutôt dans l'autre sens: le Conseil national a rejeté lors de la session de printemps une motion d'Oskar Freysinger (UDC/VS) visant à l'affaiblir.

    Les tentatives pour la renforcer ne sont pas plus couronnées de succès: le Conseil fédéral et le parlement ont renoncé il y a trois ans à interdire les symboles nazis. Dans ce contexte, «la première priorité de la CFR est que la norme pénale antiracisme continue d'exister», conclut la présidente. Le peuple l'avait adoptée en 1994 avec 54,6% des suffrages.


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  • Près de 21 millions de personnes sont concernées par le travail forcé. Parmi elles, beaucoup d'enfants comme ici sur cette photo dans une mine en Afrique.

    Quelque 21 millions de personnes dans le monde sont victimes du travail forcé, de la traite ou d'une forme d'esclavage moderne.

    Le travail forcé génère 150 milliards de dollars de profits illégaux par an, selon une étude du Bureau international du travail (BIT) publiée lundi à Genève.

    Quelque 21 millions de personnes dans le monde sont victimes du travail forcé, plus de la moitié sont des femmes et des filles, pour l'essentiel dans l'exploitation sexuelle commerciale et le travail domestique. Les hommes et les garçons sont surtout exploités dans l'agriculture, la construction et les mines.

    Selon le rapport du BIT «Profits et pauvreté: l'économie du travail forcé», deux tiers des 150 milliards de dollars, soit 99 milliards, proviennent de l'exploitation sexuelle à des fins commerciales. Les 51 autres milliards résultent de la traite à des fins d'exploitation économique.

    Economies sur le dos des domestiques

    Ces 51 milliards se décomposent en 34 milliards dans la construction, le secteur manufacturé, les mines et les services d'utilité publique, et neuf milliards dans l'agriculture, y compris les forêts et la pêche. En outre, huit milliards sont économisés par des ménages privés qui ne rémunèrent pas ou qui sous-paient les travailleurs domestiques employés sous la contrainte.

    Une première estimation publiée en 2005 avait évalué à 44 milliards de dollars par an les profits liés au travail forcé. Les 2,2 millions de victimes du travail forcé imposé par des Etats ne sont pas compris, en l'absence de données fiables.

    Surtout en Asie

    La région Asie-Pacifique compte le plus grand nombre de travailleurs forcés dans le secteur privé, près de 12 millions, soit 56% du total. Les profits de l'exploitation sexuelle atteignent dans cette région 31 milliards et au total 52 milliards, soit le tiers de l'ensemble des profits tirés du travail forcé.

    Dans les pays riches et l'Union européenne, le BIT évalue à 1,5 million le nombre de victimes. Là encore, ce sont les profits liés à la prostitution qui sont les plus élevés, soit 26 milliards. Au total, toutes sources confondues, les profits dans les économies avancées atteignent près de 47 milliards.

    Les profits sont les plus élevés en cas d'exploitation sexuelle, ce qui s'explique par la demande pour de tels services et les prix que les clients sont prêts à payer, par le faible investissement en capital et par les faibles coûts d'exploitation de cette activité.

    La pauvreté principale cause

    Le rapport identifie la pauvreté comme le principal facteur économique qui pousse les individus vers le travail forcé. Les autres facteurs de vulnérabilité sont le manque d'éducation, l'analphabétisme, les inégalités homme-femme et les migrations.

    Pour la directrice du programme d'action du BIT contre le travail forcé, Beate Andrees, il faut renforcer les socles de protection sociale pour éviter que les ménages pauvres ne contractent des emprunts abusifs en cas de perte soudaine de revenus. Il faut investir dans la formation professionnelle, prévenir le travail clandestin des migrants et lutter contre les abus à leur encontre.

     


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  • Nations unies (Etats-Unis) - Les missions de maintien de la paix de l'ONU utilisent trop rarement la force pour protéger les civils quand ceux-ci sont attaqués, affirme un rapport interne de l'ONU.

    Le rapport note une tendance persistante des opérations de maintien de la paix à ne pas intervenir par la force quand des civils sont attaqués, alors même que l'usage de la force militaire est autorisé par le Conseil de sécurité.

    Le rapport attribue ce phénomène à plusieurs causes, dont une double chaîne de commandement de fait entre les dirigeants de la mission et les pays qui lui fournissent des troupes, et des divergences au sein du Conseil de sécurité sur l'opportunité ou les modalités d'une intervention musclée.

    De plus, les missions considèrent souvent qu'elles n'ont pas les effectifs ou les équipements suffisants pour se montrer plus fermes. Les Casques bleus s'inquiètent aussi des sanctions possibles (cour martiale, ou même poursuites devant la Cour pénale internationale) au cas où l'usage de la force serait jugé inapproprié ou excessif.

    Le rapport, qui date du mois de mars, a été présenté cette semaine à un comité de l'Assemblée générale de l'ONU chargé de superviser le budget de l'organisation.

    Il se fonde sur une évaluation de huit des dix missions de maintien de la paix de l'ONU qui ont pour mandat de protéger les civils, dont la Monusco en République démocratique du Congo, la Minuss au Soudan du Sud, la Minustah en Haïti ou la mission conjointe de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour. Il ne concerne pas la récente mission au Mali ni la future opération en République centrafricaine.

    Les missions ne sont intervenues immédiatement que dans un faible nombre de cas, indique le rapport: sur 507 incidents impliquant des civils signalés dans les rapports du secrétaire général de l'ONU entre 2010 et 2013, seuls 101 (soit 20%) ont déclenché une réponse immédiate de la part de la mission.

    Dans la plupart des cas, les Casques bleus n'étaient pas sur les lieux au moment de l'attaque mais quand ils s'y trouvaient ils n'ont pratiquement jamais utilisé la force, même en dernier recours.

    Ils ne sont cependant pas restés inactifs, souligne le rapport: ils ont soutenu les forces de sécurité locales ou ont mis à l'abri les civils, y compris en les abritant dans les locaux de l'ONU. Et en amont, les missions s'efforcent continuellement d'utiliser des moyens pacifiques pour identifier les menaces contre les civils et prévenir des attaques.

    Invité à commenter ce rapport, le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous a déploré vendredi que celui-ci se concentre uniquement sur le dernier recours, l'usage de la force et ne tienne pas assez compte de l'importance primordiale des solutions politiques.

    Le rapport ne souligne pas assez non plus le rôle central joué par les pays hôtes dans la protection des civils, a-t-il ajouté. Les Casques bleus peuvent soutenir un processus de paix fragile mais ne peuvent pas se substituer aux institutions d'un Etat.

    Enfin M. Ladsous rappelle que son département a mis en place des équipes mobiles d'entraînement chargées de former sur place les Casques bleus à la protection des civils et qui ont déjà été envoyées dans plusieurs pays (Nigeria, Tchad, Rwanda, Ethiopie).


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  • La Cour de justice de l’Union européenne a rendu le 13 mai une décision qui fera date, imposant un « droit à l’oubli » numérique.

    Ses magistrats ont estimé que les moteurs de recherche sont responsables du traitement des données personnelles qui apparaissent sur leurs pages Internet et ont le devoir, dans certains cas, de les supprimer.

    Cet arrêt aura de nombreuses conséquences, ouvrant la perspective de multiples contentieux et relançant le débat qui oppose le droit d’informer et les droits de la personne.

    La décision de la Cour a été rendue à l’occasion de l’examen du dossier d’un citoyen espagnol, Mario Costeja Gonzalez. En 1998, le quotidien la Vanguardia publie dans son édition papier des annonces sur une saisie immobilière dont il fait l’objet dans le cadre d’un recouvrement de dette.

    Les informations sont ensuite reproduites dans une version électronique du journal. Estimant que la mention de son nom n’est plus pertinente, ses dettes ayant été réglées, l’intéressé dépose en 2009 une réclamation visant Google auprès de l’Agence espagnole de protection des données.

    La justice espagnole, qui rencontre des difficultés dans l’interprétation du droit européen, porte l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

    Que dit la décision de la Cour ?

    Dans un arrêt rendu public le 13 mai, la CJUE a jugé que les moteurs de recherche sont responsables du traitement des « données à caractère personnel » apparaissant sur leurs pages Internet et doivent, dans certains cas, les supprimer.

    En pratique, un particulier peut donc désormais demander à Google ou à ses concurrents la suppression d’un lien renvoyant à une page Web qui contient des « données à caractère personnel ».

    Cette formulation désigne toute information permettant de reconnaître un individu : nom, prénom date de naissance, numéro de téléphone, photo… Il reviendra au moteur de recherche d’établir le bien-fondé de la demande. S’il ne donne pas suite, le particulier pourra saisir l’autorité de contrôle locale (la CNIL en France, par exemple).

    La CJUE fonde son arrêt sur le droit à la protection de la vie privée, garanti par une directive de 1995. « L’effet de l’ingérence dans les droits de la personne se trouve démultiplié en raison du rôle important que jouent Internet et les moteurs de recherche (…), indique la Cour. Compte tenu de sa gravité potentielle, une telle ingérence ne saurait (…) être justifiée par le seul intérêt économique de l’exploitant du moteur dans le traitement des données. »

    Qui peut se prévaloir de ce « droit à l’oubli » ?

    Les magistrats de Luxembourg n’établissent pas la liste des cas de figure tombant sous le coup de leur décision. Mais ils sont potentiellement nombreux, l’arrêt pouvant être utilisé dans toutes les situations où le droit fondamental à la vie privée ne semble pas respecté.

    « Imaginez quelqu’un qui fait l’objet d’une sanction disciplinaire sur un terrain de football dont on en trouve la trace pendant plusieurs années sur Google, indique l’avocat belge Benjamin Docquir, spécialiste de la protection des données. C’est un fait de sa vie privée qui peut lui porter préjudice dans le cadre d’une recherche d’emploi. C’est typiquement le genre de situation qui pourrait être concernée. »

    Selon la CJUE, le moteur de recherche ne peut prendre prétexte de l’absence de préjudice pour refuser le retrait d’un lien sur Internet. « La question du préjudice est très subjective, celui-ci peut s’apprécier de multiples façons », poursuit Benjamin Docquir.

    Est-ce à dire que toute personne voulant supprimer une page où son nom est mentionné peut obtenir gain de cause ? « Le risque est d’avoir une interprétation très large », confirme Benjamin Docquir, pour qui l’enjeu de cette décision est bien celui de la création d’un « droit à l’oubli ».

    Quels sont les risques pour la liberté d’informer ?

    L’arrêt de la Cour est une surprise, son avocat général ayant souligné, en juin dernier, qu’aucun droit à l’oubli ne saurait être invoqué à l’encontre des moteurs de recherche. Porte-parole de Google, Bill Echikson avait alors salué cette position par ces mots : « Demander aux moteurs de recherche de supprimer des informations légales et légitimes reviendrait à de la censure. »

    Les magistrats de Luxembourg ont anticipé ces critiques en établissant, dans leur arrêt, des limites à la possibilité de retirer d’Internet certaines données à caractère personnel.

    Ainsi, dans le cas où l’intéressé jouerait un rôle dans la vie publique, la balance serait renversée et l’intérêt du public à avoir accès à l’information en question devrait l’emporter sur le droit à la vie privée. Resterait encore à déterminer la dimension publique du rôle de l’intéressé.

    Les juges vont-ils être submergés de demande ?

    En cas de mauvaise volonté des moteurs de recherche, les citoyens de l’UE pourront saisir la justice de leur pays. Les Français pourront déposer au civil une demande de retrait des données litigieuses. En cas de refus d’obtempérer des moteurs de recherche, une juridiction pénale pourra être saisie, avec à la clé de lourdes sanctions (prison, amende).

    Voilà qui n’est pas nouveau pour le justiciable français. La loi informatique et libertés prévoit d’ores et déjà la possibilité de faire retirer du Net des données à caractère personnel, dès lors que le plaignant peut invoquer des « motifs légitimes ».

    Les juges français ont toutefois choisi de faire une lecture plutôt restrictive de cette notion. « Il faut en effet que l’information diffusée en ligne soit tendancieuse, inexacte, partisane ou déloyale et qu’un laps de temps particulièrement long se soit écoulé pour obtenir un retrait », précise Me Antoine Fittante.

    Pour ce spécialiste du droit numérique, la Cour européenne va, elle, beaucoup plus loin. L’arrêt du 13 mai évoque en effet des données « inadéquates », « pas ou plus pertinentes » ou « excessives au regard des finalités pour lesquelles elles ont été traitées ». « Ces conditions étant de portée beaucoup plus générale que celles prévues en droit français, poursuit l’avocat, nous assisterons sans doute à un nombre croissant de demandes de retrait. »

    D’ici là, les magistrats français devraient rapidement saisir la juridiction européenne afin d’avoir une idée précise de l’interprétation à faire de l’arrêt.

    Quelles conséquences pour les moteurs de recherche et les médias ?

    Cette décision est « décevante pour les moteurs de recherche et les éditeurs en ligne en général », a réagi dans un communiqué un porte-parole de Google à Bruxelles, Al Verney, indiquant que le géant d’Internet avait « besoin de temps pour analyser ses implications ».

    « Jusque-là, Google pouvait supprimer des liens vers des sites d’évidence illégaux sur simple signalement de particuliers ou de façon automatique, si ces sites ont été mis au préalable sur liste noire par des associations de défense de droit de l’enfance, par exemple », explique Étienne Drouart, avocat et administrateur du think-tank Renaissance numérique.

    « Les demandes de déréférencement vont sans doute être plus nombreuses après cette décision, poussant les moteurs à automatiser les suppressions. » Ne serait-ce que pour les sites portant atteinte aux droits d’auteur, Google a désindexé 200 millions de liens l’an dernier…

    Cette décision risque-t-elle d’avoir une incidence sur la diffusion d’articles de presse référencés par le moteur de recherche ? « A priori non, estime Sabine Madeleine, directrice juridique de Bayard. La Cour acte que le droit à l’oubli pourrait être invoqué à l’endroit d’un moteur de recherche, mais elle ne crée pas un droit d’exiger le retrait d’articles de journaux archivés>. »

    Dans cette décision s’opposent droit à l’oubli et liberté de l’information. « Il faut à la fois des pratiques de déontologie et des garde-fous, insiste-t-elle. Face à des demandes de suppression d’anciens articles de La Croix, nous avons décidé de ne pas y répondre systématiquement mais d’accepter dans certains cas précis de les anonymiser, notamment lorsqu’il s’agissait de mineurs ou de faits pour lesquels la personne avait purgé sa peine et s’était réinsérée. »

    L’anonymisation est d’ailleurs l’une des pistes explorées par la Cnil au terme d’une vaste consultation sur le « droit à l’oubli », avec « la définition concertée » d’une durée au-delà de laquelle les articles diffusés en ligne rejoindraient « un fonds d’archives accessible, mais uniquement sur abonnement ».


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  • Le parti du Congrès, au pouvoir depuis dix ans en Inde, a reconnu sa défaite aux élections législatives. Celles-ci pourraient donner la majorité absolue au parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi, selon des résultats préliminaires.

    "Nous acceptons la défaite. Nous sommes prêts à siéger dans les rangs de l'opposition", a dit le porte-parole et dirigeant du parti, Rajeev Shukla, devant les journalistes au siège du parti.

    Le BJP est en bonne voie pour obtenir seul la majorité absolue au Parlement indien, ce qui constituerait une première en trente ans, selon les projections vendredi de deux chaÎnes de télévision, NDTV et CNN-IBN.

    Le BJP a franchi le cap des 272 sièges sur 543, tandis qu'avec ses alliés le parti remporterait entre 316 et 328 sièges, selon ces projections. NDTV et CNN-IBN s'appuient sur des résultats préliminaires. Le meilleur résultat du BJP remonte à 1999 avec 182 sièges qui lui avaient permis de diriger le pays jusqu'en 2004.

    Modi, fils d'un vendeur de thé de 63 ans, a monopolisé la campagne électorale en multipliant les meetings, parfois grâce à son hologramme en 3D, avec comme message principal la promesse d'incarner un pouvoir fort à même de relancer l'économie indienne.

    Les attentes sont fortes au sein de la population indienne après cette campagne centrée sur M. Modi et son bilan économique dans l'Etat du Gujarat, qu'il dirige depuis 2001.

    Signes boursiers

    L'arrivée de M. Modi au pouvoir constituerait un changement radical pour les grands pays occidentaux qui ont boycotté le dirigeant indien pendant près de dix ans après les émeutes qui ont ensanglanté le Gujarat en 2002. Plus de 1000 personnes ont été tuées dans ces émeutes, essentiellement des musulmans. M. Modi a été accusé d'avoir encouragé les violences.

    Les marchés boursiers ont déjà anticipé une nette victoire de M. Modi avec une hausse de 5% sur la semaine, les investisseurs faisant preuve d'un optimisme, que certains jugent exagéré, sur sa capacité à sortir l'Inde de ses difficultés: infrastructures défaillantes, inflation galopante, etc.


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  • Les autorités ukrainiennes ont martelé mercredi qu'elles ne céderaient pas au "chantage" des insurgés pro-russes qui contrôlent l'Est du pays lors d'une "table ronde" à Kiev qui visait, sous l'oeil des Occidentaux, à trouver une sortie de crise. La rencontre a tourné au dialogue de sourds.

    "Nous sommes prêts à entendre les gens de l'Est. Mais il ne faut pas tirer, piller et occuper les bâtiments administratifs", a dit le président par intérim Oleksander Tourtchinov en ouvrant cette "table ronde" à Kiev en vue d'une désescalade, sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), présidée par la Suisse.

    Un haut responsable parlementaire pro-russe Olexandre Efremov lui a répondu que "des dizaines de milliers" d'habitants locaux soutenaient les insurgés armés. Comme ses collègues du Parti des régions avant la réunion, il a ajouté que l'Ukraine devait arrêter son opération militaire dans l'Est qui ne fait "que des morts des civils pacifiques".

    Rebelles pas à la discussion

    Le Premier ministre Arseni Iatseniouk, deux anciens chefs de l'Etat ukrainien et des candidats à la présidentielle du 25 mai comme Ioulia Timochenko et le pro-russe Serguiï Tiguipko ont également participé à ces discussions. L'ancien diplomate allemand Wolfgang Ischinger, co-modérateur choisi par l'OSCE, a prôné "un processus électoral inclusif, honnête et transparent" en vue de la présidentielle.

    Les autorités de Kiev ont refusé la participation des rebelles prorusses qu'elles considèrent comme des "terroristes". Dans le bastion rebelle de Slaviansk, la porte-parole des séparatistes, Stella Khorocheva, a dit que ceux-ci n'avaient pas de position officielle à l'égard de cette table ronde.

    "Mais Kiev nous traite de terroristes et d'extrémistes, ce sont de graves accusations qui pourraient avoir des conséquences juridiques", a-t-elle ajouté. "Nous essayons de libérer notre pays, nous ne sommes pas des terroristes", a-t-elle encore dit.

    Militaires tués

    Cette table ronde est intervenue dans un moment de grande tension, au lendemain du décès de sept soldats ukrainiens tombés dans une embuscade près de la ville sécessionniste de Kramatorsk.


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  • Le nombre de déplacés dans le monde atteint un record

    Le nombre de personnes déplacées dans le monde a atteint un record l'an dernier. La Syrie, la Colombie, le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Soudan concentrent le 63% des cas.

    Plus de 33 millions de personnes sont déplacées dans leur pays, soit 4,5 millions de plus que l'année précédente, ont déploré mercredi à Genève le HCR et le Conseil norvégien pour les réfugiés (CNR).

    Cinq pays, la Syrie, la Colombie, le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Soudan concentrent le 63% des 33,3 millions de personnes déplacées. Un nombre «choquant» de plus de 40% des nouveaux déplacés l'ont été en Syrie, ont précisé le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et le CNR.

    «Ce nombre record de personnes forcées de fuir les violences dans leur propre pays est une tendance très inquiétante», a déclaré le secrétaire général du CNR Jan Egeland. «Quelque chose ne va pas dans la manière dont nous répondons aux crises», a-t-il ajouté.

    En Syrie, une famille toutes les 60 secondes

    «Nous avons tous la responsabilité d'agir pour mettre fin à cette souffrance massive», a affirmé pour sa part le Haut Commissaire aux réfugiés Antonio Guterres. En Syrie, 9500 personnes ont été déplacées en moyenne chaque jour par le conflit l'an dernier. Une famille quitte son foyer à cause des violences toutes les 60 secondes.

    Le Haut Commissaire a dénoncé «la mutliplication des conflits et en même temps l'incapacité de la communauté internationale de les résoudre». Il a affirmé qu'il n'y a pas de solution humanitaire à ce drame, mais seulement une solution politique.

    «Nous ne faisons pas assez pour prévenir et résoudre les conflits. Cela doit changer, car les agences humanitaires ne seront plus capables de répondre aux besoins», a averti Antonio Guterres.

    Près de 50 millions déplacés et réfugiés au total

    Le nombre de réfugiés (déplacés dans des pays tiers) a également augmenté, soit 16 millions de réfugiés enregistrés l'an dernier, et au total un record de 49,3 millions de personnes déplacées par les conflits à l'intérieur et à l'extérieur de leur pays, contre 45,2 millions l'an dernier.

    L'an dernier, 8,2 millions de personnes supplémentaires ont été déplacées. Outre en Syrie, qui compte 6,5 millions de déplacés internes, la situation s'est aggravée récemment en République centrafricaine (près d'un million) et au Soudan du Sud (un million également).

    Après la Syrie, la Colombie est le deuxième pays qui compte le plus grand nombre de déplacés, avec un total de 5,7 millions de personnes, une crise prolongée qui dure depuis 1985. En moyenne, les déplacés vivent dans des conditions précaires pendant 17 ans, selon le rapport portant sur 58 pays.


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  • 8 mai 2014 – Dans un rapport publié jeudi sur les violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international au Soudan du Sud, la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSS) pense que des crimes contre l'humanité auraient été commis par les parties en conflit depuis le 15 décembre 2013.

    Le rapport montre notamment comment le conflit a eu un impact négatif considérable sur la situation des droits de l'homme dans le pays. Il se base sur des enquêtes menées par la mission onusienne et montre que toutes les parties prenantes au conflit ont commis des violations graves, telles que des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des viols et autres formes de violence sexuelle, des arrestations et détentions arbitraires et des attaques ciblées contre des civils et des membres du personnel des Nations Unies.

    « En raison du caractère systématique d'une grande partie de ces attaques, et d'informations faisant état d'efforts de coordination et de planification dans certains cas, il est justifié de penser que des crimes contre l'humanité auraient été commis », a affirmé la MINUSS dans un communiqué de presse.

    Ces conclusions ouvrent la voie à des investigations plus approfondies, et la MINUSS s'est félicitée de la prise d'initiatives nationales et régionales pour mener des enquêtes. La mission onusienne a souligné que ces enquêtes doivent être indépendantes, transparentes et menées au plus vite et aboutir à des arrestations et des poursuites judiciaires contre les personnes responsables de violations.

    « La responsabilisation est indispensable pour mettre fin à la tradition d'impunité au Soudan du Sud et pour empêcher que des atrocités similaires soient commises à l'avenir. Il ne peut pas y avoir de réconciliation sans attribution des responsabilités », a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU au Soudan du Sud, Hilde Johnson.

    « Nous appelons au lancement d'un processus de paix crédible qui peut mener à la réconciliation nationale », a-t-elle souligné en ajoutant que la MINUSS continuerait de mener des enquêtes sur toutes les éventuelles violations des droits de l'homme à venir.

    A New York, le Conseil de sécurité a tenu des consultations à huis-clos jeudi après-midi sur la situation au Soudan du Sud. Les membres du Conseil ont entendu des exposés par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, et par la chef de la MINUSS, Hilde Johnson, par vidéoconférence.


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  • Les ONG font campagne contre les «robots tueurs»

    A la veille d'une réunion mardi à l’ONU, Human Rights Watch vient de rendre public les conclusions d’un rapport qui évalue en détail les risques présentés par ces armes.

    A la veille de la tenue mardi à l’ONU d’une réunion sur les «robots tueurs», Human Rights Watch affirme que «ces armes entièrement autonomes menacent les droits humains en temps de paix comme en temps de guerre». L’ONG vient de rendre public les conclusions d’un rapport qui évalue en détail les risques présentés par ces armes au cours des opérations d'application de la loi, en élargissant le débat au-delà du champ de bataille.

    «Le jugement humain reste indispensable pour toute décision concernant le recours à une arme mortelle, qu’il s’agisse d’une situation de guerre ou d’application de la loi», souligne Steve Goose directeur de la division Armes à Human Rights Watch. «Les gouvernements doivent dire non aux armes totalement autonomes pour quelque but que ce soit, et les interdire préventivement dès maintenant, avant qu'il ne soit trop tard», insiste-t-il.

    Human Rights Watch a rejoint une coalition de 51 organisations non gouvernementales qui appelle à une interdiction préventive du développement, de la production et de l'utilisation des armes entièrement autonomes.

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    Les robots tueurs ne sont pas près d'être interdits

    Il est encore très prématuré de vouloir réglementer l'utilisation des robots tueurs. C'est ce qu'a affirmé le président d'une réunion d'experts convoquée cette semaine à Genève sur l'utilisation des armes pleinement autonomes.

    «Les discussions ont été très utiles sur tous les aspects des systèmes d'armes pleinement autonomes», a affirmé à la presse le président de la réunion, l'ambassadeur de France Jean-Hugues Simon-Michel. Ce dernier a souligné le «grand intérêt» des participants pour ce nouveau sujet.

    Dans le cadre de la Convention de l'ONU sur les armes dites inhumaines, les représentants des gouvernements, dont la Suisse, ont discuté pendant quatre jours pour la première fois des implications des «robots tueurs». La conférence des Etats parties à la Convention, en novembre, décidera du suivi.

    L'ambassadeur français n'a pas caché qu'il faudra beaucoup plus de temps pour évaluer toutes les conséquences de ces nouveaux systèmes d'armes automatisés. Il a souligné que la technologie des robots est à la fois civile et militaire et que, pour tous les Etats, il n'est pas question de restreindre son développement sur le plan civil.

    «Nous sommes encore assez loin du moment où un système d'armes pleinement autonome pourrait être développé», a indiqué l'ambassadeur de France.

    Savoir de quoi on parle

    Pour l'heure, il s'agit d'abord de savoir de quoi on parle. La question d'une interdiction ou d'une réglementation est «complètement prématurée», a dit M. Simon-Michel.

    Certains pays ont estimé qu'il y a des problèmes de compatibilité entre des armes qui décideraient de tuer de manière autonome et l'éthique, d'autres pas. Tous les participants ont affirmé que le droit international humanitaire (DIH) doit s'appliquer.

    Des «opinions variées» ont été émises quant à la compatibilité des «robots tueurs» avec le DIH. Au début de la réunion, le CICR a exprimé des doutes quant au fait de savoir si une arme autonome peut distinguer entre un civil et un combattant et évaluer la proportionnalité d'une attaque.

    Menace pour la paix

    Des délégations se sont inquiétées par ailleurs du fait que la mise au point de systèmes d'armes complètement automatiques augmenterait le risque du recours à la force. «Sans verrou humain», elle pourrait avoir un impact négatif sur la paix et la sécurité mondiale, a indiqué le président de la réunion.

     


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