• Somalie : l'ONU salue la ratification par le pays de la Convention relative aux droits de l'enfant

    20 janvier 2015 – Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et la Mission de l'ONU en Somalie se sont félicités mardi de la ratification par le gouvernement somalien de la Convention de l'ONU relative aux droits de l'enfant.

    « Alors que 26 ans se sont écoulés depuis l'entrée en vigueur de la Convention relative aux droits de l'enfant, la Somalie est devenu le 195ème Etat partie à ratifier la Convention, empruntant ainsi la voie d'une amélioration des conditions de vie de ses plus jeunes citoyens », a salué le Directeur exécutif de l'UNICEF, Anthony Lake, dans un communiqué de presse.

    « En ratifiant la Convention relative aux droits de l'enfant, le gouvernement de la Somalie investit dans le bien-être de ses enfants, et par conséquent dans l'avenir de sa société », a déclaré M. Lake, ajoutant que l'UNICEF se réjouissait de soutenir l'effort national de la Somalie afin de traduire les droits de la Convention en actions concrètes pour chaque enfant du pays.

    « Le message central de la Convention est que chaque enfant mérite un bon départ dans la vie », a-t-il ajouté. « Que peut-il y avoir de plus important que cela? ».

    Le processus de ratification sera finalisé dès que le gouvernement de la Somalie aura fait le dépôt des instruments de ratification auprès des Nations Unies à New York.

    Dans un communiqué de presse rendu public à Mogadiscio, la capitale somalienne, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le pays, Nicholas Kay, a également félicité le gouvernement de la Somalie pour cette initiative.

    « Je me réjouis de la ratification de la Convention relative aux droits de l'enfant par la Somalie. C'est une étape importante dans la protection et la promotion des droits de tous les enfants en Somalie », a-t-il déclaré à l'occasion d'une cérémonie en l'honneur de la ratification, organisée dans une école de Mogadiscio en présence du Président somalien, Hassan Sheikh Mohamud.

    « Alors que le pays commence à se remettre de plusieurs décennies de conflit, le gouvernement fédéral et ses partenaires internationaux ont le devoir de protéger et de servir les communautés les plus vulnérables de la Somalie », a déclaré M. Kay, ajoutant qu'il espérait que le pays entame prochainement les démarches pour devenir partie aux Protocoles facultatifs à la Convention.


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  • L’Espagne présente un plan de lutte contre l’excision

    Un protocole d’action vient d’être approuvé par les autorités espagnoles. Les familles présumées à risques, originaires de pays où est pratiquée l’excision, devront s’engager par écrit à éviter la mutilation de leurs filles.Des poursuites pénales peuvent ensuite être engagées contre les parents des fillettes ayant subi une excision.

    Les personnes originaires de pays où se pratique la mutilation génitale féminine (MGF) devront s’engager par écrit à ne pas la faire subir à leurs filles avant de quitter l’Espagne pour s’y rendre en voyage. C’est l’une des principales mesures du plan de lutte que viennent d’approuver les autorités espagnoles. « Je m’engage à prendre soin de la santé de la/des mineure(s) dont je suis responsable et à éviter leur mutilation génitale, ainsi qu’à me présenter à une visite de contrôle au retour de voyage », est-il écrit sur le document que les pédiatres feront signer aux parents. Si ces derniers refusent de le signer, les médecins alerteront la justice qui pourra à son tour décider de la mise en place « de mesures de prévention pour éviter » la MGF, selon le ministère de la Santé.

    17 000 victimes potentielles

    Cette procédure sera introduite après l’approbation mercredi d’un « Protocole commun d’action sanitaire » par le ministre de la Santé Alfonso Alonso et des représentants des 17 gouvernements régionaux. « Près de 17 000 filles courent le risque en Espagne d’être victimes de mutilation génitale », d’après le ministère. Plus de 57 000 femmes mutilées vivraient aujourd’hui en Espagne, selon les estimations de la fondation internationale Wassu-UAB, mais il n’existe toutefois pas de registre médical officiel.

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recense plus de 125 millions de victimes d’excision dans 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient. L’Unicef note que la pratique est aussi en hausse en Europe, en Australie, au Canada et aux États-Unis, notamment parmi les populations d’immigrants.

    Détecter et recenser ces cas est justement l’un des principaux objectifs du nouveau protocole approuvé mercredi en Espagne, qui explique précisément aux médecins, généralistes et gynécologues, en quoi consiste cette pratique et comment traiter ses séquelles, notamment pendant la grossesse et l’accouchement. Il faut redoubler de vigilance avant un voyage, explique à l’AFP Nieves Crespo, responsable du programme de prévention de la MGF pour l’Union des associations familiales, l’une des ONG qui ont participé à l’élaboration du protocole en Espagne. « Nous n’avons pas d’indice permettant de dire qu’on mutile en Espagne, mais plutôt qu’on profite des voyages avec les filles et que c’est dans les pays d’origines qu’est pratiquée » l’ablation du clitoris ou des lèvres vaginales, explique-t-elle.


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  • La justice congolaise saisit les comptes de l’hôpital du docteur Mukwege

    Le docteur Mukwege, prix Sakharov 2014 pour son aide aux femmes victimes de viols, dénonce un « harcèlement » fiscal.

     

    Le médecin Denis Mukwege, qui a fondé l’hôpital de Panzi spécialisé dans les soins aux femmes victimes de viols, a dénoncé jeudi 1er janvier le « harcèlement » fiscal et l’« injustice » subis par son établissement de l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

    Les faits

    La veille, le gynécologue, plusieurs fois récompensé pour son aide aux victimes de viols, lauréat notamment du Prix Sakharov 2014, avait annoncé que le pouvoir congolais avait saisi les comptes bancaires de son hôpital. « Cela veut dire qu’on ne peut plus y opérer des retraits », précise un communiqué de l’établissement.

    Environ 39 000 € ont également été prélevés par les services fiscaux, « un recouvrement de l’impôt professionnel sur la rémunération que cet hôpital doit au trésor public », selon la direction générale des impôts (DGI).

    « Tous les hôpitaux généraux de référence du pays ont un statut particulier et l’impôt du personnel est retiré à la source par le ministère des Finances. Je suis étonné que seul l’hôpital de Panzi soit soumis à ce harcèlement fiscal de la DGI », a déclaré jeudi le docteur Mukwege.

    Le contexte

    L’hôpital de Panzi, implanté à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, soigne depuis une quinzaine d’années des femmes victimes de violences sexuelles dans cette région troublée et instable depuis deux décennies.

    En recevant fin novembre le prix Sakharov, Denis Mukwege avait appelé ses compatriotes à « soigner » la RDC, engluée dans la violence. Il avait, à la même occasion, dénoncé « l’insécurité et la mauvaise gouvernance » qui sont, selon lui, à la base de « l’extrême pauvreté » qui gangrène l’est de la RDC, région pourtant riche en minerais.

    L’avenir

    Le blocage des comptes bancaires « a un impact majeur sur le fonctionnement de l’hôpital et la prise en charge des malades », souligne le communiqué diffusé par l’établissement, ajoutant que « les 500 agents employés par l’hôpital n’ont pas reçu leur salaire » du mois de décembre à cause de cette décision.

    « Nous exigions que les autorités cessent avec ces mesures discriminatoires à l’endroit du seul hôpital de Panzi », poursuit le texte, alors qu’une manifestation d’une partie du personnel avait lieu mercredi 31 décembre à Bukavu, devant le siège régional de la DGI.

    Mais selon la DGI, l’hôpital devrait encore 600 millions de francs congolais (550 000 €) à l’État, au titre de l’exercice 2013-2014.


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  • Le groupe Boko Haram a enlevé près de 200 personnes dans un village du nord-est du Nigeria, jeudi 18 décembre.

    Trente-deux personnes ont été tuées et près de 200 femmes et enfants ont été enlevés dans un village du nord-est du Nigeria attaqué par Boko Haram. Les insurgés ont attaqué le village de Gumsuri, à 70 km au sud de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, leur fief.

    « Ils ont tué 32 personnes, dont l’imam de la localité et le chef de la milice locale », a déclaré un responsable local. « Après avoir tué nos jeunes, les insurgés ont emmené nos femmes et nos filles », a raconté un habitant, Mukhtar Buba, qui a fui. Le nombre d’habitants enlevés a été estimé à 185 personnes.

    Par ailleurs, 54 soldats nigérians ont été condamnés à mort pour leur refus de participer à une opération contre le groupe islamiste dans cette région. Les soldats nigérians, mal équipés et en sous-effectifs, refusent souvent d’y combattre. Mais le président a promis, à deux mois des élections, de reprendre les vingt villes prises par Boko Haram.


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  • La traite des enfants est en hausse dans le monde, selon l'ONU

    25 novembre 2014 – Une victime sur trois de la traite des personnes est un enfant, soit une augmentation de 5% par rapport à la période 2007-2010, selon un nouveau rapport de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (l'ONUDC) publié lundi 24 novembre 2014 à Vienne.

    D'après ce Rapport mondial sur la traite des personnes 2014, les filles représentent deux tiers des enfants victimes, et représentent avec les femmes 70% des victimes de la traite dans le monde entier.

    « Malheureusement, le rapport montre qu'il n'y a aucune place dans le monde où les enfants, les femmes et les hommes sont à l'abri de traite des personnes », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov. « Les données officielles communiquées à l'ONUDC par les autorités nationales ne représentent que ce qui a été détecté. Il est très clair que l'ampleur de l'esclavage moderne est bien pire ».

    Aucun pays n'est à l'abri - il y a au moins 152 pays d'origine et 124 pays de destination touchés par la traite des personnes, et plus de 510 flux de traite traversant le monde. La traite survient principalement à l'intérieur des frontières nationales ou la même région, pendant que le trafic transcontinental touche principalement les pays riches.

    Dans certaines régions - comme l'Afrique et le Moyen-Orient - la traite des enfants est un problème majeur, avec les enfants constituant 62% des victimes.

    La traite des personnes aux fins de travail forcé - y compris dans les secteurs de la fabrication et de la construction, le travail domestique et la production de textile - a également augmenté de façon constante au cours des cinq dernières années. Environ 35% des victimes de la traite aux fins de travail forcé détectées sont des femmes.

    Il y a, cependant, des variations régionales : les victimes en Europe et en Asie centrale sont le plus souvent victimes de la traite aux fins d'exploitation sexuelle, tandis que dans l'Asie orientale et le Pacifique le marché est dominé par le travail forcé. Dans les Amériques, les deux types sont détectés à parts presque égales.

    La plupart des flux de trafic sont interrégionaux, et plus de 6 victimes sur 10 ont été victimes de la traite à travers au moins une frontière nationale. La grande majorité des trafiquants condamnés – 72% - sont des hommes et des citoyens du pays dans lequel ils opèrent.

    Le rapport souligne que l'impunité demeure un problème grave : 40% des pays n'ont enregistré que peu ou pas de condamnations et il n'y a eu aucune augmentation perceptible dans la réponse globale de la justice pénale à ce crime, laissant une importante partie de la population vulnérable aux délinquants.

    Selon M. Fedotov, « même si la plupart des pays criminalisent le trafic, beaucoup de gens vivent dans des pays où les lois ne sont pas en conformité avec les normes internationales qui leur permettraient une protection complète, comme le Protocole sur la traite des personnes ».

    « Ceci doit changer », ajoute M. Fedotov. « Chaque pays doit adopter la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et le protocole et s'engager à la pleine mise en œuvre de leurs dispositions ».


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  • Niger : l'experte de l'ONU salue les mesures prises pour éradiquer l'esclavage

    21 novembre 2014 – Le gouvernement du Niger a pris des mesures significatives pour éradiquer l'esclavage et les pratiques analogues à l'esclavage, mais de nombreux défis restent à relever, a dit vendredi la Rapporteuse spéciale des Nations Unies, Urmila Bhoola, au terme de sa première mission dans ce pays.

    Le Niger a criminalisé l'esclavage en 2003, donnant effet au droit constitutionnel de ne pas être soumis à l'esclavage. En 2010, il a également adopté une loi pour prévenir et lutter contre la traite d'êtres humains, y compris la traite à des fins d'esclavage et des pratiques esclavagistes, ce qui a amené à la création en 2012 de la Commission nationale de coordination de lutte contre la traite des personnes et de l'Agence nationale de lutte contre la traite des personnes. En juillet 2014 un Plan d'action national de lutte contre la traite des personnes a été adopté. Le Niger a également modifié le Code du travail pour interdire le travail forcé et les pires formes du travail des enfants.

    « La criminalisation de l'esclavage et l'adoption d'une législation pour pénaliser les formes contemporaines d'esclavage indiquent l'engagement du gouvernement de respecter ses obligations internationales à l'égard des droits de l'homme », a souligné Mme Bhoola. Cependant, le nombre limité de poursuites indiquent qu'une application plus ferme de la loi est nécessaire et que des contraintes en matière de ressources et de capacités subsistent.

    « Des associations dont le mandat est de lutter contre l'esclavage peuvent engager des poursuites en vertu du code pénal », a noté Mme Bhoola. En 2014, un homme a été condamné du crime d'esclavage pour la pratique de la wahaya. La wahaya est également connue sous le nom de “la cinquième épouse” parce que cette pratique implique l'achat d'une femme ou d'une fille comme esclave sous prétexte de « mariage ».

    Une autre pratique analogue à l'esclavage qui n'a pas encore aboutie à une condamnation est la pratique de mendicité forcée des talibés par les maîtres coraniques. Les talibés sont les garçons envoyés aux maîtres coraniques – les marabouts – pour recevoir une éducation religieuse, mais ils sont exploités par certains marabouts pour gagner un revenu pour eux.

    La Rapporteuse Spéciale a également exprimé sa préoccupation face à l'augmentation des mariages précoces, pouvant conduire à l'esclavage des enfants, ainsi que la prévalence des pires formes de travail des enfants et de la servitude domestique.

    La Rapporteuse spéciale a déclaré que l'éradication de la pauvreté est une priorité parce qu'elle est un facteur clé qui entraîne des formes contemporaines d'esclavage.

    Elle a également noté le manque de données sur la persistance au Niger de l'esclavage et des pratiques analogues à l'esclavage et elle a recommandé la réalisation d'une étude sur sa prévalence afin de pouvoir élaborer des programmes ciblés sur l'éradication des pratiques spécifiques.

    L'experte a souligné que l'éducation et l'autonomisation socio-économique des descendants des esclaves devront être une priorité pour le gouvernement. « Je suis au courant d'un projet de mise en place d'un fonds spécial d'indemnisation des victimes de la traite, mais j'encourage le gouvernement à considérer un appui semblable en faveur de toutes les victimes d'esclavage et de pratiques analogues à l'esclavage afin d'assurer leur indépendance économique et leur réinsertion sociale », a-t-elle dit.


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  • Cinq Ougandais condamnés à la prison ferme pour excision

    Quand elle n'entraîne pas la mort, l'excision peut être source de stérilité, d'incontinence urinaire, ou encore de risques accrus d'infection lors de futurs accouchements.

    La décision est rare, mais le gouvernement ougandais veut montrer sa volonté de lutter contre ce type de mutilations. Cette pratique est interdite depuis 2010.

    Cinq hommes et femmes ont été condamnés à quatre ans de prison en Ouganda pour avoir excisé ou aidé à exciser des filles dans l'est du pays, une décision de justice rare mais signe de la volonté des autorités d'éradiquer une pratique parfois mortelle.

    Les cinq condamnés avaient été arrêtés dans le district de Kapchorwa la semaine dernière, a précisé le quotidien Daily monitor vendredi. Tous avaient plaidé coupables.

    Peu de poursuites depuis l'interdiction

    L'excision, qui consiste en l'ablation totale ou partielle des organes génitaux externes féminins (clitoris, petites et grandes lèvres), est interdite en Ouganda depuis 2010.

    Participer de près ou de loin à ces mutilations est même punissable par la loi dans ce pays d'Afrique de l'Est. Comme est punissable de discriminer une femme qui n'a pas été excisée.

    Des dizaines d'arrestations ont été pratiquées depuis l'entrée en vigueur de la loi. Mais elles ont donné lieu à peu de poursuites.

    Selon le porte-parole de la police Fred Enanga, la pratique «s'estompe» dans certaines régions, mais pas encore à Kapchorwa, où, considérée comme «une tradition», elle est encore largement pratiquée. Les excisions sont cependant désormais pratiquées en secret.

    L'excision peut entraîner la mort

    «Les communautés craignent la loi et elles n'organisent plus ces journées culturelles au cours desquelles les familles amènent leurs filles», a-t-il ajouté. «Ce n'est plus un événement culturel comme la circoncision masculine».

    Pour Florence Auma, du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), toutes arrestations et toutes condamnations sont les bienvenues. «Cela montre qu'ils appliquent la loi», dit-elle.

    Quand elle n'entraîne pas la mort, l'excision peut être source de stérilité, d'incontinence urinaire, ou encore de risques accrus d'infection lors de futurs accouchements.

    Fin octobre, le secrétaire-général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé une campagne mondiale contre la pratique depuis Nairobi, afin de l'éradiquer en une génération.

    L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recense plus de 125 millions de victimes d'excision dans 29 pays d'Afrique et du Moyen-Orient. L'Unicef note que la pratique est aussi en hausse en Europe, en Australie, au Canada et aux Etats-Unis, notamment parmi les populations immigrées.


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  • Pour Erdogan, la femme n'est pas l'égale de l'homme

    Recep Tayyip Erdogan a affirmé lundi 24 novembre 2014 que les femmes ne pouvaient pas être naturellement égales aux hommes.

    Le président islamo-conservateur turc a critiqué vertement les féministes, les accusant d'être opposées à la maternité.

    «Notre religion (l'islam) a défini une place pour les femmes (dans la société): la maternité», a lancé Recep Tayyip Erdogan à Istanbul devant un parterre très largement féminin réuni pour un sommet sur la justice et les femmes.

    «Certaines personnes peuvent le comprendre, d'autres non. Vous ne pouvez pas expliquer ça aux féministes parce qu'elles n'acceptent pas l'idée même de la maternité», a-t-il ajouté.

    Le chef de l'Etat a assuré qu'hommes et femmes ne pouvaient pas être traités de la même façon «parce que c'est contre la nature humaine».

    «Leur caractère, leurs habitudes et leur physique sont différents (...) vous ne pouvez pas mettre sur un même pied une femme qui allaite son enfant et un homme», a-t-il insisté.

    «Nature délicate»

    «Vous ne pouvez pas demander à une femme de faire tous les types de travaux qu'un homme fait, comme c'était le cas dans les régimes communistes», a également estimé le président Erdogan, «vous ne pouvez pas leur demander de sortir et de creuser le sol, c'est contraire à leur nature délicate».

    Le parti de Recep Tayyip Erdogan, qui dirige sans partage la Turquie depuis 2002, est régulièrement accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et de vouloir islamiser la société turque, notamment en limitant les droits des femmes.

    L'actuel président, qui a dirigé le gouvernement pendant onze ans avant son élection à la tête de l'Etat en août, a suscité à de multiples reprises la colère des mouvements féministes turcs en tentant de limiter, sans succès, le droit à l'avortement et en recommandant aux femmes d'avoir au moins trois enfants.


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  • Le père et le médecin d’une fille de 13 ans, décédée à la suite d’une opération d’excision, ont été acquittés.

    Malgré son interdiction depuis 2008, l’excision reste largement pratiquée en Égypte.

    « Avec une telle décision, il n’y a aucune raison pour que les médecins égyptiens arrêtent de pratiquer l’excision. » Souad Abou Dayyeh, membre de l’organisation internationale Égalité maintenant, ne cachait pas son amertume, vendredi 21 novembre, après le verdict du tout premier procès pour excision en Égypte.

    La veille, le tribunal d’Agga avait prononcé l’acquittement du médecin et du père de Soheir, une fillette de 13 ans décédée en juin 2013 des suites d’une excision.

    90% des Egyptiennes adultes auraient subi une mutilation

    Cette pratique est pourtant interdite en Égypte depuis 2008. Elle est passible de deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 5 000 livres égyptiennes (environ 560 €). L’excision reste malgré tout largement répandue. Plus de 90 % des femmes adultes auraient subi une mutilation génitale féminine, réalisée à 72 % par un médecin selon une étude de l’Unicef en 2008. L’organisation relevait néanmoins une tendance générale à la baisse, à la fois de la pratique et de son soutien dans la population.

    L’opération, qui consiste en une ablation totale ou partielle du clitoris et parfois d’autres parties génitales, est censée décourager les femmes de pratiquer l’adultère… Bien que certains prêcheurs musulmans la défendent, l’excision est généralement condamnée par les autorités islamiques.

    Le grand mufti de l’université Al-Azhar au Caire, autorité prestigieuse de l’islam sunnite, avait affirmé en 2007 qu’elle était interdite par l’islam. « L’excision est une pratique culturelle égyptienne, et non pas religieuse. Elle est d’ailleurs pratiquée à la fois par les chrétiens et par les musulmans », précise Souad Abou Dayyeh.

    Un procès exceptionnel

    Malgré l’interdiction par la loi, aucun procès n’avait encore eu lieu. « Cette fois-ci, une fille est morte, donc la police a enquêté et, avec la pression de notre organisation et de nos partenaires égyptiens, un procès s’est enfin tenu, explique Souad Abou Dayyeh. Mais c’est un cas exceptionnel, personne ne prête attention à toutes les autres fillettes victimes de cette violation des droits de l’homme. » D’ailleurs, selon les informations d’Égalité maintenant, le médecin continue de pratiquer l’excision. « Apparemment, il a seulement changé de lieu », précise Souad Abou Dayyeh.

    Tout au long du procès, le médecin assurait que Soheir était morte à cause d’une opération ratée pour retirer des verrues. Le père de l’adolescente avait pourtant assuré à la police qu’il avait emmené sa fille chez le médecin pour pratiquer une excision. Il aurait ensuite changé sa version des faits après s’être « réconcilié » avec le médecin contre une somme d’argent, une procédure autorisée sous certaines conditions dans la loi égyptienne.

    Le juge de la ville d’Agga, dans le delta du Nil, n’a pas dévoilé les détails de sa décision mais pourrait s’être appuyé sur cette « réconciliation ». Reda El Danbouki, avocat et membre du Centre de conseil et de sensibilisation légale pour les femmes, estime la procédure irrégulière. « Nous allons faire appel auprès des autorités judiciaires compétentes, précise-t-il, et obtenir un nouveau procès. »

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    Les mutilations sexuelles reculent lentement dans le monde

    Plus de 125 millions de femmes vivant en Afrique et au Moyen-Orient ont été victimes de mutilations génitales, souligne un rapport de l’Unicef rendu public le 22 juillet 2014.

    L’annonce est passée presque inaperçue. Le 26 novembre dernier, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté sa première résolution dénonçant les mutilations génitales féminines comme l’excision. Le texte a été voté par de nombreux pays africains et arabes qui sont les plus touchés par ces pratiques archaïques. Au-delà de la portée symbolique, ce vote reflète un changement de fond. « Les mutilations génitales reculent dans plusieurs pays du monde », rappelle le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), dans une vaste étude publiée lundi 22 juillet.

    L’origine ethnique plus que la religion

    « Passage initiatique » pour les uns, garantie de rester « pure » et « chaste » jusqu’au mariage pour d’autres, les mutilations génitales sont surtout pratiquées sur les filles ou les adolescentes d’une trentaine de pays africains et du Moyen-Orient. Plus de 125 millions de femmes sont concernées, estime l’Unicef.

    Elles sont liées à l’origine ethnique des populations plus qu’à la religion, même si les femmes musulmanes sont beaucoup plus touchées que les autres. Les conséquences à long terme peuvent être lourdes sur le plan psychologique mais aussi sexuel et médical, avec notamment des douleurs et des complications lors des accouchements.

    L’excision en recul

    Mais ces pratiques reculent lentement au fil des générations. Les victimes de l’excision ont diminué dans plus de la moitié des 29 pays étudiés par l’Unicef. « Au Kenya et en Tanzanie, par exemple, les femmes de 45 à 49 ans sont trois fois plus susceptibles d’avoir subi des mutilations génitales que les filles de 15 à 19 ans, notent les auteurs du rapport. Au Bénin, en Irak, au Liberia, au Nigeria et en République centrafricaine, la prévalence de ces pratiques chez les adolescentes a chuté de moitié environ. »

    La plupart des États se sont dotés de lois condamnant ces mutilations au cours de la dernière décennie. Seuls le Cameroun, la Gambie, le Liberia et la Sierra Leone n’ont pas encore modifié leur législation dans un sens plus restrictif. « La loi ne suffit pas, observe Miranda Armstrong, chargé des questions de protection à l’Unicef. Le recul de l’excision s’explique par les progrès de l’éducation des filles, les campagnes de sensibilisation et l’urbanisation. Cette tradition touche plus les zones rurales et les familles pauvres. »

    Le rôle des chefs religieux

    Quoique illégale, l’excision est encore massivement pratiquée au Soudan, en Guinée, à Djibouti, au Mali et en Somalie. Vieille coutume nilotique, elle frappe aussi trois adolescentes sur quatre en Égypte, avec la complicité de nombreux médecins. Rien dans l’islam n’encourage pourtant cette tradition. « On travaille beaucoup avec les  leaders religieux  pour combattre les préjugés, poursuit Miranda Armstrong. Quand on les interroge individuellement, les femmes se disent contre. Mais elles ont peur d’être rejetées par la communauté. »

    L’Europe et l’Amérique du nord ne sont pas totalement épargnés. Bien que l’excision régresse en France depuis le début des années 1980, on estime à 60 000 le nombre de femmes touchées dans l’Hexagone. La plupart sont des migrantes.


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  • L'ONU s'attaque au mariage des fillettes

    Le Niger, le Bangladesh et l'Inde sont les pays où le taux de mariages d'enfants est le plus élevé.
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    Une première étape a été franchie vers l'adoption d'une résolution appelant les gouvernements à interdire les mariages des enfants.

    Les Nations unies ont fait vendredi 21 novembre un premier pas vers l'adoption de la première résolution appelant les gouvernements à interdire les mariages des enfants. Quelques 15 millions de fillettes sont mariées chaque année dans le monde et plus de 700 millions de jeunes femmes sont mariées de force avant l'âge de 18 ans.

    D'ici 2050, si rien n'est fait pour inverser cette tendance, quelque 1,2 milliard de petites filles seront mariées de force, affirme l'ONG Girls not Brides.

    Niger, Bangladesh et Inde au premier plan

    Le Niger, le Bangladesh et l'Inde sont les pays avec le taux de mariages d'enfants les plus élevés mais de telles coutumes sont également très répandues dans les communautés d'immigrés installés dans les pays développés, affirme Zara Rapoport, de l'association Plan.

    La résolution présentée par le Canada et la Zambie appellent les Etats à adopter des lois pour interdire les mariages des fillettes et lient cet état de fait à un problème de pauvreté et de développement.

    Mesure imparfaite

    Cette mesure votée à l'unanimité par les membres de la troisième commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, de l'Assemblée générale, doit être présentée le mois prochain au vote de l'Assemblée générale.

    Vendredi, la Grande-Bretagne, au nom d'une vingtaine de pays, a néanmoins déploré que la résolution ne s'attaque pas au problème du manque d'éducation sexuelle des jeunes.

    «Fournir une éducation sexuelle aux adolescentes et aux jeunes filles en particulier permet de leur fournir les moyens de prendre des décisions responsables, positives à propos de leur sexualité», a déclaré le représentant britannique de cette commission.


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