• Le jugement européen met les Américains en difficulté

    La décision d'empêcher les grands noms du web américain de transférer les données de leurs utilisateurs européens vers les USA les placent dans une situation difficile.

    Les grands noms américains de l'Internet se retrouvent dans une situation difficile après la décision de la Cour de justice européenne les empêchant de transférer les données de leurs utilisateurs européens vers les Etats-Unis. Plus de 4000 entreprises américaines sont visées.

    «A part trancher à coups de hache les tuyaux de fibre optique qui relient l'Europe aux Etats-Unis, on ne peut rien imaginer de plus handicapant pour le commerce en ligne transatlantique», estime la fondation pour l'innovation et les technologies de l'information (ITIF), une association basée à Washington.

    Avant Facebook

    L'accord sur le transfert des données en vigueur depuis 15 ans (appelé aux Etats-Unis «Safe Harbor») «était la pierre de touche de l'économie numérique transatlantique avant même que des sites comme Facebook n'existent», rappelle l'ITIF.

    La généralisation des réseaux sociaux et l'apparition du stockage des données en ligne à grande échelle ont conduit les géants de l'Internet à créer d'énormes centres de données dans le monde. Les détails relatifs aux utilisateurs et à leurs recherches, qui servent ensuite aux annonceurs pour mieux les cibler, sont devenus le poumon de l'économie de l'Internet.

    Centres de stockage

    La décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) pourrait contraindre les entreprises américaines à conserver ces données en Europe et à y installer de nouveaux centres de stockage. Si les plus grandes peuvent faire face aux coûts supplémentaires, les petites risquent d'avoir plus de difficultés.

    «C'est un énorme problème pour les entreprises qui transfèrent beaucoup de données transfrontalières comme Google et Facebook, et qui en analysent la majorité aux Etats-Unis», indique l'analyste indépendant Rob Enderle chez Enderle Group. «Cela veut dire qu'elles devront maintenant conserver les données dans le pays» de l'utilisateur.

    Il devrait être possible pour les entreprises de louer des capacités de stockage auprès de compagnies spécialisées en Europe si elles ne peuvent pas y installer des serveurs elles-mêmes, souligne-t-il.

    Le jugement européen ne s'accompagne pas d'une période de grâce ce qui implique que les entreprises visées sont dès maintenant dans l'illégalité. Mais il reste encore à voir dans quels délais vont agir les régulateurs européens pour faire respecter la décision de justice.

    L'UE a souligné mardi que les données pouvaient encore être transférées aux Etats-Unis dans l'attente d'un texte remplaçant le «Safe Harbor».

    Méthodes de la NSA

    «Ce n'est pas comme si le gouvernement américain n'avait rien vu venir», souligne Danny O'Brien de la fondation pour une frontière électronique (EFF), association américaine qui défend les droits des internautes.

    «Depuis deux ans, les plus grands noms du secteur comme Facebook et Google disent aux hommes politiques américains que sans une réforme des méthodes de surveillance de la NSA (l'agence de surveillance américaine, ndlr), ils risquent de 'casser l'Internet'», ajoute-t-il.

    Confiance ébranlée

    «L'étendue des révélations sur les programmes de surveillance de la NSA a ébranlé la confiance des utilisateurs placée dans des sociétés américaines de l'Internet comme Facebook, Google et Apple», estime M. O'Brien.

    «Cela ne devrait surprendre personne que la Cour européenne de justice ait décidé que les Etats-Unis ne peuvent pas recevoir un chèque en blanc en ce qui concerne les données personnelles des Européens», affirme-t-il.

    L'ITIF estime par ailleurs que le jugement ne va pas seulement pénaliser Internet, mais l'économie tout entière. Elle appelle donc les responsables politiques des deux côtés de l'Atlantique à conclure rapidement un accord intérimaire pour éviter de devoir «interrompre le commerce en ligne transatlantique du jour au lendemain».

    Sans aller jusque-là, la secrétaire américaine du commerce Penny Pritzker s'est inquiétée mardi 6 octobre 2015 de «l'incertitude» créée par le jugement européen, tout en appelant, elle aussi, à la négociation et l'application rapide d'un accord révisé.  


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  • L'OTAN à la rescousse de l'armée à Kunduz

    Des troupes de l'Alliance ont été envoyées en renfort pour aider les soldats afghans à reprendre la ville tombée aux mains des talibans.

    L'OTAN, dont la mission de combat en Afghanistan s'est achevée il y a neuf mois, a déployé des soldats à Kunduz pour épauler l'armée afghane. Les troupes de Kaboul avaient toujours beaucoup de difficulté mercredi à reprendre la main dans cette grande ville du nord face aux rebelles talibans.

    Ville stratégique et 5e du pays en taille, Kunduz est tombée lundi aux mains des talibans, une première depuis la chute de leur régime en 2001. Mercredi, elle restait très largement contrôlée par les talibans et de violents combats se sont poursuivis entre rebelles et forces gouvernementales.

    Quelque 5000 soldats afghans étaient massés à l'aéroport de Kunduz, selon un responsable des services de sécurité afghans. Ils ont réussi à repousser une attaque des talibans sur l'aéroport. Mais un chef de l'administration locale a indiqué que le moral des troupes, après deux jours de combats sans répit, était affaibli.

    Chef taliban tué

    Les soldats étrangers - des forces spéciales de l'OTAN - n'ont pas vocation à se battre, mais à conseiller et soutenir leurs homologues afghans, selon le colonel Brian Tribus, porte-parole des forces américaines. Il n'a pas souhaité s'étendre davantage sur la teneur de leur mission à Kunduz.

    D'après une source militaire occidentale qui a requis l'anonymat, les soldats sont notamment américains, allemands et britanniques. Les soldats allemands sont toutefois retournés mardi soir dans leur base de Mazar-i-Sharif, à 150 km à l'ouest de Kunduz, selon un porte-parole de l'armée allemande.

    L'aviation américaine a procédé depuis mardi à trois frappes autour de Kunduz et son aéroport, où les combats ont fait particulièrement rage dans la nuit, pour tenter de contenir la progression des insurgés. Selon les services de renseignements afghans, ces frappes ont tué Mawlawi Salam, le responsable des talibans pour la province de Kunduz, son adjoint et quinze autres combattants.

    Renforts au sol freinés

    L'aide venue du ciel est donc cruciale aux troupes afghanes, bien que sa portée soit limitée aux seules zones périphériques. En ville, «le terrain est complexe et habité par des civils», comme l'explique Ben Barry, expert à l'Institut international d'études stratégiques (IISS) à Londres. Pour preuve, un chef tribal a dit avoir envoyé ses enfants à Kaboul, car «les gens ont peur des bombardements».

    L'armée afghane marche sur des oeufs. Les renforts supplémentaires promis par le gouvernement sont freinés par les «mines et engins piégés» disposés autour de Kunduz, selon un responsable gouvernemental.

    Il était difficile par ailleurs de vérifier les informations qui émergeaient sur le nombre de victimes des combats. Le ministère afghan de la Santé a évoqué 43 morts et 338 blessés. Sayed Sarwar Hussaini, porte-parole du chef de la police de la ville, a, lui, parlé de «centaines de talibans tués» et des «cadavres partout dans les rues».

    Etendre la guerre

    «Si les frappes aériennes s'accentuent, nous pourrions nous retirer de Kunduz», a expliqué un haut responsable taliban basé au Pakistan. Il a insisté sur le fait que les talibans projetaient d'«étendre la guerre à d'autres régions». «Kaboul n'est qu'à 340 km (de Kunduz). Si nous avons réussi à prendre Kunduz, Kaboul ne sera pas plus difficile à prendre», a-t-il dit.

    Sur place, les talibans ont toutefois incité les habitants de Kunduz à reprendre une «vie normale». «Ce matin, les talibans ont utilisé des haut-parleurs pour pousser les gens à rouvrir les magasins. Mais qui oserait faire ça?», se demandait un médecin qui n'a pas souhaité donner son nom.

    Et dans une vidéo diffusée sur Facebook, les insurgés disent vouloir appliquer leur version rigoriste de la charia - la loi islamique -, signe qu'ils comptent s'installer durablement.


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  • Lutter contre les destructions et le trafic de biens culturels par les terroristes

    27 septembre 2015 – Une nouvelle initiative internationale destinée à renforcer la protection du patrimoine culturel pris pour cible par les terroristes et les trafiquants de biens culturels a été lancée dimanche 27 septembre 2015 en marge de la 70e session de l'Assemblée générale des Nations Unies.

    L'initiative « Protéger le patrimoine culturel – Un impératif pour l'humanité » a été lancée par les Ministres des affaires étrangères d'Italie et de Jordanie, en présence des responsables de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), d'INTERPOL et de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ainsi que des ministres d'un certain nombre d'Etats membres des Nations Unies.

    L'objectif principal de cette campagne est d'assurer un suivi des résolutions et décisions adoptées par le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale des Nations Unies ainsi que des autres organismes internationaux.

    Au cours de la dernière décennie, le monde a assisté à une recrudescence des attaques terroristes et à la destruction du patrimoine culturel des pays touchés par les conflits armés ainsi qu'au pillage organisé et au trafic illicite des biens culturels à une échelle inédite.

    Les groupes terroristes en ont fait une tactique de guerre afin d'intimider les populations et les gouvernements. Ces actes visent aussi à générer des revenus qui profitent aux groupes terroristes au Moyen-Orient et au-delà et sont ensuite utilisés pour financer leurs recrutements et leurs activités opérationnelles.

    Tout en appelant de ses vœux un engagement politique accru, la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a souligné que « la culture est en première ligne du conflit, nous devons la placer au cœur des efforts de paix ».

    La Présidente d'INTERPOL, Mireille Ballestrazzi, a quant à elle souligné la nécessité de « combiner nos efforts et nos ressources pour contrer ce phénomène criminel et protéger le patrimoine culturel du monde pour les générations à venir ». INTERPOL la plus grande organisation de police au monde.

    Le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov, a mis l'accent sur la nécessité de fédérer les efforts en matière de lutte contre le trafic illicite et de destruction des biens culturels définis comme des « crimes qui touchent au cœur même de notre civilisation et de notre patrimoine ».

    Le lancement de cette campagne intervient au lendemain de l'annonce par la Cour pénale internationale de l'arrestation et du transfert par les autorités du Niger du premier suspect dans l'enquête sur le Mali. Ahmad Al Faqi Al Mahdi, également connu sous le nom d'« Abou Tourab », membre du groupe autoproclamé « Ansar Dine », est soupçonné d'avoir commis un crime de guerre avec l'attaque délibérée de dix édifices dédiés à la religion et des monuments historiques dans la vieille ville de Tombouctou.

    L'initiative « Protéger le patrimoine culturel » est un projet ouvert à tous les Etats membres, aux organisations internationales et aux partenaires souhaitant apporter leur concours pour protéger le patrimoine culturel des destructions et/ou du trafic illicite. Elle vise à renforcer la Coalition mondiale pour la protection du patrimoine lancée au cours du Comité du patrimoine mondial qui s'est tenu à Bonn (Allemagne) du 28 juin au 8 juillet.


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  • Peut-on continuer à entretenir des relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite ?

    Ce pays menace d’exécuter le jeune Ali al-Nimr, pour avoir pris part à des manifestations inspirées du Printemps arabe.

    La façon dont l’Arabie saoudite bafoue les droits de l’homme et finance des organisations djihadistes, interroge de plus en plus la classe politique et la société française. Le point de vue de François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran.

    « La diplomatie est une combinaison d’intérêts et de défense de valeurs. La question est : où fixe-t-on le curseur ? Le plus souvent, les intérêts d’un pays apparaissent de façon publique, avec l’annonce de la signature de grands contrats, par exemple. Les questions des droits de l’homme ou les questions délicates des libertés politiques sont traitées dans le secret des conversations diplomatiques, car on estime que l’on obtient ainsi de meilleurs résultats, sauf dans des cas véritablement très graves et très urgents.

    Historiquement, quand les questions des droits de l’homme et de liberté politique sont apparues de façon très visible dans une relation entre deux États, elles ont souvent été instrumentalisées. Ainsi, à l’époque des relations entre l’est et l’ouest, du temps de l’Union soviétique pour embarrasser les régimes de l’Est, voire les déstabiliser.

    Droits de l’homme contre intérêts financiers

    Pour éviter ce soupçon d’instrumentalisation à des fins stratégiques ou politiques, je pense qu’il faut une répartition des tâches. Il est préférable que les sociétés civiles s’emparent des questions des droits de l’homme. C’est leur rôle et ça marche. On l’a vu lorsque la menace de flagellation a été suspendue contre le blogueur saoudien Raif al Badawi ou en Iran, quand l’opinion internationale s’est ému de la possibilité de lapidation de femmes, comme Sakineh Mohammadi-Ashtiani. Le résultat n’est pas toujours parfait, mais le pire est évité.

    Il faut être réaliste, on ne peut négocier ou faire des affaires qu’avec des partenaires vertueux. Dans ses rapports avec l’Arabie saoudite, François Hollande est resté très discret sur les questions des droits de l’homme. Il a toujours dit qu’il était intervenu en privé. On est prié de le croire. Mais avec la condamnation à mort du jeune chiite, Ali al-Nimr, on a l’impression que cette fois, une ligne a été dépassée et le gouvernement français a dû intervenir publiquement.

    Il peut aussi y avoir un conflit de stratégie entre nos deux pays, alors que l’islam fondamentaliste saoudien s’infiltre non seulement au Moyen-Orient, mais aussi directement dans nos sociétés. Mais je crois que la France s’est résignée. Elle réagirait différemment si l’Arabie saoudite n’était pas ce grand producteur de pétrole qui pèse de façon déterminante sur l’économie mondiale ».


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  • Après des années d'intenses négociations, l'ONU a adopté son programme de développement durable

    L'adoption du Programme de développement durable à l'horizon 2030, qui a eu lieu vendredi au siège de l'Organisation des Nations Unies à New York, vient couronner plusieurs années d'intenses négociations entre Etats membres.

    Ce même jour, le Pape François, chef de l'Eglise catholique, a effectué une visite à l'ONU, au cours de laquelle il a rencontré le Secrétaire général Ban Ki-moon, et prononcera un discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies.

    Plus de 150 dirigeants mondiaux ont assisté au Sommet de l'ONU sur le développement durable qui a  eu lieu du 25 au 27 septembre et s'est ouvert par l'adoption formelle du nouveau programme. Intitulé « Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l'horizon 2030 », ce dernier comporte 17 Objectifs de développement durable (ODD), conçus notamment afin de parachever au cours des 15 prochaines années les efforts de lutte contre la pauvreté entamés en 2000 dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

    En préambule de l'ouverture du sommet, cette semaine, un certain nombre de célébrités, telles que la pop star américaine Shakira et le footballeur anglais David Beckham, sont venus s'exprimer au siège de l'ONU sur l'importance du futur programme.

    Parallèlement, dans la soirée de mardi, des images lumineuses expliquant le contenu de chacun des 17 ODD ont été projetées sur les bâtiments du siège, et de courtes vidéos explicatives sur le programme défilent depuis plusieurs jours sur les écrans de télévision dont sont équipés les taxis newyorkais.

    Parmi les dirigeants mondiaux qui ont défilé pour s'exprimer au podium de l'Assemblée générale de l'ONU à partir de vendredi matin, l'intervention du Pape François, dont c'était  la première visite au siège de l'ONU, a enchanté tout le monde.

     

    A bien des égards, en effet, les 17 ODD et leurs 169 cibles ont une portée plus large que les 8 OMD et leurs 21 cibles. Là où ces derniers étaient centrés principalement sur des thématiques sociales, les ODD couvrent l'ensemble des dimensions du développement durable, à savoir la croissance économique, l'intégration sociale et la protection de l'environnement.

    Du point de vue géographique, les OMD ciblaient essentiellement les pays en développement, en particulier les plus pauvres, alors que les ODD seront applicables aussi bien aux pays riches qu'aux pays pauvres. Le premier d'entre eux, par exemple, l'ODD N°1, se propose d'éradiquer la pauvreté sous toute ses formes, et non pas seulement l'extrême pauvreté.

    Enfin, à l'inverse des OMD, qui avaient été élaborés par un groupe d'experts à huis clos, ce nouveau programme est le résultat d'un processus de négociation qui a impliqué pendant plusieurs années les 193 Etats membres des Nations Unies et la participation de la société civile.


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  • Cassis de Dijon: le Conseil des Etats persiste et signe

    La Chambre haute a enterré jeudi 24 septembre 2015 le projet d'exclure les denrées alimentaires provenant d'Union européenne comme l'aurait voulu l'Union suisse des paysans.

    Le principe du Cassis de Dijon ne sera finalement pas modifié. Le Conseil des Etats a refusé jeudi d'en exclure les denrées alimentaires comme l'aurait voulu l'Union suisse des paysans (USP). Le projet a été enterré par 23 voix contre 18.

    Depuis le 1er juin 2010, la loi sur les entraves techniques au commerce prévoit que les marchandises commercialisées dans l'UE peuvent être vendues sans autre contrôle en Suisse, selon le principe du Cassis de Dijon.

    Arguant de la piètre qualité de certains produits, comme les sirops avec un minimum de fruits ou les jambons gorgés d«eau, l«USP a fait le forcing pour modifier ce mécanisme simplifié d'homologation pour les denrées alimentaires. Pour elle, la stratégie de qualité de l'agriculture suisse était menacée. Mais les sénateurs, à l'instar du Conseil fédéral, n'ont pas suivi.

    L'Office fédéral de la sécurité alimentaire (OSAV) a approuvé en cinq ans une cinquantaine de demandes, preuve qu'on n'a pas eu d'invasion de produits, a déclaré Roberto Zanetti (PS/SO) pour la commission. En décidant de s'isoler, on donnerait «un mauvais signal au mauvais moment», a-t-il ajouté.

    Le chef du Département de l'économie a également plaidé pour la carte de l'ouverture. Il faut maintenir la liberté de choix pour le consommateur et limiter le tourisme d'achats, selon Johann Schneider-Ammann. Il s'est en outre engagé à adapter l'ordonnance sur le devoir de déclaration pour régler les problèmes d'étiquetage.

    Consommateurs perdants

    L'UDC, les Verts et quelques PDC n'ont pas pu renverser la vapeur en faveur des paysans. Une loi qui coûte beaucoup et ne remplit pas ses promesses doit être corrigée, a plaidé en vain Isidor Baumann (PDC/UR). Le principe du Cassis de Dijon n'a rien apporté au portemonnaie du consommateur, a renchéri Luc Recordon (Verts/VD) en référence aux soi-disant 2 milliards de francs de baisse des prix.

    Les homologations facilitées ont au contraire entraîné des dangers de santé publique pour les consommateurs. Des chimistes cantonaux ont en effet montré que certains produits ne respectaient pas les prescriptions helvétiques en matière de teneur en pesticides.

    Des arguments qui n'ont pas suffi sous la Coupole. Avec le deuxième niet du Conseil des Etats, l'initiative parlementaire de Jacques Bourgeois (PLR/FR) passe définitivement à la trappe.

     


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  • L'Assemblée générale ouvre sa 70ème session, l'année du 70ème anniversaire de l'ONU

    15 septembre 2015 – L'Assemblée générale des Nations Unies a donné le coup d'envoi mardi de sa 70ème session, qui sera notamment marquée par les questions de développement durable et de lutte contre le changement climatique.

    « Cette session est celle du soixante-dixième anniversaire de la création de l'Organisation des Nations Unies. Les principes énoncés dans la Charte ont résisté à l'épreuve du temps et l'ONU a à son actif un grand nombre de succès », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

    « Mais d'innombrables personnes souffrent encore dans le monde. Aujourd'hui, j'ai une pensée toute particulière pour les Syriens, ceux qui, dans leur pays, font face à une violence terrible, et ceux qui ont fui, cherchant désespérément un lieu sûr où entamer une vie meilleure », a-t-il ajouté. « La soixante-dixième session de l'Assemblée générale doit être placée sous le signe de la compassion, de la prévention et, surtout, de l'action ».

    Le chef de l'ONU a rappelé que les mois à venir seront marqués par l'adoption fin septembre du Programme 2030 sur le développement durable et par le Sommet sur le climat en décembre à Paris.

    « Dans les semaines à venir, l'Assemblée générale discutera de manière approfondie de mon nouveau rapport sur l'avenir des opérations de paix des Nations Unies », a souligné M. Ban, qui a également mentionné le débat de haut niveau sur le problème de la drogue prévu à l'Assemblée générale en avril 2016 et le Sommet mondial humanitaire en mai à Istanbul.

    De son côté, le nouveau Président de l'Assemblée générale, Mogens Lykketoft, du Danemark, a souhaité que cette 70ème session soit « historique », une session « pas seulement faite de décisions cruciales mais aussi d'action concertée pour les gens et la planète ».

    M. Lykketoft a déclaré qu'il ferait tout son possible pour représenter de manière juste tous les pays membres des Nations Unies.

    Il a estimé que les objectifs de développement durable qui vont être adoptés la semaine prochaine seront une priorité pour sa présidence, qui s'efforcera « de s'assurer que tous acteurs remplissent rapidement les promesses qu'ils ont faites ».


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  • 8 septembre 2015 – A l'occasion d'une réunion informelle de l'Assemblée générale des Nations Unies, deux hauts responsables de l'Organisation ont appelé mardi les Etats à traduire la reconnaissance de leur responsabilité de protéger (R2P) les populations contre les crimes internationaux les plus graves en actions concrètes.

    « Le Conseil de sécurité [de l'ONU] est la seule instance habilitée en vertu du droit international à autoriser une action militaire pour sauver des vies quand toutes les autres ont échoué. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour agir tôt, prévenir les crimes atroces et aider les Etats à protéger leurs citoyens », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, dans un discours prononcé à l'ouverture de ce 'Dialogue interactif informel sur la responsabilité des États de protéger leurs populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité'.

    « La question qui doit guider les travaux du Conseil est la suivante : avons-nous vraiment fait tout ce que nous pouvons ? », a insisté M. Ban.

    Le Secrétaire général a rappelé qu'en adoptant le Document final du Sommet mondial de 2005, les Etats ont reconnu l'obligation qui leur incombe de protéger les populations contre les crimes internationaux les plus graves.

    « Les dirigeants ne peuvent désormais plus prétendre que la souveraineté nationale l'emporte sur toutes les autres préoccupations, ou se cacher derrière des excuses telles que des circonstances nationales ou des menaces sécuritaires exceptionnelles », a déclaré M. Ban dans le cadre de ce dialogue informel, qui coïncide avec le 10ème anniversaire du Document final du Sommet mondial de 2005.

    Malgré cette reconnaissance de la responsabilité des Etats, le chef de l'ONU a pointé les échecs répétés de la communauté internationale à protéger les populations les plus vulnérables.

    Prenant l'exemple de la Syrie, la plus grande crise humanitaire mondiale à l'heure actuelle, M. Ban s'est indigné du manque d'égard des parties pour la vie humaine et des violations graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire dont elles se sont rendues coupables, susceptibles de constituer des crimes de guerre et crimes contre l'humanité. A ce titre, le Secrétaire général a tout particulièrement dénoncé le gouvernement syrien, qui n'a pas respecté son obligation en vertu du droit international de protéger les civils.

    « Le conflit est une tragédie colossale pour la Syrie et un symbole honteux des divisions internationales. Le jugement de l'Histoire sera sévère », a déclaré M. Ban.

    Le Secrétaire général s'est également dit préoccupé par la situation des civils au Yémen, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan et en Corée du Nord.

    « Notre incapacité à nous montrer à la hauteur de cette obligation morale se traduit par une plus grande souffrance humaine qui se répercute à travers les frontières », a regretté M. Ban, avant d'énumérer trois principes qui permettront selon lui de traduire en action la reconnaissance de la responsabilité de protéger les populations.

    « Premièrement : une volonté réelle entre États membres, en particulier les membres du Conseil de sécurité, de créer l'espace politique nécessaire pour prévenir et répondre aux crimes atroces. Deuxièmement : des liens plus solides entre l'alerte précoce et l'action rapide. Et troisièmement : le courage de dénoncer publiquement et de traiter les signes de risque ».

    De son côté, le Président de l'Assemblée générale, Sam Kutesa, a salué l'occasion offerte par ce dialogue de réaffirmer la responsabilité collective des Etats membres de protéger les populations contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l'humanité.

    « Bien que l'ampleur de ces crimes s'est progressivement réduite, la communauté internationale continue d'assister à des situations dans le monde, en particulier causées par des groupes non étatiques, qui constituent des crimes contre l'humanité. Les atrocités abominables et les attaques terroristes perpétrées par des groupes tels que Daech, Boko Haram, Al-Qaïda et Al-Chabab sont inacceptables, et nous devons redoubler d'efforts pour les arrêter », a affirmé M. Kutesa.

    Le Président de l'Assemblée a par ailleurs réitéré l'importance de renforcer la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales pour y parvenir.


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  • Centrafrique : suite aux violences, l'ONU annonce la création d'une zone sans armes à Bambari

    8 septembre 2015 – A l'issue d'une visite de trois jours en République centrafricaine, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a annoncé mardi 8 septembre 2015 l'établissement d'une zone sans armes dans la ville de Bambari, où des affrontements meurtriers entre milices rivales ont forcé plusieurs milliers de personnes à fuir leur domicile au cours des dernières semaines.

    « Dans le cadre de notre mandat, dont l'élément central est la protection des civils, nous avons pris aujourd'hui la décision d'établir à Bambari une zone sans armes. Ceci pour protéger les civils, assurer leur intégrité physique, permettre la libre circulation des populations, mais aussi garantir l'accès des travailleurs humanitaires aux populations vulnérables », a déclaré M. Ladsous lors d'une conférence de presse dans la capitale Bangui.

    « Cette zone sans armes prendra effet aujourd'hui à 17 heures. Nous allons veillez à ce que cette mesure soit appliquée », a ajouté le Secrétaire général adjoint, qui s'était lui-même rendu à Bambari au cours de sa visite.

    Des violences entre milices rivales sont en effet survenues au cours des dernières semaines suite à un regain de tensions intercommunautaires dans cette ville du sud de la République centrafricaine, après qu'un Musulman de 19 ans aurait été tué et décapité par des combattants anti-Balaka, donnant lieu à des représailles sanglantes.

    M. Ladsous a pu constater lors de sa visite de la ville le sentiment d'exaspération de la population locale face à ces violences.

    « Je leur dit très clairement, et je leur ai dit : aux groupes armés qui ne s'alignent pas du côté de la paix, vous allez vous exposer à des sanctions. […] Vous serez amené à en payer le prix un jour », a affirmé le Secrétaire général adjoint.

    M. Ladsous a par ailleurs salué la nette amélioration de la situation à Bangui, avant d'insister sur la nécessité d'accompagner les autorités de la transition dans le bon déroulement des futures échéances électorales en République centrafricaine.

    « Nous sommes clairement sur la dernière ligne droite. Ces élections doivent se tenir à bonne date, avant la fin de l'année et correctement », a-t-il déclaré, insistant sur le fait qu'il n'y aurait pas de troisième transition.

    « Je crois que le mot transition a un sens bien précis, il y a un calendrier qui a été confirmé par la médiation, par les pays de la région, par les autorités du Conseil de Sécurité [de l'ONU]. Cette transition s'achève le 31 décembre 2015, on ne va pas jouer les prolongations », a précisé le Secrétaire général adjoint, tout en rappelant que, de façon exceptionnelle, les Nations Unies ont décidé de débloquer un million de dollars pour contribuer au financement des élections.

    Afin de s'assurer du maintien de la mobilisation de la communauté internationale, M. Ladsous a par ailleurs annoncé qu'en marge de la 70ème Assemblée Générale des Nations Unies, le 1er octobre prochain, le Secrétaire Générale de l'ONU, Ban Ki-moon, organisera une réunion spécialement dédiée à la République centrafricaine.


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  • Mobilisation pour les chrétiens d’Orient

    Une conférence de l’ONU sur les minorités persécutées par Daech se tient aujourd'hui mardi 8 septembre, à Paris, sous l’égide du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

    C’était une première dans l’histoire des Nations unies. Il y a six mois, le Conseil de sécurité s’était penché sur le sort des chrétiens et de toutes les minorités persécutées par le groupe terroriste Daech en Irak et en Syrie, à la demande de la France qui le préside.

    La France à la tête de la conférence

    Mardi 8 septembre, le Quai d’Orsay organise une conférence internationale à Paris pour arrêter une série de mesures en faveur de ces minorités.

    Il sera question de proposer une « charte d’action » en quatre volets : le premier, humanitaire, concerne l’aide à apporter aux déplacés et les moyens à mettre en œuvre pour leur permettre de retourner chez eux. Le deuxième, sécuritaire, aura pour but d’aider la coalition et les forces locales à assurer la protection des minorités pourchassées. Le troisième, politique, engagera les parties sur la promotion du respect du pluralisme ethnique et religieux. Et le quatrième, pénal, visera à engager des poursuites contre les auteurs des persécutions devant la Cour pénale internationale (CPI).

    La réunion sera présidée par le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius. Une soixantaine d’États y seront représentés, de même que les représentants de nombreuses ONG et de toutes les grandes agences de l’ONU.

    Fuir l’horreur

    Depuis plus d’un an, les chrétiens, notamment, sont pris pour cible par les djihadistes de Daech. Ils fuient pour ne pas subir les persécutions impitoyables menées par l’organisation terroriste : expulsions, viols, conversions forcées et massacres. Tout ceci sur fond de guerre civile en Syrie et en Irak et d’offensives de Daech pour établir son califat, à cheval sur ces deux pays.

    Aujourd’hui, il reste environ 4 000 chrétiens en Irak, contre près de 1,4 million en 1987. Pour Laurent Fabius, c’est la conséquence d’une « entreprise barbare d’éradication ethnique et religieuse ».

    En mars dernier, à la tribune du Conseil de sécurité de l’ONU, le chef de la diplomatie française avait évoqué le sort non seulement des chrétiens d’Orient mais aussi des yézidis du Kurdistan irakien ou des Kurdes de Kobané (Syrie).

    « Les chrétiens, les yézidis, les Turkmènes, les Kurdes, les Chabaks – tous sont menacés par ce que j’appellerais le triangle de l’horreur : l’exil forcé, l’asservissement, la mort », avait-il déclaré.

    Laurent Fabius avait également proposé la création d’un fonds d’aide au retour pour financer la reconstruction des habitations et des lieux de culte dans les régions reprises aux mains des groupes extrémistes tels que Daech.

    une Complexité red​outable

    À l’issue de la conférence du 8 septembre, un plan d’action devrait donc être adopté, chaque État participant ayant la charge de le mettre en œuvre ensuite. Toutefois, des interrogations et des zones d’ombre subsistent sur les mesures proposées.

    Bien que la France ait délivré 1 500 visas à des chrétiens d’Orient en 2014, la question d’un accueil supplémentaire ne sera pas mise sur la table durant la réunion internationale.

    Pas question non plus d’évoquer une intervention de forces armées, la situation politique et militaire au Proche-Orient étant d’une très grande complexité. Pourtant, afin de traduire en justice les auteurs des persécutions, il faudra les capturer et ceci n’est possible qu’avec une intervention sur le terrain.

    Par ailleurs, le Quai d’Orsay explore d’autres pistes pour renouveler son aide humanitaire. À titre d’exemple, l’un des projets les plus aboutis concerne la réhabilitation d’un camp de réfugiés de Bardarash, ville kurde dans le nord de l’Irak.

    La France souhaite construire deux écoles, un espace communautaire et un terrain de jeux dans ce camp de 7 000 personnes où plus de la moitié des réfugiés sont mineurs.

    Nul doute que la mobilisation devrait aussi se poursuivre en France, à l’instar de ce qui s’est passé le 15 août dernier, lorsque toutes les églises de France avaient été invitées à faire sonner les cloches pour les chrétiens d’Orient.


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