• L'efficacité du Conseil de sécurité suppose une modernisation , selon l'ONU

    20 octobre 2015 – Lors d'un débat du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'évolution de ses méthodes de travail, le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a salué mardi 20 octobre 2015 l'évolution progressive de ces dernières dans le sens notamment d'une coordination plus efficace avec le Secrétariat de l'Organisation.

    « Le Conseil de sécurité a adapté ses méthodes de travail au fil des ans, qu'il s'agisse de l'envoi régulier de délégations du Conseil sur le terrain, de l'organisation de dialogues interactifs ou de la conduite de débats thématiques ouverts », a salué M. Eliasson, ajoutant que le Secrétariat de l'ONU a toujours été et restera un partenaire essentiel du Conseil.

    « Nous fournissons au Conseil des informations détaillées et, nous l'espérons, propices à la prise de décision sur un large éventail de questions à son ordre du jour », a poursuivi le Vice-Secrétaire général, ajoutant que le Secrétariat traduit les mandats donnés par le Conseil en opérations de la paix, missions politiques spéciales et groupes de suivi des sanctions sur le terrain.

    « Dans la mesure où le Secrétariat facilite les délibérations quotidiennes du Conseil, cela suppose qu'il soit constamment au courant de ses pratiques et méthodes de travail », a affirmé M. Eliasson, tout en saluant le surcroît de transparence apporté par le Groupe de travail informel sur la documentation et autres questions de procédure, qui sert d'interface entre les deux organes.

    Rentrant dans le détail des méthodes de travail du Conseil et de leur mise en œuvre par le Secrétariat, le Vice-Secrétaire général a souligné l'efficacité de l'utilisation de la mention 'sujets additionnels' afin de soulever des sujets de préoccupation entre les deux organes.

    « Nous avons ainsi porté des questions importantes à l'attention du Conseil plus de 20 fois au cours des deux dernières années », s'est-il félicité.

    M. Eliasson a aussi mentionné la pratique mensuelle établie par le Département des affaires politiques de l'ONU, consistant à informer les membres du Conseil sur les situations susceptibles de poser des menaces à la paix et à la sécurité.

    « Des signaux d'alerte précoce pourraient jouer un rôle encore plus important pour empêcher des situations de se détériorer », a-t-il suggéré.

    Le Vice-Secrétaire général a également noté le soutien actif du Secrétariat en faveur des visioconférences, qui permettent à des bureaux des Nations Unies de participer aux réunions du Conseil sans se rendre au Siège de l'Organisation.

    « Le site Internet du Conseil présente désormais un bilan historique des activités et informations relatives à ses travaux, notamment concernant le calendrier des rapports et les prorogations de mandats », a en outre salué M. Eliasson, se disant ouvert à toute autre amélioration future proposée par le Conseil concernant ses méthodes de travail.


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  •  L'ONU a 70 ans et demeure un phare pour toute l'humanité

    24 octobre 2015 – En l'honneur du 70ème anniversaire de l'ONU, samedi 24 octobre, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a souligné que l'Organisation restait un phare pour toute l'humanité et que le drapeau bleu des Nations Unies était une bannière d'espoir.

    « Dans tous les pays du monde, le drapeau national est un signe de fierté et de patriotisme. Mais il y a un seul drapeau qui appartient à tous. Ce drapeau bleu de l'Organisation des Nations Unies était une bannière d'espoir pour moi pendant mon enfance dans une Corée en guerre. Soixante-dix ans après sa création, l'Organisation des Nations Unies demeure un phare pour toute l'humanité », a déclaré M. Ban dans un message publié pour la Journée des Nations Unies.

    Cette Journée est célébrée chaque année le 24 octobre, jour anniversaire de l'entrée en vigueur en 1945 de la Charte des Nations Unies, le document fondateur de l'Organisation. Cette année, cette Journée coïncide avec les célébrations en l'honneur des 70 ans d'existence de l'ONU.

    « Le soixante-dixième anniversaire offre l'occasion de saluer leur dévouement et d'honorer ceux, nombreux, parmi eux qui ont fait le sacrifice suprême dans l'exercice de leurs fonctions », a souligné Ban Ki-moon.

    Le chef de l'ONU a en effet rappelé que chaque jour, l'Organisation nourrit les affamés et loge les personnes contraintes de quitter leur foyer, vaccine des enfants qui, autrement, seraient morts de maladies évitables, et défend les droits de l'homme pour tous, sans distinction de race, de religion, de nationalité, de sexe ou d'orientation sexuelle.

    « Nos soldats de la paix se trouvent en première ligne dans les conflits ; nos médiateurs amènent les belligérants à la table de paix ; nos travailleurs humanitaires bravent des situations dangereuses pour fournir une aide qui sauve des vies », a-t-il déclaré.

    Le Secrétaire général a toutefois reconnu que le monde fait face à de nombreuses crises et que « l'action internationale collective a malheureusement ses limites ».

    Néanmoins, a-t-il dit, aucun pays ni organisme ne peut relever seul les défis d'aujourd'hui.

    « L'Organisation des Nations Unies œuvre pour l'ensemble des 7 milliards de personnes qui constituent la famille humaine, et prend soin de la terre, notre seul et unique domicile », a déclaré le chef de l'ONU.

     

     


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  • Les indics du FBI pour traquer les djihadistes

    Pour piéger les djihadistes sur son sol, le FBI dispose d'une armée d'indicateurs infiltrés, aux méthodes parfois discutables.

    Pour traquer les apprentis djihadistes sur le sol américain, la police fédérale américaine, le FBI, dispose d'une armée grandissante d'informateurs infiltrés. Mais ceux-ci sont accusés de parfois pousser des personnes influençables à organiser des attentats. Agissant sous couverture et jouissant d'une immunité, un indicateur peut aller jusqu'à désigner une cible ou fournir des armes, afin de mieux confondre des suspects.

    «Jouer le jeu»

    «Il faut qu'ils soient convaincus que vous êtes de leur bord», justifie Mubin Shaikh, un ex-agent clandestin, auteur de l'ouvrage «Undercover Jihadi». «Vous devez jouer le jeu, faire ce qu'ils vous disent, sinon toute l'opération est compromise». Selon lui, suggérer fait partie du «jeu».

    Un jour, Mubin Shaikh reçoit pour mission d'aller sonder un extrémiste présumé. «Je lui ai dit: "Il se pourrait que nous organisions en décembre un camp (d'entraînement au djihad). Tu ne voudrais pas venir former quelques gars?" Il m'a parfaitement compris, mais a répondu: "Non mon frère, je suis là pour étudier la religion". Très bien, j'en ai conclu qu'il n'était pas le genre de type que l'on recherchait, il n'a pas mordu à l'hameçon. Mais si je dis exactement la même chose à quelqu'un d'autre et qu'il répond: "Oh oui", je ne tends pas un piège déloyal. C'est lui qui se fait prendre», explique l'ancien infiltré dans les renseignements canadiens, qui ont des méthodes de travail similaires aux services américains.

    15'000 informateurs

    Le FBI dispose selon les chiffres généralement admis d'au moins 15'000 informateurs souterrains, souvent grassement rétribués, engagés dans une vaste gamme d'enquêtes, de la pédophilie aux stupéfiants. Mais l'identification des sympathisants de l'Etat islamique (EI), dont le nombre connaît un essor «spectaculaire», mobilise désormais les énergies.

    «Cet été, nous avons pisté des dizaines et des dizaines de personnes, dans tous les Etats-Unis», a déclaré le 8 octobre le chef du FBI, James Comey. «Nous avons perturbé les plans de beaucoup».

    Problème: dans certaines opérations, des infiltrés font un véritable «forcing» pour inciter des suspects à réaliser des actes qu'ils n'auraient peut-être sinon jamais commis. Le 10 avril, le FBI annonçait l'arrestation d'un homme de 20 ans, John Booker, prêt à perpétrer un attentat-suicide à la voiture piégée contre une base militaire du Kansas. Or selon le compte-rendu d'enquête consulté par l'AFP, John Booker était depuis six mois manipulé par le FBI.

    «Créer des terroristes»

    Ce sont des agents infiltrés qui ont aidé l'apprenti djihadiste à réaliser sa vidéo de «martyr». Ils lui ont fourni la liste des composants nécessaires pour sa bombe. Enfin, ils ont confectionné l'engin - en fait inactivé - et l'ont remis avec un véhicule au suspect.

    Dans un rapport de juillet 2014, l'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch avait accusé le FBI de «créer des terroristes» en ciblant des personnes vulnérables, dans des coups montés.

    Murtaza Hussain a lui coréalisé une contre-enquête édifiante, publiée fin juin, sur «les Cinq de Fort Dix», des hommes d'origine albanaise impliqués dans un projet d'attentat contre une base militaire dans le New Jersey. Quatre ont été condamnés à la prison à vie, dont trois frères.

    Avant leur arrestation en 2007, ils avaient été placés 18 mois sous surveillance, après avoir tourné une vidéo de vacances les montrant s'amusant à tirer sur des cibles en pleine nature - une activité courante aux Etats-Unis - en criant «Allah est le plus grand». Ils n'avaient jusqu'alors manifesté aucun désir d'attentat.

    Stratégie nécessaire...

    Dans des séquences tournées secrètement par le FBI, l'informateur pousse clairement les Albanais à passer à l'acte, malgré leur réticence. «Vous vivez selon le coran, et, pourtant, vous ne combattez pas pour les musulmans!», leur reproche l'indicateur. «Arrêtez de vous interroger!»

    Le recours aux infiltrés «est une stratégie nécessaire, mais que nous devrions utiliser avec modération et seulement pour des complots avérés», conclut Murtaza Hussain.

    ...ou Paranoïa ?

    «Désormais règne un sentiment de paranoïa, en particulier dans la communauté musulmane. Ils ne peuvent plus discuter ou militer en politique sans craindre que quelqu'un alentour ne soit un informateur», déplore-t-il. Le FBI admet officiellement que le recours aux informateurs «peut inclure une part de tromperie, d'ingérence dans des vies privées ou de coopération avec des personnes dont le sérieux et les motivations sont sujets à caution».

    Mais, justifie l'agence fédérale, la justice a reconnu que ce moyen est «légal et souvent crucial pour l'efficacité» d'une enquête. De plus, assure le FBI, l'utilisation d'indicateurs «fait l'objet d'une évaluation attentive et d'un encadrement rapproché pour ne pas enfreindre les droits des personnes sous enquête».


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  • Les belligérants yéménites sont attendus à Genève

    Le président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi.

    L’envoyé spécial de l’ONU annonce des pourparlers de paix à la fin du mois dans la Cité de Calvin.

    Le Yémen ne fait pas forcément les gros titres de l’actualité. Il y a pourtant eu, depuis mars, plus de 5400 morts et 25 000 blessés dans le conflit opposant les rebelles Houthis (chiites soutenus par l’Iran) aux troupes du président Abd Rabbo Mansour Hadi (qui dispose de l’appui aérien de la coalition sunnite menée par l’Arabie saoudite). Mais selon l’ONU, des pourparlers pourraient démarrer ces prochains jours à Genève.

    En effet, tard dimanche soir, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, a annoncé sur sa page Facebook qu’il avait réussi à convaincre les deux parties de participer à un nouveau cycle de négociations de paix dans la Cité de Calvin à la fin de ce mois.

    Sommés de se retirer de la capitale

    Des discussions avaient déjà eu lieu en juin, mais les échanges entre belligérants avaient tourné court, le président yéménite exigeant des rebelles houthis qu’ils s’engagent en préambule à respecter la résolution 2216 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Celle-ci leur ordonne de se retirer des territoires qu’ils ont conquis depuis l’an dernier, notamment la capitale Sanaa. Ils sont aussi censés restituer les armes saisies à l’Etat.

    Or, le même président yéménite vient de se déclarer prêt à des pourparlers avec les rebelles. Ceux-ci ont en effet envoyé une lettre à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, dans laquelle ils affirment être disposés à discuter de la mise en œuvre de cette fameuse résolution 2216.

    La situation humanitaire est critique

    La situation humanitaire est «critique» au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, s’inquiètent les Nations Unies. Depuis mars, la coalition menée par les Saoudiens a non seulement bombardé les positions rebelles, mais aussi imposé un blocus sur les villes portuaires, coupant les zones conquises de toute possibilité de ravitaillement.

    Ce lundi à Ryad, le Ministère des affaires étrangères a d’une part félicité le président Hadi pour sa disponibilité à «reprendre des consultations politiques» et d’autre part estimé que «l’acceptation de la résolution 2216» par les Houthis est «un pas dans la bonne direction pour mettre fin à la crise».  


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  • Un rapport de la CNUCED met en évidence le lien entre transport maritime et changement climatique

    14 octobre 2015 – Alors que la communauté internationale vient de se doter d'un nouveau programme de développement et se prépare à conclure un accord international sur le climat, un nouveau rapport de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), publié mercredi, met en évidence le lien entre le transport maritime et la résilience au changement climatique.

    Le transport maritime, qui représente plus de 80% du commerce mondial des marchandises en volume, demeure l'épine dorsale de la mondialisation, indique le rapport de la CNUCED, intitulé 'Revue du transport maritime 2015' ('Review of Maritime Transport 2015'). Il est particulièrement important pour les pays en développement, dont le transport commerce se fait à 90% par voie maritime, ajoute l'étude.

    Selon le rapport de la CNUCED, la part mondiale des marchandises affrétées dans des ports de pays en développement en 2014 a été de 60%, alors que la part des marchandises déchargées dans des ports de pays en développement a été de 61%.

    « Cela signifie que pour la première fois dans l'histoire, la part, en volume, des pays en développement dans les importations a légèrement dépassé leur part dans les exportations », a déclaré la CNUCED dans un communiqué de presse annonçant la publication du rapport.

    En dépit de ces chiffres, le rapport souligne que la relative lenteur de la reprise économique mondiale, caractérisée par une croissance inégale dans les économies développées et un ralentissement dans les pays en développement, a maintenu la croissance du secteur du transport à un faible niveau.

    Le rapport révèle également que les pays en développement, surtout en Afrique et en Océanie, paient 40 à 70% de plus en moyenne pour leurs importations via transport maritime que les pays développés.

    Selon l'étude de la CNUCED, ce constat s'explique principalement par des déséquilibres commerciaux sur le plan régional, le retard pris par les réformes portuaires et commerciales des pays et de faibles volumes d'échanges.

    Le rapport souligne par ailleurs que le transport maritime est confronté au double défi de la lutte contre le changement climatique et de l'adaptation à ce changement.

    Alors que la réduction des émissions de gaz à effet de serre reste cruciale pour garantir des niveaux de réchauffement global acceptables, les effets du changement climatique sur le transport maritime se font déjà sentir.

    En effet, précise le rapport, les ports sont particulièrement vulnérables en raison de leur emplacement dans les zones côtières et de basse altitude. Ils sont ainsi susceptibles d'être touchés directement et indirectement par des facteurs climatiques tels que la hausse du niveau des mers, les phénomènes météorologiques extrêmes et la hausse des températures.

    Dans ce contexte, renforcer la résilience climatique des systèmes de transport maritime est une condition préalable à leur viabilité à long terme, explique le rapport de la CNUCED.


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  • Plusieurs ONG demandent à Engie et à EDF d’abandonner leurs projets de nouvelles centrales thermiques.

    À quelques semaines de l’ouverture de la COP 21, l’affaire tombe forcément mal. Une trentaine d’ONG viennent d’adresser une lettre ouverte au président de la République lui demandant de « prendre position clairement contre les investissements français dans le charbon à l’étranger par les entreprises dont l’État est actionnaire principal ». En clair, il s’agit d’EDF et Engie (ex-GDF Suez), qui figurent, par ailleurs, parmi les partenaires de la conférence climatique qui se tient à Paris en décembre, avec une contribution financière évaluée à plusieurs millions d’euros.

    Un projet de centrale à charbon en Turquie pour Engie

    Les ONG évoquent notamment le protocole d’accord qui avait été signé en Turquie en janvier 2014 par le président d’Engie, Gérard Mestrallet, avec le gouvernement turc, en présence d’ailleurs de François Hollande, pour la construction d’une centrale à charbon de 1 320 mégawatts (MW) en Turquie, dans la baie d’Iskenderun, dans le sud du pays.

    « Le projet ne ferait qu’aggraver la pollution provoquée par les centrales à charbon en Turquie », souligne Malik Peyraut des Amis de la Terre, en rappelant que les autorités turques prévoient la construction « de plus de 75 centrales d’ici à 2023, malgré l’opposition très forte des communautés locales ».

    De son côté, Engie se défend d’être un promoteur acharné du charbon. « Il ne représente plus que 15 % de notre mix énergétique, contre déjà 20 % pour les énergies renouvelables », fait valoir le groupe en rappelant que la centrale turque n’est encore qu’un projet qui n’a pas été lancé. En juin, Gérard Mestrallet avait également annoncé son retrait du projet de centrale thermique de 1 200 MW à Waterberg, en Afrique du Sud.

    EDF : deux centrales thermiques en Chine

    EDF est également dans le collimateur des ONG. Le groupe présidé par Jean-Bernard Lévy participe notamment à la construction à Fuzhou en Chine de deux centrales thermiques de 1 000 MW de type « ultra-supercritique », une technologie censé être la moins polluante. En Pologne, sa filiale vient également d’engager un programme de modernisation de ses nombreuses installations charbon.

    Les deux énergéticiens français affichent leurs ambitions en matière de transition énergétique. Ce qui ne les empêche pas d’être confrontés aux réalités du terrain, avec la pression des opinions publiques en faveur d’une énergie plus décarbonée et la demande de nombreux États, soucieux avant tout de fournir à leur population une électricité par cher, à partir des mines de charbon, grosses pourvoyeuses d’emplois locaux.


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  • Le Sénégal, le Japon, l'Egypte, l'Ukraine et l'Uruguay élus pour deux ans au Conseil de sécurité

    15 octobre 2015 – Lors d'une réunion jeudi à l'Assemblée générale, les 193 Etats membres des Nations Unies ont élu le Sénégal, le Japon, l'Egypte, l'Ukraine et l'Uruguay pour siéger au Conseil de sécurité pour une période de deux ans à partir du 1er janvier 2016.

    Seuls candidats de leur Groupe régional, ces pays remplacent le Chili, la Jordanie, la Lituanie, le Nigéria et le Tchad.

    À la majorité des deux-tiers comme le veut le règlement, l'Égypte, le Japon et le Sénégal ont été élus avec respectivement 179, 184 et 187 voix. L'Ukraine a été élue avec 177 voix et l'Uruguay avec 185 voix.

    Ces nouveaux membres non permanents rejoignent, à partir du 1er janvier 2016, l'Angola, l'Espagne, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande et le Venezuela. Les 10 sièges sont renouvelés par moitié tous les ans et sont répartis comme suit: cinq sièges pour le Groupe des États d'Afrique et d'Asie, deux pour le Groupe des États d'Amérique latine et des Caraïbes, deux pour le Groupe des États d'Europe occidentale et autres États, et un pour le Groupe des États d'Europe orientale.

    Les cinq membres permanents du Conseil, qui exercent chacun un droit de veto, sont la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis.

    En vertu de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité a la responsabilité principale du maintien de la paix et la sécurité internationales. Chacun des membres du Conseil dispose d'une voix. En vertu de la Charte, tous les États membres de l'ONU sont tenus de se conformer aux décisions du Conseil.

    Le Conseil de sécurité est également chargé de déterminer l'existence d'une menace contre la paix et de réagir à un acte d'agression. Il est aussi chargé de trouver des moyens pacifiques pour régler un conflit ou une dispute entre les Etats. Dans certains cas, le Conseil de sécurité peut recourir à l'imposition de sanctions ou même autoriser l'usage de la force pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales.

    Le Conseil de sécurité recommande également à l'Assemblée générale la nomination du Secrétaire général et de l'admission de nouveaux Membres à l'Organisation des Nations Unies. Le Conseil et l'Assemblée générale, élisent ensemble les juges de la Cour internationale de Justice.


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  • À partir du cas de la République centrafricaine, l’ONG dénonce les failles du système de régulation du commerce international de diamants.

    Amnesty appelle les États à se doter de lois plus strictes pour inciter les entreprises à mieux respecter les droits humains.

    En mai et juin 2014, les autorités d’Anvers saisissent trois livraisons de diamants bruts soupçonnées d’être entrées en contrebande. L’enquête établit que les pierres précieuses sont entrées en Belgique via Dubaï, aux Émirats arabes unis, pour le compte de la compagnie Kardiam, société sœur de Badica, un des principaux négociants de la République centrafricaine (RCA).

    Des diamants venus de Centrafrique

    L’analyse des diamants indique que certains d’entre eux proviennent, selon toute probabilité, de Sam-Ouandja et Bria, à l’est de la RCA. Une zone alors sous contrôle des factions armées de la Séléka qui s’opposent au pouvoir en place à Bangui, la capitale, et ont mis en coupe réglée les mineurs et petits négociants de la région.

    Si cette origine est confirmée, les gemmes seront alors considérées comme des « diamants du sang ». C’est ainsi que l’on désigne les pierres dont le commerce, illégal, alimente en argent sale les conflits à travers la planète.

    Cet épisode, digne d’un roman noir, sert de point de départ au rapport alarmant que vient de publier Amnesty International France sur les dysfonctionnements et les pratiques abusives de la chaîne d’approvisionnement mondiale en diamants.

    La RCA l’un des pays les plus pauvres d’Afrique

    Pour appuyer ses dires, l’ONG a remonté la filière jusqu’en République centrafricaine, l’un des pays les plus pauvres d’Afrique bien qu’il se classe au 12e rang, en valeur, des pays producteurs. Ici, l’exploitation des pierres précieuses fait vivre, ou plutôt survivre, quelque 100 000 mineurs, soit près de 600 000 familles sur une population de 4,5 millions d’habitants.

    Si leurs conditions de travail et d’existence se sont encore détériorées à cause de la guerre civile qui déchire le pays depuis fin 2012, la production, elle, n’a jamais cessé. Les différentes milices qui se disputent le pouvoir – Séléka d’un côté, issue de la minorité musulmane ; anti-balaka de l’autre, composée majoritairement de chrétiens et d’animistes – vont en effet prendre le contrôle de cette activité dans leurs zones d’influence respectives, en tirant de substantiels bénéfices sans être le moins du monde inquiétés.

    L’arrivée au pouvoir, en janvier 2014, de Catherine Samba-Panza, présidente par intérim, ne change que peu la donne. Faute de moyens, le nouveau régime est incapable de contrôler le flux de diamants qui vient grossir les stocks des maisons de négoce de Bangui et alimenter les grandes places diamantaires, Dubaï et Anvers, après avoir transité par le Cameroun et la République démocratique du Congo (RDC). « Et ce en totale violation de l’interdiction d’exportation imposée par le Processus de Kimberley dès mai 2013 », souligne Sabine Gagnier, chargée de campagne à Amnesty.

    Le Processus de Kimberley

    Mis en place en 2003 par 81 États et les acteurs de la filière, le Processus de Kimberley est, jusqu’à présent, la seule initiative de régulation du secteur. « En théorie, le régime de certification des diamants bruts qu’impose le dispositif doit garantir au consommateur qu’il n’achète pas des « diamants de la guerre ». Mais les contrôles et les sanctions sont trop faibles pour dissuader les fraudeurs. Le cas de la RCA vient confirmer que le système est inefficace pour lutter contre la contrebande et les abus divers. Une régulation plus stricte doit être mise en place », poursuit Sabine Gagnier.

    Car au-delà du scandale des « diamants du sang », l’ONG dénonce également les pratiques, sinon illégales, du moins contraires à l’éthique, de certains négociants internationaux. « Ces sociétés multiplient les manœuvres d’évitement fiscal privant ainsi les pays en développement de ressources pour financer les services de base », note ainsi le rapport d’Amnesty.

    L’association déplore enfin qu’aucune réglementation n’impose aux entreprises de s’assurer que les diamants qu’elles négocient ont été extraits dans des conditions qui respectent les droits de l’homme.

    Un devoir de vigilance pour les entreprises

    Pour remédier à cette situation, l’ONG émet toute une série de recommandations à commencer par l’adoption, par tous les États concernés, producteurs ou importateurs, d’une législation qui respecte les normes internationales formulées par l’ONU à travers les « principes directeurs sur les entreprises et les droits humains » et celles édictées par l’OCDE.

    « L’Union européenne devrait ainsi adopter au printemps 2016 un règlement sur les minerais du sang. De son côté, les sénateurs français examineront, en octobre, en deuxième lecture, une proposition de loi instaurant un devoir de vigilance pour les entreprises », se réjouit Sabine Gagnier.

    Si ce texte est adopté, les grands groupes auront l’obligation d’identifier les risques pour les droits humains qu’engendrent ses activités, ou celles de leurs filiales, et devront mettre en place des programmes pour les prévenir et les réparer, sous peine, en cas de négligence, d’être sanctionnées.

    Une loi attendue avec impatience par toutes les ONG mobilisées pour plus de transparence et d’éthique dans le système économique.

     


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  • Dictateurs candidats et chefs de guerre nobelisés

    Voici six personnalités qui furent candidats alors que tout plaidait contre eux. Trois furent même primés alors qu'ils faisaient la guerre. Sachant que les candidatures sont proposées par des gouvernements, des élus, des universitaires, des anciens membres du comité ou des lauréats, on peut s'attendre à tout. La preuve.

    LES DICTATEURS

    1 Adolf Hitler Le Reich führer nazi avait été proposé en 1939 par un parlementaire suédois, Erik Brandt, député social-démocrate et antifasciste. Dénonçant l'absurdité du prix en découvrant sur la liste des candidats de l'année, le nom du premier ministre britannique signataire des accords de Munich, Neville Chamberlain, le député scandinave proposa Hitler pour le prix dans une lettre au ton ironique. Il retira finalement cette candidature par un courrier daté du 1er février 1939. Une provocation restée dans l’Histoire du Nobel de la Paix.

    2 Benito Mussolini Le Duce et père du fascisme italien fut lui aussi proposé à l'Académie pour le Nobel de la Paix. C'est en 1935, que la candidature de Benito Mussolini fut avancée par des professeurs de l'université de droit de Giessen en Allemagne et par le professeur Gilbert Gidel de la faculté de droit et de sciences politiques de Paris. Ce dernier fut membre du Conseil national de Vichy et Recteur de l'Académie de Paris en 1941, jouant un rôle dans l'élimination des professeurs juifs de l'université.

    3 Staline Le dictateur soviétique Joseph Staline fut lui aussi proposé au Prix Nobel. Et même à deux reprises. En 1945 puis en 1948. La première fois, c'est l'historien et ancien ministre des affaires étrangères suédois Halvdant Koht, qui était aussi membre du comité Nobel qui proposa le nom de Staline. La seconde fois, c'est un professeur de l'université Charles of Charles Universityde Prague, Wladislav Rieger qui avança le nom du plus grand criminel de l'ère soviétique.

    DES VA-T-EN GUERRE NOBELISES

    1. Theodore Roosevelt L'ancien président américain Theodore Roosevelt fut à la fois prix Nobel de la paix en 1906 pour son action diplomatique et récipiendaire posthume de la Médaille d'honneur du Congrès aux Etats-Unis en 2001, qui se trouve être la plus haute distinction militaire américaine. C'est la seule personnalité dans ce cas. Theodore Roosevelt fut en effet le tenant de la politique du "big stick" (le gros bâton) qui s'incarna notamment en 1903 en envoyant des troupes à Panama et en 1906 à Cuba.

    2. Henry Kissinger En 1973, le Prix Nobel de la Paix fut décerné au dirigeant nord-vietnamien Lê Duc Tho et au secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger après la signature de l'accord de paix de Paris qui mit fin à l'engagement américain au Vietnam. Considérant la paix comme non encore établie, Lê Duc Tho refusa finalement le prix. Une controverse suivit concernant Henry Kissinger, dont l'implication dans le plan Condor d'enlèvements et d'assassinats de militants de gauche mis en place par les dictatures d'Amérique du sud, fut la tache la plus noire.

    3. Barack Obama L'actuel président américain, distingué par le comité Nobel en 2009 pourrait bien être le premier Prix Nobel de la Paix à en avoir bombardé un autre. En effet, celui qui fut primé alors que les Etats-Unsi faisaient encore la guerre en Irak et en Afghanistan, s'est excusé mercredi du bombardement de l'hôpital MSF de Kunduz en Afghanistan. Or, Médecins sans frontière, qui demande une enquête internationale sur ces faits, a aussi reçu le Nobel de la Paix en 1999.


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  • ONU: un vaste système de pots-de-vin découvert

    John Ashe, l’ambassadeur d’Antigua-et-Barbuda, est accusé de corruption. Il aurait perçu plus d'un million de dollars.

    Un scandale de pots-de-vin a ébranlé les Nations Unies en pleine Assemblée générale à New York. John Ashe, l’ancien ambassadeur à l’ONU d’Antigua-et-Barbuda et l’ancien président de l’Assemblée générale entre 2013 et 2014, est accusé d’avoir perçu des pots-de-vin pour plus de 1,3 million de dollars. Il a été arrêté mardi 6 octobre 2015 et inculpé pour fraude fiscale dans le cadre d’un stratagème qui devait profiter à Ng Lap Seng, un richissime homme d’affaires chinois. Un autre diplomate onusien, Francis Lorenzo, qui était l’adjoint à l’ambassadeur de République dominicaine à l’ONU, deux hommes d’affaires d’origine chinoise dont Ng Lap Seng et deux représentantes d’une ONG considérée comme factice par les autorités américaines, ont également été inculpés.

    Cette affaire a eu des répercussions sur le procès de Thabo Sefolosha à New York mardi. Alex Spiro, l’avocat du joueur vaudois de NBA, est aussi l’avocat de Ng Lap Seng. L’avocat a dû demander une interruption prématurée de l’audience avant-hier pour pouvoir traiter cette nouvelle affaire. Ng Lap Seng avait été arrêté le 24 septembre dernier, il est accusé d’avoir introduit illégalement 4,5 millions de dollars aux Etats-Unis sur une période de deux ans. La justice américaine affirme que le promoteur immobilier chinois a versé des pots-de-vin à John Ashe en échange de son appui dans des investissements à Antigua-et-Barbuda. John Ashe aurait aussi appuyé la construction d’un centre d’expositions à Macao, d’où est originaire Ng Lap Seng. Ce dernier aurait directement bénéficié de ce chantier, sa compagnie étant impliquée dans le projet.

    «Mon client n’a commis aucun crime», affirme Alex Spiro, l’avocat de Ng Lap Seng. Le centre ne s’est pas construit et John Ashe a démissionné de son poste d’ambassadeur d’Antigua-et-Barbuda l’année dernière. Mais selon la plainte des autorités américaines, l’affaire est claire: «En échange de paiements de la part de M. Ng, John Ashe a soumis au secrétaire général des Nations Unies un document onusien selon lequel il y avait un besoin de construire un centre de conférences onusien à Macao.» Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies, a affirmé mardi qu’il était «choqué» par la plainte visant John Ashe.

    Quant à Ng Lap Seng, son nom est connu aux Etats-Unis. En 1996, l’homme d’affaires chinois avait utilisé une couverture pour verser de manière illégale plus de 1 million de dollars au parti démocrate à l’époque où Bill Clinton était président. Il avait été remercié avec une demi-douzaine d’invitations à la Maison-Blanche et photographié serrant la main de Bill Clinton. Le complice de l’homme d’affaires chinois, un restaurateur de l’Arkansas, avait été arrêté et avait plaidé coupable dans cette affaire. Mais Ng Lap Seng n’avait pas été inquiété. En 1997, dans une interview à la chaîne ABC, ce dernier avait affirmé: «Ma philosophie est ne pas violer la loi, mais ça ne me dérangerait pas de la contourner.»

     


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